Chapitre 1.

Si je devais être honnête avec vous, je vous expliquerais qu'avant même d'être cet immense clan, craint par beaucoup, nous étions une bande d'amis très soudée. Ces hommes arborant tous mon dragon sur eux, étaient avant tout de véritables amis en qui j'avais une confiance totale. Ils étaient ma famille. 


Je n'étais que le visage de ce clan, mais c'est nos talents combinés qui faisaient de ce clan ce qu'il était. Chacun de mes amis avait décidé de se spécialiser dans un domaine, et c'est ainsi que les hauts pouvoirs de notre famille étaient devenus les personnes les plus réputées dans leurs domaines. Hakane Leon, que vous aviez pu apercevoir, était l'homme gérant le domaine du sexe pour le clan du dragon et pour la famille Gomora. John et Luc, étaient connus pour être « les frères Gomora », des requins redoutables dans le monde des affaires. Peter, c'était notre dieu de l'informatique, le grand génie avec qui nous avions perfectionné nos systèmes de sécurité. Ritchi, éduqué par un maître dans son domaine depuis son enfance, était notre maître nettoyeur. Celui qui passait derrière nos carnages avec son équipe afin d'effacer nos traces. Ali, mon copain de jeu favori, était le chef des interrogatoires. Noz et Suri, mes deux maîtres d'armes. Arno, derrière son air innocent, était le chef instructeur de mes hommes. Il était celui qui entraînait les hommes de notre demeure à l'excellence pour le corps-à-corps. Enfin Santana, il était l'un des chefs gérant la sécurité et la stratégie sur le terrain.



Je savais bien qu'à l'instant même où j'avais appelé Peter, dans les cinq minutes qui avaient suivi, le clan entier savait pour mon retour. Je le savais. Pourtant je ne m'attendais pas à ce qu'ils viennent me chercher. Je ne m'attendais pas à les trouver là. Ils auraient pu donner des tas d'excuses, ils auraient pu chercher à justifier leurs présences alors même que la majorité de ces hommes quittaient rarement notre territoire. Mais ils me connaissaient, et c'est surtout leurs amies qu'ils étaient venus chercher. Montrant à New York ce que c'était réellement d'être un de mes hommes. Ils avaient observé ces hommes me hurler après. Et à présent, c'est Nino qu'ils observaient.

Nino, notre première rencontre fut très mouvementée, pourtant il était revenu me voir à sa sortie d'hôpital. Nous avions parlé alors, et je m'étais laissé le temps de mon séjour pour en apprendre plus sur lui et voir s'il en valait la peine. Mes frères avaient dû se dire la même chose, vu que Nino arborait un "G" dans un de ses tatouages. Marque de mes frères. Lorsque sa sœur avait disparu, il s'était tourné vers moi. Espérant que je puisse l'aider sans y croire. Pourtant, quelques jours après sa demande, alors même qu'il me suivait comme d'habitude, je l'avais appelé. J'avais trouvé sa sœur, et je lui laissais l'occasion de se venger comme il le souhaitait.

Le groupe traînant le plus souvent avec Nino dans cette fameuse rue avait vite saisi que je n'étais pas une femme lambda. Ainsi pour éviter tout problème, Nino et ses amis avaient tenu le chef des Santa Sangre éloigné de moi le plus longtemps possible. Jusqu'à ce que je baise avec ce même chef. On ne peut pas tout prévoir dans la vie à priori. Bon ok, je le reconnais : j'avais reconnu ce tatouage qu'arborait Logan au premier coup d'œil. J'avais bien compris que ça puait la merde comme idée soyons honnête, mais bon l'envie avait pris le pas. L'avais-je regretté ? Même pas un seul instant je l'avoue. Je continuais d'aimer ces deux-là à en crever. Même sans savoir si je les reverrais un jour.

— Ils viendront.

Je regardais Nino en coin, arquant un sourcil. Un fin sourire sur les lèvres. Ni croyant pas.

— Qu'en sais-tu ? Demanda Luc.

— Je les connais. Et elle est unique pour eux. Ils viendront. Qu'importe les réponses que tu leur donneras. Ils se prépareront à te rejoindre. Tu ne l'as pas vu jouer encore et encore avec cette lame arborant ton dragon. Tu n'as pas vu Natan menacer Cole. Tu ne les as jamais vus veiller sur toi comme ils le faisaient réellement. Tu es la première... La première que le chef du Santa Sangre tient en estime de cette façon. Tu es unique pour Logan Herrero, c'est certain. Et son jumeau... Cela fait déjà deux ans qu'il les bassinait avec toi... Alors, crois-moi, il en faudra plus pour le faire lâcher le morceau. Les jumeaux Herrero sont têtus Patronne.

— J'avoue qu'on a récupéré les deux qui t'avaient drogué dans un sacré état ! Ria John.

Je ricanais malgré moi, secouant la tête avant de poser mon regard sur le hublot. Restant dans les bras de Peter. Posant finalement ma tête dans son cou alors qu'il resserrait son étreinte.

— Tu m'as manqué mon Ange... Tellement. J'ai fini par rêver de toi... Par me réveiller en hurlant ton prénom... La vérité... C'est que je n'allais plus tenir longtemps loin de vous... Murmurais-je.

Il m'embrassa sur la joue, posant son visage contre le mien. Laissant les autres discuter. Profitant du bruit ambiant pour se confesser.

— J'ai cru mourir loin de toi ma déesse. Je ne pourrais plus jamais supporter cela. Ne me laisse plus jamais... Je n'arrive pas à vivre loin de toi. Il a failli t'arriver tellement de choses, plus jamais...



Je fermais les yeux, me sentant enfin chez moi dans cette étreinte. M'imprégnant de leurs voix, de leurs rires. Ouvrant les yeux pour finalement les regarder. Contemplant leurs sourires. Détaillant leurs visages. Oui, je me sentais à la maison. J'étais à la maison avec eux. Et je n'arrivais pas à comprendre comment j'avais réussi à me priver d'eux pendant deux ans et demi.

« Si tu pouvais juste disparaître ».

Mes mains se serrèrent contre le haut de Peter, et j'enfouissais mon visage dans son cou afin de mordre ma lèvre avec force. Le goût du sang eût beau emplir ma bouche, je sentis tout de même mon corps se tendre. Trahissant ce hurlement que je contenais, sans savoir si c'était de la douleur ou de la rage.

Je sentis qu'on atterrissait alors que je restais contre Peter, entendant quelques-uns descendre alors que je continuais de me mordre. Il posa sa main dans mon dos en une caresse douce, sa tête venant contre la mienne.

— Vas-y ma déesse... Hurle.

Mes dents lâchèrent ma lèvre, et je basculais ma tête contre son torse, mes poings le heurtant alors que je laissais le cri franchir le seuil de ma bouche. Laissant ma haine et ma colère se déverser, l'envie de le tuer revenant de plus belle. Cette envie de voir son sang se répandre pour venger ses mensonges.


Une sensation de piqûre se fit ressentir et je soupirais de bien-être tout en me laissant tomber en arrière. Retenue aussi vite par un bras, je rencontrais son regard gris, ses longs cheveux blancs venant caresser mon visage alors qu'il me prenait contre lui. Ritchi, mon doux Ritchi... Tes piqûres m'avaient manqué.

— Ma douce... Laisse-nous te venger. Cette douleur ne devrait même pas...

— Laisse-moi l'oublier. Le coupais-je. Je veux oublier son existence... J'y arriverais. J'oublierais l'existence de cet homme... Laissez-le vivre. Je ne veux plus que le clan croise sa route. Nous avons le monde à faire tourner... J'ai une famille à protéger. Je suis la Femme au Dragon. On ne peut pas briser mon coeur, tout le monde sait bien que je n'en ai pas.

— Ma douce... Ma douce et cruelle amie... Regarde les larmes trahir ta douleur. Nous serons là. Nous l'avons toujours été... Nous le serons toujours. Nous te protégerons. Pour que plus jamais cela n'arrive. Laisse-nous veiller sur notre amie. Laisse les hommes au Dragon faire leurs rôles.

Je tournais le regard, les voyants, réunis autour de nous, éternels remparts contre tout, qu'importe ce qui arrivait, ils resteraient là. Que je sois à terre ou debout à verser le sang, ils restaient à mes côtés. Oui, comment refuser cette demande n'est-ce pas ?



Je hochais doucement la tête, restant dans les bras de Ritchi alors qu'ils m'amenaient en dehors de l'avion, montant dans la voiture afin de rentrer à la maison. Lorsque la voiture se stoppa, je descendis de celle-ci. Mes hommes autour de moi alors que le restant était réuni dans la cour. M'attendant. Me saluant.

Oui. C'était cela. J'étais enfin de retour à la maison. Qu'importe si mon cœur saignait. Ils allaient le panser. Qu'importe si un homme m'avait trahi. Ma famille était là, prête à me servir même dans la mort. Qu'importe ce que j'avais pu ressentir. Ils étaient tous mon âme.

— Je suis de retour mes amours. Maman est rentrée à la maison. Avez-vous fait correctement vos devoirs ?

Et je me rappelais par leurs cris et applaudissements ce que c'était de se sentir à sa place. J'étais enfin de retour. Je pouvais de nouveau être moi-même. Qu'importe ce que je pouvais faire. Je savais que ma famille serait toujours là.

Peter regarda son téléphone avant de partir, et je le suivis aussi vite. Le voyant s'étirer dans son fauteuil avant de se mettre à pianoter. Appuyant sur la touche entrée avant de regarder son écran principal. Je fixais l'écran à mon tour, y voyant apparaître les visages des jumeaux et de Jarod.

— C'est le programme ?

Peter hocha la tête, s'appuyant sur son poing en me prenant sur ses genoux. Venant finalement poser sa tête contre ma poitrine. J'observais leurs réactions face aux photographies, face à mon récit. Complètement fascinée par leurs comportements.

— Soit ils sont complètement crétins... Soient ils sont vraiment amoureux... Murmura Peter.

— Sûrement les deux à la fois.

Il se mit à ricaner contre moi. Laissant le temps s'écouler alors qu'il me gardait contre lui. Et nous continuâmes de les observer, l'enregistrement ayant continué après l'arrêt du logiciel.

— Ils n'ont pas l'air de vouloir fuir ma déesse...

— Laissons-leur quand même les trois jours... Ils peuvent toujours changer d'avis.



Peter finit par fermer la fenêtre, regardant dans ses mails avant de se mettre à rire doucement. Cliquant sur quelque chose. Ouvrant une fenêtre. M'affichant un mail.


De : Caleb Angley

À : Luz Atzalé

Objet : Confidence

Mademoiselle ou Madame peut-être ?

Voilà quatre heures que vous avez quitté ce bureau, deux heures qu'entouré de tous ces hommes, vous avez disparu de ma vie. Je devrais probablement me sentir complètement dépassé, me dire qu'avec ce que j'ai vu, en effet nous ne sommes pas du même monde. En réalité, pas grand-chose de votre part ne semble me lasser ou me faire peur.

J'ai tort me direz-vous ? Peut-être oui. Sûrement même. On m'a dit que vous n'étiez pas femme à ma portée, et j'ai eu la décence de ne pas répondre que c'est à la leur que vous n'étiez pas. J'ai beau y réfléchir, retourner cela encore et encore, voilà plus de deux ans que j'observe votre travail, que je vous observe, vous. Même si je ne peux nier un attrait physique indéniable, c'est pourtant au-delà que mon intérêt se porte. Sur cette femme à l'intelligence inouïe, cette femme parlant beaucoup de langues, celle qui me montre juste par son existence que même dans ce monde de requins... On peut croire au coup de foudre amical.

Je suis sûrement complètement fou. Mais je désire tout de même pouvoir vous parler encore. Je désire encore discuter avec cette femme si intelligente que j'ai pu apercevoir. Je veux goûter vos saveurs de nouveau. Qu'importe au fond qui vous êtes réellement, qu'importe votre vie. J'ai l'égoïsme de vouloir tout de même vous connaître. Cet espoir naïf de souhaiter qu'entre nous cela ne soit qu'un « au revoir » ... Parce qu'il y a tellement de choses encore que je veux connaître sur vous. Tellement de choses dont je veux converser avec vous. Ce véritable vous, quand vos yeux s'illuminaient, quand vos traits se détendaient et que tous vos gestes m'insufflaient cette certitude dingue : ce n'était pas un mirage à qui je parlais, c'était déjà bel et bien vous. Alors qu'importe quand, qu'importe l'endroit, j'espère réellement vous revoir.

Caleb.



Je souriais en fixant l'écran, secouant doucement la tête face à l'obstination de cet homme. Mais il avait raison, c'était bien avec Naëlle qu'il avait parlé. Pas Luz, je n'avais pas tenu mon masque très longtemps avec un homme tel que lui. Cela aurait été un manque de respect de ma part, et j'avais beaucoup de respect pour Caleb Angley. Je voulais en faire un allié au départ, et voilà bien qu'au final, cela ressemblait plus à une amitié. Décidément New York était pleine de surprise.

— Eh bien eh bien... Voilà un nouvel allié pour la famille Gomora il semblerait. Souffla Peter doucement.

Je hochais la tête, embrassant Peter sur le front avant de me lever.

— Ouais on dirait. Et maintenant, j'ai deux ans et demi de rapport à lire. À plus tard.

Je montais dans mon bureau, y entrant avant de sourire. Me précipitant dans les bras de Diego Gomora. Il m'embrassa tendrement, me laissant prendre place dans le fauteuil. Se laissant vite convaincre de faire le point sur ce que j'avais « manqué » ... Évidemment que je n'avais pas passé deux ans et demi totalement coupé de mon clan. Je n'étais pas folle à ce point-là. Beaucoup de mes nuits chez Hakane étaient en réalité dévouées au clan. Mais cela restait un secret.


Je le laissais repartir quelques heures plus tard, me consacrant à la lecture des rapports. Ignorant les larmes coulant sur mes joues alors que je les essuyais rageusement.

J'avais beau tenter de me concentrer, cela ne fonctionnait pas. Je me devais de me rendre à l'évidence : tout cela était encore en moi comme le pire des poisons.

Et sans comprendre vraiment pourquoi, je traversais la maison. Un sourire ironique s'étira sur mes lèvres face à ce terme « maison ». La demeure du Clan, le QG, était tout sauf une maison. Elle était à la base une villa. Elle était devenue avec un de mes caprices une sorte de château. Permettant d'accueillir tous les hommes proches. D'accueillir leurs familles. Un parc entourait la demeure, bordé par des arbres nous camouflant. QG caché en haut d'une des montagnes sur notre territoire. Des gardes étaient disséminés partout, en plus d'un système de sécurité impénétrable et de chiens. On avait créé ce système avec Peter il y a des années, le perfectionnant continuellement. On pouvait considérer que la demeure de Logan Herrero était une grande villa, mais comparé à celle du clan... Elle était au mieux un bouiboui ridicule. Même s'il fallait reconnaître que nous ne jouions pas réellement dans le même monde.

Le gang du Santa Sangre avait une certaine influence au sein de New York, depuis plus de trente ans. Mais en moins de temps que ce gang, j'avais développé au fur et à mesure bon nombre de relations, de connexions. Nous disposions de dossiers sensibles sur toutes les grandes têtes possibles. Alors si l'envie m'en prenais un jour... Je pouvais m'amuser à briser « l'équilibre » de ce monde.

Bon nombre de bons flics avaient tentés de nous faire tomber. Bon nombre avaient tentés d'enquêter sur nous. Ce furent des jeux qui m'amusèrent particulièrement. Et cela avait aiguisé et développé mon sens de la manipulation. Le terme de Dragon pour me désigner n'était pas usurpé : ils s'étaient brûlés les ailes à vouloir faire tomber le diable.



Je fixais mes mains tout en fumant, un verre de vodka à la main. Cela me faisait étrange, de me sentir de nouveau chez moi. D'être de nouveau moi-même. Entièrement. De sentir ce respect dans tous les regards des hommes que je croisais. De sentir ce cocon si réconfortant. Je n'aurais pas cru avoir tant besoin de cette maison pour me sentir entière.

Je relevais mon regard sur l'endroit où j'étais. Le laissant errer ici et là. Le posant finalement sur le mur devant moi. Ma main se tendant pour saisir l'instrument qui m'avais tant manqué. Posant mon verre de vodka avant d'écraser ma cigarette. Je me tournais avec l'instrument dans les mains, traversant le rez-de-chaussée, arrivant sur l'immense terrasse donnant vue sur le parc. Je descendis les marches. Marchant un peu avant de m'arrêter. Observant les alentours. Fermant les yeux en m'appuyant sur mon violon. Inspirant et soupirant, l'archer suspendu dans les airs. Je me laissais aller, laissant mes pensées divaguer alors que j'écoutais ma propre mélodie. Comme si mon âme avait décidé de quitter mon corps.

J'étais partie ce matin même. Quittant une vie pour en retrouver une autre. J'avais envie de me perdre dans l'oubli. Juste une nuit. J'avais envie de tout oublier. Oui c'est cela, la musique ne me permettrait peut-être pas d'oublier, mais je savais ce qui me le permettrais pour cette nuit tout du moins.



Je me stoppais, ouvrant les yeux. Me tournant lentement en laissant mes bras retomber le long de mon corps.

— Nino... Que puis-je pour toi ?

Il s'avança doucement, surpris que j'ai pu le remarquer tout de même.

— C'est à moi de vous poser la question Patronne...

Je grimaçais en le regardant. Un sourire s'étirant finalement sur mes lèvres.

— Je préfère que tu m'appelle par ce surnom et pas que tu me vouvoie Nino. Si je voulais cela... Je t'aurais prévenu.

Il hocha la tête, laissant son regard errer sur la propriété. Les mains dans les poches.

— Je peux parler franchement Matriochka ?

Je hochais la tête, posant le violon sur la table avant de m'asseoir. M'allumant une cigarette.

— Il y a beaucoup de monde ici. Vraiment beaucoup. C'est plein de vie. De rire, de combat... Un monde à part. Des centaines de vies dans un même lieu. L'appart qu'on m'a filé est bien plus grand et plus classe que ce que je n'aurais jamais pu imaginer. Pas besoin d'être un génie pour comprendre que toutes ces personnes sont folles de joies de vous revoir. Pourtant... Ton regard n'est plus le même Matriochka... Puis-je faire quelque chose pour t'aider ?

Je secouais la tête, caressant le violon du bout des doigts.

— Non merci Nino. Tu ferais mieux d'aller voir Noz. Il va vouloir te tester. Ils vont tous vouloir te tester. Même si mes frères ont approuvé mon choix. Eux pas encore. Je n'ai qu'un conseil à te donner : Soit honnête avec eux.



Il hocha la tête, me saluant avant de partir. Comprenant qu'il ne tirerait rien de moi de plus qu'un ordre. Je me redressais, emportant mon violon. Allant le ranger avant d'aller me doucher et de me changer. Redescendant et montant dans une de mes voitures. Ne tournant même pas le regard alors que la porte passager claquait à son tour. Je me mis en route aussi vite, roulant sans prendre de gant. Sa main vint se poser sur ma cuisse, la serrant doucement. Me ramenant sur terre.

— Pardon Luc...

— Je comprends t'inquiète...

Il me laissa rouler jusqu'à L.A. Ne disant rien alors que j'entrais dans l'immeuble du Promise. Me garant dans le parking réservé au clan. J'éteignis le moteur, regardant devant moi.

— Je veux juste une nuit. Tout oublier. Laisse-moi sombrer dans l'excès cette nuit. Demain je reprendrais mon rôle. Demain la Patronne sera de retour.

Il me tendit mon téléphone, et je remarquais un appel de Ethan. Je lui envoyais un message, lui accordant les droits sur la chanson pour une durée déterminée. Lui faisant cadeau de quelques choses qui lui apporterait peut-être des sous. Lui donnant le droit de la faire diffuser partout. Interdisant qu'une personne représente la voix. Il ne semblait attendre que cela. M'inondant de merci avant de me dire qu'il allait se mettre au boulot.

— Naë... Qu'est-ce qu'il y a ?

— Quand j'ai composé ce morceau... Je voulais qu'il ne soit qu'à nous. Mais maintenant... Je m'en fou de qui l'écoute... Même ça il l'a sali. Je veux oublier. Me perdre dans l'oubli...

Les bras de Luc vinrent me tirer contre lui. M'offrant un câlin en posant sa tête contre la mienne.

— D'accord grande sœur... Je resterais là, et quand tu t'endormiras de ce trop plein. Je prendrais soin de toi. Je te laisse te perdre dans les noirceurs de ce lieu si c'est ce que tu veux.

Je lui embrassais la joue, descendant de voiture et entrant dans les lieux. Hakane vint nous voir quelques minutes plus tard, nous offrant des coupes de champagne en nous installant dans le coin VIP.

— Que puis-je pour vous ?

— Je suis pas là pour moi Hakane, c'est elle qui voulait venir. Grogna Luc.



Je ricanais en voyant l'air renfrogné de mon frère. Devinant surtout que mon cher petit frère nous faisait une crise de jalousie. J'avais passé du temps avec Hakane pendant mon absence, alors que lui avait dû se contenter de rester loin.

— Hakane... Peux-tu me faire préparer la chambre noire s'il te plait ?

— Avec quelle option ?

— La totale.

Il fronça les sourcils, prêt à refuser en comprenant ce que je voulais. Mais il se ravisa à mon regard, grommelant en se levant. Allant exécuter mon ordre. J'en profitais pour poser ma tête contre l'épaule de mon frère. Il me serra contre lui, conscient que je disparaîtrais ensuite tout le restant de la nuit. Loin de son regard. Sous surveillance de Hakane.

Je l'embrassais sur la joue quand Hakane revint le visage sombre, me guidant jusqu'à la chambre noire. Me laissant observer toutes les drogues à disposition. Tentant bien de m'en dissuader.

— Une nuit. Une nuit dans l'oubli et la débauche.

Il grogna mais accepta. Faisant entrer les autres. Refermant la porte derrière eux. Postant des hommes et gardant son téléphone à portée de main au cas où.

Et sous son regard, je me laissais aller. Perdant mon esprit dans la drogue et la débauche la plus totale. Sous son regard triste, j'oubliais chaque chose encombrant mon esprit. Pour qu'au moins l'espace de cette nuit, j'oublie que j'ai le cœur en miette.


Juste une nuit sans Cole REED ou New York dans mes pensées.


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