- Vous connaissez la nouvelle ? Il paraît qu'une des escouades volantes a eu un accident avant-hier... Une des bêtes serait morte...

- C'est peut-être tant mieux, croyez moi, je prie pour ne jamais avoir à me frotter à eux !

- Tout de même, leur réputation risque d'en prendre un coup. Leur chef aurait été destitué de son poste...

Un petit groupe d'agents de l'escouade C1 discutaient à voix basse, tant et si bien qu'ils ne remarquèrent pas Travin approcher.

- Et c'est bien pour cette raison qu'aucune erreur n'est acceptée, et que l'affaire ne doit pas être ébruitée, annonça le Chef d'escouade d'un œil sévère. Pour que l'Entreprise garde le contrôle sur la population, notre réputation ne doit pas faiblir.

Les agents sursautèrent et se confondant en brèves excuses, retournèrent au pansage de leurs chevaux.

- Gardon ! Appela Travin. Tu es de relayage ce soir. C'est de la plus haute importance, je ne souffrirait aucun retard. Tu connais les règles.

- Où est-ce ? Demanda le principal concerné, quelque peu inquiet du sérieux de la mission.

- Au 49F.

Le visage du dénommé Gardon pâlit et il retourna presque en courant s'occuper de sa monture, à coup sûr effrayé d'être en retard bien qu'il ne doive partir que quelques heures plus tard. Sa jument couleur feu renâcla devant les gestes saccadés de son cavalier qui se calma un peu en la caressant doucement avant de reprendre son travail.

Travin partit en précisant qu'il exigeait d'être averti immédiatement après le retour de l'agent, pour transmettre au plus vite la réponse du Bâtiment-Chef à la direction. Gordon acquiesça et seuls résonnèrent après le souffle des chevaux et le bruit de leurs sabots.

L'atmosphère tendu trahissait la pensée de chacun: pourquoi la Direction demandait-elle le transfert d'un message au Bâtiment-Chef en dehors des périodes de recrutement ?

La dernière s'était finie il y a un mois déjà et la prochaine n'arriverait pas avant deux mois au bas mot. En dehors de ces périodes, les relations avec le 49F étaient très rares, cette mission de relayage n'annonçait donc rien de bon, surtout avec l'urgence que laissait entendre Travin quand à la transmission du message.

Deux heures plus tard, Gordon, plus stressé que jamais, parti à bride abattue vers le Nord-Ouest.