Chapitre 35.


Cela faisait quatre mois que la mission avait commencée, et nous étions actuellement à la Nouvelle-Orléans. Nous fondant dans la foule l'air de rien pour atteindre notre hôtel. J'étais en pleine conversation avec Oliver quand on me percuta. Le choc me faisant me retourner pour insulter la personne. Oliver fut le plus rapide, et saisit sans ménagement le type en question... Le fameux type blêmissant en croisant mon regard. Mon regard qui descendit lentement sur l'accompagnante de ce mec. Détaillant lentement son ventre rond sans qu'aucun doute ne vienne cacher la raison.


Logan Herrero se tenait devant moi, accompagné par une Villy ressemblant à une vache laitière.

— Tu les connais A ?

— Ouais ouais je les connais. Je vais devoir prendre quelques heures de repos les gars. On vient de m'offrir un délicieux cadeau. Oliver tu me suis du coup ? Nino, attrape la vache.

Les mecs se décidant à finalement m'accompagner, voulant assister au spectacle. On se décida sur un entrepôt désaffecté, Aaron préférant aller surveiller les alentours. Et je pouvais comprendre le fait qu'il ne voulait pas voir son pote d'enfance se faire torturer sous ses yeux.



Je relevais mes manches tout en m'avançant vers eux, m'attachant les cheveux soigneusement.

— Je crevais d'envie de te revoir Herrero. Si tu savais à quel point.... Je crevais d'envie de goûter à ce sang-là. Je vais prendre soin de toi, tu vas voir. Susurrais-je. Mais d'abord... On va donner la priorité aux dames hein ? Enfin, au vache vu sa taille...

Je soupirais en sortant mon portable, appelant Don tout en étalant mes scalpels.

— Hey Dondon, c'est moi. Dis, je faisais une petite ballade quand dieu m'a fait un présent. J'ai trouvé ta femme dondon, avec l'amant. Ouais je te jure mec. Oh elle est encore en vie pour l'instant... Mais je le garantis pas dans la durée quoi chouchou. Elle a quand même une bonne tête de salope hein ? Enfin je me disais, peut-être que je peux te la laisser un peu en vie si tu me signes ce contrat sur les territoires tu vois ? Je te laisse trois heures Dondon, je vais jouer avec ta femme en attendant ta réponse. Voir ce qu'elle peut m'apprendre de vous. Bisous bisous.

Je raccrochais en ricanant, tendant mon portable à Nino en me léchant les lèvres.

— J'espère que tu es endurante chérie, parce qu'on va commencer. Voyons voir combien de temps avant que tu tombes dans les vapes.



Il fallut à Don deux heures et trente-six minutes pour qu'il se décide. Sa femme étant déjà dans un sacré état. Et pour sa femme, Don signa le contrat sur la cession de certains de ses territoires. Don venait de signer la ruine de son clan juste pour pouvoir récupérer bobonne. L'amour rendait vraiment les gens faibles et prévisibles.

— Nino, vas déposer ça devant chez Don. Ensuite vous revenez pour venir le chercher lui. Aaron et toi iraient le déposer à la maison. Vous demanderez à Ali d'injecter du sérum à ce Monsieur qui vous expliquera alors tout. Même si vous devrez attendre qu'il se réveille. Parce que Maman a beaucoup de chose à régler avec le monsieur vous voyez.


Je m'étirais de nouveau en m'avançant vers Logan, ayant totalement oubliés que j'étais observés par tous ces mecs. Oh son regard trahissait sa peur panique face au mien. Il connaissait l'ombre de ce regard-là. Il savait qui il avait en face de lui. Ce n'était pas Naëlle, ce n'était pas Luz. Ce n'était pas la Patronne. Non. C'était elle. La Femme au Dragon. Et il savait que pour une fois, il se trouvait à la place du jouet. La pire place à avoir. Parce qu'en plus, l'ensemble de mon être était folle de rage contre ce mec-là. Et j'avais quelques heures avant le retour des deux.

J'avais bien conscience de me faire analyser en même temps par le profiler. Oui je le savais. Mais j'allais aussi montrer à tous ces mecs ce que cela coûtait de m'énerver. Et Logan allait savourer notre rupture. L'heure des comptes était venue pour lui.



— Mon prince maintenant, je vais jouer une dernière fois avec toi. J'ai deux ou trois comptes à régler avant de te refiler à mon clan t'es d'accord ? Oh bien sûr que t'es d'accord suis-je bête. Tu savais déjà qu'on en arriverait là depuis ton départ il y a quatre mois. Elle est enceinte de cinq mois. Tu baise cette salope depuis six mois sans gêne, avant même que je ne te propose ce plan. Jamais je ne te pardonnerais Logan. Jamais.

Mon poing s'abattit sur lui, très vite suivis d'autre coups. Mon corps déchargeant toute sa rancœur et sa haine. C'est Oliver et Nino qui doivent me tenir en arrière, pour évacuer Logan, qui sont nécessaire au final, je ne sais combien de temps plus tard.

Le groupe décidant de se disperser pour me laisser le temps de me calmer. Même Oliver préféra partir en croisant mon regard. C'est Nale qui vint finalement s'asseoir à côté de moi alors que je me fume un mélange.

— Tu avais prévu qu'il te trahirait, mais pas à ce degré là c'est ça ?

Je hochais la tête lentement, mon regard se posant sur l'endroit où il était il y a encore peu de temps.

— Ouais... J'avais pas prévu sa fugue et la mise en cloque. J'avais pas vu ça venir, je le pensais pas aussi con... C'est lamentable. Mon clan se chargera de son cas. Je m'en fou maintenant.

— Ok, je suis désolé. Ils savaient...

Je plaquais ma main sur sa bouche, secouant la tête.

— Bah je veux bien mais les deux là....

— On a presque finis la mission. Ensuite j'aviserais. Finissons cette mission, après la vie reprendra pour nous tous. J'ai vraiment besoin de me changer les idées tu vois... En plus, j'ai vraiment la dalle là...

Il ricana en se léchant les lèvres, m'aidant à me lever et m'accompagnant sans résistance jusqu'à ma chambre d'hôtel.



Le lendemain matin, quand les garçons arrivèrent probablement à la maison, nous sommes déjà dans un avion qui se dirigeait vers une destination inconnue pour eux. Nous venions juste d'accepter de signer pour un second contrat de six mois. Et pour cette mission-là, je n'avais plus besoin d'Aaron et de Nino. De toute façon, ce qui se passait au sein de ce groupe, ne quittait pas le groupe. Et cela serait encore vrai quand Nino et Aaron seront revenus au sein du clan. Ils ne diront rien sur ce qu'il s'est passé. Car même au sérum je les avais entraînés. Ces deux-là connaissaient leurs missions à présents, et ils allaient déployer leurs talents sous mes ordres.

Bien des heures plus tard, nous étions sur le sol chinois. Et nous commencions la seconde partie de jeu. J'appris vraiment à apprécier chacun des mecs présents. Même le petit con prétentieux. Et au bout de six mois, à la fin de notre escapade, c'était étrange. De se dire qu'on allait se séparer définitivement. Cela faisait onze mois que j'avais disparu de mon clan. Onze mois que je jouais au fantôme en toute liberté.

Alors au dernier soir de notre groupe, nous voilà à boire ensemble. Parlant et riant comme une vieille bande d'amis. Et pourtant on ne se serait jamais parlé en dehors de cette mission. Nous étions les prédateurs et proies les uns des autres. La pire idée possible. Et pourtant... Pourtant j'avais appris à apprécier ces mecs-là. À avoir de l'estime pour eux et leurs façons d'être.

— Alors, tu retournes te marier pour faire femme au foyer ptit chat ? Ricana Oliver en s'approchant.

Je ricanais en lui balançant un coussin, lui tendant mon verre pour qu'il le remplisse.

— Non c'est has-been de dire que je suis mariée, c'est trop utilisé ces derniers temps. Ils sont tellement con putain. Plus c'est gros plus ça fonctionne.

— Bah il me l'a fait à moi le coup ! S'étonna Nale.

— Et tu t'en es foutu ! Ricanais-je

— Ce qui s'est passé en Russie, reste en Russie poupée. Après je vais être nostalgique...

Je ricanais en portant le verre à mes lèvres buvant quelques gorgées avant de poser ma tête contre Oliver.

— C'est quoi cette connerie encore ? Questionna Alke en s'approchant. Tu es mariée A ?

J'éclatais finalement de rire, hochant la tête en me redressant.

— Oui. Je suis mariée à.... Hakane Leon, hum.... John Gomora, Ritchi Oscuro, oh il y a Noz aussi... mais j'étais bourrée encore ... Et aussi à Peter Pestulin. Je suis trop mariée mec. Pourquoi ?

Oliver éclata de rire en hochant la tête, tapotant ma tête.

— Je suis même mariée à Oliver depuis mes seize ans... J'étais pas prévenu que c'était sérieux moi !

— En faite, A, quand elle a bu, et que t'es avec elle, elle a l'idée de génie d'aller dans une de ces églises pour se marrer. Et c'est comme ça qu'on se réveille le lendemain, marié à elle. Expliqua dans un rire Oliver.


Ouais. Pas glorieux mais vrai. Cette connerie m'était souvent arrivée jeune. J'avais fini par avoir un avocat à plein temps pour faire annuler les mariages à chaque fois. Donc oui en soit, j'étais mariée à Peter. Mais divorcée dès le lendemain. Donc bon.


— Ouais... Mes avocats ont souvent du boulot avec moi. Ils s'ennuient jamais. Donc ouais Alke, je suis mariée et divorcée. Parce que y'a des mecs qui veulent baiser qu'après le mariage. Ça te dit ?


Mon air se fit beaucoup plus provocant alors qu'un sourire fendait mes lèvres à la fin de ma phrase.

— T'es pas possible A... Ria-t-il en se reculant. Je me ferais pas prendre à ton manège.

— Dommage. Soupirais-je.

— On te dépose où demain A ? Questionna Brown.

Je me rassis en soupirant, buvant mon verre avant de m'allumer une cigarette.

— Chicago. Je vais chez l'ours.

— L'ours... Attends tu connais le chef de la police de Chicago ? S'étonna Mike.

— C'est mon papa. Bien sûr que je le connais ! Ricanais-je. Et c'est l'ancien chef, maintenant il est juste retraité. Faut vous mettre à la page. Tu veux venir Oliver ?

— Pour qu'il me colle encore en prison comme la dernière fois ? Non merci.

— Arrête, il est adorable !

— Pour toi oui. On peut pas dire ça de lui sinon A. On l'appelle pas l'Ours pour faire beau.


Je haussais les épaules avant de me resservir un verre.

— Et le rockeur alors... Tu vas pas le voir beauté ? Murmura Oliver.

— Le rockeur... Oui le rockeur... Ouais.... Non pas maintenant non. Ça faisait onze mois que je pensais plus à eux, alors je veux pas...

— Aïe mon ptit chaton. Viens là.

Il m'enveloppa avec son immense bras, posant sa tête sur la mienne.

— On tait totalement ce qu'il y a eu pendant cette mission alors ? C'est vraiment ce que tu veux ? Demanda sur un ton posé Brown

Je hochais la tête contre le torse de Oliver.

— Oui. Un échange de bon procédé.

— Et tu offres quoi en échange ? S'étonna Alke.

— Vous le comprendrez en temps voulus. Ai-je déjà manqué à ma parole ? Questionnais-je dans un sourire.

— Voilà la raison de votre présence au sein de ce groupe. La voilà la vraie raison. Depuis le départ, vous aviez prévue d'en arriver là. Pourquoi ? Comprit enfin Mike.

— Pour m'amuser. Pour quoi d'autre ? J'aime beaucoup jouer Mike. Tu ne l'as pas encore compris en onze mois ? Je déborde de tout tes cadres préremplis. Je ne suis pas un monstre, je suis bien pire. Je ne suis pas intelligente, j'ai des centaines de coups d'avance sur toi et sur tout à chaque instant. Je suis pas une manipulatrice, je suis la reine des manipulatrices. Et qu'importe la méthode, j'arrive toujours à mes fins. Tu n'as toujours pas compris Mike, pourquoi tes collègues te refusaient le droit de m'analyser ? C'est parce que je dépasse ton niveau d'expertise. Je suis un démon rassemblant les pires et les meilleures facettes d'un humain. Regarde-toi mon petit agneau, je t'ai appris la peur. La vraie. Celle qui te paralyse. Celle que tu ressens là parce que je te regarde vraiment. Et tu as peur du prédateur face à toi. Tu as passé ton temps à chercher des failles en comprenant qu'il n'y en avait aucune de réelle. Tu as compris avant tout le monde que j'avais un contrôle total sur chaque chose m'arrivant. Mais avoue Mike, que tu as hâte de savoir ce que je vous réserve non ?


Il pinça ses lèvres en détournant le regard, me faisant ricaner.


Ouais, la nature humaine est tellement prévisible. Tellement que j'avais deviné bien avant l'heure comment tout ça se finirait. Certains répétaient les mêmes erreurs, d'autres agissaient comme on le prévoyait... Voilà comment nous en arrivions à prouver que les mots ne sont que des belles paroles semées au vent et que l'amour est illusoire en ce monde. Merci à eux d'avoir participé à cette expérience. Grâce à eux j'ai enfin pus faire taire le remord au fond de moi.


— Bon... Et sinon Nale, tu m'as pas dit où on te déposait toi ? S'étonna Brown.

Je sursautais en me rendant compte qu'il avait raison le beau gosse, Nale me l'avait pas encore dit non plus.

— Avec elle. Tu me dépose avec elle. Murmura Nale.

Ah ?

— Tu vas voir quelqu'un aussi Nale ? M'étonnais-je

Oliver se mit à rire aussi vite, m'écartant de lui en tapotant la tête.

— Un vrai petit chaton, tout aussi naïf. Non beauté, le monsieur il dit qu'il descend pour toi. C'est toi qu'il suit.


Ah. Attendez deux secondes.


— Pardon ? M'écriais-je en me redressant.

— Le petit chat est pas d'accord à priori mec.


Bien sûr que je n'étais pas d'accord, c'était quoi cette connerie encore ?


Pourtant le lendemain matin, devant la façade de ce fameux immeuble. Je ne pouvais que constater qu'il était très sérieux. Je soupirais tout en montant à son étage. Prenant une profonde inspiration en sonnant à sa porte.

Je savais pertinemment que tout allait retomber, et qu'il serait le seul pouvant y faire quelque chose.



Lorsque la porte s'ouvrit, je me lançais aussi vite à son cou. Il fut surpris quelques seconde avant de me serrer contre lui.

— Nani ! Mais ! Mon bébé ! Mais qu'est-ce que tu fais là ? T'étais où ?

Je me reculais en grimaçant.

— Bonjour Pap's, il faut qu'on parle.

Il étira son corps, arquant un sourcil de plus en plus haut en regardant derrière moi.

— C'est rien de le dire de ce que je vois. Qu'est-ce que t'as encore fait.... Grommela Angelo en me laissant entrer.


Ouais, fallait vraiment que je parle avec lui.


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top