Chapitre 34.


— Et dire que certains osent prétendre que la prison ne réussit à personne .

Je vis sa peau se couvrir de frisson alors qu'il riait en se retournant vers moi, déroulant son imposant corps à la couleur d'ébène.

— Madame A, quel plaisir de te voir ici. Je ne savais pas qu'on devait se voir ? Me questionna Oliver.

Je parcourais du regard son immense « cellule », ressemblant plus à un appartement de luxe.

— Eh bien, c'est vraiment rentable d'être le toutou du gouvernement.

Il continua de ricaner en s'habillant, me faisant un clin d'œil.

— Tout le monde ne peut pas la jouer comme Pandora ma beauté. Tu es passé me prendre je parie ?


Je hochais la tête en lui faisant signe de me suivre, le sortant de sa prison haute sécurité comme si on sortait d'un appartement lambda. J'avais beau avoir l'habitude des tas de muscles, Oliver avait quand même une sacrée carrure. Ce mec-là était un gorille en version humaine. Grand, imposant, vraiment. Et c'était très comique de voir à quel point je faisais frêle à côté de lui.

— Combien de route ?

— On rejoint ma caisse, et on y sera dans pas si longtemps. Répondis-je en haussant les épaules. J'ai pris le camion pour rentrer ta grosse carcasse alors bon...

Je ricanais en m'écartant de lui, évitant de peu son large mouvement de main. Même sans sa force, je suis pas sûre que j'aurais aimé. Il se mit à rire en voyant ma voiture de sport, montant à l'intérieur sans cesser de rire.

— C'est ça ton camion ?

— Ouais c'est une familiale. Regarde j'ai mis le siège bébé sur le toit.



Je lui fis un clin d'œil tout en démarrant, montant rapidement à la vitesse maximum. Profitant de routes perdues en plein désert pour la pousser.

— Je suis étonné que tu aies accepté beauté, c'est pas ton kiff ce genre de plan d'habitude.

Le ton posé de Oliver me fit tourner le regard vers lui et je finis par hausser les épaules.

— J'avais envie de m'amuser un peu. Des vacances ça fait toujours du bien.

— T'es pas revenu depuis si longtemps pourtant de l'Afrique.

Je haussais un sourcil en ralentissant, me tournant vers lui.

— Mais comment tu sais ça toi ?

Il ricana en levant les mains en l'air.

— Hé, comme t'as dit ça a des avantages d'être le toutou du gouvernement. On apprend vite les nouvelles fraîches.

— Je suis une très mauvaise femme au foyer bébé.



J'accélérais de nouveau, songeant au rendez-vous à venir. À mes côtés se trouvait un « ami » de longue date, Oliver. Oliver est un très grand criminel, et il est très intelligent. Alors il a convenu un accord avec le gouvernement dans le plus grand secret. Il leur sert pour des missions très musclés et très secrètes, en échange le gouvernement le nourri et prend soin de lui dans sa prison. En gros il en a fait sa maison de la prison haute sécurité le monsieur. Et je m'apprêtais à rejoindre des autres mecs, chacun ayant un très haut degré de génie dans leurs domaines. Un profiler, les deux meilleurs chasseurs de primes du monde, et un agent secret. Moi je me joignais au jeu en tant que Madame A, génie du crime et Pandore des secrets de ce monde.

Oliver venait pour le côté physique et stratégie. Oui, ce n'était pas une petite équipe sans risque qu'avait fait convoquer le président de ce pays.

— C'est qui les deux qui nous suivent ? Je les connais pas ceux-là. C'est un piège Madame ?

Je lançais un coup d'oeil à mon rétroviseur, riant avant de regarder en coin Oliver.

— Arrêtes de grogner pour que dalle, c'est mes deux accompagnants. Tu comprends bien que je me ballade jamais tout à fait seule bébé. C'est Nino et Aaron. Ils sont tout mignon, tu verras.

— On dirait toujours que tu parles de bébés chiots quand tu me parles d'hommes, t'en es consciente au moins ?

— J'adorerais balader ces deux-là en laisse. Gémis-je.

Il se contenta de rire, n'ajoutant rien de plus. Le restant de la route se faisant dans le silence, il n'ouvra de nouveau la bouche que quand nous nous retrouvons escortés par d'autres voitures de flics vers un lieu tenu secret. Un grognement de rage s'échappa de mes lèvres, la frustration grimpant de plus en plus. Je me sentais comme un animal sauvage prit en cage, et tout mon être se débattais pour fuir de là.

— Griffe pas petit chat, on arrive regarde. Ricana Oliver.

— Je suis pas un petit chat !

— Mais si, tout petit, tout mignon avec ses grands yeux verts ! Rit-il

Il me laissa à peine le temps de freiner qu'il sortait déjà de la voiture tout en riant. Nino et Aaron venant aussi vite me rejoindre.



— Allez mon petit chat, on est les derniers apparemment.

— Pas grave, je suis la seule femme. On peut bien m'attendre. Dis-je dans un sourire resplendissant.

— Capricieuse comme les chatons. Quand je te dis que t'es un ptit chat.

—Je vais t'arracher les couilles à main nue pour te les faire bouffer tu vas voir qui est le petit chat.

Un sourire s'étira sur ses lèvres et il se stoppa face à moi, me défiant ouvertement de le faire. Les murmures de panique se répandirent déjà parmi les policiers nous entourant. Aucun n'étant sûr d'être capable de nous séparer.

— On va être en retard. Murmura Nino.

Je hochais la tête et je contournais Oliver avant d'entrer dans le bâtiment, nous laissant conduire jusqu'au lieu de rendez-vous. Observant l'air de rien tout ce qui nous entourait. Je sentais bien qu'on m'observait. Toutes les personnes présentes savaient très bien qui j'étais. J'étais l'ennemi numéro un de ce pays. La criminelle qu'ils cherchaient tous à coincer. Et j'étais là, devant leurs yeux. Et ils détestaient tous ça. Mais je pouvais les rassurer sur une chose : je haïssais être là aussi.



Cependant, l'objet de cette mission étant très délicat et tout aussi important, j'avais décidé de mettre mon caractère dans mon sac. Question de priorité.

On nous fit entrer dans un grand salon, complètement hermétique.

Se faire attendre par le Président des États-Unis : Tcheck.

C'est limite si je pus me retenir pour une danse de la joie tellement c'était jouissif.


— C'est impardonnable ! C'est complètement....

— Oh ta gueule la blonde, retournes sucer le président sous le bureau plutôt. La coupais-je d'une voix froide. Viens pas m'emmerder quand je fais du bénévolat ou je repeins les murs avec ton sang connasse.


Oliver se mit à ricaner en allant s'asseoir alors que je prenais le temps d'observer les autres personnes présentes.

— Pouvons-nous commencer Madame A ?

Je hochais la tête en m'appuyant contre le mur, acceptant avec réticence un verre de vodka. Écoutant sans le montrer le Président qui nous expliquait le problème amenant à cette « formation » inédite.


Le gouvernement ne pouvait pas agir publiquement, mais se devait d'agir tout de même sous peine de catastrophe. Nous réunir leurs sembla donc l'idéal. En gros tu demandais à des criminels de sauver le pays ou de l'aider à se faire détruire. Cela me fit rire tellement c'était stupide. Les politiciens de ce pays étaient vraiment des abrutis finis.

— Attends Monsieur le Président, tu me demandes vraiment de me joindre à une connerie pareille ? Et si je retournais ma veste, abruti ?

Le président se pinça les lèvres, faisant signe aux autres de sortir. Il croisa les mains sous son menton tout en m'observant, haussant les épaules.

— Parce que je connais beaucoup de chose sur ton clan Patronne, et que je sais que peu t'importe la taille du souci, si cela peut faire du mal à ton clan... Tu régleras le souci. Et puis, je te propose tout de même de pouvoir tuer comme tu le veux sans que cela n'ait de conséquences.



Un sourire narquois s'étira sur mes lèvres et tout le monde se mit à ricaner doucement, comprenant l'absurdité du dernier argument.

— Tu as déjà un profiler, deux chasseurs de têtes, un agent secret et Oliver. Je vois pas en quoi je peux être utile.

— Votre intelligence hors normes et votre savoir seront de précieux atout. En échange... On pourrait garantir... Hm... Une protection pour le clan du dragon à l'avenir.

Mon regard doit avoir prit cette lueur prédatrice quand je vois son teint blêmir.

— C'est toujours un plaisir de faire affaire avec le Président des États-Unis, en quoi puis-je vous aider ?

— Pour les présentations, à votre droite, contre le mur, voici Alke. L'un des deux meilleurs chasseurs de tête de ce monde.



Alke.... Ce Alke ressemblait à ces chasseurs de primes des anciens temps, ou à ce chasseur de loups garous de nos contes. Il sentait l'homme sauvage à des kilomètres. Un regard sombre de prédateur, ses cheveux noirs retombant sur son visage accentuant l'impression. Sa peau mal rasée était soulignée par quelques cicatrices. Ouais.... Très clairement baisable le petit Alke. Un bon dix-huit sur vingt sur mon échelle de baisable.


— En face de Alke, voici Brown, l'autre meilleur chasseur de prime.

Graou. Brown. Ça allait être dur d'être sérieuse si on me foutait des gâteaux pareils sous le nez. Brown, en dehors d'un regard vert si bien accentué par sa peau caramel et ses cheveux bruns soulignant ses yeux.... Eh bien en dehors de ça... L'enfoiré avait un style vestimentaire mêlant le chic et le cool, ses colliers ne venant que mettre encore plus en avant un torse qu'on devinait parfait.

Putain même s'il bossait mal je voulais vraiment le croquer celui-là.


— À côté de Brown, voici Mike. Mike est un génie dans le domaine du profilage. Il est un élément précieux dans nos rangs.

Mike, un playboy semblant avoir vingt-cinq ans à tout casser. Je devais lui concéder qu'il ressemblait à ces mannequins faisant baver beaucoup de femmes. Et il avait beau être mignon, je ne lui offris qu'un regard froid, lui faisant perdre son sourire crétin. Je ne laisserais pas celui-là m'approcher.


— Et donc le dernier homme que vous ne semblez pas connaître, voici Nale. Un ancien agent secret. Il reprend du service pour cette mission-ci uniquement. Il semblait avoir hâte de vous rencontrer.

Je gardais un visage impassible alors que le regard de ce fameux Nale rencontrait le mien. Les mêmes yeux noisette, le même cheveux mi longs bruns. La même foutu cicatrice sur cette foutu arcade sourcilière.

— Même ce foutu cigarillo tu continues de le fumer. Murmurais-je

Ses lèvres se fendirent d'un sourire en coin alors qu'il haussait les épaules. Il se l'alluma sans lâcher mon regard, se relevant du mur pour s'approcher de moi.

— Fallait bien que tu puisses me reconnaître depuis Moscou. Tu m'as manqué A.

— Tu me dis ça alors que t'es enfuis par la fenêtre ?

Il ria doucement en hochant la tête, me pointant du doigt en s'éloignant.

— C'était ça ou me faire prendre par tes hommes qui t'avaient retrouvé poupée. Avoue que c'était craignos.

— C'était pas mes hommes, de un. Et de deux, c'étaient même pas des copains ! Boudais-je

— Oh ? Oups alors. Mais vu que t'es toujours là, je présume que ça a dû aller.

— Bien, vue que les présentations sont faites. On peut y aller ? Demandais-je pour changer de sujet.

– Et vous Messieurs, je vous présente, si vous ne l'aviez jamais vu avant, la Patronne du clan du Dragon. Celle que dans les affaires ils nomment Madame, elle est aussi à la tête de la famille Gomora. Le géant de ce pays dans les affaires. Madame A est aussi celle qui a un Q.I. estimé à deux cents cinquante. Elle a pour gros défaut d'être insatiable, alors si vous voulez pas mourir d'épuisement, évitez de craquer à son chant des sirènes. C'est une vraie succube. Quoi d'autre... Oh les deux à côtés d'elle sont ses gardes du corps, mais ce sont aussi deux bons tueurs. Deux snipers hors pairs qui ont fait de gros dégâts. Du coup, je ne peux que réitérer mon conseil de pas jouer avec elle.



Je ricanais en haussant les épaules alors que les deux venaient s'appuyer sur moi. Ouais j'avais bien choisi mes gardes du corps je le reconnais. Pour avoir découvert réellement Aaron, on pouvait vraiment dire que son visage d'ange... C'était vraiment qu'un visage. Parce que ce mec avait tué énormément de monde l'air de rien en tant que tueur à gages. Et Nino... Nino avait été dans les commandos spéciaux avant de finir dans le gang du Santa Sangre. Et c'était aussi les deux seuls ne disposant d'aucun dispositif de traçage de mon clan. Pour mon propre clan et le reste du monde, nous étions de vrai fantôme en ce monde.

— Eh bien, je sens qu'on va bien s'amuser ! S'exclama Oliver. Allez petit chat, on va jouer maintenant ? Tu m'as promis de...

Je posais ma main sur sa bouche en riant, secouant la tête avant de me tourner vers le président.

— Bon y va ou on attends le thé ? Parce que je suis pas trop thé perso.



Oui, pour les six prochains mois au minimum, je ne serai plus que Madame A. Et absolument rien d'autre. La Femme au Dragon allait se dépenser un peu. Rappeler au monde qui elle était. Pour que personne n'oublie jamais son nom. Rien d'autre n'avait d'importance.


On nous fila les dossiers correspondants, nous amenant jusqu'à un avion privé. Nous laissant le temps du vol pour étudier nos informations.

— Mais... Et le problème avec Don, Matriochka ?

Je haussais les épaules avant de prendre un siège dans un coin.

— J'ai déjà eu Dondon au téléphone. Je lui ai dit qu'il pouvait tuer Logan pour se venger. C'est déjà réglé ça.

Je haussais les épaules en fronçant les sourcils, voyant leurs airs choqués.

— Quoi ?

— Rien Patronne, rien. Mais.. Et si ça se résout pas ?

— Oooh si Don ne parvient pas à tuer Logan, mais qu'il l'attrape ? Ne t'en fais pas. Je tuerais Logan avant que cela n'arrive. C'est déjà prévu. Lui dis-je dans un sourire rassurant.

— Mon koala... Tu... Tu as prévu de tuer Logan ?


Je hochais la tête avant de me verser un verre de vodka, savourant quelques gorgées avant de les regarder de nouveau.


— Il a la durée de cette mission en sursis. À mon retour, je tuerais Logan Herrero après avoir torturé et brisé Villy devant lui. Et j'ai vraiment hâte. Vous n'imaginez même pas à quel point j'ai hâte.


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