71. « un vrai cauchemar »
Madrid, Espagne
Estrela Miguel
La porte de la chambre s'ouvre et Anto entre avec ma valise en main. Il la dépose par terre et il vient s'asseoir à côté de moi sur le lit. Il passe ses mains nerveusement sur son short et il me regarde ensuite.
- « Je ne veux pas que tu t'énerves. » Commence-t-il par dire. « Tu es enceinte et c'est dangereux. »
- « Ce n'est pas de ma faute si l'autre se ramène ici et ose encore me traiter de profiteuse. » Lui dis-je.
- « Nous savons tous les deux que ce n'est pas le cas et c'est tout ce qui importe. » Dit-il avant de manquer une pause. « Ce qu'elle pense n'est pas important parce qu'elle ne me fera pas t'aimer moins. »
Je souris légèrement et il prend mes mains dans les siennes. Il me regarde intensément avec ses beaux yeux bleus.
- « Je vais arrêter de la voir et je ne lui parlerais plus parce que je sais que c'est ce que tu veux. » Me dit-il.
- « C'est ce que je veux mais elle continuera à courir après toi, elle ne s'arrêtera pas avant d'avoir eu ce qu'elle veut. » Lui dis-je.
- « Mais elle n'aura jamais ce qu'elle veut. Peu importe ce que c'est. De moi, elle n'obtiendra rien. »
Il me caresse les mains.
- « Viens. » Dit-il en se levant. « Allons prendre un bain pour nous détendre. Ça nous fera du bien. »
Je me lève parce que j'ai besoin de me laver, je pue, c'est horrible et puis, j'aime me laver avec mon amoureux. Nous allons dans la salle de bain et nous nous déshabillons pendant que l'eau coule dans la baignoire. Une fois nus, nous entrons dans la baignoire et nous nous plaçons l'un face à l'autre. Il prend mes pieds et me fait des massages. Ça me fait un bien fou ! Nous discutons de plusieurs choses à propos du bébé et je me sens beaucoup mieux maintenant.
- « Tu sais, l'accouchement va être dur. » Me dit-il.
Ah finalement, il se décide à m'en parler. Je pense pouvoir être prête à entendre ce qu'il a à me dire et au moins, je pourrais commencer à me préparer mentalement à cet accouchement.
- « Le travail d'accouchement a duré 10h pour Mia. Pendant 10h, Erika a souffert le martyre et l'intensité des contractions ne cessait d'augmenter. C'était pas vraiment beau à voir et je me sentais complètement impuissant. » Dit-il en me regardant avec ses beaux yeux. « Je peux juste être là et attendre comme un con que tout ça passe. Sincèrement, je n'ose même pas imaginer quand ce sera avec toi et je te promets que si je pouvais être à ta place, je le serais. »
Tout le monde m'a déjà dit que ce serait tout sauf une partie de plaisir lorsque le travail commencera. En plus, comme c'est ma première grossesse, le travail sera encore plus long. C'est vraiment encourageant pour une femme qui va accoucher !
- « Tu vas souffrir pendant des heures et des heures et tu auras l'impression que le temps ne passera pas. Puis, quelqu'un viendra toutes les heures vérifier un tas de choses et tu auras juste envie de tuer cette personne. Après tout ce temps, cette personne t'annoncera que le bébé va finalement naître et tu te sentiras extrêmement soulagée mais tu souffriras encore. »
Il marque une pause et me regarde pendant un long moment. J'assimile tout ce qu'il me dit. En gros, le jour où je mettrais au monde ce petit monstre se résumera par souffrance. Je vais juste souffrir et souffrir jusqu'au moment où il sera enfin sorti.
- « L'accouchement sera peut-être la partie la plus douloureuse parce qu'après tout ce temps, tu vas devoir pousser alors que t'es au bout de ta vie et le bébé va te faire mal en sortant. Ce sera vraiment loin d'être cool mais je serais toujours à tes côtés et j'essaierais de t'aider comme je pourrais. »
Je sais qu'il sera là et je sais que ça me rassurera parce qu'il a déjà assisté à un accouchement. Il sait ce qu'il faudra dire et faire et savoir ça, ça me rassure énormément.
- « Mais dès que tu rencontreras notre bébé, tu oublieras tout. Tu seras juste très heureuse qu'il soit finalement là. »
Il sourit et en le voyant sourire, je souris également. Il se lève et se place sur moi, en prenant appuie sur les bords de la baignoire. Il dépose un chaste baiser sur mes lèvres.
- « Après tout ça, notre bébé sera là et il illuminera nos vies. » Dit-il.
Ses cheveux lui retombent sur son visage et je les pousse en arrière. Puis, mes mains descendent jusqu'à ses joues et je les caresse comme je le fais très souvent. Je l'embrasse à nouveau et nous finissons par nous amuser dans la baignoire.
Deux jours plus tard
Madrid, Espagne
Estrela Miguel
La famille Griezmann est arrivée ce matin à Madrid car nous allons passer le nouvel an avec la famille de mon fiancé. Théo devait venir avec Bella, puis Maud a dit qu'elle allait venir avec son copain Simon et les parents ont décidé le jour de Noël qu'ils viendraient aussi. Mia, Erika et le copain d'Erika seront également là. Anto et Erika ont décidé de célébrer le nouvel an ensemble pour Mia. Et voilà, ce sera un petit nouvel an en famille parce que je ne voulais pas trop sortir. Je suis quand même enceinte de 4 mois et demi.
Là, nous sommes tous au match d'Anto et il est content. Je comptais déjà venir à la base parce qu'il aime bien que je sois là et je viens le plus de fois possible parce que ça me fait également plaisir de voir mon amoureux dans son élément. Il est tellement heureux quand il est sur le terrain. Je suis assise à côté de Théo et il n'y a rien de l'autre côté à part les escaliers. Je suis vraiment concentrée sur le match.
- « Tu ne m'empêcheras pas d'avoir Antoine. »
Je tourne la tête et je vois Chloé sur les marches. Elle me regarde en souriant comme une grosse conne et je lui mettrais bien des claques mais nous sommes dans un lieu public et il faut que je me contrôle parce que je sais que ça fera rapidement la une des journaux. Et puis, je ne doute pas que Chloé en profiterait pour faire parler d'elle.
- « Essaye seulement de l'avoir. » Lui répondis-je.
Elle n'est personne à mes yeux et je n'hésiterais pas à la frapper s'il le faut pour lui faire comprendre qu'elle n'aura rien.
- « J'y arriverais et il t'abandonnera le jour où tu donneras naissance à ton enfant. »
Bien que je sais que ce sont des paroles en l'air, ça m'a blessé. Je ne veux pas me retrouver seule au moment de l'accouchement, je veux qu'Antoine soit à mes côtés pour m'aider.
- « Et le jour qui sera censé être le plus beau de ta vie se transformera en un vrai cauchemar. » Dit-elle en souriant toujours. « Et tu regretteras toute ta vie d'être tombée amoureuse d'Antoine. »
- « Chloé ? »
Je me retourne et je vois Théo qui nous regarde. Chloé lui sourit et elle s'approche de lui.
- « Salut Théo. » Dit-elle avec sa voix stridente.
J'en profite pour partir sans que personne ne le remarque et je m'en vais. Je quitte le stade et je m'éloigne. Les larmes commencent à couler le long de mon visage. Cette clocharde a réussi à me blesser, elle a utilisé ma plus grosse peur contre moi et ça fait affreusement mal. Je m'éloigne le plus possible du stade et je finis par trouver un banc. Je m'assis et j'enfouis mon visage dans mes mains. Les larmes continuent à couler et je les laisse couler.
- « Madame, tout va bien ? » Me demande un passant en posant ses mains sur mes bras.
Je lève la tête et regarde la personne. C'est une jeune fille qui a sûrement le même âge que moi. J'essuie les larmes qui coulent toujours et j'essaie d'afficher un sourire.
- « Oui, ne vous inquiétez pas. » Lui dis-je.
- « Vous êtes en train de pleurer alors je suppose que quelque chose ne va pas. » Dit-elle.
- « Ce n'est rien. »
- « Vous êtes vraiment sûre ? » Me demande-t-elle. « Vous ne voulez pas que j'appelle quelqu'un ? »
Je secoue la tête et elle me sourit gentiment.
- « Peu importe la raison de vos pleurs, vous ne devez pas laisser cette raison vous ronger. » Dit-elle. « Vous êtes enceinte et vous devriez ne penser qu'à ça, c'est la plus belle chose qui puisse vous arriver. »
- « Vous avez des enfants ? » Lui demandais-je.
- « J'ai un petit garçon de deux ans. » Me dit-elle en souriant. « Il s'appelle Lorenzo. »
Je souris et elle me parle du bonheur que son petit garçon lui apporte quotidiennement. Elle est vraiment une femme incroyablement gentille et elle s'appelle Matilde. Elle a 30 ans et elle travaille comme graphiste dans une entreprise de jouet. Et ça m'a fait du bien de parler avec elle. Nous sommes restées là un long moment.
- « Je vais rentrer avant que tout le monde ne se préoccupe. » Lui dis-je.
Je ne sais pas quelle heure il est mais je sais que je suis ici depuis longtemps et que le match est déjà fini. En plus, je n'ai pas pris mes affaires et Anto doit être mort d'inquiétudes.
- « Vous ne voulez pas que je vous accompagne ? » Me demande-t-elle.
- « Non, merci. Je vais prendre le bus et je serais rapidement à la maison. » Lui répondis-je.
- « Ça ne me dérange pas et je serais rassurée de savoir que vous êtes bien arrivée chez vous. » Dit-elle.
- « Vous pouvez me tenir compagnie dans le bus si vous le voulez. » Lui proposais-je.
Nous marchons jusqu'à l'arrêt le plus près et très rapidement, le bus arrive. Nous montons à l'intérieur et nous prenons place à l'arrière. Je discute avec Matilde pendant tout le trajet et lorsque j'arrive à mon arrêt, je lui dis que je descends ici. Je la remercie pour tout et je lui dis que ce n'est pas nécessaire qu'elle m'accompagne jusqu'à la maison. Je n'ai pas envie qu'elle découvre que je sors avec un joueur de foot.
Je marche jusqu'à la maison et je range dans ma poche le numéro que Matilde m'a donné. Une fois devant ma maison, je sonne. J'espère que quelqu'un est là. Le portail s'ouvre et je vois Anto de l'autre côté. Il n'est pas fâché, ce qui est bon signe mais il est préocupé, je dirais. Il me sert immédiatement dans ses bras et je ferme les yeux en humant son parfum.
- « J'étais mort d'inquiétude. » Murmure-t-il.
- « Il ne fallait pas. » Lui répondis-je.
- « Je t'aime, Estrela et je me suis naturellement inquiété lorsque je ne t'ai plus vu dans le stade. » Me dit-il.
Nous nous séparons et nous rentrons à l'intérieur. Il me regarde de la tête aux pieds et il finit par esquisser un beau sourire.
- « Théo m'a dit qu'il t'a perdu de vue après qu'il t'ait vu discuter avec Chloé. » Me dit-il. « Qu'est-ce qu'elle t'a dit ? »
Je ferme les yeux en repensant aux mots douloureux qu'elle m'a dits.
- « Este, dit-le-moi. » Dit-il en posant ses mains sur mes épaules.
J'ouvre les yeux et je le regarde. Je pense que je vais me remettre à pleurer mais cette fois-ci, ce sera devant Anto.
- « Où est-elle ? » Lui demandais-je.
- « J'étais à deux doigts de la tuer quand elle n'a pas voulu me dire ce qu'elle t'a dit et je lui ai clairement dit que je ne voulais plus d'elle auprès de toi parce qu'elle finit toujours par te mettre dans tous tes états alors que t'es enceinte. » Me dit-il en s'énervant.
Il a finalement fini par réagir face à cette garce et j'espère vraiment ne plus jamais la revoir.
- « Maintenant, dis-moi ce qu'elle t'a dit, s'il te plaît, Estrela. » Dit-il en caressant mes épaules avec une douceur extrême.
- « Elle m'a dit qu'elle ferait tout pour t'avoir et qu'elle ferait en sorte que tu m'abandonnes le jour de l'accouchement. » Quelques petites larmes, capricieuses, coulent. « Et elle m'a dit que je finirais par regretter d'être tombée amoureuse de toi. »
Il me sert dans ses bras et je pleurs à nouveau. Je m'accroche de toutes mes forces à Anto parce que j'en ai besoin et parce que je ne veux pas qu'il parte. Je ne veux pas qu'il m'abandonne. Je ne pourrais jamais m'en sortir s'il m'abandonnait avec notre enfant dans les bras.
- « Je ne t'abandonnerai jamais, princesse. » Dit-il en déposant un baiser sur ma joue.
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Voilà, voilà, j'espère que ce chapitre vous a plu 😁 je posterai un deuxième chapitre ce soir 😏
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