Chapitre 37. Point de vue Ritchi.
— T'as décidé de faire toutes les conneries de ta sœur c'est ça ? Grognais-je
Je gardais les bras croisés sur mon torse, arquant un sourcil en le fixant du bout de son lit. Même pour se réveiller, il ressemblait à un gosse.
— Tentes même pas cette tête d'enfant pris la main dans le sac. T'étais au marché et t'as pas su choisir c'est ça ? Maintenant tu te prends des deux sortes ?! Oh puis démerdes toi.
Je fis demi-tour aussi vite, l'entendant se précipiter en dehors de son lit. Trébuchant comme toujours alors que je me retournais vers lui.
— Ritchi je..
Je haussais les épaules avant de sortir de son appartement, soupirant avant de m'engager dans les couloirs. Arrivant dans mon bureau par habitude. Forcément que mon regard retomba encore et toujours sur cette foutu de photo.
Quand je vais l'attraper elle... Tu vas voir ce qu'elle va se prendre tiens..
— T'avais juré merde... T'avais juré. Tu m'as menti Nanou... Tu as osé me mentir à moi...
Je finis par retourner le cadre photo. Ne retenant pas mon soupir alors que sa main venait se poser sur mon épaule.
— Ri.. Tu devrais dor...
— Et toi moins baiser. Chacun son truc. Si tu viens reprendre des capotes, tu connais l'emplacement. J'ai du boulot Luc.
Il était toujours un livre ouvert. Toujours. Il se pensait bon menteur pour nous, mais c'était tellement faux. Comment faisait-il pour ne pas perdre cette naïveté-là? Cet éclat qui le différencie de sa sœur ? Luc ne restait qu'un enfant après tout ce temps. Il approchait de ses trente ans, et pourtant de voir sa sœur disparaître une fois de plus... Cela provoqua un torrent d'émotion terrifiant. On pouvait reconnaître ceux ayant vécu avec elle pendant son enfance. Parce que leurs visages reflétaient cette même gravité.
Quelle était la leçon cette fois ? Quelle leçon apprendre de tout ça ? Tu ne sais pas faire les choses sans y donner une morale. Chacune de tes actions est une leçon à retenir. Et je n'aimais pas ce que je pressentais chère déesse de ce clan. Je n'aimais vraiment pas ça. Je ne te laisserais pas faire ça. Mais je sais. Je sais pourquoi. Je sais qui. Mais putain je te connais aussi. Et je sais que si tu nous les as renvoyés... C'est que tu jugeais les avoir suffisamment jugés, toi.
Même lui. Même celui ayant provoqués tout cela. Celui qui s'était fait haïr du clan entier... On devait le garder dans nos rangs. Gerbant. Il n'était plus qu'une ombre cet homme. Une simple ombre. Sombrant bien plus quand un rapport lui parvenus mystérieusement. Signé par un médecin légiste de Nouvelle-Orléans.
L'enfant de Villy n'était même pas du sang d'un Herrero.... Non le père de celui-là, c'était le bras droit de Don. Cela m'a beaucoup fait rire d'imaginer la tête des deux face aux résultats. Une traînée reste une traînée.
« Tout ça... Juste pour ça... »
Ouais Herrero. Tout ça juste pour te rendre compte que tu avais foiré en beauté le test de la Femme au Dragon. Tu été recalé de son cercle. Et les cicatrices striant cette marque marqueraient à jamais ton erreur.
Pourquoi... Pourquoi est-ce qu'ils oublient tout le temps à qui ils ont affaires ? Pourquoi ? Pourquoi ils sont toujours aussi con ? Et toi, pourquoi tu fais toujours la même erreur. Les laisser te faire mal ? Putain d'idiote... T'es où encore ?
— Tu vas où ? Je peux venir ? L'ambiance ici... Marmonna Ali.
— Et ton fils alors ?
— Ma femme l'a emmené dans sa famille... Elle est en vacances. Tu connais la tradition mec. Personne avant elle... Même la femme du Joker et de Suri sont en vacances.
— Et si elle reviens pas, vous aurez l'air bien con tiens. Ça vous changera pas ceci dit.
Il haussa les épaules avant de finir d'enfiler son manteau, me suivant jusqu'à ma voiture. Se contentant de regarder le paysage défiler quelques heures durant.
— Tu vas où ?
— Sur la tombe de mes parents.
— C'est où ?
— Loin.
Il ricana doucement, se penchant pour que je le regarde, un sourire finissant par s'étirer sur mes lèvres.
— J'ai juste envie de rouler sans me prendre la tête. C'est rare de te faire sortir de la tanière Al.
— Hm... J'en avais pas vraiment le besoin avant... Quoi que là non plus, j'ai du boulot... De quoi m'occuper mais c'est moins amusant quoi sans elle.
Je ne peux que deviner son froncement de sourcil alors que je gardais le regard sur la route. Passant la frontière Mexicaine sans même le réaliser, je finis par aller me garer dans une des favelas où j'avais des habitudes.
— Tes vacances à toi... c'est de venir là soigner des gens qui en ont pas les moyens ? Ricane Ali. Putain ces bourreaux de travail... Allons-y alors, je suis une couturière remarquable tu sais bien.
Je ricanais en sortant de la voiture, attrapant les cartons avant d'entrer dans la petite case. C'était déjà là que j'avais passé mon temps loin du clan pendant sa vie à New-York.
Un court grognement de gorge me fit me retourner et je fixais Ali sans comprendre le souci.
— Quoi ?
— Ils ont de la visite tes potes... C'est pas bon ça.
— Si tu demandes, les armes sont dans la planque habituelle. Dis-je en posant mes cartons.
Il ne se fit pas prier deux fois qu'il se dirigeait vers la voiture et je le rejoignis dehors, prenant mes couteaux avant de partir en courant.
Impossible. C'était impossible. Et pourtant quand j'arrivais sur place, je pourrais reconnaître cette façon de se battre n'importe où. Tu pourrais devenir une baleine obèse rose que je te reconnaîtrais. Toi. Et je te maudis de me faire sentir si heureux en voyant ton sourire d'enfant.
— On dirait notre première rencontre tiens ! Ricana-t-elle.
Je hochais lentement la tête alors qu'elle finissait son ménage, sortant son téléphone et passant un appel aussi vite. Jouant avec les corps du bout du pieds.
Tu as changé. Encore. Tes cheveux sont devenus aussi blanc que les miens alors que tu les as coupés. Ta posture, ta gestuelle... Même ton look est complètement différent. Cesseras-tu un jour de changer ? De muer encore et encore ? Je reconnais ce regard-là. Je le reconnais.
Décidément. Il a vraiment le meilleur flair de nous tous Ali. Il ne sort jamais de la tanière, encore moins pour mes ballades. Jamais. Pourtant cette fois, j'ai bien vu qu'il m'attendait. Il marchait de long en large dans le hall. Guettant tout comme un prédateur affamé. Ce regard qu'il ne lâche plus depuis un an et sept mois que tu es parti Patronne.
— Tu as raté la naissance des enfants de certains tu sais... Ils t'attendent pour te les présenter...
— Ouais je me doute ouais... Mais d'abord faut que j'affronte ta colère hein ?
Je haussais les épaules, m'éloignant vers un coin tranquille, l'entendant me suivre pourtant.
— Quelle est la leçon cette fois ? Qu'on peut te perdre n'importe quand ? Qu'il suffit que tu le décides ? Que tu restes libre quoi qu'il arrive ? C'est quoi la foutu leçon cette fois Naëlle ?
Je me retournais vers elle, arquant un sourcil alors que je gardais mes mains enfoncées dans mes poches. Elle haussa les épaules, regardant autour d'elle avec désinvolture.
— J'avais des choses à faire... L'empire ne se gère pas tout seul tu sais. J'avais besoin de voyager. De m'éloigner. De respirer je crois. Vous êtes tous de grands hommes dans ce clan. Tous. Vous n'avez même pas besoin de moi réellement pour gérer ce clan. Tu le sais n'est-ce-pas ? Tu sais que j'ai tout fait pour leur apprendre tout ça. Pour ensuite pouvoir me payer le culot de le vérifier de mon vivant. Si tout cela fonctionnait ou pas.
— À force de vouloir tout prévoir pour le futur... Vis-tu correctement le présent ?
Elle arqua un sourcil, ricanant avant de s'allumer une cigarette.
Tu entraînais tes hommes au pire. En permanence. Le meilleur, cela tu le laisse aux autres. C'est dans la capacité d'apprendre à tes hommes à être les plus forts psychologiquement que tu excellais depuis toujours. Oui.
— Je le savais pourtant. Que ce n'étaient que des données pour toi tout ces hommes...
Je ricanais alors qu'elle ne parvint pas à freiner une grimace à temps.
— Tu as juste peur. Peur de revenir maintenant. Parce que tu sais pas quoi dire. Tu sais pas les regarder en face. T'as pas prévu ça dans ton plan. Tu assume tout tes ordres et tes actes... Mais t'as peur. Nanou... Si tu veux tout prévoir pour la suite... Alors fais le correctement... Viens au moins profiter de nous. Je te promets qu'ils ont retenu la leçon. Je te promets qu'ils le regrettent tous. Tu m'as juré Nanou... Tu nous l'as juré... Tu as pas le droit à ce mensonge là...
Qu'importe tes masques. Qu'importe tes apparences. Qu'importe ton nom. Nous savons qui tu es. Nous te connaissons.
— Rentres juste à la maison s'il te plaît... Tu me manque. Tu nous manque Naëlle...
Un bruit de pas se fit entendre et j'aperçus aussi vite Ali. Ali fixant Naëlle, visiblement bien énervé.
— Toute façon même si tu veux pas, je vais lui dire de t'endormir. J'ai un putain de bébé à te présenter merde ! Il est beau en plus ! T'as raté le putain d'accouchement ! J'ai cru qu'elle allait me broyer les mains...Et t'étais même pas là pour te moquer !
Elle ricana doucement en se retournant vers lui.
— Tu sais déjà à quel point je tiens à toi ma belle. Et que quitte à ce que mon enfant soit enfermés à vie... Il verra pas le jour tant que tu l'aura pas vu... Du coup... Tu veux pas.. Tu fais chier tiens. Rentre juste s'il te plaît. J'en peux plus de leurs conneries et des tiennes. Je m'en fou de foutre des innocents dans le coma si c'est pour te retrouver. Je m'en fou de tuer des gosses si ça me mène à toi. Je veux juste que mon ami revienne... Tu me manque bien trop bordel.
Elle s'essuya doucement les yeux, tournant le visage. Observant derrière moi.
— Un souci ?
Elle secoua la tête, s'approchant et me prenant dans ses bras.
— Bientôt. D'accord ? Je vais rentrer, je te le promets. Préviens-les. Le dragon revient dans son nid. Tu peux leurs dire de s'y préparer. Donne-moi une semaine. Et je rentrerais mon ami.
Je la serrais dans mes bras, l'embrassant doucement sur la joue. Elle se défit de mes bras avant d'aller enlacer Ali, lui parlant au creux de l'oreille. Finissant quand même par repartir.
— Tu pourrais l'endormir là...
Je secouais doucement la tête en grimaçant. Non. Elle avait pris soin de m'enlever mes seringues tout en me serrant dans ses bras. Je détestais quand elle faisait ça. Ne me laissant comme autre choix que de repartir vers cette foutu voiture. J'attendis à peine le claquement de portière que je démarrais. Quittant la favela en grognant. M'allumant une cigarette, réfléchissant.
— Y'a un truc qui te préoccupes plus que le reste Ritch. C'est les seules fois où je te vois fumer. D'habitude c'est les conneries de Luc qui te font... J'ai rien dit me regarde pas comme ça. Ricana t-il.
Je stoppais la voiture en plein milieu de nulle part. Sortant de la voiture pour marcher un peu. Ali se contentant de s'asseoir sur le capot, m'observant marcher.
— C'est une chance d'être albinos quand on voit le nombre de cheveux blancs que t'as déjà à cause d'eux.
Je lui balançais un caillou en grognant, me stoppant avant de me tourner vers lui.
— Je crois qu'on doit se parler mec, avant d'y retourner. Faut qu'on se parle.
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