chapitre 11
Chapitre 11
Maguy
Je me suis levée de bonne heure ce matin. J'ai pris mon petit-déjeuner et maintenant je suis devant la chambre de mes parents. J'hésite depuis 10 minutes à entrer. Je crois que j'ai peur de ce que je pourrais trouver. Ou plutôt ne pas trouver.
Quand j'ouvre enfin la porte, la pièce face à moi me semble des plus normale. Tout est à sa place. Enfin, seulement au premier regard, parce qu'en y regardant de plus près, il y a un petit carnet sur la commode. Je m'approche et le prends entre mes mains.
« Ce carnet appartient à Mademoiselle Patricia Maria Goblin. »
Maman ? Mais c'est impossible, son nom de jeune fille n'est pas Goblin ! Qu'est-ce que ça veut dire ?
Toutes les pages du carnet semblent remplies d'encre. Je ne sais pas si je dois le lire... ce sont ses secrets après tout.
Oh et puis tant pis !
« Bonjour chère moi du futur ou tout autre lecteur curieux. Tout d'abord, je tiens à dire que ce carnet est mon œuvre personnelle et que toutes les infos qui y sont rapportées sont véridiques et approuvées par moi. »
Je suis partagée entre l'envie de rire et de pleurer. Ça ne peut être que maman. Cette façon de s'exprimer... c'est évident.
« Vous êtes maintenant averti. Vous entrez dans un monde plein de mystères et de magie. Soyez préparé et surtout... n'en parlez pas à mes parents. Merci ! »
Un bruit de vaisselle cassée interrompt ma lecture. Je sursaute et cache le carnet sous mon sweat. Cette maison commence à me faire froid dans le dos... avant elle était toujours pleine de monde, pleine de vie. Mais aujourd'hui.... Elle est juste vide et effrayante pour une jeune fille seule.
Je descends et me rends dans la cuisine principale, là où il me semblait avoir entendu ce fameux bruit. Une tasse est cassée en plein milieux. Mais il fait calme...trop calme. J'entreprends de la ramasser lorsque je sens comme une ombre dans mon dos. Je me retourne d'un coup et...rien. J'hausse un sourcils et me mets à la recherche d'un sac et d'une brosse pour ramasser cette tasse...plutôt ce qu'il en reste.
Lorsque je reviens avec tout mon matériel, la tasse a disparu. Je commence légèrement à paniquer.
Il y a un courant d'air dans mon dos. Je me dirige dans le salon armée de ma brosse en poil de bouc. La fenêtre est ouverte et les morceaux de tasses sont juste devant. Je me penche pour tenter d'attraper un morceau quand la lumière commence à vaciller. C'en est trop. Je sors de la maison en courant. Il fait soudain noir et l'orage menace. Je cours sans m'arrêter mais je sens que quelqu'un me suit. Je continue à courir plus vite encore. Il me rattrape, je le sens. Je cours sans m'arrêter, il pleut des cordes, je suis trempée et épuisée par cette course infernale. Je tourne dans une petite ruelle et je glisse. ET puis soudain... le trou noir.
Les rayons du soleil qui pénètrent ma chambre me réveille. Je saute de mon lit, apeurée. Je finis par reprendre peu à peu mes esprits. Je porte le sweat que je portais ce matin. Je regarde l'horloge. 7h30. C'était juste un cauchemar. J'y regarde de plus près et remarque que je ne suis pas à la maison. Je suis dans la chambre d'amis, chez Mike. Mais qu'est-ce que je fais là. Je tourne la tête. Sur la commode se trouve un petit carnet. Je l'ouvre...
« Ce carnet appartient à Mademoiselle Patricia Maria Goblin. »
Un bruit de vaisselle cassée m'interrompt. Je hurle comme si ma vie en dépendait. Tout ça est trop familier et je suis effrayée. Quelqu'un frappe à la porte. Je redouble de cris. La porte s'ouvre brusquement et laisse apparaitre un Mike encore endormi et dans l'incompréhension totale.
- Maguy ? est-ce que ça va ?
- Je... tu... mais qu'est-ce que je fais ici ?
- Hein ? Mais qu'est-ce que tu racontes ?
- Pourquoi je suis ici Mike ?
- Mais enfin Maguy ! J'en sais rien moi, je suis pas dans ta tête !
Mais qu'est-ce qu'il raconte ?
- Je dors depuis longtemps ?
- Je dirais 6 ou 7h. tu es allée te coucher tard.
- Mais de quoi tu parles ?
- Toi de quoi tu parles ? Tu étais déjà bizarre hier mais là tu dépasses tout !
Je ne comprends rien de ce qu'il me raconte. Soudain, une voix derrière la porte murmure.
- Est-ce que tout va bien ?
- Oui oui ne t'en fais pas Mia, ça va. Retourne dormir. ; répond Mike à la voix.
Je saute sur la porte et prends Mia dans mes bras.
- Tu vas bien !
Elle me repousse gentiment et me regarde avec un regard rempli d'incompréhension.
- Bien sûr que je vais bien Maguy ! Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ?
- TU étais où ? Je me suis faite un sang d'encre ! tu aurais pu te faire tuer, ou pire !
- Mais enfin de quoi tu parles Maguy ? intervient mon frère.
Je m'arrête une seconde. Je m'aperçois que quelque chose cloche. Ils ne sont pas normaux du tout... Qu'est-ce qui se passe encore ?
- Rien... rien du tout. Je vais retourner me coucher... Bonne nuit !
Ils me regardent comme un extraterrestre et quittent la chambre. Je retourne dans mon lit et essaye au plus vite de me rendormir. J'espère sincèrement que tout ça n'est qu'un stupide rêve.
Je ferme les yeux quelques secondes. Quand je les ouvre à nouveau, je suis dans mon grand lit à baldaquin, à la maison. Bizarrement, ça ne m'effraie même plus. Je suis persuadée d'être en train de rêver, il n'y a pas d'autre explication en réalité. Je sors de mon lit, prends mon téléphone. Il est maintenant 16h. Waouw ! Mes rêves sont très précis dis donc !
Je ne porte plus mon sweat. Je suis dans une espèce de vieux pyjama rose, vous savez , ce genre de doudoune qu'on nous offre pour l'hiver. Je sors de ma chambre, me dirige vers celle de maman. Je l'ouvre d'un geste brusque et déterminé. Je me dirige vers la commode. Comme je m'y attendais, le carnet est là. Je l'ouvre.
« Ce carnet appartient à Mademoiselle Patricia Maria Goblin. »
Sans blague ! Et comme si ça ne suffisait pas, le coup de la vaisselle reprends.
- Oh ! très original !Vraiment !
Je descends vers la cuisine, sans aucune peur. Je rêve de toute façon !
Le courant d'air est là. Par contre, aucune trace d'une quelconque tasse. Bizarre.
Il me semble entendre quelque chose...comme un murmure.
-Maguy...Maguy ! Viens par ici, vite !
Là je suis certaine que quelqu'un m'appelle. J'essaie de me pincer, comme on voit dans les films, pour que je me réveille mais rien à faire.
- Maguy ! à quoi tu joues ? Viens ici !
La voix insiste. Et moi je continue à chercher un moyen de me réveiller. J'ai lu quelque part que, lorsque nos rêves nous font trop peur ou qu'ils sont trop dur à gérer émotionnellement, on se réveille. Comme une protection.
Je fonce sur le tiroir des couverts, en sort le premier couteau tranchant que je trouve et l'approche lentement de mon bras. La voix m'interrompt dans mon geste. C'est une voix féminine je crois.
- Marguarette ! Je t'interdis de faire ça, tu m'entends ? Tu as encore beaucoup de choses à accomplir, tu comprends ?
- Alors montrez-vous ! Qui êtes-vous au juste ? Qu'est-ce que vous voulez ?
- La même chose que toi ma chérie. La vérité. Ce ne sera pas facile, mais je sais que tu y arriveras. Tu es tellement courageuse ma chérie.
- Ma...Maman ?
Je sanglote. Comment est-ce possible ?
- Maman, montre-toi s'il te plait.
- C'est impossible ma chérie. Je n'ai que très peu de temps alors écoute bien.
- Maman, tu me manques tellement. Pourquoi tu as fait ça ?
Je pleure de plus belle. Je suis totalement effondrée. ET en même temps, je ne suis plus sûre du tout de rêver.
-Je ne peux rien te dire. Tu dois trouver par toi-même. Tu trouveras des réponses si tu les cherches au bon endroit. Maintenant, retourne te coucher.
- Mais...
Je ne peux pas finir ma phrase. Une force indescriptible et incontrôlable m'empêche de parler et me dirige vers ma chambre. Je me couche, ferme les yeux et les ouvre aussi vite que possible.
Devinez quoi ? Je suis à l'hôpital ! C'est pas génial ça ? J'essaie de me retourner mais mon dos me fait un mal de chien.
- Doucement. La chute a été rude.
Je relève la tête et mes yeux croisent les siens. Deux perles émeraudes me fixent pleine de compassion et... de fatigue ?
- Alors c'est vrai...
C'est tout ce qui sort de ma bouche. Malgré la lettre et les aveux du médecin, je crois que je n'avais pas vraiment réaliser à quel point c'était réel. Il me regarde une dernière fois avec un petit sourire en coin et sort de la pièce. Je n'ai même pas la force de le retenir.
Mais enfin, qu'est-ce qui s'est passé ? Il y a à peine une seconde j'étais dans ma chambre et maintenant je suis ici ?
Un médecin barbu entre dans la pièce suivi de Mia. Je ne réagis pas trop à son entrée, me rappelant sa réaction la dernière fois.
- Alors Mademoiselle Blanchard. Comment vous sentez-vous ? Vous vous souvenez de ce qui s'est passé ?
Je le regarde de travers. J'ai la bouche pâteuse et une nausée abominable.
- Je crains que les réponses soient mal et absolument pas !
Mia fuit mon regard. Je ne comprends vraiment plus rien à cette situation.
- Vous êtes tombée. C'est Monsieur Styles qui vous a trouvé. Ne vous en faites pas, juste une petite commotion cérébrale et quelques hématomes, rien de bien grave.
- Je ne comprends pas... Il y a à peine un instant je dormais dans ma chambre, je...
Je m'arrête. Je me souviens en effet être tombée. J'essayais d'échapper à quelque chose. Mais alors... Ce n'était pas un rêve.
Le médecin reprend.
- Bien. Vous pourrez sortir demain matin. On vous garde en observation cette nuit, au cas où. Ce n'est pas la première fois que ce genre de chose vous arrive mademoiselle.
Je le regarde quitter la chambre. Cette fois, Mia me fixe droit dans les yeux. Je ne sais pas quoi lui dire. Je suppose que la partie dans laquelle je l'ai vue était imaginaire aussi.
- Est-ce que ça va ?
Mia me toise sans répondre. OK. Elle est encore en colère.
Elle va s'asseoir dans le fauteuil à ma droite. Ce moment semble durer une éternité. Mais je ne flancherai pas.
Elle brise le silence environ 5 minutes plus tard.
- Je suis désolée d'être partie comme ça. C'est juste que... Ce que tu as dit, avec papa et la possibilité qu'on ait des... capacités... ça m'a fait peur. J'ai paniqué, tu comprends ? Je... Ce genre de choses ça n'existe pas. Et je t'en veux encore d'avoir cru le contraire.
J'avoue que je suis bouche bée. Je ne vois pas trop quoi lui répondre. Mais vu la tête qu'elle fait, je ne vais surement pas lui faire part du fait qu'Harry aussi y croit. Mia est fragile. Elle l'a toujours été. Peut-être aussi parce qu'on l'a toujours surprotégé, je ne sais pas. Je veux être certaine de tout ce qui se passe et ce qui est en train d'arriver avant de lui en parler.
- Tu as raison. Je ne sais pas trop ce qui m'as pris en fait.
- Moi je comprends, maintenant. Tu es tellement triste du décès de maman que tu préfères imaginer qu'elle a été assassinée pour une bonne raison plutôt que d'accepter le fait qu'elle se soit suicidée. Et papa... Je ne sais pas trop quoi en penser. Choc post-traumatique surement. Lui aussi a du mal de l'accepter.
Elle me prend la main. Je la regarde, les larmes aux yeux.
- Il n'y a qu'ensemble qu'on pourra surmonter cette épreuve Maguy. Alors, arrête de chercher des réponses là où tu ne trouves rien d'autres que de la poussière.
Réponses. Ça me frappe comme un coup de poing. Maman est venue me voir. Je ne cherchais pas au bon endroit. Mais où dois-je chercher alors ?
Mia sort de la chambre après m'avoir brièvement enlacée. Je suis maintenant seule. Je regarde l'horloge, 17h30. Bientôt l'heure du souper, je suppose. J'ai faim.
Je m'apprête à me lever pour me renseigner au sujet d'un potentiel repas quand Harry rentre dans la pièce.
Je le regarde. Je suis à nouveau figée sur place. Il me regarde, intrigué puis souris, amusé.
- Tu comptais t'échapper ?
Je n'arrive même pas à articuler une réponse, ce qui le fait sourire davantage.
- Oh, au fait, quand je t'ai trouvée, tu avais ça. Je n'ai pas osé en parler à Mia...Je ne savais pas si, enfin, si tu voulais le garder pour toi.
Je toise l'objet se trouvant entre ses mains. Un carnet tout simple. Le carnet de maman. Je le reprends précipitamment en murmurant un merci. Il sourit, me salue et sort.
Pourquoi est-il si étrange ? il ne m'a même pas parlé de la lettre. Bizarre.
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Voilà voilà! je dois vous avouer que ce chapitre est mon préféré alors j'espère qu'il vous plaira également. Laissez-moi votre avis en commentaire! à Bientôt!!!
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