66. « Chloé »
Le lendemain
Paris, France
Estrela Miguel
Je suis chez moi et je parle par message avec Bella. Pour finir, tout s'est arrangé entre elle et Théo et je suis vraiment contente pour elle. Elle mérite vraiment d'être heureuse. Anto est avec Théo parce qu'ils veulent passer une journée entre frères et peut-être que dans quelques minutes, je vais les rejoindre parce que je m'ennuie un peu trop en étant seule à la maison.
Bon, je décide d'aller voir s'ils sont dans la suite d'Anto. S'ils ne sont pas là, je me promènerais pour ne pas être sortie pour rien. J'arrive à l'hôtel et je monte jusqu'au 5ème étage. Je me dirige vers la suite d'Anto et je toque à la porte. C'est Théo qui m'ouvre et je suis soulagée de savoir qu'ils sont ici.
- « Salut Este. » Dit-il en me souriant.
Nous nous saluons et il m'invite à entrer. J'entends une voix féminine et j'entends Anto rigoler. Je ne sais pas si je dois m'inquiéter ou pas. Je m'avance et je finis par trouver Anto assis sur le canapé avec une fille qui a plus ou moins le même âge que lui. Il se retourne et me sourit quand il me voit. Mon regard s'attarde un long moment sur la fille. Elle est vraiment belle. Il se lève et m'embrasse rapidement.
- « Este, je te présente une amie d'enfance, Chloé. » Dit-il en souriant et en me montrant la fille. « Et Chloé, je te présente ma copine Estrela. »
Elle me sourit et je m'approche d'elle pour la saluer. Cette fille, je ne la sens pas et je sais pas pourquoi. Peut-être parce que je suis jalouse qu'elle soit ici avec mon copain.
- « Enchantée de te rencontrer, Estrela. »
Enchantée, mon cul, ouais.
- « Et félicitations pour ta grossesse. » Ajoute-t-elle en regardant rapidement mon ventre.
- « Merci. » Dis-je en souriant.
Mon sourire est complètement forcé et faux mais je sais parfaitement que si je ne le fais pas, une fois qu'elle serait partie, Anto me reprochera d'avoir été ingrate avec son amie. Nous allons nous installer sur le canapé et Théo vient nous rejoindre. Anto et cette Chloé discutent et j'écoute attentivement leur discussion mais ça m'irrite plus qu'autre chose de les voir discuter de leurs souvenirs d'enfance à Mâcon.
- « Ils ont juste été amis ? » Demandais-je à Théo.
- « Ouais, pourquoi ? » Demande-t-il en fronçant les sourcils.
- « Ils sont trop proches. »
- « Ils étaient meilleurs amis et ils se sont perdus de vue quand Anto est parti vivre en Espagne. »
Pendant plus de deux heures, ils ont discuté et je prenais, de temps en temps, part à leur conversation mais mon opinion sur elle n'a pas changé. Je ne l'aime pas et je la sens pas cette meuf ! Elle me donne juste envie de la gifler et de la faire partir d'ici. Elle finit par partir parce qu'elle devait aller rejoindre je sais pas qui et Théo est parti avec elle pour que je puisse passer un peu de temps avec Anto mais je n'en ai pas trop envie. Lui et la pute ont gâché ma journée et j'ai pas envie de lui parler.
- « Je vais y aller pour que je puisse arriver au moment où José rentre. » Lui dis-je lorsque j'attrape mon sac.
- « Reste encore un peu. » Dit-il en attrapant ma main et en m'approchant de lui.
- « Je vais y aller. » Lui dis-je en me reculant de lui.
Il me regarde en fronçant les sourcils.
- « Qu'est-ce que t'as ? » Me demande-il.
- « Rien, je veux juste rentrer. » Lui dis-je.
Je me dirige vers la porte d'entrée mais il m'attrape le bras pour ne pas me laisser filer. Il me force à me retourner pour que je lui fasse face et il me regarde attentivement.
- « Ne me mens pas, Estrela. »
- « Je ne te mens pas. »
Je retire mon bras de son emprise et je me retourne pour quitter sa suite.
- « Il s'est passé quelque chose pour que tu aies besoin de t'enfuir de moi comme ça. »
Et c'est dans ces moments-là que je déteste le fait qu'il me connaisse bien. Je ne me retourne pas mais je m'arête d'avancer.
- « Quand quelque chose t'énerve, tu veux toujours t'enfermer seule et là, tu pars pour être seule. »
Je me retourne pour le regarder dans les yeux et je le regarde énervée. Je ne voulais pas vraiment qu'il me voit comme ça mais vu qu'il insiste, il me verra énervée.
- « Ton amie là, je l'aime pas. » Dis-je en le foudroyant du regard.
- « Pourquoi ? » Dit-il en fronçant les sourcils.
- « Oh, Anto, je te dis pas comment tu m'as trooop manqué ! » Dis-je en essayant d'imiter la voix de de l'autre pute là. « On devrait se revoir pour rattraper le temps perdu, j'ai cru que j'allais mourir sans toi et je suis tellement contente de te retrouver. » Dis-je en continuant de l'imiter et en levant les yeux au ciel. « Elle m'a énervé et elle te faisait du rendre dedans sous mes yeux. »
- « C'est ma meilleure amie et je ne l'ai plus vu depuis que j'ai quitté Mâcon pour l'Espagne. » Dit-il pour se défendre. « C'est normal qu'elle veuille me revoir après tout ce temps et elle ne m'a pas fait du rendre dedans, tu exagères. »
Je rigole, mais c'est ce genre de rire jaune qui vous fait froid dans le dos. Même moi, j'ai eu peur de mon rire là.
- « Elle a fait exactement ce que Bella fait quand elle t'a vu pour la première fois à cette soirée. » Lui dis-je. « Et je peux te dire que je sais très bien quand une fille fait du rendre dedans à un mec. J'ai déjà vu Bella le faire un tas de fois. »
Je suis devenue une experte dans ce genre de chose à cause de Bella et cette meuf-là, elle faisait clairement tout pour séduire mon copain et elle le faisait sous mon nez. Je suis plus jeune qu'elle mais je ne suis pas conne !
- « Arrête d'imaginer des choses qui n'existent pas. Elle ne faisait rien. » Me dit-il en essayant d'être calme.
- « Et quand elle essayera de t'embrasser, qu'est-ce que tu feras ? » Demandais-je, en perdant le peu patience qu'il me restait. « Dis-moi ! » Dis-je en croisant mes bras.
- « Elle ne fera jamais ça et si ça venait à arriver, je l'arrêterai parce que je l'aime pas de cette façon. » Me dit-il.
- « Elle le fera si tu continues à la voir. »
Il soupire et passe nerveusement sa main dans ses cheveux.
- « Arrête de penser à ça ! » Dit-il presque en criant.
- « Je n'y arriverais pas ! » Lui répondis-je sur le même ton.
Il se retourne et commence à marcher, signe que cette conversation le stresse et l'énerve.
- « Je pourrais reprocher exactement la même chose à André. » Dit-il en s'arrêtant de marcher et en me regardant.
- « André est juste mon ami ! »
- « Mais il est tout le temps avec toi et il ne te voit pas que juste comme une amie ! » Me crie-t-il. « Il me l'a dit ! »
Je ne m'y attendais pas. Je suis complètement sous le choc ! Anto est au courant qu'André ne me considèrait pas que comme une amie et il ne m'a rien dit.
- « C'était au tout début et c'est quand j'arrêtais pas de faire des crises de jalousie à chaque fois que je savais que vous aviez passé du temps ensemble. Puis, il m'a affirmé que ses sentiments étaient partis et que tu étais juste sa meilleure amie. J'ai commencé à me calmer. » M'avoue-t-il.
- « Pourquoi tu ne m'as rien dit ? » Lui demandais-je.
- « Parce que je voulais pas détruire votre amitié qui comptait pour toi. T'étais tellement contente et je pouvais pas te faire ça alors j'ai rien dit. »
Je suis fâchée contre lui ! Il aurait dû me le dire ! Nous sommes ensemble et il a caché que mon meilleur ami était peut-être amoureux de moi. J'aurais peut-être été distante avec André au début mais je ne lui en aurais pas voulu. Il est la seule personne avec qui je passe des heures à parler de mon Portugal et j'adore passer des heures à parler avec lui en portugais.
- « Je te déteste ! » Lui criais-je.
Il soupire.
- « Tu sais quoi ? Va voir ton amie et donne-lui ce qu'elle veut ! Au moins, tu arriveras à faire plaisir à une fille. » Lui dis-je.
- « Et toi, t'as qu'à aller rejoindre ton petit portugais de merde ! » Me crache-t-il au visage. « Qui sait, peut-être, qu'il est le père de ce gosse ! » Dit-il en pointant mon ventre.
Je le gifle tellement fort que je finis par avoir mal à la main après ça. Je ne le laisserais jamais m'insulter de pute alors que je n'ai d'yeux que pour lui et personne d'autre.
- « Dis-le encore une fois et tu peux être sûr que ce gosse ne sera jamais le tien ! » Lui dis-je avant de quitter sa suite précipitamment.
Je marche rapidement et je l'entends au loin m'appeler mais je ne me retourne pas. Je quitte l'hôtel et marche à toute allure en direction de ma maison. J'essaye tant bien que mal de retenir mes larmes pendant le trajet mais je n'y arrive pas. Il m'a blessé au plus profond de moi alors que je porte son enfant. Jamais je n'aurais osé le tromper ! Jamais !
Et il ose encore me dire que si ça se trouve c'est le bébé d'André et pas le sien ! J'entre dans ma chambre et je tombe dans mon lit avant de m'effondrer complètement. Ça fait mal, même très mal d'entendre ça de la personne qu'on aime le plus.
Après je ne sais pas combien de temps à pleurer dans ma chambre, quelqu'un rentre et je sais que c'est José, je l'ai reconnu. Il toque à ma porte et me demande si je suis là. Je ne réponds pas mais il ouvre la porte et se dirige rapidement vers moi quand il voit mon état.
- « Qu'est-ce qu'il se passe ? »
Il s'abaisse pour être à mon niveau et m'aide à me relever du sol. Nous nous installons sur mon lit et je le sers dans mes bras. J'ai juste besoin d'un câlin de mon frère en ce moment. Puis, je finis par lui expliquer ce qu'il s'est passé et il m'a regardé attentivement avec ses yeux bleus qui sont pratiquement de la même couleur que ceux d'Anto.
- « Écoute-moi mana (sœurette), vous avez dit ça sous l'effet de la colère et je suis sûr à 3000% qu'il n'a jamais pensé un seul mot de ce qu'il t'a dit. » Dit-il en essayant de me consoler. « Il est tellement heureux d'être père et il sait parfaitement que c'est son enfant mais il était énervé et il a dit les choses comme ça. »
- « Il n'avait pas à me dire ça, même sous l'effet de la colère ! » Répondis-je.
- « Je sais mais sous l'effet de la colère, tu aurais peut-être dit des choses tout aussi blessantes. »
Mon portable vibre depuis tout à l'heure mais je ne regarde pas. Je sais que c'est Anto mais je ne veux pas lui parler. Pas maintenant, en tout cas. Quelqu'un sonne et je regarde mon frère en fronçant les sourcils.
- « C'est peut-être Luisa, elle devait venir. » Me dit-il.
Il se lève et va ouvrir la porte. J'entends la voix d'Anto et je ferme la porte de ma chambre à clé. Je ne veux pas le voir. Je veux pas. Il toque à la porte plusieurs fois et m'appelle.
- « Anto, ça sert rien, tu le sais très bien. » Lui dit mon frère. « Elle veut pas te voir. »
- « Mais elle a besoin de savoir que je suis terriblement désolé et que je n'ai jamais pensé un seul mot de ce que je lui ai dit. »
Sa voix est emplie de tristesse et ça me brise le coeur.
- « Elle le sait déjà mais tu l'as quand même blessée. »
- « Et je suis plus que désolé de l'avoir blessé. »
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La suite sera bientôt postée ☺️
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