Lionel Travin était Chef d'Escouade, mais pas de n'importe quelle Escouade : il était Chef de l'Escouade cavalière C1. La principale Escouade Cavalière du Bâtiment 54F. Étant passé par plusieurs Bâtiments français, il avait changé plusieurs fois de matricule, mais arborait depuis son transfert le numéro 54FtC101. De tous les agents de la Section Armée, les agents des Escouades Cavalières étaient théoriquement, les seuls autorisés à utiliser leurs noms, et encore, seulement leurs noms de famille. Cette autorisation était laissé car ils côtoyaient leurs chevaux et que ceux-ci étaient entraînés à réagir au nom de leurs maîtres. Lionel était donc communément appelé Travin.

La monture de Travin était un étalon pur sang anglais noir, du nom de Quapone. Il était grand, farouche, et dressé pour le combat, comme tous les autres chevaux de l'Entreprise.

L'Escouade de Travin, la N° C1, était composée de 20 cavaliers et de lui-même. Leur écurie situé à l'extrême ouest du Bâtiment 54F, était adjacente à celle de l'Escouade C3 et ouvrait directement sur la carrière réservé à l'Escouade. Un haut mur de pierre grise séparait les le lieu avec les carrières voisines, et un étroit couloir faisait office de sortie lorsque les agents partaient en mission.

Le plus souvent il s'agissait de missions d'escorte ou encore de relayage. Les cavaliers s'occupaient souvent de transmettre des messages entre Bâtiments voisins, quasiment tout le temps venant de la direction des Bâtiments et donc hautement confidentiels et importants.

C'était pour cette raison que les Agents Montés comme ils s'appelaient, étaient recrutés par les Officiers du Bâtiment Chef. Ils étaient quasiment tous passé par les Sections Hautes et leurs salles de préparations. À un autre niveau que les Officiers bien sûr, mais l'expérience était quand même marquante, et beaucoup en gardaient des cicatrices.

Même après vingt ans, Travin n'avait pas oublié le dur fouet du bourreau et la voix glaçante de l'Officier Silicium, qu'il espérait ne plus jamais revoir. Il partageait l'idéologie de l'Entreprise, et n'avait jamais refusé une tâche. Il avait toujours été un Agent de valeur et ses talents à cheval l'avaient rapidement fait monté en grade.

Désormais il dirigeait les cavaliers de tout le Bâtiment, et c'était à lui de faire les rapports sur ses Agents à la direction du Bâtiment. Une sacrée responsabilité puisqu'une simple critique sur un Agent et celui-ci risquait la mort et allait écoper dans tous les cas d'une importante sanction. Cela arrivait rarement, car Travin étant pleinement partisan de l'Entreprise, il ne rechignait pas à dénoncer les cavaliers, qui avaient donc appris à se tenir.