Recensement (Partie 2)
Alors qu'Emma était restée immobile, repensant au monde des Inanis qu'elle avait quitté et à cette tempête qui lui paraissait maintenant si lointaine, Félicie posa une main sur son épaule et l'invita à la suivre. Après avoir marché silencieusement dans la clameur de la ville, elles s'arrêtèrent finalement devant la vitrine d'une boutique de prêt-à-porter.
Une femme s'arrêta à leur niveau et observa une magnifique robe rouge, un sourire béat sur les lèvres, les yeux écarquillés. Soudain, le mannequin de plastique sur lequel était disposé la robe se courba et s'étira pour reproduire la morphologie exacte de la passante. Voyant que la robe s'adaptait parfaitement à ces mensurations, la jeune femme, heureuse, entra dans le magasin pour acheter le vêtement. Quelques secondes plus tard, une autre femme s'arrêta pour admirer une pièce bien plus travaillée encore que la précédente. Pourtant, cette fois-ci, sous les yeux ébahis d'Emma, le mannequin se courba et s'allongea tellement que le tissu de la robe se déchira couture par couture.
— Oh non ! Ils n'ont pas ma taille, s'exclama la pauvre femme désolée en passant son chemin.
— C'est le problème, chuchota Félicie à l'oreille de sa protégée. Tous les vêtements sont taillés comme si les femmes avaient la même morphologie ! C'est pour cette raison que j'ai préféré travailler le vêtement sur mesure pour l'adapter à chaque corps et à chaque personnalité, expliqua-t-elle, une pointe d'émotion dans la voix.
La vieille femme guida alors Emma vers une petite échoppe colorée, remplie de tissus extraordinaires et de broderies fines.
— Regarde ces pièces formidables ! s'enquit Félicie en glissant précautionneusement ses doigts sur les étoffes. C'était là le travail de mes ancêtres, inventer, diversifier, travailler le tissu pour pouvoir créer des oeuvres d'art.
— C'était aussi le vôtre, remarqua la jeune fille qui plongea ses yeux dans le regard pétillant de son hôte.
— Oui, j'ai entamé une carrière de couturière, il y a des années de cela. J'étais encore jeune, ironisa-t-elle dans un petit éclat de rire. Mais Eliott n'a pas suivi cette voie et je suis hélas la dernière de ma lignée à avoir servi l'artisanat. Te trouver de nouveaux habits est l'occasion rêvée pour moi de replonger dans cet univers !
Sur ces mots, la vieille femme s'engouffra dans l'échoppe parmi les tissus merveilleux et profita de ces quelques heures pour parer Emma des fils et des tissages les plus raffinés en ce monde. Une fois sa protégée vêtue de l'apparat du Somnius, Félicie s'avança pour payer ses achats avec des pierres de couleurs, dont elle expliqua le fonctionnement à Emma. Toutes étaient taillées avec le portrait de la Reine et brillaient avec intensité, en suivant les couleurs de l'arc-en-ciel. Les pierres rouges étaient les plus chères, et plus les couleurs s'approchaient du violet, plus la valeur de la pierre diminuait, cependant, d'après ce que la jeune fille avait compris, il ne s'agissait pas de minéraux précieux, de la même manière que chez les Inanis, les pièces n'étaient plus frappées en or mais servaient seulement à représenter une valeur numérique.
Après ces quelques heures passées ensemble, les deux femmes rejoignirent Eliott, qui les attendait sur la terrasse du Fort, appuyé à la balustrade, fixant l'horizon, comme s'il avait oublié l'altercation de la matinée. Emma, en s'approchant du Protecteur remarqua à quelques mètres en contrebas, que les vagues de l'océan venaient s'échouer sur les fondations de la MagnaPolys. Un peu plus loin, sur ce paysage aqueux, se dressait le Fort.
Celui dont elle avait tant rêvé.
A ce moment, elle le trouva plus impressionnant encore que dans ses songes, et elle scruta avec insistance le magnifique édifice de pierre qui s'élevait sur deux étages et s'imposait au milieu de la mer déchaînée. Chaque fenêtre, d'une couleur différente, laissait entrevoir un mystère dont la jeune fille ne pouvait encore saisir l'étendue et l'importance.
— Voici l'endroit où se trouvent la Tête Chercheuse et les Tigres. Voici l'endroit où je travaille, déclara Eliott non sans une pointe de fierté. J'aimais toujours me rendre sur cette terrasse quand j'étais enfant, pour observer le Fort, et imaginer toutes les aventures que je pourrais y vivre.
— Il vous arrive de regretter ? demanda la jeune fille tandis qu'une bourrasque souleva ses cheveux.
— Pas le moins du monde, répondit Eliott. J'aurais de toute manière été trop maladroit pour coudre, ajouta-t-il, rieur, à l'attention de sa mère.
Félicie leva les yeux au ciel arborant le même air que son fils, avant de prendre congé laissant Emma et Eliott se rendre à la Préfecture pour préparer le recensement de la jeune fille. Après avoir marché quelques minutes, le Protecteur et sa protégée s'arrêtèrent devant un immense édifice, bâti en forme de clef sur une trentaine d'étages.
Arrivés à l'entrée, un Custodis somma les visiteurs d'opérer une halte, tandis qu'un second souleva son chapeau pour en sortir un tissu tout aussi léger que transparent.
— Vérification de votre identité à l'entrée de l'Office du Royal des Formalités.
— Eliott Machialthy Thumbry, Protecteur des Tigres Royaux, Loyal adjuvant de la Reine Etheldrede, Défenseur des rêves, Commandeur du corps missionnaire de la tête chercheuse et Citoyen Somnius de France. Je suis ici avec Emma Dalanore, non encore émancipée. Nous nous présentons devant vous pour procéder au recensement réglementaire avant l'âge fatidique.
Pendant qu'Eliott formulait ces titres, la feuille que tenait le Custodis se remplissait au mot près de ses paroles. Emma, qui n'osa prendre la parole, songea cependant que chez les Inanis, prendre un simple ticket numéroté à l'entrée de la préfecture était tout de même bien plus simple que de suivre ce protocole particulièrement risible.
Le Custodis, en adressant un regard sombre à la jeune fille, comme s'il avait saisi le fond de sa pensée, referma le tissu et le tendit à Eliott pour les laisser passer.
— Ave confrère impérial.
— Ave confrères Custodis*.
Lorsqu'ils furent entrés, la grande porte se verrouilla à l'aide d'immenses ailes de papillons qui se positionnèrent en travers de l'ouverture. Puis de grandes grilles, forgées en forme d'une multitude de spirales tombèrent en faisant un vacarme épouvantable. Ainsi personne ne pouvait entrer ni sortir. Ils avancèrent ensuite jusqu'à une porte beaucoup plus petite qui disparut dès qu'ils furent passés de l'autre côté.
La pièce dans laquelle se trouvaient désormais Emma et Eliott ne contenait rien, pas même de porte ou de fenêtre bien qu'une légère lumière éclairât l'endroit. Seule une petite serrure, dans un cliquetis aigu, sortit de la cloison. Le Protecteur y inséra sa clef et pria la jeune fille d'en faire de même.
— Bien que ta clef ne soit pas encore activée, ce système permet de détecter que tu es Emma Dalanore et de prouver que deux personnes sont entrées. Si jamais tu n'insérais pas ta clef, il te serait impossible de passer de l'autre côté et tu serais immédiatement interceptée par des Custodis.
Emma s'exécuta donc sans poser de question. Une petite porte se matérialisa alors, et ils entrèrent dans une immense salle où le bruit généré par les centaines de personnes présentes, contrastait avec le silence obscur des pièces précédentes. Ils se trouvèrent alors devant cinq grandes portes, disposées en arc-de-cercle, sur lesquelles défilaient ces informations :
* Recensement des jeunes arrivants, des clefs activées, du droit à la tête chercheuse.
* Régularisation des clefs d'identité et du droit de séjour.
* Bureau des enquêtes et d'examen des clefs.
* Organisme international et inter-cosmos pour l'amitié entre les peuples. Département de défense aux citoyens en difficulté.
* Immatriculation des carrosses et cartes multicolores.
Eliott expliqua alors à Emma :
— La première porte, comme tu as pu le remarquer sert au recensement. Il y a en effet plusieurs périodes importantes dans la vie d'un Somnius. Celle qui va bientôt te concerner, est l'entrée à l'université, moment auquel nous activons notre clef, qui devient notre carte d'identité à vie. Nous sommes dirigés dans les universités non seulement par nos compétences, mais surtout par nos passions, et elles constituent le point central de notre éducation. A la fin de nos études, nous prêtons serment, et jurons de nous consacrer entièrement à la passion qui nous anime, de faire fructifier le don qui est en nous et nous rend unique.
La jeune fille acquiesça en retenant avec attention toutes les informations que le Protecteur lui fournissait.
— La deuxième porte permet de régulariser sa clef. Cela se passe tous les dix ans, il s'agit d'une sorte de mise à jour. Ensuite, le droit de séjour est prévu pour les citoyens de notre pays voulant se rendre dans un autre pays et inversement. Derrière la troisième porte se trouvent toutes les enquêtes, tous les procès et nous pouvons y rechercher toutes les informations contenues dans les clefs des individus.
— Vous avez le droit de fouiller dans la vie des gens de cette manière ? s'inquiéta Emma, sensible au respect de la vie privée des individus.
— Oui mais de manière limitée. Il faut ouvrir une enquête, et nous devons demander leur avis aux personnes concernées. Nous ne pouvons obtenir que des réponses à des questions, et nous n'avons pas le droit d'entrer dans la vie profonde de l'individu. Nous avons la possibilité de connaître des faits réels, mais pas des rêves, des envies ou des peurs.
— Et la quatrième porte ? s'enquit Emma, intriguée.
— La quatrième porte quant à elle se charge de garder les liens entre les deux mondes et avec tous les autres pays de cette planète. Elle abrite également toutes les associations, qui s'investissent dans de nombreux domaines, comme l'égalité entre les hommes et les femmes ou bien l'action contre la torture. Notre Reine a instauré cette porte, mais il se peut tout à fait que son successeur la supprime... Nous faisons donc tout notre possible pour la consolider et la légitimer auprès du peuple de France.
— Quelle est la personne qui va succéder à la Reine ? demanda la jeune fille en tentant d'esquiver les individus qui se bousculaient dans la foule.
— Nous ne savons pas encore. Avant la mort de la Reine, lorsqu'elle est devenue trop âgée pour gouverner, dix personnes, choisies pour leurs qualités peuvent prétendre au trône.
— Alors le règne n'est pas héréditaire ? s'interrogea Emma en songeant à la définition qu'elle connaissait de la monarchie.
— Non, il a un millénaire, la Reine Cléodria, créa ce système pour laisser la possibilité à d'autres citoyens de prendre le pouvoir. Elle disait que ce n'est pas parce qu'un Souverain était juste, que son enfant et sa lignée le seraient aussi. Cléodria inventa le diamant de la pureté. Seules dix personnes possèderont ce diamant dans leur clef au moment de la succession et pourront prétendre au trône.
— Comment sait-on quand une personne possède un diamant de la pureté ?
— Personne ne le sait, sinon nous pourrions inventer des stratagèmes pour détourner la procédure. Bien passons à la dernière porte. Ici, les propriétaires d'un nouveau carrosse se rendent pour demander l'immatriculation de leur véhicule. Cela fonctionne à peu près comme chez toi avec les voitures. Quant à la carte multicolore, elle permet de prouver que le carrosse t'appartient, qu'il est assuré, et que tu es apte à le conduire. Cette porte est la moins importante bien que des milliers de personnes s'y rendent chaque semaine...
Eliott laissa à Emma le temps d'observer encore un peu les portes et de lui poser quelques questions avant de lui demander de le suivre. Tout deux passèrent alors la porte du recensement et longèrent un long couloir au bout duquel Emma découvrit avec stupéfaction un énorme guichet où des centaines de femmes, toutes à l'allure similaire, s'affairaient avec concentration. Ils s'approchèrent de l'une d'elle, coiffée d'un grand chignon violet et dont les grands cils noirs faisaient ressortir ses beaux yeux bleus. Ses lèvres rouges comme le sang s'agitèrent et laissèrent sortir une voix très douce qu'Emma n'écouta même pas, trop occupée à découvrir ces nouvelles créatures.
La jeune fille se contenta de suivre Eliott qui tenait dans sa main un tissu transparent sur lequel s'inscrivait peu à peu le nom de leur conseiller ainsi qu'un message de bienvenue. Ils s'assirent sur un banc pour patienter et attendre leur tour. Emma, qui sortit de son extase, demanda alors :
— Pourquoi sont-ils si beaux ?
— Tel est leur contrat, ils doivent faire bonne impression pour satisfaire le client. Mais ne crois pas que tout le monde leur ressemble. Il s'agit simplement d'un procédé commercial.
Quelques minutes plus tard, alors qu'Emma s'était levée, le mur s'ouvrit et un homme arriva, glissant le long d'un grand tuyau, tel un enfant sur un toboggan, et atterrit parfaitement sur ses deux pieds. Il se tourna vers Eliott et lui serra amicalement la main.
— Bonjour je suis, Alexandre Baghodeyrt, je serais votre conseiller en recensement, et je vais m'assurer que cette étape importante de votre vie se passe à merveille.
— Je ne viens pas me faire recenser, Emma oui, répondit Eliott mal à l'aise face à cette fausse courtoisie.
Alexandre se retourna, et examinant la jeune fille il reprit :
— Oh, bien sûr, j'aurais dû m'en douter, vous êtes bien trop ridé pour avoir l'âge du recensement Monsieur ! Bien, suivez-moi, nous allons régler tout cela en quelques minutes. Ne t'inquiète pas Emma, je peux te tutoyer n'est-ce pas ?
Sans même laisser à Emma le temps de répliquer, et avançant vers son bureau à grandes enjambées, il continua :
— Je disais donc, ne t'inquiète pas, il y a une bonne centaine de formulaires à remplir et à signer et la moitié du Code civil à lire soit environ cinq-cent pages... Ce n'est qu'une petite formalité ! s'exclama-t-il d'un air railleur. Sinon quelles sont tes activités favorites ?
— Je...
— Oui moi aussi j'ai fait ça quand j'étais jeune... Enfin je suis toujours jeune, mais avec un peu plus de maturité et de courage que toi... Ah ! Nous sommes arrivés !
Emma n'écouta plus un mot du conseiller et découvrit avec stupéfaction une multitude de bureaux, amoncelés les uns au dessus des autres, et cloisonnés par des vitres transparentes. Elle avait l'impression d'être au pied d'un immeuble moderne qui serait lui-même bâti au sein d'un château, comme si deux époques différentes se mélangeaient dans une sorte d'anachronisme. Alexandre, vexé de ne plus être écouté, tira Emma de sa rêverie en lui tapotant l'épaule :
— Mon bureau est tout en haut, nous devons attendre un ascenseur... Ah ! En voici un ! Venez !
Ce que le conseiller appelait ascenseur ressemblait plus à un fauteuil en forme de papillon qui pouvait se déplacer verticalement et horizontalement. Emma monta les quelques marches et s'assit sur cet engin suivie par Eliott et le conseiller. Ce dernier inséra sa clef dans une serrure prévue à cet effet et ils montèrent lentement, mais sûrement.
Emma en profita alors pour observer le rez-de-chaussée, qui s'éloignait de plus en plus à mesure que l'ascenseur s'élevait vers le bureau d'Alexandre. Des conseillers, tous habillés de la même manière avec leurs pantalons violets, leurs vestes bleues, leurs yeux bleus et leurs cheveux violets, parlaient avec leur clients, étudiaient leurs dossiers, ou buvaient un café en attendant de reprendre le service. Soudain, l'appareil s'arrêta devant une porte qui s'ouvrit automatiquement, laissant à peine le temps aux trois passagers de descendre, et redescendit à pleine vitesse vers le sol.
— C'est lent pour la montée, par contre pour la descente c'est rapide. Ce sont vraiment des engins capricieux. Il y a déjà eu des accidents à cause de cela, mais la direction n'a soit disant plus d'argent pour améliorer le matériel... Venez entrez, ne restez pas sur le seuil ! Bienvenue dans mon bureau ! Asseyez-vous, dit-il en approchant deux chaises en face de son fauteuil, ce que firent Emma et Eliott, pendant qu'Alexandre tirait de gros rideaux orange sur les vitres et continuait à parler sans jamais respirer.
— Voilà, on se sent moins regardé comme ça n'est-ce pas ? Bien passons aux choses sérieuses... Voulez-vous un thé ?
Emma et Eliott déclinèrent en cœur l'offre du conseiller, qui continua encore à bavarder.
— Dommage il est délicieux... Donc vous venez ici pour le recensement... Il me faudrait quelques informations sur vous mademoiselle. Comment t'appelles-tu ?
Emma se présenta un peu intriguée par cet homme qui la tutoyait et la vouvoyait en même temps. Lorsqu'elle prononçait un mot, celui-ci s'écrivait automatiquement sur le tissu transparent que possédait Alexandre.
— Bien, la maison vous offre pour un écu rouge le livre d'intégration aux coutumes du monde des rêves... Je crois que je vais même t'offrir gratuitement la collection intégrale d'intégration au monde des rêves. Vous pourrez ainsi tout savoir sur l'économie, les lois, les coutumes, le gouvernement, l'histoire, les anecdotes, les monuments historiques, les monuments récents, les devoirs, les droits, la justice, les moyens de locomotions, l'accès à l'éducation.... Et j'en passe, il doit y en avoir une bonne cinquantaine. Pour votre confort, nous allons vous envoyer un transporteur qui pourra vous déposer tous ces manuels à votre domicile. Vous devrez les lire et, dans une semaine, vous serez officiellement recensée. Vous devrez également nous faire part de votre dossier d'inscription à une Université ou école, de votre adresse et de votre tuteur. Tout manquement grave au règlement pourrait nuire à votre intégration, qui sera complétée lors de l'activation de votre clef.
Alexandre demanda encore à Emma l'empreinte de chacun de ses doigts ainsi que l'empreinte de sa clef non encore activée. Ce recensement effectué, il salua ses clients, se leva, tira un petit rideau orange et le mur qui se trouvait derrière s'ouvrit. Le Protecteur serra la main du conseiller et entra dans le passage. sa protégée fit de même, peu rassurée, puis elle se sentit glisser et atterrit au même endroit qu'Alexandre lorsqu'il était venu les chercher.
Toutes les formalités réalisées, Eliott et Emma reprirent un carrosse pour retourner chez Félicie où un délicieux dîner les attendait.
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* Pour être tout à fait correct et pointilleux sur la langue latine, Eliott devrait dire "Avete Confrères Custodis", parce que "Ave" (qui est une formule de salutation), au pluriel, devient "Avete". Cependant, même si les Somnius utilisent plus fréquemment le Latin que les Inanis dans leur language courant, l'évolution de la langue est telle qu'elle n'est plus parlée avec autant d'exactitude que jadis. Ainsi, chez les Somnius, la formule officielle pour saluer les membres du Gouvernement, des Tribunaux ainsi que des Armées, sera toujours "Ave" qu'on s'adresse à un seul ou à plusieurs interlocuteurs !
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