La jeune fille savait ce qu'elle devait faire. Elle feignit d'être encore très faible au point de ne pas pouvoir se lever et demanda de l'aide à sa ravisseuse. Cette dernière ramena un fauteuil roulant et l'installa à l'intérieur. Léa se laissa ainsi emmener jusqu'à la cellule de son frère. Ce dernier était, au premier coup d'oeil, toujours inconscient, même si le sang qui le maculait la dernière fois que Léa l'avait vu avait été nettoyé. La jeune fille s'approcha de Pablo et lui prit la main. C'était ce qu'elle espérait. Elle pouvait agir. Elle regarda sa voisine et lui demanda, le plus poliment du monde, s'il elle ne pouvait pas sortir de la pièce pour laisser un peu d'intimité aux enfants. Consentante, la kidnappeuse accepta et se retira de la pièce.

Dès que la porte claqua, la jeune fille secoua son frère. Ce dernier ouvrit les yeux encore un peu grogis, mais dès qu'il vit sa soeur il se releva, un grand sourire au lèvres, prêt à hurler sa joie de leur retrouvaille. Léa calma son ardeur et lui expliqua calmement les derniers évènements. Elle ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait. Elle d'habitude si apte à la panique et à la colère, était en train de rassurer son frère et gérer une situation dangereuse et improbable avec un sang froid irréprochable. Sentant que son frère n'avait pas encore retrouvé toutes ses forces, elle l'installa dans le fauteuil en disant:

"Alors, le but, c'est d'essayer de sortir d'ici le plus vite possible en essayant de faire tomber voisine Louise, d'accord?"

Encore enfantin, Pablo aquiesca gaiement et se réjouit de se nouveau jeu.
"Il n'allait pas être déçu!" pensa secrètement la jeune fille.

Louise avait osé les trahir et faire du mal à son frère, à ses parents et à elle-même. Finis la jeune fille toute mignonne qui avait peur de tous et qui aimait les nounours en peluche. Léa était en colère et elle allait le faire savoir à tous le monde, et surtout à sa chère voisine.

Elle donna le top départ à Pablo. Ce dernier ouvrit la porte et lança un cri de défi. Derrière lui, sa soeur le poussait  le plus vite qu'elle pouvait, n'étant elle non plus pas totalement remise. Louise fut totalement prise par surprise. Elle vit ses deux otages passaient devant elle à toute vitesse et son cerveau ne mit pas longtemps à comprendre ce qu'il se passait. Mais son téléphone retentit et la retarda. Tout en partant à la poursuite des enfants, la ravisseuse écoutait ce qu'on avait à lui dire. Léa vit son visage se décomposer.

Louise courrait beaucoup plus vite qu'eux mais était embarassée par le téléphone et les balles de tennis que lui jetait Pablo. Léa avait un mauvais pressentiment. Qui l'appelait-elle?

Mais bientôt se posa un problème plus grave. Ils arrivaient aux escaliers. La maison de Louise étant grande, ils avaient deux étages à descendre sans ascenseur avant d'atteindre la sortie. La jeune fille réfléchit très vite sans trouver de solution. Ce fut Pablo qui les sauva. Encore faible le petit garçon se hissa difficilement sur la rampe de l'escalier et se laissa glisser en hurlant sa joie. Qui n'avait pas rêvé de faire ça au moins une fois?
Sa soeur l'imita, ne trouvant pas d'autre solution, ayant le fauteuil dévaler les escaliers, esperant le retrouver intact en bas. Ce fut plutôt des cris de terreur qui sortirent de sa bouche. Quand elle retrouva son frère en bas, ce dernier était aux anges et déjà remonté sur le fauteuil, attendant patiemment la suite de ce qu'il croyait être un jeu. Léa n'attendit pas plus longtemps et reprit sa recherche de la sortie, qu'elle ne tarda pas à trouver. Mais dehors, une mauvaise surprise l'attendait...