Chapitre 28.
— Tu.... Attends cinq secondes.
Je me reculais, me frottant le visage avant de secouer la tête.
— Elle a beugué. Elle te répondra sûrement demain. Et tu ferais mieux d'aller voir ton pote avant qu'il n'essaye de faire la connerie d'aller parler à Peter. Ce qui entre nous est la pire idée du siècle Aaron. Prononça calmement Hakane en entrant dans la pièce.
Aaron sursauta, se retournant avant de partir en courant. Apparemment il considérait aussi que laisser Cole et Peter parler était la pire idée à l'heure actuelle. Hakane ricana en refermant la porte derrière lui, levant les yeux au ciel.
— Cole n'ira pas parler à Peter. Sauf sous torture. Dis-je
Il haussa les épaules en me souriant, s'avançant vers moi en m'observant.
— Oups... J'ai menti. Ricana-t-il.
Je secouais la tête, croisant les bras sur ma poitrine, attendant qu'il m'avoue pourquoi il était là.
— Par contre, Riri s'est allié à Salomon ainsi qu'Ali. Pas de baston pour ton cas. Tu n'es pas en état pour qu'on te laisse faire cela.
Son sourire avait disparu, et il passa à côté de moi aussi vite. Entrant dans mon dressing sans même me demander. L'envie de l'insulter me prit, mais j'avais conscience que ce n'était pas lui la cause de cela. Si je voulais éviter leurs caractères surprotecteurs, j'aurais dû éviter ma connerie. Et apparemment avoir le cœur qui a cessé de battre n'est pas en ma faveur...
Je soupirais en suivant Hakane, entrant dans le dressing en enlevant ma brassière de sport. Il prit entre ses doigts une robe, me la tendant en se retournant. Le modèle était assez simple, juste un décolleté loin d'être sage, mais pas étonnant quand on connaît Hakane...
Je posais la robe avant d'enlever mon pantalon, attrapant des bas derrière moi afin de les enfiler. Hakane prit place juste à côté de moi, posant son regard sur ma jambe appuyée contre le banc. Posant ses mains sur les miennes, il attrapa ma jambe pour la poser entre les siennes, montant le bas lentement en effleurant ma peau. Positionnant la dentelle avant de changer de jambes sans relever le regard vers moi.
Je savais ce qu'il faisait. Je le savais et pourtant cela fonctionnait à merveille. Mon corps se réveilla au rythme de ses doigts effleurant ma peau, et j'avais bien trop d'alcool dans le sang pour maîtriser mes réactions. Les jours nécessaires à ma convalescence n'aidant pas non plus car il allait sans dire que j'avais été obligée de rester sage pendant les semaines qui ont suivis.
— Ha... Hakane.. Soufflais-je
— Oui ma beauté ?
Ses mains glissèrent jusqu'à mon bassin alors qu'il reposait mon deuxième pied sur le sol. Ses doigts agrippant mon bas de dentelle en le faisant glisser sur mes cuisses. Me l'ôtant finalement entièrement en se mordant la lèvre.
— J'aurais vraiment été furieux si ce mec avait gagné tu sais... Ce William... Il n'y a que moi pour te savourer dans cette position... Le seul à connaître ce regard, quand tu es entièrement sous mon pouvoir. Le seul... À savoir ce que cela fait quand tu lâche vraiment prise... Et je n'aime pas me dire que tu joues à cela avec un autre...
Ses doigts vinrent jouer avec mes nerfs, me faisant trembler entièrement en me forçant à m'appuyer sur lui alors que ma respiration s'emballait. Il se stoppa soudainement alors que nous entendions taper contre la porte. Il me remit ma robe avant de se lever. Se léchant les doigts en emportant mon bas de dentelle.
— Et je déteste quand tu oses jouer avec un autre dominant que moi. Allez, on rejoint les autres.
Je secouais la tête en soufflant., attrapant mon paquet de cigarette, sortant en trombe de mes appartements. Pestant ouvertement contre Hakane qui se marrait, fier de lui. Lorsque nous rejoignîmes les autres, certains sont en train de s'amuser à se combattre et j'en profitais pour les observer tout en fumant., tentant de reprendre mon calmes et un rythme cardiaque correct. Un tissu se posa sur mes épaules et je tournais le regard pour croiser celui de Peter. Il avait posé sa veste sur mes épaules, m'enlaçant en posant son visage contre le mien. Très vite il pencha pourtant la tête, posant ses lèvres sur ma carotide avant de cesser de bouger quelques secondes. Je sentis ses lèvres s'étirer, sa langue venant frôler ma peau. Mon rythme cardiaque redevenant fous aussi vite... Étonnement ! Ils avaient tous décidés de me rendre dingue ce soir, ce n'est pas possible autrement.
— Tu n'es vraiment pas sage ce soir mon Ange...
Il ricana doucement, sa langue continuant son chemin doucement. Participant à faire s'emballer de nouveau mon rythme cardiaque. Mes doigts glissants entre les siens, je serrais mon emprise peu à peu. Il se décolla de mon corps soudain, gardant une de mes mains avec la sienne, m'entraînant ainsi dans la demeure. Jusqu'à la cuisine plus précisément où il ordonna aux serveurs de sortir, interdisant son entrée. Il me fit grimper sur l'îlot central avant de refermer les portes coulissantes, revenant vers moi en faisant voler tout sur le sol. M'ôtant ma robe avant de m'allonger sur le marbre. Ses lèvres venant déguster chaque parcelle de mon corps alors que je me mordais la lèvre afin que mes gémissements ne viennent pas trop raisonner. Il se stoppa quelques secondes, m'admirant, arborant ce visage que je connaissais le mieux... Celui de mon amant insatiable. Ce visage de démon qui me rendait tellement folle. Je savais pourquoi il l'arborait, je savais pourquoi il ne cherchait pas à se contrôler : il y avait bien trop de mes amants au mètre carré à son goût.
— C'était toi... Qui a tapé à la porte... Soufflais-je
Un sourire s'étira sur ses lèvres, et il se contenta de grimper sur l'îlot. S'insérant en moi tout en se penchant pour m'embrasser, descendant dans mon cou pour me mordre durement alors qu'un de ses bras venait tenir mon bassin pendant que le sien faisait naître un rythme à me rendre dingue.
— Je dois te confesser quelque chose ma déesse... Les hommes du clan savent que... Je suis le seul à pouvoir te toucher ce soir.... Sinon, il y aura des représailles très fâcheuses pour eux...
Cette soirée réunissant certains de mes amants réguliers était l'occasion, pour lui, de rappeler que peu importait la place que croyait avoir ces hommes... Peter restait le premier, et celui dont il ne fallait surtout pas oublier l'existence. Bien sûr que j'aimais follement certains hommes présents en dehors de cette cuisine. Bien sûr. Mais Peter resterait Peter quoi qu'il arrive. Car il était mon souffle de vie. Celui que je protégeais le plus férocement, et que je refuserais de partager avec quiconque. Nous nous connaissions. Parfaitement. Entièrement. Alors oui, il était celui à qui j'autorisais ce genre de caprice, parce qu'il était celui en qui j'avais le plus confiance dans ce monde.
Ses lèvres revinrent se saisir des miennes, avalant mes gémissements en renforçant sa prise. Lâchant ma bouche alors qu'il me sentait au bord du précipice, il me mordit durement l'épaule tout en venant plus fortement contre moi. Et alors que les cris venant se souhaiter la bonne année retentissaient partout, nous laissions l'orgasme venir nous prendre en même temps. Nous laissant haletant sur l'îlot. Mes bras venant le serrer contre moi alors que je l'embrassais avec passions.
— Bonne Année mon Ange...
— Bonne Année ma Déesse... Souffla-t-il entre deux baisers.
Nous ne rejoignîmes les autres qu'une bonne demi-heure plus tard. En ayant profité pour nous « rafraîchir ». Mon petit frère fut évidemment le second à qui j'allais souhaiter la bonne année, les jumeaux Herrero venant juste après avant que le reste de mes hommes les plus proches ne viennent se relayer. Et forcément, il faut bien du temps pour faire le tour de tout le monde. Le restant de la nuit continuant dans une fête où les rires ne cessèrent de raisonner. Ce n'est que tôt dans la matinée que la majorité alla rejoindre leurs lits. Les invités se laissant conduire par Salomon pour rejoindre leurs chambres préparées pour l'occasion. Le silence venant reprendre sa place tout doucement.
J'en profitais pour observer le soleil se lever depuis le parc alors que je jouais du violon. Le son d'un second violon venant se joindre au mien et je souriais en me retournant. Voyant Luc marcher vers moi tout en jouant. Se synchronisant parfaitement avec moi sans me lâcher du regard. Son sourire s'étirant, il laissa les notes de son instrument s'emballer, jouant une folle envolée de liberté. Mon rire venant jouer avec ses notes alors que l'on jouait face à face, se défiant, jouant. Il sembla guider les mouvements de mon corps alors que je fermais les yeux, dansant tout en jouant. Laissant mes pieds nue fouler l'herbe fraîches.
C'était une tradition entre nous. Instaurée bien avant mon absence sur New-York, depuis notre enfance. Chaque nouvelle année, face aux premiers rayons du soleil, nous jouions à deux. Et même sous ma vie en tant que Luz, pour cet instant-là, nous nous étions vus en secret. Ne parlant pas, jouant seulement, sur le toit de l'immeuble où j'habitais. L'ensemble des personnes résidant dans cette demeure connaissait probablement cette tradition, et nous n'avions jamais été dérangé dans cet instant. Parce qu'il n'appartenait qu'à nous deux. Luc redevenait juste mon petit frère, et moi simplement sa grande sœur. Notre relation aussi fusionnelle qu'elle avait pu l'être pendant toute notre enfance. Si l'ode de ma mère était la madeleine de Proust de Caleb, cet instant précis était la nôtre. Il comportait tout notre amour l'un pour l'autre, et lorsque nos violons venaient raisonner ensembles, nous savions que les mots n'étaient plus utiles. Ma période sous l'identité de Luz fut compliquée à vivre aussi pour moi, l'éloignement avec tant d'hommes important à ma vie n'avait pas été une partie de plaisir. Hakane m'avait souvent récupéré dans des états peu fameux pendant cette période. Ainsi, pouvoir savourer cette soirée de nouvelle année avec eux, eux tous, fut un réel plaisir.
Nous nous stoppions en même temps, nous retournant alors qu'un des sous chefs de mon frère s'avançait, gêné.
— Le boulot me rappelle apparemment.... Pardon Naë.
Il m'embrassa sur la joue doucement avant de partir, tendant son violon en passant à un des gardes. Je me remis à jouer, fermant les yeux, me laissant bercer par la musique, montant sur la rambarde tout en jouant, dansant, n'écoutant que mes notes de musiques.
Je ne sais combien de temps je restais dans mon monde, mais je finis par ouvrir les yeux, à la recherche du poids du regard que je ressentais. Levant la tête, je croisais vite son regard de glace. Il était là, appuyé contre le bord de la fenêtre, semblant m'écouter, m'observer. Ne disant rien alors que nos regards se croisaient.
Je remarquais soudain un crayon dans ses mains, me faisant froncer les sourcils.
Il se contenta de jouer avec son crayon tout en m'observant, et moi, je me remis à jouer en le fixant. Il posa son crayon, refermant la fenêtre et je détournais mon attention, recommençant à danser sur la rambarde en fermant les yeux. Deux mains se posèrent sur mes hanches, me faisant sursauter alors que j'atterrissais contre un torse. J'ouvris les yeux aussi vite, rencontrant son regard de glace.
— Je l'ai entendu... Murmura-t-il
— Quoi donc ?
— Le hurlement de ton âme. Souffla-t-il à mon oreille.
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