IV

Le dossier de "Trois" est bien en évidence sur mon lit, je l'y ai installé dés que j'ai passé ma porte de chambre. Père et mère ne sont pas encore rentrés de leur emploi et Lucie est à l'école. Au passage J'en ai profité pour prendre deux énormes cookies, je note aussi qu'il faut que je retourne au magasin pour alimenter notre cachette. Je le ferais demain en revenant du pénitencier.

Sur la couverture cartonné du dossier le patronyme de son propriétaire y est inscrit avec ce qu'il me semble être un feutre indélébile noir. Je trace son contour avec mon indexe, peut être arriverais-je a percevoir autre chose, des éléments qui ne sont pas inscrits. Je le fais en fermant les yeux tout en prenant de grandes inspirations, mais rien ne vient, pas d'inspiration divine ni de révélation mystique, rien juste la sensation de la pochette glissant sous mes doigts.

Je souffle de frustration et croque, avec force, dans mon gâteau il est temps que je m'instruise.

" Mathias Kalingo, incarcéré dans le centre pénitencier de Columbus le neuf septembre deux milles sept. Il a été accusé d'un triple homicides et acte de barbarie sur une famille de touriste. "

Je referme le dossier d'un geste sec et plaque mon poing fermé sur ma poitrine chevrotante. J'étais, il y à quelques heures seulement, devant un monstre. Soudainement l'aire de ma chambre semble manquer cruellement d'oxygène. Je me précipite vers ma fenêtre, l'ouvre et inspire par le nez le plus profondément possible, quitte a me rompre les poumons.

En contre bas je vois la voiture familiale s'engager dans notre allé, je fais taire une bouffée de sauvagerie qui monte en moi, je ne peux même pas "souffler", je dois jouer de nouveau le jeu du paraître, ne pas faire de vague. Un léger sourire tord mon visage en une grimace plus avenante quand je vois ma petite sœur bondir de la voiture et me faire un grand signe en guise de salutation, je lui répond par un clin d'œil et referme la fenêtre.

Avant de descendre, et faire preuve de civisme, j'engloutis mon dernier bout de paradis glucosé a grande vitesse et range minutieusement les dossiers entre deux livres dans ma bibliothèque. Un endroit ou, j'ose espérée, père ne mettra pas son nez.

La curiosité devrait faire partie des sept péchés capitaux, juste après la gourmandise.

A peine ai-je posé mon pied sur la dernière marche de notre escalier que Lucie se précipite vers moi les joue rougies et les yeux pétillant d'une innocence à la quelle j'ai dis adieu il y a bien trop longtemps à mon goût.

- Jeanne, regardez ! Lucie secoue devant moi un pin's blanc ciselé de mauve, une colombe y est gravé en son centre. Ce petit objet est une source immense de joie pour tous parents dont leurs enfants suivent des cours dans les écoles catholique de notre ville. L'objet en question veut tout simplement dire que l'on a été excellent dans tous les domaines : notes, comportements, sociabilité, vie scolaire et bien sur le domaine religieux.

Lucie vient de rapporter un sésame dont elle n'a pas idée.

- Merveilleux, Lucie! Je suis vraiment très fière de vous. Je la sers dans mes bras et embrasse ses cheveux, elle rit aux éclats et fait une révérence face à un publique imaginaire. Je lui réponds en lançant une slave d'applaudissement solitaire, car oui il n'y à que moi qui entre dans le jeu de cette petite fille. Alors je compense, je tape des mains plus forts sans me soucié des fourmillements douloureux qui font leurs chemin dans chacun de mes doigts.

Si Christophe aurait été là, il se serait surement mit à la faire tournoyé dans les airs, la faisant éclater de rire de plus belle. Mais il n'est pas là.

Ce soir je suis coupable d'un second péché : la colère.

- Lucie, c'est à votre tour de préparer la table et vous Jeanne pouvez-vous l'aidez à faire ses devoir ? Nous demande mère, enfin c'est un ordre déguisé.

Ma petite sœur prend la direction de la cuisine d'un pas léger pourtant j'ai bien vue sa grimace, qui une seconde a peine, a tiré ses traits fins et angélique.

Mon cœur se sert a cette vision grotesque, depuis quand un enfant quel qu'il soit, n'a plus le droit d'exprimer sa joie librement ? Cela m rend folle de rage, mais encore une fois j'intériorise.

*

Pendant que Lucie étudie la grammaire, avec autant d'application qu'un enfant blessé le peut, père me fait signe de le rejoindre dans le salon ou nous avons pour habitude de manger.

- Comment c'est passé votre après-midi Jeanne?

Je suis réaliste, cette question en catimini, n'est pas dénuée d'intérêt. Il est temps de jouer à la parfaite fille Jeanne.

- Bien, je vous remercie et la votre père?
- Les soucis de distribution ont été résolus, Andy s'est proposé d'assurer les livraisons.

Andy, est un jeune homme un peu plus âgé que moi, qui travaille avec père pour une entreprise alimentaire qui redistribue leurs denrées, entre autre, aux plus nécessiteux, mère y est aussi employée en tant que standardiste.
Ce jeune homme essai de s'attirer les faveurs de père, lui aussi est en âge de se marier et sa famille, tout comme la mienne, ont une certaine renommée.

- C'est bien aimable de sa pars, mère laissez je vais vous aider.
- Je vous remercie mais j'ai finis de quoi parliez vous ?
Demande mère en apportant un plat de légumes vapeur.

Ciel quand aurons nous un bon plat de pâtes avec énormément de sauce ?

- Nous évoquions l'acte de gentillesse d'Andy.
- C'est un jeune homme fort aimable !

Je sourie poliment ne sachant pas vraiment quoi répondre.
- A quelle heure commencez-vous demain ?
Nous voilà sur le sujet de prédilection de père, une fois de plus.
- Je suis attendu pour neuf heure et je finis à quatorze heure.
- Ce sont de courte journée.
Constate mère en nous servant une louche de nourriture anti-adipeuse.
- Votre attention n'en sera que plus grande. Tranche père en séparant son poisson poché. Avez-vous fais la rencontre de vos deux dossiers ?
- Un sur deux en effet, oui.
Mère pose sa fourchette et père me scrute avec la plus grande intention, je me sens mal, pas que d'être le centre d'attention me dérange, au contraire j'adore cela, mais je n'aimerais pas que l'on éparpille ma vie à tout va, qui que je sois, quoi que j'ai pu faire où non d'ailleurs.
- Un sur deux ? S'enquit père avec un faux détachement.
- Oui, un était ... malade.

Je sais que je suis pleinement coupable d'un vice hautement désapprouvé, mais je ne peux définitivement pas tout leur dire, leur en dévoilé plus que de raison les amèneraient à me poser encore plus de questions et le peu de liberté, même si elle a été conditionnée, me sera voler.

Alors je mens pour protéger mon bien le plus précieux.

- Je vois, et l'autre?
- Excusez-moi père, mais on nous apprend dés notre premier trimestre que le secret professionnel doit être en tout cas préservé.

Argument irréfutable, et je me suis promis d'en user et abuser ans aucune gène.
- Votre dévotion et votre assiduité vous rend honneur. Alors Lucie votre journée?

Je fais mine de ne pas le voir mais son pincement de lèvre en dit long.

Ma petite sœur, trop heureuse d'avoir un peu d'attention, relève le nez et raconte sa journée avec un enthousiasme non feint.

A la fin du repas père se racle la gorge, c'est un mauvais signe, signe de grande déclaration, ce n'est jamais vraiment très bon pour moi.

- Demain je demanderais à Andy si lui et sa famille veulent dîner ici en fin de semaine.

Si je n'aurais pas reçus une éducation très stricte j'aurais poussé un juron si odieux qu'il serait l'essence même de la corruption.

- C'est une merveilleuse idée !
Pendant que mère le congratule, je me contente de lui sourire poliment et de monter dans ma chambre.

Andy, ne m'en voulez pas mais si vous vous mettez entre moi et ma liberté, je ne risque pas d'être dés plus douce.

Je me demande brièvement si je dois ouvrir de nouveau les dossiers, non, non je ne le ferais pas je voudrais pourvoir passer une nuit relativement correcte.


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