-Maman?!

Ce cri fut poussé en même temps, mais pas sur les mêmes intonations. Pablo, heureux, cria gaiement. Mais sa soeur pouvait comprendre que quelque chose n'allait pas en voyant la mine de sa mère. Elle était cernée et avait un regard inquiétant, presque fou. Elle se tenait courbée et la colère transperçait son visage d'habitude si beau. Ce qu'elle dit ne rassura pas sa fille:

-Je ne suis pas votre mère!

-Maman, tu te sens bien? s'inquiéta son fils

-Bien sûr que oui je vais bien! Maintenant, vous allez me faire le plaisir de rentrer dans la maison! ordonna-t-elle

-Mais maman, il y a méchante voisine Louise, dans la maison! s'opposa le petit

-Justement, j'ai deux mots à lui dire à celle là!

-Maman, où est papa? demanda Léa, parlant pour la première fois

-Papa? Il est avec les policiers, et il arrive à cause de ton fichu carnet

-Bon, tout va bien alors!

-Non! Justement!

C'était Louise qui venait de surgir de la maison tout échevelée. Et à la surprise générale des deux enfants, ce cri retentit aussi dans le portable de leur mère. Léa ne prit pas longtemps à comprendre ce qu'il se passait. Sa mère les avait trahis. Elle était de mèche avec la voisine. Mais quelque chose clochait encore. La jeune fille lui posa la question qui lui brûlait la langue, qui était la même que celle qu'elle avait posé à sa ravisseuse quelques trente minutes plus tôt.

-Pourquoi?

-Pourquoi? Pourquoi quoi? s'emporta sa soi disant mère, pourquoi ton père à, par deux fois, trahis ma confiance en couchant avec ma propre soeur, faisant deux enfants et me les faisant adopter par la suite? Pourquoi, alors que je faisais confiance à ma pimbêche de soeur ici présente, celle ci m'a trahis de la pire des manières? Pourquoi elle à oser s'installer juste à côté de chez moi pour récupérer le trésor? Pourquoi notre héritage à était scindé en deux parties, moi recevant l'adresse de la maison abritant le trésor et notre chère voisine, la carte permettant d'y parvenir? Pourquoi n'ai je découvert cela que MAINTENANT? 

Léa vit le sourire sur le visage de son frère se décomposer petit à petit alors que les mots de sa mère adoptive creusaient un chemin mortuaire dans son cerveau. Elle regarda Louise, sa vraie mère, celle qui l'avait enlevée, qui les avaient blessés, eux, ses propres enfants, qu'elle avait fuie et détestée, cette mère qui les avaient trahis.
Comment pouvait on pardonner après ça?
Comment pouvait on croire à la valeur de la vie?