XXIII
Sur le chemin du retour ma petite sœur n'a cessée de piailler sur absolument tout, avant de partir elle a prit longuement notre frère dans ses bras. Je n'ai pas eu le cœur de briser ce moment de pur félicité. Ca faisait tellement longtemps, et personne ne sait vraiment quand cela se reproduira, alors autant en profiter.
Une fois n'est pas coutume c'est Lucie qui a lancée les hostilités en passant le pas de notre demeure, cette enfant haute comme trois pommes, tout sourire s'est plantée devant Brigide et Michael droite comme un "I", son petit sourire en dit long sur ce qu'il va se dérouler. Elle se régale d'avance et ne prend pas la peine de cacher quoi que ce soit. Honnêtement je ne tiens pas vraiment à savoir de qui elle tient.
- Je reviens de ma première représentation de danse, Christophe vous passe le bonjour. Je manque de m'étouffer en entendant son mensonge, bien sur que non il ne les salue pas, même sous la torture il ne le fera pas. Puis, sans jamais se défaire de son sourire de petit lutin, elle s'en va par la porte fenêtre prendre le soleil dans le jardin.
Je la regarde s'éloigner totalement médusé et amusé au possible. Lucie sainte patronne de la bonté ? Je crois qu'il y a eu comme un couac quelque pars ...
Quand a moi je me mords durement l'intérieur de ma joue, qui dois ressembler a un steak haché a force, pour ne pas me laisser aller un fou rire qui pointe violemment le bout de son nez.
- Que doit-on comprendre ? Demande Monsieur Curiosité en se plaçant aux côté de sa bonne femme.
- Exactement ce qu'elle a dit. Je réplique en me débarrassant de mes chaussures, elles sont bien jolie ces petites ballerines mais elles me compriment les orteils. Les remuer est un vrai plaisir j'en souffle de plaisir.
- Cela aurait du être nous ! S'insurge la seconde vierge de l'histoire catholique en se tenant les coudes. Pourquoi passons nous ?! Sa voix tremble tant sa colère est forte.
- Vous passez pour ce que vous êtes réellement et, soit dit au passage, si vous n'avez pas été conviez a ce spectacle c'est qu'il y a une raison! Je hausse les épaules pour continuer de les agacer.
- Je vous interdis de nous parler de la sorte ! Hurle avec force le seul homme de cette bicoque aux allures de château, ses cris ne m'ont jamais fait peur, ni la fureur qui déforme son visage. Cet homme n'est ni effrayant ni intéressant ... Et dire que c'est un enfant de Dieu ...
La colère, qui ne me quitte jamais, fait bouillir chaque cellules de mon corps, tel un habit confortable, je l'endosse et apprécie sa chaleur et son confort.
- Entend moi bien. Je contourne une chaise en un pas et me place devant cet être immonde. La bête sauvage, tapis au fonde de moi, pousse des hurlements d'animal sauvages jurant a tout mon corps qu'il va le réduire en pièce sans aucune forme de politesse. Tu n'as absolument aucun droit sur moi, rien de ce que tu peux dire, faire où ordonner ne me concerne et si par hasard l'un ou l'autre tente de me prendre en traitre en utilisant Lucie, je jure, oui je jure, que l'entièreté de votre communauté connaîtront tout vos petits travers. Adieu la renommé des Castille, adieu votre place de petit privilégié, adieu ! Je me mets à hurler en ouvrant grand les bras.
Je regarde alternativement chacun d'eux sans cligner des yeux, un silence pesant s'installe entre nous.
Lucie entre dans le salon en sifflotant un slogan publicitaire de papier toilette, passe devant nous sans nous regarder et entre dans la cuisine.
- J'ai aussi une magnifique vidéo d'elle, que bien sur je garde jalousement. Je termine avant de m'engouffrer dans ma chambre.
*
Il y a quelque chose de terriblement excitant dans le fait de provoquer les gens, un genre d'euphorie additive. Pendant que les deux adultes mangent des légumes vapeur fade et du poisson sans saveur, ma petite sœur et moi dégustons chacune une pizza.
Quand le livreur a sonné à notre porte, et que Brigide lui a ouvert, j'ai été entièrement satisfaite de son air choqué et de sa moue mécontente.
Que Dieu me pardonne, mais c'est un spectacle dont je en suis plus capable de me lasser. Lucie a commander une petite aux quatre fromages et moi une aux chèvres. Nous dégustons nos pars en échangeant des bouts et en rigolant le tout sous le regard, jaloux et réprobateurs, de Michael et Brigide.
- Vous allez prendre du poids. Crache hargneusement la mauvaise cuisinière avec une moue de profond dégout.
- Avec la danse, elle éliminera les trois cents pauvres grammes qu'elle va prendre. Je réplique sans lever le nez de mon carton.
- L'avantage c'est qu'il n'y a pas besoin de couvert. Dit nonchalamment Lucie, cette petite ne cesse de m'étonner.
- En effet. Je réplique en regardant la troisième femme de cette pièce, dans son regard je peux voir son plus gros vice danser. L'envie, cette garce est envieuse comme il n'est pas permit.
Elle envi notre liberté, notre lien, notre nourriture et j'en passe, cette maudite femme, fausse enfant de Dieu, n'est pas une âme charitable. Elle n'est pas une bonne personne.
- Je suis pleine ! Scande la jeune fille en soufflant et en s'affalant sur sa chaise.
- Un dessert et au lit ? Je lui propose sans me fié aux regards chargés d'électricité en face de nous.
- Un petit alors!
Au passage j'avais pris le temps de commander un fondant au chocolat.
Ce diner fût vraiment très agréable.
*
Ce matin la route est affreuse, tout le monde roule bien trop lentement à mon goût. Si cela continue je vais être en retard, je n'aime pas vraiment ça, puis je meurs d'envie de leurs montrer la vidéo. Quand, enfin, je me gare je saute hors de ma voiture prenant à peine le temps de la verrouiller.
Comme toujours je croise Monsieur Snowwic'le dans le couloir, il me salut rapidement en grognant contre je ne sais quelle injustice. Là aussi je ne prends pas le temps de l'écouter, mes pieds me guident vers la salle de Mathias.
Je reste interdite une longue seconde quand je vois Arthur en sortir. Il n'a pas changé, toujours égal a lui même. Toujours aussi beau... De qui je me moque ?
Personne ne peut changer du tout au tout en quelques semaines. Onze jours pour être exact. Qui cela intéresse vraiment ... Pourquoi il ne pourrait pas être juste un tout petit peu laid? Juste pour me félicite la tâche !
Il me scrute de haut en bas sans prononcer quoi que ce soit, ses yeux pétillant parcourent le moindre centimètre de mon corps. Une bouffée de chaleur prend possession de mon corps. J'ai presque l'impression de sentir ses mains frôler mes épaules et mes bras, je crois sentir la rugosité de ses mains sur moi. Drôle d'impression. Cruel impression.
Je passe à côté de lui sans lui adresser un mot, quand mon bras frotte contre le siens je l'entends prendre sa respiration pour dire quelque chose. Je ne lui en laisse pas le temps, je ferme la porte avant qu'un son ne sorte de sa bouche. Pour ma sécurité il vaut mieux que j'agisse comme ça. Pour moi, juste pour moi, peut être un peu pour lui aussi au final.
- Alors cette vidéo Gamine ? La voix brusque de Mathias m'arrache un sourire et chasse de trop douloureuse pensées.
- Laisse-moi au moins le temps de m'installer. Je râle en prenant encore plus de temps pour déplacer ma chaise.
Il me répond en soufflant et bougonnant je ne sais quelle idiotie sur la lenteur des femmes ou quelque chose dans le genre.
- Si tu continus de râler je ne vais rien te montrer ! Je fais mine de me fâcher, mais il faut être lucide personnes n'y croient.
- Même ma mère avait plus d'autorité ....
- Fais attention si tu continus je vais faire en sorte que ce soit la pleine lune. Je réplique en haussant un sourcil provocateur.
Il souffle en levant les yeux au ciel tout en secouant sa tête. Son sourire en coin ne va pas vraiment avec sa fausse moue boudeuse.
Sans rien ajouté je lui montre ma petite sœur. Il l'a regarde avec attention, sa moue moqueuse se transforme en un sourire conquît.
Lucie peut ajouter cet homme à son palmarès.
- Elle transpire la liberté, et vous ne pouvez pas vous renier ! Je sourie et lève les yeux au ciel.
- Elle se débrouille bien.
- Je pense même qu'elle est douée. Il me répond attendrit.
Je ne sais plus qui a commencé à parler de choses banales, mais cela nous a tenus bien plus qu'une heure. Aujourd'hui nous n'avons pas échangé de souvenirs, nous ne nous sommes pas moqués non plus de Brigide et Michael. Juste des banalités, les mêmes que l'on userait avec des amis.
- Et avec Arthur ? Il me demande tout d'un coup en baillant aux corneilles je suis sur que s'il le pourrait il se gratterait le ventre.
- Il n'y a rien à dire tu le sais. Je lui réponds sèchement, il ne m'en tient pas rigueur.
- Pourtant tout à l'heure il y avait de l'électricité entre vous.
- Tu confonds avec des envies de meurtre.... Je bougonne dans ma barbe.
- Si tu le dis gamine ...
- Tu pourrais au moins me croire ! Je fronce les sourcils quelque peu vexé.
- Essais d'être plus convaincante. Il rétorque sans se défaire de son air joyeux, nous nous toisons une longue seconde avant de céder à un fou rire à en faire trembler les murs.
Devant la salle ou se trouve Caym, Arthur est là. Mon cœur fait des sauts dans ma poitrine, je plaque une main dessus pour l'empêcher de broyer mes côtes.
Que me veux-t-il ? S'il vous plait qu'il ne m'adresse pas la parole.
Je gave mes poumons d'air et me présente devant la porte, il me l'ouvre.
- Si tu attends un remerciement tu es tombé sur la mauvaise personne. Je siffle entre mes dents, Mon ton n'est peu être pas aussi hargneux que je le souhaite mais l'idée est la. La bête sauvage, tapis au fond de moi, opine vivement du chef et m'interdit de me retourner. Je suis son ordre même si c'est une véritable torture.
- Ca aurait été un bon début pourtant. Sa voix grave résonne dans mon corps mais je résiste, je vais droit vers mon siège et m'y assois sans un regard en arrière.
- Bel exploit. Souffle Caym une fois la porte fermée.
- Enfin un qui se rend compte de mes actes héroïques ! Je scande avec une main sur le cœur
.
Il souffle un rire, je ne devrais peut être pas le penser mais il a un beau sourire. J'en profite pour lancer la vidéo et la lui montrer. Il l'a regarde et me demande de la relancer une seconde fois, ce que je m'empresse de faire. Il l'a regarde de nouveau avec gourmandise, ses yeux fixent le petit écran et ses traits se détendent. Il paraît serein.
- Je ne connais rien à la danse, mais je la trouve sublime.
- Elle l'est. J'affirme, pas peu fière d'elle.
Nous aussi nous parlons de tout et de rien, il règne une bonne ambiance entre nous. Rien de pesant, c'est reposant.
- Et chez toi alors ? Il finit par me demander.
- Disons que l'on se tient en respect.
- Toujours promise à Monsieur Rachitique ? Il insiste sur le surnom de l'autre sauvage avec un air narquois, il ne le connait pas mais ne l'aime pas du tout et quand Caym n'aime pas c'est l'être en entier qu'il maudit.
- Ne ma parle de cet idiot, j'ai un repas avec lui dans la semaine prochaine. Je souffle, épuisée par avance.
- Invite la cordialement à venir ici, je me ferais une joie de le recevoir. Il grogne la mine sombre, il est effrayant ainsi mais il ne me fait pas peur. Je ne crois pas, a tord ou à raison, qu'il me fera quoi que ce soit.
- Si nous passons te voir il faut aussi passer voir Mathias.
- Nous serons ensemble et nous l'inviterons cordialement a .... Manger avec nous. Son sourire carnassier a eu raison de mon self contrôle.
Je pars dans un fou rire à gorge déployé, bien sur il me rejoint et nous formons un duo pour le moins étrange mais assez bien assortis.
- Petit cygne tu as le don de soulager mes maux!
- Vile flatteur. Il me regarde et hausse les sourcils puis il part dans un rire nasal.
Encore une fois nous avons parlé bien plus que l'heure normalement accordé. En sortant de ses deux entretiens je me sens heureuse et sereine. Mon sourire retombe bien vite quand je le vois encore devant la porte. Je m'interdis de le regarder plus que de raison et je passe, une fois de plus, devant lui sans un mot. Je me contente de fixer mon objectif pour ne pas flancher.
- Mathias veux te voir. Sa voix résonne dans tout mon être, laissant une traînée de délicieux frisson, je m'en régale, juste un peu.
Je ne lui réponds pas, je me contente de faire demie tour en direction du détenu qui me demande. Nous marchons a une distance raisonnable l'un de l'autre, pourtant si je m'écoutais je frôlerais son corps et capturerais sa main.
Dieu, que j'en crève d'envie.
Nos quelques pas sont d'une longueur et d'une lourdeur horrible mais je tiens bons, j'ai même l'impression que je retiens mon souffle tout du long.
Quand, dans mon dos, la lourde porte claque, j'autorise enfin l'oxygène influer dans mon corps. Le visage tendu et nerveux de Mathias me coupe de nouveau le souffle. De mémoire je ne l'ai jamais vue ainsi, jamais ses traits n'ont été aussi tendus et ses yeux aussi triste et froid. Un frisson glacial me tiens droite et verrouille mes jambes.
- Il te l'a dit Gamine ? Sa voix semble venir de si loin et son ton et si dur que cela me fait courber l'échine, ne comprenant pas je fronce les sourcils sans ouvrir la bouche. Merde. Il jure en baissant la tête, il frotte son menton sur son épaule en soufflant bruyamment.
Que diable ce passe t'il ! Tout comme moi, la bête sauvage, tapis au fond de moi, est pendu à ses lèvres mais elle craint la réponse. Cette crainte se propage dans tout mon corps et accélère ma respiration.
- Il a reçut sa lettre. Sa voix est teintée de peur, de regret, et d'un certain soulagement.
- Sa lettre ? Je répète un peu perdu.
- Te rappel tu ou tu es ? J'opine du chef. On est dans le couloir de la mort Jeanne et il a reçut sa lettre.
Ces derniers mots on eu raison de moi. J'ai juste le temps de décaler la chaise avant de m'écrouler dessus.
Caym a reçut sa lettre de mise à mort. Mon cœur essai de sortir de ma poitrine en me broyant les os. Je peine à respirer normalement, je suis au bord de la crise d'angoisse.
- C'est trop tôt. Je murmure sans fixer mon regard.
- Je suis désolé Gamine. Termine tristement Mathias en baissant le nez.
- Quand ? Je parviens à articuler.
- D'ici peu.
- C'est vague comme réponse ! Je m'emporte en relevant mon visage, quand mes yeux percutent les siens notre chagrin ne fait plus qu'un. Je sais que ma colère est injuste et injustifié mais je en sais pas comment réagir, je ne sais pas quoi faire et mon esprit refuse catégoriquement d'intégrer cette funeste information.
Aucun de nous deux ne parlons, cette fois ci le silence est lourd et douloureux. Sans plus de cérémonie je me lève et sors.
Caym va être tué. Telle une mauvaise chanson, cette maudite mélodie percute la paroi de mon crâne encore et encore.
*
Il est encore devant la porte, il me suit jusqu'à ma voiture sans prononcer un mot. Il m'empêche de fermer ma portière en posant sa main dessus, mais je ne m'en préoccupe pas je la claque avec force mais cela ne le dissuade pas le moins du monde à l'enlever. Je voudrais tant la lui broyer ...
- Jeanne. Jeanne ! Jeanne !! Je m'arrête enfin et le regarde, son visage reflète de l'inquiétude et de la douleur, autre que physique. Es ce que ça va ? Il ose me demander.
Es ce que ça va ? Bien sûr que non ça ne va pas ! Rien ne va ! Il va mourir! Il va être tué ! On va assassiner un de mes seuls amis ! Et je vais être vendue a un parfait idiot! J'ai une famille de crétin ! Et j'ai mal! Bon dieu que j'ai mal! Mal de ne rien pouvoir faire, mal de tout ressentir sans jamais pouvoir être apaisé de quoi que ce soit ! Mal ne faire que subir cette maudite vie ! Et tu me manques! Bon Dieu que tu me manques!
- Oui. Je me contente de lui répondre ne prenant pas en compte de ce que mon cœur et mes tripes me hurlent. La bête sauvage gronde au fond de moi, elle le supplie de me laisser tranquille avant que je ne fonde en larme.
- Si je peux faire quoi que ce soit.
- Il est trop tard pour ce genre de discourt. Je lui crache en pleine figure, je n'en crois pas un mot mais c'est la chose que j'ai trouvé pour qu'il me laisse tranquille.
Chose qu'il fait.
Je démarre enfin le cœur lourd et les yeux mouillés.
Tout le long du chemin je m'interdis de pleurer, si mes digues lâchent maintenant je ne donne pas chère de moi.
*
- Pour le canari, le chat est un monstre ! Je crache en plein visage de la famille Wallas, qui s'est une nouvelle fois invité, ainsi qu'a ceux de leurs hôtes, coupant court à leurs propagations idiote.
Ils osaient prétendre que les détenues du pénitencier du Monsieur Snowwic'le ne sont que des bêtes assoiffés de sang et de vengeance. Pas besoin d'être enfermé entre quatre murs pour être ce genre de choses, j'en la preuve vivante.
Ma déclaration leurs coupent la chique. Tant mieux.
- Demain, nous allons essayer votre robe de marié. S'extasie Madame Wallas en tapant dans ses mains tel une enfant bien trop joyeuse. S'en ai trop pour moi, je prétends un mal de tête et pars m'enfermer dans ma chambre. Pour moi, ce soir s'en ai trop.
Je me glisse sous ma couette et regarde le plafond. Blanc, impeccablement blanc, tristement blanc. Je l'ai observé toute la nuit sans pour autant trouver une réponse. En même temps je ne sais pas vraiment qu'elle question je dois me poser.
Je ne sais rien sur son passé, je ne connais même pas son nom de famille. En somme je ne sais pratiquement rien de lui, mais je sais, qu'aujourd'hui, Caym n'est plus ce que la société croit qu'il est. Il est gentil, plein d'esprit, intelligent, il a parfois un côté sombre et il ne fait pas facilement confiance aux gens mais Caym n'est plus ce monstre. Je ne veux pas le croire. Caym est mon ami pas un monstre.
*
Ce matin je me retrouve dans le bureau de Monsieur Snowwic'le, il est en face de moi et ne pipe pas un mot. Je ne vais pas aimer cette discussion, mais je n'ai pas le choix. Autant crever l'abcès le plus vite possible, sans fondre en larme si possible.
- Mathias m'a dit Pour Caym. Je souffle la mort dans l'âme.
- Je ne suis pas juge Jeanne, je n'y peu rien. Je suis vraiment désolé. Il souffle a son tour, sa voix à perdu au moins trois octaves.
- Je ne sais pas quoi faire. Je lui avoue en serrant les dents pour ne pas laisser couler mon chagrin sur mes joues.
L'homme en face de moi ferme fortement les yeux et pince ses lèvres.
- Jeanne, il n'y a rien à faire. Il à a peine finit sa phrase que je secoue la tête, je ne veux pas entendre ce genre de chose, je veux un espoir, un minuscule espoir.
- Pardon ? Je m'insurge en relevant le nez vers lui, les yeux brillant d'une colère qui ne lui est pas destiné.
- Caym vit depuis trop longtemps avec ses démons, il souffre jours après jours de ce qu'il a fait et vus. Des souvenirs macabres sont ses plus proches amis et ils lui tiennent compagnie chaque nuit depuis bien trop longtemps. Il est fatigué de vivre Jeanne. Conclut-il.
Des millions de frissons glacials courent dans mon corps, je ne le veux pas. Je ne le peux pas ! Pas lui!
En face de moi, l'homme baisse les épaules. C'est la première fois que je le vois aussi abattus. Lui aussi souffre, triste constat.
Je ne dis plus rien, je crois qu'il n'y a rien à dire pourtant tout un tas de chose me brule la langue, mais aucune ne vaut vraiment la peine d'être dite.
- Je vais vous raconter son histoire, ensuite vous rentrerez chez vous.
- Vous allez en effet me raconter son histoire mais je ne rentrerais pas. Je réplique, pas vraiment sûr de moi, mais je réplique tout de même. Peut être par pur instinct.
Il mime un sourire avant de prendre son souffle pour continuer.
- Commencez par m'appeler Julien.
Je n'ai pas pu le lui rendre.
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