XIII
Pour mon plus grand malheur le dimanche revient trop vite, vraiment trop vite. J'ai la mauvaise impression que ma semaine s'est passée en un clin d'œil.
C'est honteux !
Du lundi au vendredi Monsieur Kalingo n'a cessé de dire plus d'idiotie que la veille, sous ces airs d'hommes des cavernes il est très drôle et a esprit aiguisé, surtout quand il s'agit de critiques. Je n'aimerais pas être une de ses proies, je ne sais pas si je survivrais à la honte qu'il m'infligerait.
Parfois, souvent de qui je me moque ? J'oublie ce qu'il a fait, j'oubli qu'il a tué, j'oublie aussi qu'il est dans le couloir de la mort est qu'un jour il recevra une lettre avec une date fatal. Je me dis trop souvent que cela doit arriver et je me mets aussi tôt à espérer qu'il sera oublié.
Je ne suis pas très juste, peut être que lui attend ce bout de papier ? Peut être en a t'il marre ? Je n'en sais rien, tout ce que j'en pense n'ais que spéculation car nous n'avons jamais évoqués le sujet. Et dans mon égoïsme, de plus en plus grand, je souhaite le faire le plus tard possible voir jamais.
En plus d'être égoïste je suis lâche, Jeanne d'Arc doit se retourner dans sa tombe, enfin si elle aurait encore un ou deux os elle le ferait.
Quant aux entrevus avec Monsieur Caym, elles sont toujours aussi silencieuse ... Le seul bruit un peu hors du commun fût un éternuement, de ma pars et un bâillement de la sienne.
Par contre à chaque fois que je rentrais chez moi, la moindre référence religieuse me torturait les yeux, je crois que je développe une aversion pour celle-ci. Sur pratiquement tous les murs de notre maison il y a diverses précepte soit sur de la porcelaine ou graver a même du bois. Chacun prône une règle ou dénonce un péché, que j'ai pour la plus pars commis. A chaque fois que père me parle de l'église ou de quelque chose qui s'en proche une énorme boule se forme au fond de mon estomac, elle grossit sans jamais ralentir au point ou j'ai envie de vomir tout un tas d'insanités.
En un mot : saturation.
Je sature de tout cela, de tous ces faux sans blanc, de ces façon d'être, de l'image et tout ce qu'il va avec. Je voudrais tant être libre, ne plus ressentir ces entraves qui me ... pourrissent la vie.
Mais je ne fais rien, je joue le jeu du paraître et paradoxalement le seul endroit où je peux être moi est au pénitencier. D'ailleurs je m'y sens plus chez moi que dans cette maison qui m'a vue grandir. Puis quel drôle de sentiment que de se sentir chez sois autre pars que dans la demeure familial...
Je suis fatiguée de tout cela, pas une fatigue physique mais purement et simplement émotionnelle.
Puis aujourd'hui c'est dimanche et j'entends déjà des pas ici .... Je souffle et enfouis ma tête dans mon traversin, je ne veux pas aller à l'église.
Si je ne me contrôlerais pas aussi bien je sauterais par la fenêtre et m'enfuirais en direction du pénitencier. Quel drôle d'endroit pour ce réfugié et tellement contraire a l'église.
- Jeanne, nous allons être en retard. La voix de mère résonne au travers de ma porte et écorche mes oreilles.
- J'arrive mère. Seul un sourd ne pourrait pas entendre toute la mauvaise fois qui ronge ma voix. U sourd où une menteuse.
Avec énormément de mauvaise volonté je me lève et m'apprête.
*
Le sourire, plus que laid, de Monsieur Rachitique me provoque un haut le cœur. Je ne suis pas sur d'avoir la force de jouer le jeu du faux sans blanc, pour la première fois je n'en n'ai pas envie.
- Commet allez-vous Jeanne ? Je n'ai eu aucune nouvelle de vous de la semaine. Me sermonne-t-il.
-Jeanne a eu une longue semaine. Rétorque ma petite sœur les sourcils froncés.
Mère lui fait les gros yeux mais elle ne s'en préoccupe guère, je place une main sur l'épaule de la miniature Jenna reine de jungle et souffle doucement.
- Je me suis concentré sur le rapport que je dois rendre. Je lui mens délibérément, premièrement j'ai encore un peu plus de six mois pour le rendre et ensuite je n'ai pas envie de le faire et j'écoute mon côté capricieux.
- L'année prochaine tout ceci ne sera que souvenirs, puisque vous ne travaillerez pas. Il ose me répondre avec son aire suffisant. Mon sang ne fait qu'un tour, la bête qui gronde en moi hurle plus fort que jamais et s'acharne sur sa cage doré.
Alors que j'allais lui répondre que jamais, au grand jamais, je n'accepterais d'être sa femme et tout ce qu'il va avec, père se racle la gorge pour nous signaler que l'office commence. A son regard je sais qu'il n'a rien loupé de cette délicieuse conversation, je sais aussi à ses lèvres pincées qu'il est de son côté.
Je peine a maîtriser ma respiration et le fait qu'il soit a côte de moi et que nos épaules se frôlent de temps a autre ne m'aide aucunement. J'ai envie de lui arracher la tête, sans oublier ses maudites cordes vocales et son air plus que déplaisant qu'il affiche sans cesse.
Je crois que je vais inaugurer le meurtre dans la maison de Dieu.
*
Après l'acte de torture spirituel, père de me demande si je veux aller me confesser et pour la toute première fois de ma triste vie je refuse son ordre indirecte. Et un miracle s'est produit, le temps ne s'est pas arrêté, en fait rien ne s'est produit. Rien ni personne ne semble nous avoir entendu, le monstre qui gronde en moi danse la coucaracha et sifflote satisfait de se premier acte de rébellion.
Certes ridicule aux yeux du monde, mais immensément déshonorant pour ceux de père. Il fait mine de rien mais je sais pertinemment quand rentrant je vais en prendre pour mon grade. A cette pensée le monstre s'étire de tout son long et se prépare a un nouveau combat.
*
Lors du repas dominical, Andy m'a évité, est il vexé ? Grand bien lui fasse, je ne me sens pas le moins coupable du monde. Lucie m'a collée plus qu'a l'accoutumé, un peu comme pour dire qu'elle me soutient. Je suis persuadé que père en a parlé a mère car cette dernière m'a regardé comme ci j'étais la plus incrusté des tâches de crasse qu'elle n'avait jamais vue. Je n'ai pu empêcher un sourire se former sur mon visage.
Dans la voiture personne ne parlent, le trajet fût étonnement court.
- Lucie veuillez monter dans votre chambre. Impose père, cette dernière me regarde un peu affolée mais je la rassure avec un sourire, elle monte les marches avec une lenteur exagérée, ce qui m'amuse beaucoup.
Que le bal commence ! La bête sauvage tapis au fond de moi, jette ses poing devant elle dans un match de boxe imaginaire.
- Pensez-vous être assez sainte pour refuser de vous confesser ? Commence père plus hargneux que jamais.
- Assez sainte non, mais certainement pas assez coupable pour soulager mon âme. Je rétorque avec autant de venin que lui. Il reste interdit quelques secondes avant de reprendre, mère place ses deux mains devant sa bouche avec un air choqué.
Ciel quelqu'un, autre que mon frère, ose lui répondre !
Aujourd'hui c'est bien la toute première fois que je leurs répond, et il fallait que je le fasse le jour saint.
-Comment osez-vous ? Et répondre de cette manière a votre futur époux!
- Parlons-en justement ! Sans m'en rendre compte je me mets à hurler. Vous! Dis-je en les pointant du doigt. Comment osez-vous me vendre tel du bétail pour la renommée ? La bête se tape le torse en poussant des hurlements sauvage.
- Foutaise !
- Vraiment père ? Je lui demande en crachant le dernier mot avec rage et dégoût.
- Petite ingrate ! Après tous les sacrifices que nous avons faits pour vous! Hurle désormais mère qui semble hors d'elle.
- Ingrate ? Je répète en montant des les aiguës tout en la regardant. Je préfère l'être que de continuer à ME mentir !
Le temps s'est arrêté, l'espace d'une seconde l'aire a quitté la pièce et nous sommes en apnées.
- Excusez-vous sur le champ ou vous finirez tel Christophe. Ose me menacer père avec son air dédaigneux que je hais tant.
- Supporterez-vous cette honte une seconde fois ? Je leurs demande a voix basse.
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