Mais forte de ses nouvelles résolutions, la jeune fille décida de s'accrocher. Au moins pour Pablo. C'était le seul innocent. Elle ne pouvait pas l'abandonner. Elle attaqua, venimeuse:

-Et c'est pour ça que tu n'es plus notre mère? Pour ça que tu nous trahies au moment où on a le plus besoin de toi? De ton amour? Comment peux tu être au téléphone avec elle après tous ça? Comment peux-tu lui pardonner? COMMENT!?

-Je ne peux pas.

-Alors que fais-tu avec elle? Pourquoi tu nous empêches de partir? Pourquoi tu ne nous aides pas? Pourquoi tu es au téléphone avec elle?! s'indigna la fille

-Je vais me venger. De ton père, à travers vous et seulement après, de elle à travers lui, menaça-t-elle

-Mais tu restes notre mère, on t'aime et tu nous aimes, non?

C'était Pablo qui avait parlé d'une voix chevrotante, encore choqué par les propos qu'il venait d'entendre. Et contre toute attente, c'est Louise sa vraie mère, qui répondit:

-Mais oui, ne t'inquiète pas mon choux, je te protègerai

-Ne lui parle pas, toi! Tout ça, c'est de ta faute! Tu es revenu juste pour l'argent, pas pour eux!

S'en était trop pour Léa. Elle devait agir. Mais elle n'eut pas à le faire. Elle perçu la sirène d'une voiture de police. Elle regarda Pablo. Lui aussi avait entendu. Les deux autres n'avaient pas fait attention, trop occupées à se disputer. Ils savaient ce qu'ils devaient faire. Gagner du temps. C'était leur dernière chance de se libérer de ses deux folles qui prétendaient être leurs mères.

Les deux enfants étaient au milieu des deux femmes et Léa comprit que pour faciliter la tâche à la police, il fallait qu'ils se mettent en position prêt à s'enfuir. Pendant que Pablo occupait les deux folles en pleurant, Léa réfléchissait. Observait les alentours. Sa mère adoptive qu'elle ne reconnaissait plus. Et la forme qui se détachait dans sa poche arrière. Elle vit la panique prendre petit à petit la possession de ses moyens. Sa mère avait un pistolet. Et vue sa rage, elle était capable de s'en servir...

Léa n'avait plus le choix. Encore une fois, Pablo, qui avait fait diversion, était en danger dans les bras de la propriétaire de l'arme. La jeune fille ne pouvait se permettre une mauvaise manoeuvre. Elle ne pouvait laisser les sirènes de police se faire entendre. Il fallait qu'elle agisse.
Et vite.