L'envie d'être libre
Aujourd'hui est un jour assez ensoleillé de septembre. Certaines feuilles commencent tout juste à changer de couleurs alors que d'autres sont tombées à cause du vent sur le sol.
Après quelques minutes de marche, j'arrive au sommet d'une jolie colline près de Paris, me permettant ainsi de voir un magnifique paysage de ville. Devant moi se dressent les grands immeubles blancs de la capitale.
Je reste quelques instants ainsi, debout à regarder cette magnifique vue qui s'offre à mes yeux, sentant mes cheveux longs et légèrement frisés flotter grâce au vent.
Je décide de fermer mes yeux et je repense à ceux que j'ai fait ces dernières heures. À ces pensées, je me sens soudainement faible et je ne tarde pas à m'assoir sur le sol afin d'éviter de m'écrouler. Mes yeux deviennent soudain humides et des larmes commencent à ruisseler le long de mon visage, avant de finir par s'écraser sur mes mains.
En plein milieu du cours d'anglais, j'ai quitté le lycée. Pourquoi ai-je fait ça? Parce que j'en avais marre. Marre de tout ce qui m'arrive. Marre de tout ce que je subis. J'en pouvais plus. Je me fais insulter à longueur de journée depuis ma rentrée au lycée l'année dernière sur le simple fait que je suis intelligente, que j'ai de bonnes notes et que les professeurs m'apprécient.
Jusque là, j'avais réussi à tout prendre sur moi la journée, ne laissant rien paraître devant quiconque, que ce soit au lycée ou devant mes parents, et le soir, lorsque j'étais seule, je pleurais silencieusement sur mon lit afin d'éviter d'affoler ma famille. Mais aujourd'hui, je n'ai plus la force d'être seule.
Alors que des élèves étaient en train de m'insulter et de me jeter des boulettes de papier pendant que la professeur d'anglais écrivait le cours au tableau, j'en ai eu assez. Étant toujours au premier rang, je me suis retournée afin de pouvoir les regarder. C'est à ce moment-là que je me suis levée de ma chaise et que j'ai dit à haute voix, en criant «vous n'êtes qu'une bande de cons!». La professeur, surprise par mes paroles, s'est alors retournée.
Très rapidement, j'ai rangé mes affaires dans mon sac, puis je me suis dirigée vers la porte. Elle m'a alors demandé « où allez-vous mademoiselle?». J'ai alors ouvert la porte, puis je l'ai regardé et j'ai dit d'une voix claire : «je me casse, j'en ai marre d'être traitée comme une merde!». Avant de claquer la porte une dernière fois, je me suis retournée et j'ai chuchoté : «Je veux être libre».
Je me suis alors mise à courir dans les couloirs, puis à descendre les escaliers à toute vitesse. Il ne me tardait juste une chose, c'était de sortir de ce lycée et de ne plus y revenir. Une fois derrière les grilles, je me suis assise quelques minutes sur un banc pour reprendre mon souffle, puis j'ai marché tranquillement. Au bout d'un certain temps, je suis arrivée devant la porte d'un salon de coiffure et, sans réfléchir, j'y suis entrée.
Heureusement, aujourd'hui le coiffeur ne prenait pas de rendez-vous, et il a donc pu s'occuper de moi rapidement. Je lui ai alors demandé une teinture bleu dégradé du plus foncé en haut au plus clair en bas. Voyant que j'étais énervée par ce qu'il venait de m'arriver, il ne m'a presque pas adressé la parole, sauf pour payer et pour me demander si c'était le type de coiffure que je voulais.
J'ouvre tout doucement mes yeux, et j'essuie mes larmes avec ma veste et mes mains. Je me lève ensuite le plus lentement possible, pleurer m'ayant rendu plus fatiguée qu'à mon arrivée. J'admire de nouveau la vue en pensant à mes parents. À l'heure qu'il est, le lycée doit les avoir prévenus de ma fuite et ils doivent s'inquiéter de mon absence, mais pour l'instant ça m'est complètement égal.
Je touche mes cheveux qui sont maintenant bleus et je souris. Si j'ai choisi de faire cette couleur, c'est parce qu'elle a toujours été une des couleurs qui représente la liberté. Depuis ce changement capillaire, j'ai l'impression d'avoir acquis une nouvelle liberté. Me dévisager peur vous donner l'impression qu'il ne m'est jamais rien arrivée, que j'ai une vie merveilleuse, celle que j'ai toujours souhaité avoir en quelques sortes, une vie remplie de bonheur et de liberté. Mais il n'en ai rien de tout ça.
Si j'aurai voulu, j'aurai pu en finir, et sauter de cette colline d'une centaine de haut pour m'écraser en bas, et personne ne m'aurait retrouvé avant un bon bout de temps. Mais quelque chose m'en empêchait : la colère. Si je pars et que je décide de quitter ce monde maintenant, ils auront eu ce qu'il voulait. Et je ne veux pas que ça soit aussi facile pour eux. Je ne veux pas leur donner la victoire si facilement.
Je prends alors la décision de rentrer chez moi. Dès que j'arriverai, je raconterai toute l'histoire à mes parents, toutes les horreurs que je subis depuis bien trop longtemps à mon goût. En principe les parents sont toujours du côté de leurs enfants. Ainsi, ils pourront m'aider à m'en sortir, et ensemble, nous arriverons à leur tenir tête et à les vaincre pour que ce qu'ils m'ont fait soit enfin reconnu publiquement aux yeux de tous comme du harcèlement. Et ils seront ainsi punis de leurs actes, me libérant alors d'un énorme poids pesant sur mon cœur depuis un an.
Ils ne gagneront pas, je vous le promet!
[Texte dont le thème est le harcèlement. Si vous en êtes victimes, confiez-vous à quelqu'un , que ce soit vos parents ou d'autres personnes, et ne vous laisser pas vaincre par les mauvaises personnes qui vous font du mal chaque jour. Ils méritent d'être punis et vous, vous méritez de vivre une belle vie.]
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