Chapitre 2
Lorsque j'arrive devant l'épicerie, mon père se tient confortablement installé sur un banc. Lequel, une heure auparavant, je me trouvais avec le bel inconnu. Le ciel semble toujours très calme, même s'il est plus sombre que tout à l'heure.
Mais déjà des centaines de questions me hantent : « Que va-t-il me révéler ? Est-ce en rapport avec le meurtre de maman ?... »
J'ai à peine le temps de m'asseoir que mon père commence.
-Tout va bien ? demande-t-il d'un air inquiet
- ça pourrait aller mieux ! Répondis-je sèchement
-Tu...
- écoute, va droit au but ! L'interrompis-je. Si tu m'as appelée pour renouer des « liens familiaux », tu peux repartir, lançais-je en me levant. J'ai toujours été très directe, surtout avec mon père.
- Non, reste... Je vais tout te dire, il marque une pause. Tout a commencé il y a des milliers d'années...
- L'apparition de la terre je connais, épargne-moi le blabla inutile !
Il s'arrête, apparemment surpris par ma réaction. Moi aussi en réalité ça m'a surprise. Je suis sur les nerfs, je n'ai pas envie de perdre mon temps avec des histoires à deux balles. Et vu la façon dont il a commencé , je ne vais pas être déçue... Papa s'il-te-plait, ressaisis-toi !
- Très bien, il avale bruyamment et reprend, ta mère était une des plus puissantes psycholos de l'univers ! Elle descendait de la famille royale d'un monde parallèle au nôtre dans lequel chaque être humain possède des pouvoirs. Ses parents, roi et reine du siècle dernier, l'avait promise à un certain « Placide». Mais ta mère a refusé de l'épouser car elle m'aimait ! Ça a fait un effroyable scandale : la princesse voulait épouser un humain ! Elle a donc quitté sa famille et son monde pour se marier avec moi. Malheureusement, un mariage humain/psycholos entraine des conséquences comme la perte de pouvoirs. Patricia n'avait plus de pouvoirs et ne vous en a donc jamais parlé.
-Quel rapport avec nous ? , m'impatientais-je, un peu inquiète à propos de la santé mentale de l'homme qui m'avait élevée.
-J'y viens, il se racle la gorge, quand ta mère t'a eue, tu es née à 6 mois et demi, donc assez prématurément. Mais ce qui relevait du miracle, c'est que tu étais exactement comme un bébé de 9 mois : tous tes organes fonctionnaient à merveille. Les médecins n'ont jamais su l'expliquer. On ne s'est pas inquiété plus que ça et le temps a passé. Jusqu'à la naissance de ta sœur à 7 mois. Nous étions sûrs que ce n'était pas une coïncidence. Ta mère a alors cherché dans ses bouquins et a trouvé une chose épouvantable.
-Quoi ?
- Il est strictement interdit pour un couple comme le nôtre d'avoir des enfants du sexe du psycholos car ils seraient alors des doubles-sangs. Il s'agit d'une loi très ancienne, et elle n'avait jamais été transgressée, c'est pour cette raison qu'elle ne la connaissait pas. Ta sœur et toi êtes des doubles sangs ce qui signifie que vous êtes les personnes les plus puissantes du monde et en quelques sortes, des hors la loi. Patricia pensait que si vous ne saviez rien, vous ne seriez pas en danger. Je suis désolé...
-De quoi ? Me raconter des histoires ?? J'ai plus 5 ans !
Je me lève et pars en courant. Je ne le remarque pas tout de suite mais il y a de l'orage. Étrange d'ailleurs, il faisait si beau ce matin.
Je cours alors aussi vite que mes jambes me le permettent afin de m'éloigner au plus vite de tout ça.
***
Je me réveille dans les bras de Jenny. Elle me regarde avec un demi-sourire.
Tout ça n'était qu'un rêve ?
-Bien dormi ? demande-t-elle, brisant le silence.
-Ça peut aller...
J'ai la bouche pâteuse et ma tête me fait un mal de chien.
-Où étais-tu ?
Je reconnaitrais cette voix entre mille. Mike. On dirait qu'ils se sont décidé à rentrer. Je m'assied , relève les yeux et découvre mon frère et ma cadette assis en face de nous, l'air en colère. Je décide d'intervenir.
-Tiens ! Vous vous êtes décidés à revenir ! Pourquoi être partit sans moi ? Moi aussi je voulais voir la police !
-Ça ne répond pas à ma question Marguarette !, s'emporte mon ainé.
Quand il m'appelle par mon prénom entier c'est qu'il est en général assez contrarié...
-Et toi tu réponds à ma question peut-être ?, m'empressai-je de lui répondre.
Il arque un sourcil.
-Bien, nous sommes partis sans toi pour que tu ne fasses pas un esclandre dans tout le commissariat et nous avons bien fait ! crie-t-il.
Mon frère et ses grands mots ! je ne vois pas quoi lui répondre. C'est vrai que j'ai un caractère bien trempé et je ne me laisse pas faire, surtout quand une situation me parait injuste mais bon de là à m'esquiver. Attendez, j'ai rêvé ou il a dit qu'ils avaient bien fait ?
-Comment ça vous avez bien fait ?
-Figure-toi que ces imbéciles pensent notre mère s'est suicidée !, intervient Mia.
-Et ils ont raison, souffle mon frère.
Quoi ? Mais enfin, comment peut-il croire une chose pareille?
-Comment peux-tu croire à une connerie comme celle-là ? Elle n'aurait jamais fait ça c'est ab...
-Ha oui ?, me coupe-t-il. Et comment expliques-tu qu'il n'y ait pas de traces d'effraction ? Et qu'on ne trouve pas d'autres empreintes à part les siennes sur le couteau ? Fais-toi une raison Maguy, elle nous a laissés tomber !!
-NON !
-HO QUE SI ! ET IL VA FALLOIR QUE TU L'ACCEPTES!
C'est la goutte de trop. Je cours dans ma chambre, prends ma valise et entreprends de rentrer CHEZ MOI.
Je claque la porte sans même leur dire au revoir. Ils ne veulent pas chercher à connaitre la vérité ? Et bien tant pis, je vais m'en charger toute seule.
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