Chapitre 4

Chapitre 4 :

Un matelas moelleux, des douleurs dans tout mon corps.

Impression de déjà vu.

J'ouvris l'œil, me rendant compte que j'étais toujours dans cette même chambre. La femme, les pandas, tout ça n'était qu'un rêve ? En bougeant mon pied, je grognai de douleur.

- Evite de trop bouger. Tu n'as pas encore assez récupéré.

Je me figeai dans ma posture, alors que la voix me paraissait tout droit sorti de mon imagination. Lentement, je pris la couverture pour la descendre doucement, et mon œil droit regarda mon environnement. Je fus assez surprise de voir l'homme aux yeux d'aciers, qui, si je me souvenais correctement s'appelait Xavier. Il était assis dans un des fauteuils qui se trouvaient face à la table de verre, et il tenait un journal face à lui. Il lisait tranquillement, ses ailes dans son dos, battant doucement à un rythme régulier.

Je relevai rapidement la couverture pour couvrir mon œil, lorsque je vis ses yeux bouger pour regarder dans ma direction.

- Si tu as faim, il y a de quoi te nourrir sur ta droite.

Abaissant doucement la couverture, j'avais l'impression d'être une gamine qui s'était faite attraper par un adulte, et qui maintenant, cherchait à faire profil bas pour éviter une dispute. Il était à nouveau concentré sur son journal, et je profitai de cet instant pour regarder sur la droite. Sur la table de chevet en bois se trouvait une petite lampe bleue, et le plateau de nourriture. Ou plutôt un plateau qui contenait seulement un verre d'eau, et un bol... de soupe ?

Je me relevai doucement en grimaçant de douleur, puis je tendis le bras pour attraper le plateau. Mon ventre réclamait de la nourriture, et avant que je ne puisse vraiment savourer ce qui m'avait été servie, tout avait terminé dans mon estomac qui se réjouissait enfin d'être plein. Je lâchai un petit soupir satisfait avant de boire le verre d'eau et de poser le plateau sur la table de chevet.

Je remarquai alors son regard.

Je sentis mes joues chauffer, et je retournai me cacher sous la couverture. A nouveau cette fragrance que j'avais sentie venant de lui, était accrochée aux tissus, et malgré tout, je me sentais apaisée d'être là. J'avais l'impression d'être dans un cocon où je serai protégée de toutes ces horreurs que l'être humain était en mesure de faire.

Cependant, je ne pouvais pas restée ici. Il fallait que je rentre chez moi, quelque soit le moyen employé. Mes parents devaient être inquiets... ou pas vraiment en fait... Ils étaient très occupés à préparer la chambre de ma petite sœur de cinq mois qui était encore dans le ventre de ma mère. Ils étaient tellement accaparés par cette nouvelle depuis des mois que je ne les avais vus que rarement. Je préférais alors passer mon temps au café. C'était à partir de ce moment-là que j'avais mis un peu de distance entre Kinsley et moi. J'avais juste envie de me retrouver seule, et complètement oublier un instant tout ce qui m'entourait.

Oublier ma réalité en plongeant dans un autre univers.

Je clignai plusieurs fois de l'œil droit, dont des larmes étaient apparues, pour les ravaler. Ce n'était pas le moment de m'apitoyer sur ça. Il fallait d'abord que je comprenne ce qu'il se passait. Mais avec cet homme qui lisait dans la chambre, comme si de rien n'était, mon cœur ne pouvait que faire des bonds incontrôlés, angoissé à l'idée de devoir lui adresser la parole.

Son regard pouvait déstabiliser n'importe qui.

C'était comme s'il lisait dans mes pensées, jusqu'au plus profond de mon âme. Comme s'il était en mesure de voir toutes mes imperfections. En parlant d'imperfections, mes cheveux étaient un vrai nid d'oiseau. Depuis quand la natte avait-elle lâchée ? Sûrement lorsque ces hommes m'avaient agressée...

Non seulement j'étais blessée, en ayant une tête monstrueuse, mais mes cheveux ajoutaient un air de sauvageonne incontestée. Pas étonnant que cette femme, Joliana, s'en soit prise à moi. Je me penchai légèrement pour toucher ma cheville droite. Elle était bandée, et la douleur était moindre. Qui m'avait soignée ? Je me rappelais vaguement de ce regard gris, avant de tomber dans les pommes. Mais peut-être avais-je rêvé ?

Je m'assis en laissant la couverture sur ma tête, et en prenant soin de me placer à l'opposé de cet homme. Puis je soulevai mon pull doucement pour voir que mon abdomen était bien violacé après les coups que je m'étais reçue. Je ne préférais pas imaginer pour ma joue... Le coup de poings que l'homme m'avait donné, avait littéralement bougé mon cerveau.

- Il te faut simplement du temps pour guérir.

J'abaissai rapidement mon pull, comme si j'avais été prise sur le fait et je regardai à gauche puis à droite, mais il n'était pas là. Je tournai la tête en cherchant à être discrète et je le vis, toujours dans la même position en train de lire son journal.

Comment savait-il ce que je faisais ?

- Il y a un miroir sur ta gauche, dit-il simplement en levant les yeux de son journal.

Je détournai le regard et je jetai un coup d'œil sur ma gauche pour voir le miroir en cercle, qui pouvait clairement lui montrer ce que je faisais. Comment ais-je fait pour ne pas le remarquer plus tôt ?

La honte...

Je me sentis rougir, avant de me mettre dos au miroir et de me couvrir le visage avec la couverture. J'aimerais m'enterrer sous terre, le plus loin possible de cet homme. Mais la curiosité prit le dessus. Je me retournai pour me regarder dans le miroir en forme de cercle, et je grimaçai face à mon visage. Ma joue gauche était toujours gonflée, m'empêchant d'ouvrir l'œil correctement, et la peau avait pris une teinte violette-rose. Ma lèvre inférieure avait un peu de sang séché, et la partie droite de mon visage était jaune à cause du coup de poing. Je passai ma main doucement sur ma joue. Ce n'était pas aussi douloureux que je le pensais, mais c'était sûrement grâce à lui...

Furtivement, j'essayai de l'observer du coin de l'œil, mais il me remarqua rapidement, et je levai alors l'œil au plafond, prise sur le fait.

- Si tu as quelque chose à dire, dis-le.

Je secouai la tête de gauche à droite. Je me sentais vraiment comme une idiote. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de l'observer. J'étais notamment intriguée par ses ailes immaculées.

Belles et soyeuses, aux pouvoirs guérisseuses, blanches et pures comme une sculpture.

Etait-il vraiment un ange ? Si c'était le cas, que faisait-il en tant que tel ?

Je laissai à nouveau mon œil regarder en direction de cet homme, et j'attirai la couverture en laine autour de moi. Laissant ma tête se poser sur mon bras droit, ce dernier placé sur mes jambes que j'avais attiré contre moi, malgré les douleurs que j'avais pu ressentir à mon abdomen. Je ne cachais plus que je l'observais, et il s'en rendit compte. Il posa alors son journal sur la table, ses ailes s'agitant un peu plus que lorsqu'il lisait, et il me regarda à son tour. Ses yeux gris d'acier me fixant de cet air qui me donnait l'impression qu'il lisait en moi.

- A quoi penses-tu au juste ?

Sa question me surprit, et je fronçai les sourcils. Il me regardait en attendant une réponse, et ce n'était pas avouable que je me posais des questions sur lui, alors je restai à le fixer comme il le faisait pour moi.

Nous aurions pu rester longtemps de cette manière, à se faire un combat du regard si quelqu'un n'avait pas frappé à la porte, me faisant sursauter un peu trop violemment à mon goût. Ce n'était que de simples bruits, mais ça me faisait bien trop peur à présent...

- Oui ?

Xavier s'était levé de son fauteuil et était allé ouvrir la porte, alors que j'avais resserré la couverture autour de moi, sentant la chaleur m'entourer.

- Irène est là. Elle veut voir Xénia.

En entendant mon prénom, je levai la tête et je vis le blond regarder dans ma direction. Ce soi-disant Paul. Celui que Joliana avait accusé à tort. Je me demandais d'ailleurs ce qu'il s'était passé.

- Dis-lui d'attendre un instant, répondit l'homme aux yeux d'acier.

- Bien.

Xavier referma la porte derrière lui, et m'observa.

- Quelqu'un que tu connais veut te voir. Rappelle-toi, tu ne dois pas dire « vous ». Est-ce que j'ai été clair ?

J'acquiesçai d'un mouvement de la tête, alors que je me demandais qui voulait me voir. Qui pouvait bien connaitre ces anges, et venir jusqu'ici ? L'homme rouvrit la porte, avant de me faire signe de le suivre. Je sortis doucement du lit, quittant la chaleur réconfortante pour me retrouver sur le sol froid qui me fit frissonner de la tête aux pieds. Ma cheville droite m'élançait un peu, et je traînais légèrement le pied en faisant quelques pas. Xavier attendait patiemment, et lorsque je passai devant lui, je me trouvai insignifiante avec mon petit mètre soixante cinq. Il devait faire au moins vingt bons centimètres en plus.

- Doucement. Ne te presse pas.

Sa voix grave était calme, mais cette fois-ci, il n'y avait pas de tempête qui se préparait. Il était réellement calme. Des voix me parvinrent et je vis une silhouette à la table de bois. Je fronçai les sourcils avant de reconnaître cette personne. Mes mains se mirent alors à trembler.

Comment pouvait-elle être là ?

Est-ce que je voyais clairement ? Je me serais écroulée si des bras ne m'avaient pas soutenue. Je n'en croyais pas mes yeux... enfin mon œil.

- Xénia !

Comment ma vie avait pu prendre cette tournure en une seule soirée ?

Le bruit de ses talons aiguilles se rapprocha, résonnant dans ma tête, et je sentis ses doigts manucurés me tenir le visage.

- Oh mon Dieu ! Ma pauvre enfant ! Je suis désolée ! Je suis vraiment désolée de...

Je donnai un coup à sa main, l'obligeant à me lâcher.

- Qui... es-tu ? soufflais-je de ma voix rauque.

Je ne l'avais pas utilisée depuis ce qui m'était arrivée, et parler me faisait mal à la gorge. Mais je n'arrivais pas à comprendre ce qu'il se passait.

- C'est moi, Xénia ! Tu ne me reconnais pas ? Bon, c'est vrai, j'ai ces ailes, mais comme je suis ton ange gardien, je...

Je pouffai. Kinsley était mon ange gardien ? C'était elle qui avait brillé par son absence quand j'avais besoin d'elle ? Elle dut remarquer ma moue, puisqu'elle s'arrêta un instant avant de reprendre.

- Je suis vraiment désolée de ne pas avoir été là quand il le fallait...

Je serrai les poings. Si elle avait été là, est-ce que j'aurais pu éviter toute cette douleur ?

- Mais je t'avais dis de quitter ce café ! Tu ne m'écoutes jamais !

Parce que maintenant, c'était de ma faute ?! J'avais une envie soudaine de lui mettre une droite, histoire de lui remettre le cerveau en place, mais Xavier me maintenait fermement.

- Et je t'avais dis de faire attention en rentrant chez toi. Mais tu ne m'as pas écouté, encore une fois.

Je ne me rappelais pas que Kinsley m'avait dit ça. La dernière personne qui m'avait dit ça, se trouvait au café, et...

Kinsley me regarda avec un pauvre sourire. Son visage se transforma alors sous mes yeux, gagnant en ride, et en cheveux blancs.

A la place se tenait maintenant, Christy, la gérante du café.

Kinsley était Christy, et Christy était Kinsley. Tous deux ne formant qu'une personne : mon ange gardien.

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Bonjour !

Comme promis, voici le chapitre 4 ! C'est le dernier chapitre que je publierai sur Wattpad.

La suite est disponible sur Edilivre : https://www.edilivre.com/catalog/product/view/id/851083/s/l-envol-stecy-chhor/category/1566/#.WZwC4MZ8vIU

Bonne journée, et merci !

© Lil, le 22.08.2017, à 12:12

Présence de fautes en tout genre.


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