Rendu de la Phase 3

Coucou !
Voici mon rendu pour la Phase 3 ^^
Je suis réellement désolée du retard, mais j'ai manqué de temps et de connexion ToT.
Bref, voici mon "tableau de mots" :D

La longueur de ton texte (il est en gras):

La longueur de mon texte :

La longueur des explications :

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Une. Deux. Une. Deux.

Je peinais à faire fonctionner mes jambes flageolantes et je devais m'appuyer de tout mon poids contre le mur du couloir pour ne pas m'effondrer sur place.

Je n'y arriverais jamais.

C'était trop dur.

De la bile remontais à ma gorge à la simple pensée de ce que je m'apprêtais à faire. A commettre.

— Capitaine, tout va bien ?

Je m'arrêtais, mais ne pivotais pas sur mes talons pour savoir qui se tenait derrière moi : j'avais trop peur de trahir ma panique en chancelant comme un arbre en pleine tempête. Mes racines étaient sur le point d'être déterrées,indirectement arrachées à la vie.

— Oui, tout va bien, tentais-je en masquant tant bien que mal les tremblements de ma voix.

L'arme dissimulée dans les plis de ma robe pesait une tonne sous le regard inquiet de mon interlocuteur.

— Voulez-vous que je prévienne le guérisseur ?

C'était donc si flagrant, que je risquais de perdre pieds d'un instant à l'autre ?

— Puisque je vous dis que tout va bien !

Je me retournais difficilement pou rlui faire face et lui lancer un regard noir, un bras toujours appuyé contre la pierre trahissait pourtant ma faiblesse.

— Vous êtes bien pâle... Vous devriez peut-être vous reposer...

En temps normal, je lui aurais crié d'aller voir aux écuries si j'y étais, mais le cœur n'y était plus. Plus du tout.

— Partez. C'est un ordre.

Mon subordonné hésita avant de hocher la tête et de tourner les talons, disparaissant enfin au détour d'un couloir.

Pourquoi fallait-il que je tombe sur lui enfin ? Comme si ma mission n'était pas assez complexe sans avoir besoin d'en rajouter !

Ce garde trop parano était capable de m'envoyer toute l'équipe de médecins du château ! Avec ce que je m'apprêtais à faire, ils ne risquaient pas de vouloir mon bien encore longtemps.

Je soupirais, avant de reprendre ma pénible avancée. Heureusement, je touchais au but : un porte en bois massif dépourvu de fioritures.

Une main sur la poignée, j'étais incapable de l'actionner.

Stop. Ressaisie-toi. Tu as tué des centaines d'innocents sur le champ de bataille, alors pourquoi faire tant d'histoire pour l'ennemie des tiens? Soit digne d'accomplir une telle mission, au nom de ton peuple !

Je ne bougeais pas.

Si tu laisses passer cette occasion, c'est à elle qu'ils s'en prendront.

Ces paroles eurent sur moi l'effet désiré. Tout mon corps se raidi et le battement de mon cœur en détresse disparurent de mes pensées, réduit en sourdine.J'appuyais sur le loquet de la porte qui s'ouvrit sans difficulté.

Je ne prêtais aucune attention à cette pièce que j'avais admiré cent fois pour braqué mon regard froid vers l'unique personne présente.

— Capitaine, que me vaut l'honneur de votre visite ? Me questionna-t-elle calmement.

Devant moi se tenait sereinement la reine. La cible de tout un royaume. Ma victime.

Je me fendais d'une petite courbette respectueuse qui, je dois l'avouer, était un peu maladroite.

-Salutations, Reine Alice.

Je redressait lentement le buste afin de la regarder dans les yeux.
Elle me souriait avec douceur, et ses yeux d'un bleu crystallin m'observaient avec bienveillance.

Une image de cette magnifique personne transformée en une silhouette floue et écarlate me  traversait l'esprit tel la foudre qui transperce le ciel.

Mon coeur se mettait à pulser de plus en plus fort contre ma poitrine à cette pensée.

-Alors, Capitaine ? Me demandait patiemment la Reine en m'offrant son plus beau sourire.

-Veuillez m'excuser, je suis venue vous parler.

Elle se levait et me faisait signe de la suivre d'un mouvement de tête.
Je le faisait en me demandant dans laquelle des nombreuses et luxueuses pièces allait-elle m'emmener cette fois-ci.

Je peinais à progresser sans m'appuyer contre les murs, ce qui ne serait qu'un indice sur ma faiblesse.

Je complétais parfois le monologue de la Reine par des "hum" ou des "Ah oui?", sans réellement prêter attention à ce qu'elle disait.

Je faisais en sorte que mes jambes avancent en un geste fluide et régulier, mais c'était peine perdue.

Je tremblais de tous mes membres et le couteau dissimulé dans ma robe ne faisait que de me rappeler le meurtre imminent.
Mon meurtre.

Nous arrivions dans la salle préférée de la Reine: le Salon de Thé.
Personnellement, je n'aimais pas trop cet endroit, à cause de l'odeur prégnante des feuilles.
Cette fois, des senteurs de thym, de miel et de menthe dominaient les autres odeurs.

Mon ventre commençait à se nouer lorsque je repensais à toutes les heures passées ici.

D'habitude, la mélancolie ne vient jamais me déranger..

Bon sang, ressaisie toi! Tu n'es pas là pour penser au bon vieux temps !

Je connaissais cette pièce par coeur, à force de la fréquenter.

-Tess? Vous n'avez pas l'air d'être en forme... Est-ce que tout va bien?
Relevait la Reine, sourcils froncés.

-Oui, ne vous en faites pas.

La Reine s'installait théatrallement dans un fauteuil en face de moi, dans une position qui imitait une vague sur le point de déferler sur la plage avant de tirer sa révérence.

Et c'est ce qu'elle allait faire dans très peu de temps.

Ses longs cheveux blonds embrassaient sa poitrine avec légèreté et sa robe d'un bleu noble glissait sur ses jambes lorsqu'elle faisait un mouvement.

J'imprimais malgré moi ce magnifique tableau dans ma mémoire, consciente que ça serait la dernière fois que je la verrait ainsi, aussi légère que l'écume qui épouse le sable,et aussi douce que la chaleur automnale.

Je lui souriait gentiment, dans une parfaite illusion de bienveillance.

De petites pâtisseries étaient disposées sur la table basse, accompagnées par des tasses vides et d'une théière.
Alice me proposait une tasse tandis que j'enlevais ma veste d'un mouvement sec, me débarrassant ainsi de la chaleur qui m'ettoufais.

Cependant, ce mouvement était vain, car la chaleur était interne.
Elle venait du plus profond de mon coeur.
Ou alors était-ce un froid mordant ?

J'acceptais d'un petit hochement de tête, dans l'espoir que cela m'aiderait à m'apaiser... En espérant qu'ils ne se trompent pas de tasse.

Je l'observait avec admiration tandis qu'elle versait le liquide couleur de miel avec autant de grâce qu'un oiseau en plein vol.

-Alice.. Commençais-je.

-Hmm?

Je buvais une lampée de thé avant de continuer, comme si cela m'aiderait à trouver les bons mots.

Des saveurs pareilles aux odeurs que je percevais en arrivant impregnaient ma langue et la rendaient pâteuse.

Ce mélange était osé, pour ne pas dire étrange.

-Je pense que vous le savez déjà, mais plus de la moitié du Royaume vous en veux et souhaite... Votre disparition.
Reprennais-je d'une voix forte.

-Ce n'est pas réellement nouveau, je suis au courant. M'avait-elle répondu sèchement, dans un contraste assez déconcertant.
Elle était désormais sur la défensive.
Parfait.

-Certes, mais, s'il vous plaît, faites attention.

-Tiens ? Vous tenez à moi, maintenant ?

-Evidemment! Même si nous avons eu quelques...différents, je n'ai pas cessé de vous aimer. Et je ne le ferais jamais. Vous êtes ma soeur.
Avais-je répondu, un sourire rassurant scotché aux lèvres.

-Bien,...Sachez que je vais très bien et que mes gardes sont très compétents.

-Le seront-ils au moment venu ?

Son sourire s'était éteint en même temps que la douce lueur de son regard, comme le soleil qui finit par disparaître à l'horizon.

-Que voulez vous dire ? Murmurait-elle d'une voix troublée.

Elle s'était redréssée et la vague s'était transformée en une puissante cascade.
Je déglutissait difficilement, puis reprenais d'un ton neutre:

-Je voulais dire que... Comment pouvez-vous être certaine que ces gardes vous sont entièrement fidèles ?

Ses yeux s'étaient enflammés instantanément, et son poing fermement serré sur l'accoudoir ne me rassurait pas.

Un petit rictus lui avait échappé et ses yeux lançaient des éclairs.

-Que connaissez-vous de la loyauté ? C'est vous qui allez faire des leçons de morale à mes gardes, maintenant ?!

-Non. Je disais juste qu'ils pourraient vous corrompre à tout moment.

Je désignais sa tasse de la main, en m'efforçant de ne pas la renverser au sol.

-Par exemple, comment pouvez-vous être sûre que ce thé n'est pas empoisonné ?

Je bouillonnais de l'intérieur, mais je ne voulais pas me précipiter.
Je ne pouvais pas me précipiter.

Elle considairait la tasse avec intérêt en marmonnant une réponse avant de reprendre plus fort :

-Je ne vois pas pourquoi voudraient-ils  m'empoisonner..

-Et pourquoi ne le voudraient-ils pas? Après tout... Ils seraient payés très cher pour cet acte. Et  je pourrais vous citer des centaines de raisons pour lesquelles ils prendraient plaisir à vous ôter la vie.

-j'ai confiance en ceux qui m'ont vu naitre et grandir.

-Et qui vous verront mourir. Ou vous feront mourir.

-Cessez votre manège tout de suite !

-Je ne dis que ce que je pense.

Sa gifle avait violemment fait basculer ma tête sur le côté et mes dents s'étaient entrechoquées.

La respiration irrégulière, je portais ma main à mon visage, surprise.

Un liquide poisseux coulait contre mes doigts,mais j'étais trop concentrée sur le déroulement du plan pour y prêter attention.

C'était rapide, pour une fois !

-J'espere que cela vous a éclairci les idées, Tess. Crachait-elle en me toisant, bras croisés contre sa poitrine.

-Veuillez m'excuser. Avais-je dis d'une voix plate.

-Bien. Elle se tournait pour adresser la parole aux autres personnes dans la salle, puis leur demandait de sortir pour nous laisser seules.

Deux femmes restaient tout de même dans le salon afin de nettoyer.

Une des femme s'empressait d'essuyer le thé qui avait été emporté par la précipitation de la Reine.
Des bouts de porcelaine avaient volé en tout sens, et j'apercevais une petite entaille dans la main d'Alice.

Une autre femme arrivait quelques minutes après, une nouvelle tasse à la main.

Cette femme, je la reconnaissait, mais ne disais rien.

-Nous sommes désolés, madame.
Laissez-moi vous servir une nouvelle tasse de thé.

À ces mots, ma subordonnée attrapait la théière et la tasse. Elle versait le liquide dans celle-ci  et la tendait à Alice.

Ma soeur l'acceptait avec un sourire et buvait une lampée du liquide.

J'echangeais un regard entendu avec ma complice et le detournais aussitôt.

La Reine était tombée dans notre piège.

Le processus avait commencé.

-Vous voyez ? Fanfaronnait-elle, je ne suis pas encore morte! Il n'y avait pas de poison!

-Oh, mais je vous crois...

Je  vacillais.
Elle allait mourir.
Et nos souvenirs avec.
Le Royaume serait deséquilibré.
Et je partirais peut-être moi aussi.

Des souvenirs me submergaient, tel l'écume qui s'abat contre les falaises.

Une plage, la Reine, beaucoup plus jeune.
Moi aussi, j'avais rajeuni.
Nous courions main dans la main, elle en tête.
À cette époque, nous n'étions que de jeunes princesses insouciantes qui jouaient jusqu'au couché du soleil.
Sa petite mine angélique me montrait un coquillage, les yeux pleins d'emerveillement.
Moi, je trempais mes pieds dans l'eau en regardant l'horizon, rêveuse.
Elle attrapait ma main pour m'arracher à la mer afin de me porter sur son dos.
Nous étions si complices, si proches...
Quand est-ce que cela a autant changé?

Je m'obligeais à sortir de mon souvenir avec regrets.

Lorsque je revenais  à moi, Alice  était parcourue de nombreux spasmes et les tableaux accrochés aux murs semblaient me fixer, impatients.
Je m'approchais de ma soeur d'un pas incertain et la regardais avec intérêt.

Un petit gémissement m'echappais lorsque je me mettais près d'Alice et que je sortais mon couteau du pli de ma robe, un pincement au coeur.

Je tremblais de tous mes membres et ma respiration se faisait saccadée. Mon coeur cessait de battre.

Pourquoi était-ce si dur, bon sang?!
Ce n'était pas la première fois que je m'appretais à faire ça, mais cette fois, c'était différent.

Des larmes coulaient de mes yeux puis achevaient leur descente sur mon menton. Le goût salé imprégnait mes lèvres et, pour la première depuis longtemps, je me donnais le droit de les laisser couler, encore et encore.

-Pardon, grande soeur.. Avais-je dis d'une voix etranglée à la Reine.

Mes poumons me brûlaient, mon coeur avait disparu, et je ne cessait de sangloter.

Le couteau au-dessus de la gorge de ma soeur,je ne pouvais me résoudre au fait qu'elle ne serait plus de ce monde lorsque je l'aurais enfoncé.
Tout serait terminé.
Sa vie, comme la mienne.
Nos souvenirs disparaîtraient.
Une partie de moi ne serait plus.

Je prenais une grande inspiration et m'obligeais à la regarder dans les yeux.

Elle, qui d'ordinaire, était rayonnante et d'une beauté à toute épreuve, n'etait plus qu'une boule de souffrance.

Je ne me sentais pas tomber.
Un cri déchirant traversais ma gorge.
Un appel à l'aide.
Je ne pouvais mettre fin au calvaire que j'imposais à ma soeur.
Pas seule.

Tout ça est de ma faute.
Tout ça est de ma faute.
Tout ça est de ma faute.

Je veux qu'elle vive.
Qu'importe ce qui m'arrivera après.
Je ne veux pas être celle qui met fin à ses jours.
Je ne peux pas être celle qui met fin à ses jours.

Si tu ne la tue pas, ils s'attaqueront à elle.

Cette phrase envahissait  mon esprit, elle se repetait, encore et encore.
Elle m'obligeait à me relever.
À essuyer mes larmes.
À attraper mon couteau.

Et, dans un souffle, à abréger la souffrance de la Reine.
Ma soeur tirait sa dernière réverance.
Une étoile avait disparue, et une nouvelle allait bientôt prendre sa place.
Je prendrais bientôt sa place.
Ou elle le fera.

Je caressait les doux cheveux de ma victime, comme je l'avais fait maintes fois avant que nos conflits ne commencent.
Avant qu'elle ne soit en compétition avec elle.
Avant qu'elle ne soit un danger.
Avant...

Le souffle court, je tombait.
Doucement.
Je sombrait.
Doucement.
Je luttais de toutes mes forces.
Je hurlais,encore et encore.
Le souffle commençait à me manquer, mais je m'en moquais royalement.

J'avais mis fin à une vie.
Une fois de plus.
Une fois de trop.
J'avais mis fin à la vie de ma soeur pour sauver celle de la personne que j'aimais.

Je me sentais partir, mais je ne le voulais pas.
Pas avant de la revoir.
Alors je luttais dans un combat contre moi-même.

Une partie de moi me disais que j'aurais dû être à sa place, que j'aurais dû trouver une autre solution.
Que j'aurais pu trouver une autre solution.
Mais je n'avais pas réussi.

L'autre partie me disais que j'avais choisi la bonne option.

Ce combat interne m'epuisait,mais je ne savais pas comment y mettre fin.

Je commençait à croire que l'on avait empoisonné mon thé aussi.
Au pire, quelle importance?

Je devais ouvrir les yeux.

Des voix lointaines m'appelaient par différents noms.
Mais une voix m'attirais plus que les autres.
Elle recouvrait tous les "Capitaine! " Ou les "Tess! ".
Elle recouvrait même celle de mon meilleur ami.
Elle était calme.
Elle était la plus belle.

Elle était là.

Ma main s'agrippait à une autre.
La sienne.

J'ouvrais difficilement les yeux.

Et la femme que je voyais m'observait avec son habituel regard.
Ses beaux yeux d'emeraude me caressaient,m'appaisaient.
Son sourire me donnait du courage.
Ses mains apaisaient tous mes maux.

Je fermais de nouveau mes yeux à contre-cœur et soufflais.

Sa voix tendre me faisait oublier absolument tout le reste.

-Je suis là. Tu n'es plus seule. Tu ne le seras plus jamais. Tout va bien.

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Voilà, j'espère que mon texte était agréable à lire <3

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