Chapitre 32.


Fuir. Encore et toujours, fuir. Laisse-moi fuir encore. Est-ce que je peux sauter de cette hauteur et m'en tirer ?


— Tu gères des milliers d'hommes sans aucune crainte, mais de moi, tu as peur... À croire que je suis plus redoutable que ces mecs. Ricana Cole.

Je clignais des yeux en me retournant vers lui, arquant un sourcil en cherchant quoi répondre.

— Je n'ai pas peur de toi. Je suis juste défoncée et bourrée alors je voulais faire un petit footing.


Alors, ok cette excuse est la pire de toute, mais je n'allais tout de même pas lui dire que je le fuyais lui, non ? Comme si je pouvais avoir peur d'un mec que je pouvais tuer aussi facilement. Ridicule.


Il se redressa, s'avançant vers moi sans lâcher son sourire de connard prétentieux. Et mon corps sembla se dire que reculer d'un pas était la meilleure solution même si dans le cas présent cela s'appelait « maintenir une distance de sécurité ».

— Tu n'as pas peur, mais tu recules. Tu n'as pas peur, mais tu as fui. Ah elle est belle la patronne tiens. Même pas capable d'affronter un seul mec.

Sérieusement ? Sérieusement il ose jouer à ce jeu-là ?

— Mais... Mais je vais t'ouvrir le bide avec un coupe-papier espèce de connard, tu vas voir c'est qui la Patronne ! Ah tu veux que je l'ouvre ? Tu veux que j'te dise ce que je pense de toi ? Ne bouge pas Blanche-Neige, je vais tellement te démolir que même tes petites pétasses en chaleur vont te fuir !

— Eh bah vas-y, j'ai hâte d'entendre ça. Mais t'inquiète pas, pour me consoler j'aurai aucun mal à trouver. Une gonzesse moins peureuse que toi, ça se trouve facilement.

— Je te retiens pas je te signale !

— Toi non. Mais la porte est fermée crétine.


Avais-je envie de lui encastrer la tête dans tous les meubles présents dans cette pièce ? Oh que oui. Énormément envie. Et comme il faut toujours écouter ses envies...

À priori Blanche-Neige sembla percevoir mon changement d'attitude, car il se mit sur ses gardes aussi vite.


— Tout doux kittygirl.... Faudrait pas que tu t'abîmes un ongle. Ricana t-il en reculant.

— Tu dis vraiment que de la merde ! Je vais régler ça tu vas voir ! Blanche-Neige, elle va moins la ramener quand je lui aurais arraché la langue !

— Ce serait dommage de m'arracher un organe pareil. T'imagines même pas à quel point elle fait des miracles. Surtout entre des cuisses. Me dit-il avec un clin d'œil.

Blanche-Neige pouvait bien faire la maligne, mais il ne vit pas arriver mon poing et encore moins mon coup de pied dans les côtes. Lui offrant gratuitement un vol jusqu'aux étagères. Il se mit à rire en se relevant, s'époussetant l'air de rien.

— Eh bah comme quoi... Tes coups c'est comme tes fellations. Dans les deux cas, on ne sent rien.

— Tout bénef que tu n'y ait plus le droit du coup. Rétorquais-je en sortant une clope pour me l'allumer. Je ferais un sondage pour voir si ton avis est partagé t'en fais pas. Souriais-je.

— Je croyais que tu m'avais jamais aimé. Que tout ça c'était que de la comédie ? Alors putain... Qu'est-ce que je fous là hein ? Pourquoi t'as failli mourir autant de fois si je suis que dalle putain ?! Pourquoi ? Hurla Cole. Regarde-moi putain ! Regarde-moi dans les yeux ! Affronte-moi putain de sale peureuse ! T'es là à faire la dame face à tous ces mecs, mais dès qu'il faut que tu parles sans masques tu flippes. T'es qu'une putain de gamine. Même pas capable de dire les choses. Tu me fais pitié putain !


Je me retournais, lui faisant face, continuant de fumer en haussant les épaules.

— Je vois pas le souci. J'ai failli mourir. Mais je suis encore là non ? Tout va bien. Pas besoin d'en faire un flan. En plus j'aime pas le flan.

— Dis-moi la vérité. La putain de vérité. T'es capable de pas mentir une putain de fois ? Et c'est moi le menteur et tout ce genre de connerie ? Mais je ne t'ai jamais menti moi ! Tu ne m'as même pas laissé le temps de t'expliquer pour l'autre connasse que tu t'engrainais toute seule.

— Et tu m'aurais dit quoi hein ? Oh je te présente ma fiancée, je l'héberge et j'en profite pour la baiser. Ça te dérange pas ? Bah oui j'ai oublié de te dire qu'en fait, je vais me marier ! Surprise. C'était sympa, mais du coup qu'elle est revenue, on va arrêter là hein. Toute façon c'est pas comme si tu pouvais l'ouvrir vu le nombre que tu baises toi. C'est ça que tu m'aurais dit ? Que tu me remerciais et que tu t'étais bien amusé ? Ah bah non, tu te serais contenté de m'éviter comme tu le faisais si bien depuis son arrivée ! C'est toi qui a fait le putain de peureux Blanche-Neige ! Toi ! Toi encore qui m'as demandé de disparaître de ta vie ! Que tu préférais encore que je n'ai jamais existé ! Et c'est ce que j'ai fait non ? Alors viens pas me faire chier à me demander des comptes maintenant hein !

Il arqua un sourcil, croisant les bras sur son torse.

—Je vois pas le souci, tu t'en battais de moi et de ce que je pensais non ? Mon mensonge c'était quoi ? Ne pas dire que j'avais une fiancée partie se faire fourrer par tout le monde, et que je voulais l'avoir en face en face pour lui balancer ses quatre vérités. Et le tien ? Oh attends... TOUT. Ta vie entière à New-York était un putain de mensonge. On était des putains de distractions avant que Madame ne retourne tranquillement à sa petite vie. C'est moi le connard ? Mais tu t'es regardé putain ? Madame laisse les gens s'attacher à elle, elle s'en fout de briser les gens. Parce qu'il n'y a bien qu'elle qui compte ! Moi j'ai jamais joué avec toi ! J'ai tout fait pour pas m'approcher. Je voulais vraiment rester loin de toi ! Et j'aurais dû ! J'aurais dû ! Parce que tu as juste passé ton temps à te foutre de ma gueule ! La preuve putain, regarde le nombre de mecs prêt à te baiser. C'était la soirée réunion des amants de la Patronne c'est ça ? Viens pas me faire chier à faire la fille blessée. T'es pas capable d'aimer.

— Mais qu'est-ce que tu m'emmerdes ! Hurlais-je. C'est toi qui as voulu être là, seulement toi ! C'est vous qui avez tout fait pour creuser malgré mes murs ! Vous qui avez voulu savoir ce que je cachais putain ! Vous qui avez fait les sangsues ! Et toi putain ! Toi ! Si j'avais su que t'avais une putain de fiancée, j'aurai continué de rester loin de toi ! Toute façon je vois pas le problème, t'as bien dit que t'avais assez de gonzesses au mètre carré pour m'oublier non ? Alors viens pas me faire chier. Ne viens pas faire genre ce que j'ai en tête t'intéresse. Arrête de faire semblant de t'inquiéter pour moi. Toute façon comme tu dis, ce n'est pas comme si je savais aimer.

— Non tu sais pas... Regarde-toi. À me dire un truc alors que ton regard hurle l'inverse. Je t'ai jamais vu aussi mal mentir qu'à cet instant putain ! Dis-le. Dis-moi pourquoi tu t'es enfui de cette putain de soirée ce soir-là ! Pourquoi ?


Tu peux rêver tiens.

En deux pas il était en face de moi. Me tenant par les épaules, me poussant contre le mur avec force.


— Pourquoi ? Hurla t-il

— T'as pas besoin de moi dans ta vie putain ! T'as pas besoin de mes merdes, de mes crimes, de tout ça ! T'as pas besoin d'une putain de déséquilibrée comme moi ! Tu veux une folle dingue ? Je peux t'en trouver à la pelle des putains de dingue prête à n'aimer que toi ! Rien, Rien en moi n'est bon pour toi putain ! Pourquoi tu ne saisis pas ça hein ! Pourquoi ! Arrête ! Arrête de hurler après moi putain ! J'en peux plus ! J'en peux plus, tu comprends ça ! Ça me donne envie de crever cette douleur ! Parce que y'a rien qui l'apaise putain ! Rien ! À part la mort ! Là ouais... Ouais ces fois-là je ressentais vraiment plus rien, et putain ce que c'était plaisant ! Là au moins j'avais pas besoin de me battre contre moi-même ! Mais je ne peux pas putain ! Je peux pas crever apparemment, parce que même cette putain de mort veut pas de moi ! J'en peux plus d'avoir mal à en hurler ! Mais qu'est-ce que ça peut te foutre hein ! Qu'est-ce que ça peut te foutre tout ça ?

— Ouais... Qu'est-ce que ça peut me foutre ? C'est pas comme si, malgré tous les efforts de ce clan de fous furieux... J'étais encore plus amoureux de toi. Ah c'est clair que c'est la pire de toute de qui je suis tombé amoureux putain... À choisir je prendrais une gonzesse moins chiante à comprendre sérieux. Tu sais, une qui ne me hurlera pas sa haine alors que son regard me crie à l'aide. Une qui ne tentera pas de mourir plutôt que de venir me voir. Une qui m'affrontera au lieu de se tuer à petit feu. Une pas comme toi quoi. Une où j'ai pas besoin de courser dans sa maison de fous pour pouvoir lui parler. Une où j'ai pas besoin de l'écouter jouer en secret pour comprendre son âme... J'en prendrais une que j'aime pas autant. Une dont je peux me passer. Une de qui je peux m'éloigner ou quitter sans avoir l'impression de crever. Une qui me file pas des insomnies depuis le premier jour de notre rencontre, parce qu'elle m'obsède tellement que je noircis sans arrêt des feuilles de mes mots. Crois-moi... À choisir... Je choisirais une vie sans tous les tourments que tu m'infliges depuis trois ans. Mais je suis un foutu drogué. Un putain de drogué de cette merde que t'es. T'es nocive, corrosive. T'auras ma peau sans souci. Mais j'y peux rien. J'ai tout tenté... Tout... Et même dans la mort t'étais là. Tu crois me protéger en faisant ce que tu fais ? Mais regarde-nous ! Tu fais juste de la merde !

— Ta gueule. Juste ta gueule. Tu crois quoi ? Qu'il suffit de tes mots de merde ? Mais tu ne saisis pas ? Je te hais putain ! Je te hais ! Toi et tes putains de mots ! Toi et tout ce que t'es, je te hais ! Toi et même les deux abrutis de jumeaux là ! J'aurais jamais dû croiser votre route. Au lieu de ça, je suis faible. Vous êtes une faiblesse nocive ! J'ai pas besoin de toi ! Dégage. Je m'en fous de toutes vos conneries ! J'en ai marre de vos mensonges ! J'en ai marre de vous ! J'en ai assez de me battre contre moi-même face à ce que vous êtes ! Marre de me sentir si faible à cause de ce que je ressens ! Vous ne saisissez même pas que ce que vous croyez ressentir c'est de la merde. C'est juste une merde de vos cerveaux ! J'en peux plus putain de vos attentes ! Dégagez ! Hurlais-je.



Je me défis de sa prise, me mettant à le taper avant qu'il n'attrape mes poings, heurtant mon front avec le sien.

— Je bougerais pas. Tonna t-il.

— Alors je vais te tuer. Je vais te torturer tellement longtemps que tu me supplieras pour que je t'achève putain !

— Tu le fais déjà ça ... Et je te supplie déjà pour que tu m'achèves. Mais ça aussi tu refuses... T'es pas capable de m'aimer, pas capable de me tuer. Pas capable de me garder loin. De me garder près... Alors quoi hein ? On fait quoi ? Tu m'achètes un billet pour Mars pour m'expédier ?

— Pour une fois t'as une bonne idée !

— J'en ai une meilleure en fait.


J'arquais un sourcil alors qu'il se rapprochait d'un coup, m'attrapant et m'embrassant de force. Et je savais que je devrais lui en foutre une. Je pourrais le tuer. Je devrais. Pourtant au lieu de ça je l'agrippais, ressentant bien malgré moi ce torrent d'émotion qui me traversait.


— Je te lâcherais plus sale chieuse. Quitte à crever, autant vivre cette vie avec toi.


Ferme-là. Ferme-là putain. Enfuis-toi. Abandonne-moi. Ne me laisse pas te salir. Je t'en supplie. Fuis-moi. Arrête de m'aimer. Je ne te causerais que du mal. Abandonne-moi. Tu le feras forcément. Vous le faites tous au final.


— Je ne te laisserais plus m'abandonner. Je ne te laisserais plus tenter de crever pour m'oublier. Tue-moi, vas-y. Je m'en tape. Je t'aime et je continuerais de t'aimer malgré toutes tes conneries. Je continuerais de t'aimer même quand tu me hurleras tous tes mensonges. Je t'empêcherais de m'abandonner, même si c'est tout ton clan que je dois affronter pour ça. Parce que même toi, tu n'arriveras plus à m'éloigner. On ne sait pas s'aimer sûrement... Mais tant pis, on essayera quand même. Alors, laisse-moi juste tenter de réparer nos erreurs. Même toi tu ne peux pas m'en empêcher, tu es ma muse depuis le début... Je ne te laisserais pas m'abandonner. Laisse-moi juste te prouver à quel point je peux t'aimer...



Son murmure au creux de mes lèvres. Son regard m'affrontant sans que l'once d'un doute ne vienne le voiler. Et comme la dernière des connes, je cédais à l'instant.


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