Chapitre 27.
La musique inondait toute la propriété du clan, les rires et les chants venaient se mêler avec elle comme une mélodie me comblant de bonheur.
Nous étions le soir du nouvel an, et nous avions décidé d'y inviter pour la première fois des personnes extérieures au clan à qui nous étions attachés. Ainsi Caleb, Aaron, Cole, William, Alex et son mari étaient présents avec nous. Et autant vous dire que cela faisait un beau bordel. Parce que Caleb était devenu proche des hommes lors de l'expédition en Afrique, et que Aaron... Aaron était devenu très pote aussi avec Arno. Autant vous dire que savoir que le gérant de son bar fétiche était un de nos plus proches amis, c'était l'apothéose pour lui. Cole lui, se montrant très intéressé à entendre les anecdotes des deux frères sur Luc et moi quand nous étions jeunes.
Tout le clan était réuni, et j'observais avec plaisir tout le monde parler et rire. Savourant cet instant sans m'en cacher. Tout en m'allumant un mélange je me levais, passant à travers mes hommes et d'autres invités. Évitant d'un pas de côté ceux qui cherchaient à m'attraper pour me parler, j'arrivais enfin à celui qui avait mon attention pour l'instant. Je posais ma main sur son épaule doucement, et il tourna le regard vers moi en souriant. M'attrapant par la taille et posant ses lèvres sur ma joue avec douceur.
— Viens, j'ai quelque chose pour toi.
Il hocha la tête et me suivit à travers la foule. Je sentais le regard de certains de mes hommes nous suivre avec attention et je savais très bien que certains nous suivaient.
Je continuais de fumer tout en marchant, traversant la demeure et observant les domestiques courir partout. Salomon agissant tel un chef d'orchestre parfait. Croisant mon regard alors que j'arrivais à sa hauteur, il se figea et pencha la tête. Se questionnant visiblement sur ce que je pouvais lui vouloir. Je me contentais d'enrouler mon bras autour de son cou, l'embrassant doucement sur la joue.
— Vas profiter de la soirée, c'est un ordre mon ami.
Il pensa sans doute à me contredire, mais garda finalement le silence. Soupirant doucement en défaisant sa cravate, haussant les épaules en transmettant ses ordres avant de sortir de la demeure. Je repris ma marche, attrapant une carafe de vin et laissant Caleb prendre deux verres avant que je ne l'entraîne de nouveau dans les entrailles de la demeure. Fumant mon mélange tout en entrant dans la pièce, entendant le juron de Caleb alors que j'allais allumer les petites lumières.
— C'est...
— Celui de la mère de Jo.
Il hocha doucement la tête, allant verser le vin dans les verres sur une petite table. Observant le piano sans oser sans approcher. Je pris le verre, trinquant avec lui en lui faisant signe de s'asseoir sur un siège dans un coin de la pièce. Finissant de fumer avant de l'écraser dans un cendrier. Je pris place devant le piano, souriant à Caleb tout en posant mes doigts sur les touches du piano.
— Fermes les yeux.
Il s'installa confortablement dans le fauteuil, calant sa tête tout en m'observant. Ses yeux gris semblant chercher à comprendre ce que j'allais faire. Je m'étirais avant de positionner de nouveau mes doigts sur le piano, inspirant tout en me mettant à jouer. Gardant obstinément les yeux ouverts afin d'observer Caleb qui avait fermés les siens malgré lui dès les premières notes.
J'observais chacune de ses réactions tout en jouant, décortiquant avec curiosité le plaisir qu'il semblait prendre à entendre l'ode de ma mère. Ses mains serrant les accoudoirs alors que j'entamais la partie qu'il ne connaissait pas. La jouant entièrement pour lui, parce que je savais qu'il rêvait de l'entendre sans oser le demander. Il en rêvait depuis qu'il était gosse. Et je trouvais ça beau de rendre à cette ode la place que ma mère lui destinait. Et quand les dernières notes eurent finit de raisonner, il ouvrit les yeux doucement. Se levant et venant à côté de moi. Me prenant dans ses bras en silence, me serrant doucement en cachant son visage alors que je lui rendais son étreinte.
Je tenais à lui, je m'étais attachée à cet homme. Découvrant avec plaisir l'ensemble de ses facettes derrière son masque de PDG. C'était un ami que j'estimais pour ses principes, et l'instant m'avait paru approprié pour lui offrir d'entendre cette ode qu'il rêvait d'entendre depuis enfant. Parce qu'elle avait une autre saveur pour lui. Une saveur que je ne pouvais comprendre totalement à mon sens. Parce que cette mélodie faisait partie de nous depuis toujours, et elle avait été un air maudit pendant si longtemps que son goût était altéré à nos yeux.
Il se recula doucement en soufflant, riant doucement de gêne en essuyant ses larmes.
— Pardon... J'aurai jamais cru l'entendre un jour, du coup ça fait étrange. Me dire que c'est toi, qui l'a joué pour moi. Je sais que pour toi c'est pas...
Je posais ma main sur ses lèvres en souriant, penchant la tête en l'observant.
— Mais à tes yeux ce n'est pas ça. C'est le plus important non ? Cela me fait plaisir si sa création en entier te plaît.
Il me remercia de nouveau, se levant et buvant son verre. Son regard partant sur la porte alors qu'il portait le verre à ses lèvres.
— Je vais rejoindre les autres. Merci encore ma belle.
Je hochais la tête, m'allumant une cigarette tout en observant la porte à mon tour.
— J'ai toujours jouée des deux instruments de mes parents, tout comme mon frère. Je joue du violon et du piano sans me poser de questions, c'est aussi simple pour moi que respirer. Parce que mes parents me l'ont appris très jeune. Ma mère était l'auteure de cette ode que tu as entendue, elle se nommait Julia Tchirkoya. Mon père était violoniste dans un orchestre réputé. Mes parents vivaient entièrement pour la musique, et ils voulaient qu'on prenne la relève. Enfin... Ils voulaient qu'on puisse la prendre si l'envie nous en prenaient. Mais le destin en a décidé autrement. Ma mère aimait me faire travailler ma voix aussi. Parce que selon elle, les enfants ont la voix des anges. C'était ça ta question non ? La question suivante étant, pourquoi ne pas choisir cette voix plutôt que celle du crime ?
Il grimaça en entrant dans la pièce, haussant les épaules.
— L'épisode avec ce mec je présume.
— J'ai toujours eu les dents beaucoup plus longues que simplement être connus dans la musique. Mais oui. J'ai vite découvert le goût du sang en apprenant à me battre avec Luc, Arno et Alex. Les cinq années d'absences n'ont fait que nourrir une noirceur déjà présente. Je n'ai jamais été un ange au fond je crois. Mais je ne pense pas non plus avoir raté ma vie. Dis-je dans un sourire
Je me levais du banc, lui faisant signe de me suivre, l'amenant finalement à une terrasse en hauteur d'où on voyait une grande partie de ma famille réunis, les voyant rire et chanter des chansons d'un goût très douteux. Je m'appuyais sur la rambarde en riant doucement, levant le verre en les fixant.
— Regarde les. Ai-je vraiment foiré ma vie parce que je ne suis pas musicienne ? Je suis la Patronne de ce beau monde. Je reçois bien plus que je n'en donne. Ils sont mon monde, le plus beau cadeau de la vie. Pour rien au monde je ne changerais cela.
Il s'appuya sur la rambarde, observant sans un mot les personnes en bas, son regard dériva sur Aaron et les jumeaux qui riaient tout en faisant de grands gestes avec d'autres hommes.
— T'as déjà voulu une autre vie ? Me questionna Cole.
Oui. Parfois. Et puis je réalise que quoi qu'il arrive, je reviens toujours à ce monde-là, à cette place-ci. Instable, férocement libre, et pourtant j'aimais la sécurité de ce cocon.
Je ricanais en montant sur la balustrade, écartant les bras en me reculant, continuant de rire en relevant la tête fièrement.
— Crois-tu qu'ailleurs je pourrais faire ça ?
Je fermais les yeux, me laissant tomber en arrière en souriant. L'entendant hurler de peur alors que je chutais dans le vide. Plusieurs bras venant amortir ma chute alors que j'ouvrais les yeux, lui offrant un sourire provocant.
Comment pourrais-je vouloir d'une autre vie que celle que m'offrait ces hommes-là ?
— Tu fais souvent ça putain ?! Hurla Cole d'en haut.
Je haussais les épaules en ricanant alors que mes hommes me reposaient au sol, un de mes hommes venant m'apporter un grand pichet de bière, et je trinquais avec eux avant de me retourner vers Cole qui arrivais vers moi comme un fou furieux.
Visiblement il n'avait pas aimé ma démonstration.
— Je n'ai jamais voulu autre chose. Ils sont ma vie, mon sang, mon âme, mon cœur. Ils sont chaque particule de mon être. Ma famille. Qu'importe mes conneries, ils sont là, prêt à amortir chaque chute. Toujours présent pour me rattraper. Comment vouloir d'une autre vie ?
Il secoua la tête avant de me pointer du doigt le balcon.
— Tu aurais pu le dire direct au lieu de faire ça ! Putain de chieuse !
— Elle est capable de bien pire que ça. Ricana Suri.
Je haussais les épaules en ricanant, me laissant entraîner avec eux. Et nous nous retrouvons vite à marteler l'immense table tout en chantant, les autres se joignant vite à nos conneries, nos voix emplissant l'air en un chant si puissant que cela en devient magique. Je me retrouve vite à monter sur la table, accompagnée par Jo et Luc, riant tout en dansant. Les autres cherchant à sauvegarder leurs breuvages alors que nous chantons avec nos bières en l'air. Le martèlement continue alors que nos hommes reprenaient en chœur avec nous. Levant nos bières encore plus haut, hurlant de plus belles les paroles, tapant la table de plus en plus fort avant d'éclater de rire en chœur à la fin de la chanson. Nous finissons nos bières cul-sec après avoir trinqué, descendant de la table, continuant de raconter nos conneries et de chanter des chansons d'un goût douteux au possible.
Je vis un groupe d'hommes s'éloigner vers la demeure mais mon attention fut vite attirée par Salomon qui venait de poser une bouteille d'alcool devant moi en me souriant.
— Tu vas te rouler sous la table avant moi mec, tu le sais ça ? Et si tu finis à quatre pattes sous la table... Je ne peux pas garantir la survie de tes fesses hein. Ricanais-je
— Grande gueule la patronne ! Ria-t-il
Les sifflets retentirent face au défi de Salomon, les applaudissements fusant en devinant que notre état n'est pas prêt de s'arranger. Hakane venant se joindre à nous avec Arno. Leurs verres claquant en rythme alors qu'ils se mettaient à hurler qu'ils voulaient boire. Le patriarche venant poser des bouteilles devant nous.
— Alors lequel des gosses roulera sous la table le premier ? Les paris sont ouverts auprès d'Ali !
Je riais ouvertement avec les autres, connaissant très bien nos limites, et pour le coup, cela se jouera encore entre Hakane et moi à la fin, même si les deux autres ne sont pas en reste.
— Qu'obtiens le gagnant ? Hurla Logan
— Une nuit avec la Patronne ! Ricana Hakane.
— Ouais mais si elle gagne ? Relança Natan
— Elle obtient tout pouvoir pour une nuit sur le perdant. Déclama Alex
J'éclatais de rire devant la mine perplexe des autres participants. Arno ouvrant la bouche et la refermant en me regardant. Ouais gars, t'es dans la merde toi.
— Merde j'ai envie de jouer mais pas de gagner ou de perdre. Je peux me mettre hors-jeu direct ? Ria-t-il.
Je secouais la tête en riant de plus belles, montant sur la table en faisant signe de se taire.
— Bien bien, parce que tout n'est pas qu'affaire de cul.... Putain faut noter cette date les gars, c'est la première fois que je dis ça ! Riais-je
Je tentais de reprendre mon sérieux, ricanant des réactions de certains face à ma phrase.
— Bon. Disons que le dernier debout à m'affronter aura le droit à une faveur de ma part. Et cela pourra être dans le domaine qu'il souhaite.
— T'es bien sûre de toi la chieuse. Peut-être que tu seras pas dans les survivantes du défi ! Ricana Cole.
Une vague de huée moqueuse s'éleva alors que d'autres éclataient de rire en sachant comment cela allait finir.
— Eh bien le puceau, tu as qu'à te joindre au défi ! Mon ange, au lieu de ricaner, viens par ici jouer aussi ! Monsieur Ward ! Même punition ! Caleb ! Aaarooon ! Viens là !
— Tu fais ton shopping ! Ricane Luc.
— Elle essaye de se rappeler de leurs tailles de queues en fait ! Répliqua Noz en riant.
— Qui a la plus grosse ? Questionna Arno.
— Vous avez qu'à tester pour savoir ça mes chéris ! Répondis-je dans un sourire. Mais je présume que l'ancienneté d'utilisation répond à votre question ?
Peter ricana en haussant les épaules alors que je lui faisais un clin d'œil et il se laissa ainsi convaincre de venir jouer avec nous. Comme quoi, savoir flatter les égos de mec, ça sert toujours.
Je m'installais sur lui et il enroula son bras autour de ma taille, observant Alex et son mari faire les cocktails et mélanges parfois douteux il faut le reconnaître. Tous les coups étant permis dans notre connerie, les vannes et les provocations vont bon train alors que nous enchaînons les verres. Le patriarche ayant décidé de corser le jeu alors qu'il ramenait les bouteilles de sa réserve, les faisant claquer sur la table en ricanant. La couleur trouble du breuvage faisant arquer un sourcil à plusieurs hommes alors qu'on ricanait avec Hakane et Peter.
— Allez les mecs ! Ce verre, c'est comme la sodomie... Suffit de pas serrer les fesses et ça glisse tout seul !
Je ricanais avec les autres avant de m'enfiler le verre cul sec, m'allumant un mélange tout en défiant les autres. Caleb et William riant encore de la tête de Cole et d'Aaron me fixant.
— Putain ! Je suis amoureux de la flûtiste !
— La quoi ? Demanda William.
Je vis Natan courir à toute allure, venant plaquer sa main violemment sur la bouche d'Aaron en fermant les yeux, se retenant visiblement de rire avant de rouvrir les yeux.
— Rien. Vraiment... Bois et tais-toi mec. Répondit Natan.
Les verres furent aussi vite de nouveau pleins et je me penchais au-dessus la table après avoir bu mon verre. Offrant un sourire provocant à Aaron tout en m'avançant vers lui, ses sourcils se fronçant alors que Hakane ricanait en me voyant m'avancer à quatre pattes sur la table.
— Parles moi donc de cette histoire beau gosse... Je suis très curieuse. Susurrais-je
— Et merde... Marmonna Natan. Je te laisse te démerder mon pote. Je graverais quoi sur ta tombe ? Ci-gît un batteur fou ayant rencontré la flûte de trop ?
— Je disais juste que tu étais une musicienne hors pairs mon koala. Débita-t-il en gardant son regard dans le mien.
— Et que je joue de la flûte comme personne c'est cela ? Ricanais-je
Il se mordit la lèvre, tentant de masquer son sourire d'idiot en haussant les épaules. Peter me tira en arrière en ricanant, m'embrassant dans le cou avant de s'enfiler son verre. Hakane tapant sur la table soudainement.
— Tequila les gars ! C'est ça qu'il faut ! S'exclama Hakane
— Ça va vriller, je le sens... Ricana Peter dans mon cou.
— Pourquoi ? Soufflais-je
— Parce qu'il est certain que je dégusterai cela dans le creux de ton cou ma déesse. Murmura-t-il à mon oreille.
Il s'amusa à me mordiller le cou, pressant ma cuisse de plus en plus fort alors que les verres de Tequila étaient versés. Puis il découvrit mon épaule, versant le sel dans le creux de mon cou, consommant réellement le sel sur ma peau avant de s'enfiler le verre de téquila. Il prenait clairement son pied à narguer tous les hommes devant lui, ne se donnant visiblement aucune limite...
Il est sûr que certains pourraient s'étonner que les jumeaux ne soient pas plus présents autour de moi. Mais la raison était très simple : la présence de Cole. Présence de Cole qui attisait une rancune très tenace chez Peter. Les deux n'étant pas franchement pote à l'heure actuelle, et comme Peter avait rarement des caprices, les jumeaux Herrero ne lui avaient opposé aucune résistance visiblement.
Mais peut-être aussi parce que j'avais veillée à leurs accorder mon attention pendant ma convalescence. Et comme aucun de nous n'aimaient s'enfermer dans une cage... C'est dans notre liberté que nous nous aimions. Même si j'avais beau observer, je voyais bien qu'aucun des deux n'approchaient ou ne laissaient approcher les filles que Hakane avaient amenés. Pourtant ils auraient pu, j'aurai été la dernière à pouvoir gueuler sur cela. Je devais donc manquer d'éléments.
— Tu sais que je te vois les surveiller. Susurra doucement Peter
Je clignais des yeux, ne m'étant pas rendu compte que je les fixais en effet. Logan posa son regard dans le mien à ce moment-là, un sourire s'étirant sur ses lèvres.
— Je reviens.
Peter enleva son bras, et je me levais aussi vite, montant sur la table, la traversant et me plantant devant Logan à l'autre bout de la table. Ses mains se posèrent sur ma taille, m'amenant contre lui alors qu'il s'emparait de mes lèvres en douceur. Grognant de satisfaction.
— Tu ne t'ennuies pas ?
— Bien sûr que non princesse. Ne t'inquiète pas, profites.
Je hochais doucement la tête avant de l'embrasser de nouveau, sentant un corps venir se presser derrière moi, des baisers se posant dans mon cou. Les frissons me parcourant à ce contact étaient révélateurs de la personne faisant cela et je ricanais avant de me mordre la lèvre.
— Tu sais que tu m'allumes alors que je vais encore boire avec les hommes là-bas ?
Il se stoppa, grognant alors que Logan me posait sur le sol en ricanant.
— Si t'allume le brasier, j'en connais qui vont morfler ! Ria Hakane en venant me chercher.
— Il fait des rimes depuis quand lui ? S'étonna Logan
— Chaque fois qu'il est bourré. Son côté poète mec ! Même quand il parle de cul. Riais-je
— Écarte les cuisses que j'y coulisses ! S'exclama Hakane avec entrain.
— Hakane hors-jeu ! Déclara Alex en riant
— Y'a faute monsieur l'arbitre ! J'ai encore de la marge et je peux en boire des litres !
Je riais en posant ma main sur la bouche d'Hakane qui ricana en embrassant ma main, m'amenant jusqu'à notre coin avant de s'asseoir, me gardant sur ses genoux.
— Pour la peine je la garde avec moi, et j'vais me faire une joie de vous mettre aux abois.
Je me pinçais les lèvres en me retenant de rire, laissant mon verre se remplir de nouveau. Alex m'informant que j'avais trois verres de retard à présent. Hakane me tendit son verre tout comme Peter, les posant devant moi afin que Alex les remplisse. Et je les bus aussi vite, riant de l'air halluciné des autres.
Bien des verres plus tard, il ne restait en lice que William, Cole et Aaron. Peter préférant garder de la lucidité comme les autres.
— C'est maintenant que ça devient drôle. Ricana doucement Hakane
L'alcool ne faisait pas effet longtemps chez Hakane, et son instinct de prédateur s'était rallumé aussi vite qu'il avait compris qui étaient les personnes restantes face à moi. Il était clair qu'il refusait de me laisser une fois de plus à William. Les deux se défiant ouvertement du regard.
Je savais très bien ce que pouvait réclamer William en gagnant le jeu, son regard et son sourire le trahissant : Une nuit de jeu de nouveau. Sauf que le Patron du Secret me tenant fermement contre lui à cet instant précis ne l'accepterait jamais.
Il n'y avait qu'auprès d'un seul dominant que Hakane Leon acceptait que je sois « soumise » : lui-même.
Par contre ma connerie semblait se retourner contre moi concernant Cole. Car j'espérais le voir abandonner le combat, afin de ne pas finir contre lui. Refusant de devoir lui faire une faveur. Mais lui par contre, semblait bien décidé à tenir et me défier. Le visage impassible mais le regard du prédateur, il masquait à merveille les effets de l'alcool. Caleb s'était retiré du jeu, mais restait à côté de William, discutant avec lui tout en m'observant. Il fallut encore des verres pour que William secoue la tête en déclarant forfait, me laissant affronter Aaron et Cole. Aucun des deux ne voulant céder sa place à l'autre pour le coup. Et même si Aaron ne disait rien, son regard le disait pour lui.
Je n'étais pas la seule à comprendre le message caché dans cela : cette fois il ne laissera pas sa place à Cole. Aaron ne plierait plus face à son pote, il l'affronterait s'il le faut pour ce qu'il voulait. Et une faveur de ma part, qu'elle qu'en soit sa nature était une chance qui ne se représenterait pas. Il le savait.
— Que veulent-ils tu penses ? Questionnais-je dans un murmure à Peter et Hakane.
Ce fut le tour d'Ali d'amener une bouteille, me faisant ouvertement rire avec Salomon. Parce que nous savions bien que ses bouteilles étaient les pires de toutes. Mais aussi mes préférées.
— Pourquoi c'est rouge ? Questionna Cole
J'ouvris la bouteille, versant des verres à mes hommes en souriant, levant mon verre.
— Parce qu'il y a du sang dedans évidemment !
J'expliquais cela avant d'avaler le verre cul sec en même temps que mes hommes. Ricanant en voyant Cole grimacer, secouant la tête avant de se résigner à avaler le verre. Le recrachant en toussant. Natan venant taper son dos en riant.
— J'aurais dû te prévenir de pas boire la bouteille de ce mec-là.
— C'est donc Aaron qui gagne la faveur. Déclarais-je
Cole grimaça ouvertement alors qu'un sourire s'étirait sur les lèvres d'Aaron.
— Je te laisse réfléchir à cela beau gosse. L'alcool n'est pas bonne conseillère.
— Tu auras oub...
— Je n'oublie rien.
Son visage se fit plus sérieux, et il hocha la tête doucement. Je m'allumais une cigarette, voyant Suri et Noz s'avancer vers nous en souriant. Arborant leurs têtes de sales gosses.
Shit, quoi encore ?
— Nanaaaaaa !
Oh putain. Je tentais de me relever en un bond, Hakane me retenant en ricanant.
— C'est mal la fuite ma belle.
Je basculais aussi vite sur l'épaule de Suri, me faisant emporter je ne sais où. Continuant de fumer tant bien que mal. Suri me reposa enfin sur le sol et j'observais autour de moi en souriant. Découvrant un grand feu alors que plusieurs hommes étaient assis avec des tambours. Aaron et Arno arrivant en courant comme des gosses, attrapant les gros tambours au sol avant d'aller s'installer.
— Nana.... Faisons ça au rythme du tamtam ! S'exclama Noz.
J'arborais un sourire provocant, continuant de fumer en les fixant. Laissant glisser ma veste au sol avant de défaire lentement mon chemisier.
— Mais il se passe quoi ? Questionna William.
— Putain de bonne question... Marmonna Cole.
Je basculais sur une épaule de nouveau avant même de finir de défaire mon chemisier, me retrouvant sur une épaule inconnue. Observant impuissante en clignant des yeux, alors que je m'éloignais de mes hommes. La personne ne se décida à me poser qu'une fois dans mes appartements. Dans mon dressing plus précisément. Et je découvris avec surprise Salomon qui se mit à fouiller aussi vite dans mon dressing. Me tendant ma brassière de sport. Je la pris et il croisa les bras sur son torse en arquant un sourcil.
— Hors de question que tu te battes en soutien-gorge. Je veux même pas imaginer ce que cela donnerait.
— Mais...
— Ah non. Ce n'est pas négociable. Enfile ça. Ne fais pas chier, je veux pas te voir te battre en petite tenues devant autant de mecs. Autant l'ami que le chef des majordomes en moi refusent l'idée.
— Mais...
— Maintenant. Allez !
Je me pinçais les lèvres, ne bougeant pas d'un pouce. C'était le putain de monde à l'envers ou je rêvais ?
— Quoi ? Demanda-t-il.
Je haussais les épaules avant de me retourner, enlevant mon soutien-gorge avant d'enfiler la brassière de sport. Je sursautais en me retournant, luttant contre mon mouvement de recul face à sa main qui se posait sur mes nouvelles cicatrices et surtout le pansement recouvrant la plus fraiche de toute.
— Je suis contre cette idée Naëlle. Tu pourrais rouvrir ta plaie. Nous savons tous très bien que cela ne t'arrêtera pas. Tu as failli mourir avec tes conneries...
— Salomon...
— Non. Je ne dis jamais rien, car ce n'est pas mon rôle. Mais c'est l'ami qui te parle là. Et je m'inquiète vraiment pour toi.
— Je vais bien Salomon...
Il fronça les sourcils, relevant le regard pour le planter dans le mien.
— Ne me ment pas. Tu peux bien leurs mentir à eux, mais pas à moi. Nous savons que cela n'est pas le cas. Et que tu m'as obligé à prendre ma soirée pour que je ne puisse pas faire mon rôle. Tu me connais peut-être parfaitement, mais je te connais aussi. Ce n'est pas parce que je ne dis rien que je ne vois ni n'entends rien. La mort n'est pas une course que tu dois gagner ! Et sans cet Iblis, tu serais morte comme la dernière des connes ! Alors n'oses pas me dire que tu vas bien !
Il se redressa avant de sortir de mon dressing, me laissant seule avec ses mots. Je m'assis en me frottant le visage. Soupirant doucement.
— Un souci mon koala ?
Je tournais le visage vers Aaron, me redressant en secouant la tête. Souriant en sortant de la pièce. Il posa sa main sur mon bras, se pinçant les lèvres avant de soupirer face à mon regard interrogateur.
— Je sais déjà ce que je veux te demander Naëlle.
Je fronçais les sourcils avant de lui faire signe de prendre place sur mon lit, attendant qu'il se décide à se lancer. Il secoua la tête, se plantant devant moi, l'air bien trop sérieux à mon goût.
— Je veux intégrer ton clan.
— Tu veux quoi ? Demandais-je en clignant des yeux.
— Je veux faire partir de cette famille-là.
— Mais..
— J'ai le droit à une faveur de ta part. Une demande qu'importe sa nature. Alors la voilà. Je veux intégrer le clan du Dragon. M'annonça avec sérieux Aaron.
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