Épreuves à la Compériale (Partie 2)
A ce moment même, Emma ressentit une immense vague de joie.
Une étincelle pouvant illuminer la plus terrible des tempêtes...
Soudain, quelqu'un tapota l'épaule de la jeune fille, qui se retourna.
Emma écarquilla les yeux. Elle le savait. Elle l'avait senti.
Pourtant, elle ne put retenir ses larmes. Chaudes, non pas parce qu'elles avaient longtemps été enfermées par l'enveloppe brûlante de son corps, non pas parce que ses joues, transies de froid, tiédissaient au contact de ce liquide salé, mais parce qu'elles étaient le symbole d'un doux réconfort, parce qu'elle irradiait de bonheur.
Pleurant à chaudes larmes, l'adolescente se jeta dans les bras de son amie, et déversa un torrent de perles salées sur son épaule. Claire, elle aussi, avait enfoui son visage dans le cou d'Emma, l'enlaçant avec force.
De leurs yeux coulaient les bijoux précieux d'une amitié retrouvée.
Emma se desserra la première de l'étreinte de son amie, en se frottant vigoureusement le visage.
— J'ai cru... J'ai cru que je ne te reverrai jamais !
— Moi aussi, je croyais t'avoir perdue, répondit Claire en reniflant. J'ai vu des choses horribles de l'autre côté.
La jeune fille baissa ses paupières vers le sol, laissant perler quelques gouttes de tristesses, se mélangeant au ruisseau de bonheur qui déferlait quelques secondes auparavant sur ses joues. Elle sécha maladroitement ses larmes avant de reprendre confuse :
— Oh ! Je suis désolée. Emma, je ne t'ai pas présenté Maiwenn.
Claire tendit la main vers une fille un peu plus petite qu'elle, mais dépassant Emma de quelques centimètres. Ses cheveux de jais et sa peau légèrement hâlée faisaient ressortir avec intensité ses grands yeux verts. Son visage, dans toute sa rondeur, donnait à la jeune fille un air chaleureux et réconfortant.
— Bonjour, salua Maiwenn. Claire m'a rencontrée quand elle est arrivée chez les Somnius, ajouta-t-elle pour laisser à son amie le temps de reprendre ses esprits.
— Moi c'est Emma. Je suis ravie de te rencontrer, ajouta l'adolescente qui pouvait ressentir l'honnêteté et la franchise de la nouvelle venue. Alors racontez-moi tout, votre rencontre, votre voyage jusqu'ici.
Claire, qui avait reprit sa contenance, commença à expliquer toutes ses aventures à son amie. Après l'avoir quittée le soir où elles devaient se rendre à l'internat, la jeune fille était effectivement partie en Italie, chez sa grand-mère. Ce voyage n'était en fait qu'un prétexte pour la faire passer dans le monde des Somnius.
— Je ne savais pas que ce monde existait, raconta-t-elle. C'est ma mère qui m'a parlé des Somnius, quand nous avons fui. Quand j'étais plus petite, elle me lisait des histoires extraordinaires sur un monde où...
La jeune fille réfléchit un instant pour se souvenir des termes exacts.
— Un monde où les Rêves seraient rois. J'ai compris qu'elle me préparait depuis des années à connaitre ce peuple, et ses coutumes.
— Mais pourquoi elle ne t'en a pas parlé avant ? demanda Emma.
— Mes parents sont tous les deux Somnius, mais ils ont préféré vivre dans le monde des Inanis à une époque où ils ont décidé de se révolter contre le régime en place et contre leur famille. Mon père est retourné chez les Somnius au décès de ses parents, avant ma naissance. Mon grand-père maternel, lui, vit toujours dans ce Monde, mais je ne l'ai jamais connu.
— Et ta grand-mère maternelle vit en Italie, déduisit Emma.
— C'est ça. Après la naissance de ma sœur et de mes frères, mes parents ont décidé de s'installer définitivement chez les Inanis. Ils ne toléraient pas l'idée qu'on puisse vivre grâce aux Rêves des autres.
— Mais ils sont revenus sur leurs principes, remarqua Maiwenn avec une pointe d'ironie dans la voix.
— Ils pensaient que c'était leur devoir de nous révéler l'existence des Somnius, pour nous laisser choisir à notre majorité. Quand on était petits, au lieu de nous lire des contes de fées habituels, ils nous racontaient des histoires sur ce Monde. Ils nous préparaient en douceur, mais nous laissaient croire que c'était imaginaire, pour qu'on ne répète rien à l'école.
Claire s'appuya sur la balustrade, et observa, deux étages plus bas, la foule qui s'amassait. Elle se souvenait bien de toutes ces histoires, mais son esprit rationnel n'aurait jamais pu imaginer qu'un tel Monde existait vraiment. Certes, elle était passionnée de théâtre et de cinéma, elle était fascinée par la capacité d'un acteur à imiter plusieurs accents, revêtir plusieurs visages, elle travaillait son jeu, sa voix, sa gestuelle, mais jamais elle ne s'était projetée dans un monde aussi éloigné de la réalité que celui-ci.
— Tu as choisi de venir ici, alors ? demanda Emma qui tira son amie de sa rêverie.
— Pas vraiment. Normalement, nos parents nous invitent au restaurant à notre majorité, pour tout nous expliquer et nous laisser choisir. Mais comme la tempête s'est déclenchée quelques jours après mon anniversaire, ils n'ont pas eu le temps. Ils m'ont obligée à partir.
— Et ils t'ont laissée seule, ils t'ont abandonnée ? demanda Maiwenn, ce qui ne manqua pas de piquer Emma en plein cœur, son visage se tordant dans un rictus douloureux.
— Ce n'est pas si simple, rétorqua Claire, alors que son amie acquiesçait. Quand j'ai quitté Emma, mes parents et moi avons franchi la frontière à quelques kilomètres de l'école. En Italie, le contrôle des frontières au Praesidium est moins strict.
Claire expliqua en effet à ses amies que le durcissement des contrôles aux frontières avait été engagé avant que les tempêtes ne se déclenchent. Depuis quelques années, le dérèglement climatique, les tensions politiques et les crises économiques ont poussé une quantité insoupçonnée de Somnius expatriés à revenir dans leur Monde.
La politique migratoire exigeait déjà que les Somnius ayant vécu plus de dix ans de manière ininterrompue sur le sol Inanis prouvent leur attachement à un membre de la famille ayant vécu plus de dix ans dans le Monde des Somnius. Cependant, avec le flot de rapatriement que les tempêtes ont engendré, les conditions pour entrer sur le territoire se sont multipliées, interdisant aux personnes majeures de franchir la frontière, ou n'autorisant qu'un seul voyageur par famille.
— Moi j'ai pu passer, parce que l'Italie est moins regardante pour les personnes de dix-huit ans. Comme j'étais encore mineure pendant l'année civile en cours, ils ont considéré que je remplissais le critère.
— Mais tes parents n'ont pas pu venir, conclut Maiwenn dans une moue désolée.
Claire oscilla la tête de gauche à droite, dans une négation douloureuse.
— Mes parents m'ont fait passer dans ce monde où je devais retrouver mes frères, qui se sont installés dans ce Monde. Mais rien ne s'est passé comme prévu. J'ai eu de la chance de croiser le chemin de Maiwenn. Son père est guide touristique...
— Et je l'ai accompagné pour son voyage, continua Maiwenn. J'avais tellement envie de visiter ce pays !
— Nous avons fait connaissance, et nous sommes retournées ensemble en France, expliqua Claire.
En effet, la jeune fille avait rejoint la MagnaPolys pour retrouver sa sœur, qui, elle aussi, avait choisi de vivre chez les Somnius. L'aînée de la famille habitait dans un petit appartement au dessus d'un café où elle travaillait comme serveuse.
A la fin de son service, elle avait expliqué à Claire tout ce que ses parents n'avaient pas pu lui dire sur ce Monde. La jeune fille avait alors compris pourquoi sa sœur habitait dans une caravane, chez les Inanis, et pourquoi elle voyait si peu ses frères. Ils avaient tous choisi de vivre chez les Somnius, mais ne pouvaient que rarement voyager et passer la douane du Praesidium. Un seul d'entre eux, Alban, diplômé de la Compériale, avait le droit de franchir la frontière de manière plus régulière.
Alors que les trois filles tentaient peu à peu de comprendre la situation, et d'intégrer ces nouvelles, la cérémonie d'ouverture des Épreuves pour l'entrée à la Compériale commença. Les amies s'avancèrent un peu plus du bord pour observer le mouvement grandissant au rez-de-chaussée.
Petit à petit, des centaines de candidats, âgés de plus ou moins dix huit ans, avaient emplis le Fort, tous très impatients et anxieux de passer les épreuves d'admission. Des petits strapontins rouges, recouverts de velours, se déployèrent au rez-de-chaussée du Fort, orientés vers le grand escalier. Alors que tous les sièges étaient occupés, les candidats furent redirigés vers les couloirs des étages d'où ils pouvaient observer le spectacle. Un brouhaha incessant résonnait dans tout l'édifice, signe de l'approche imminente d'une échéance fatale.
Soudain, des milliers de papillons s'envolèrent dans le ciel, et s'agrégèrent à différents endroits du Fort pour former des écrans géants sur lesquels les évènements prenant place au pied de l'escalier étaient retranscrits. Des immenses draps se déroulèrent le long des murs pour laisser apparaitre le blason de la famille royale. Puis un grondement sourd se fit entendre, et les chuchotements s'évanouirent.
Un homme imposant apparut aux pieds des escaliers. Vêtu d'une robe de cérémonie noire, dont chaque bord était recouvert d'un épais liserait violet, il se tenait droit, face à l'assemblée.
— C'est le Doyen de la Compériale, Jarel Sood Decanus, chuchota Claire à l'oreille d'Emma.
L'homme commença à gravir les marches pour se rendre au sommet de l'escalier, et d'autres individus apparurent derrière lui, vêtus d'une toge semblable bien que les broderies y étaient moins fines et détaillées. Lorsque tout le cortège fut installé en haut de l'escalier, le directeur ouvrit ses bras comme pour mieux accueillir son public, tandis que le vent se levait, comme pour mieux porter son discours :
— En ce jour particulier, je vous souhaite la bienvenue dans le Fort du Protecteur des Tigres, pour l'ouverture des épreuves d'admission dans notre vénérable établissement qu'est la Compériale.
L'homme marqua une pause, n'entendant plus que le souffle agité des adolescents, en proie à une inquiétude grandissante.
— Cette année, plus que toutes les autres, la concurrence sera rude. Il vous faudra puiser au plus profond de vous-même pour venir à bout des différentes épreuves, pour vous démarquer de tous les autres candidats.
Tous se regardèrent, afin de jauger, d'un regard emprunt de préjugés, le potentiel de chaque individu, de chaque concurrent.
— Comme vous le savez sans doute déjà, notre Reine a décidé de donner l'opportunité à chacun d'entre vous de postuler dans notre institution. Les règles d'admission restent cependant les mêmes. Seulement cent étudiants seront retenus et auront l'honneur de prêter serment dans la plus grande montgolfière de ce pays.
Un vague bourdonnement se fit entendre et parcourut les allées du Fort. A ce moment précis, les adolescents prirent conscience de l'ampleur de la concurrence à laquelle ils devraient faire face. D'un mouvement de bras, le Doyen leur intima de garder le silence, et reprit, d'une voix plus forte :
— Nous ne jugerons pas vos bulletins scolaires, nous n'aurons pas même connaissance des Lycées dans lesquels vous avez étudié. En revanche, au fil des épreuves, il faudra que vous démontriez l'existence de quatre qualités essentielles à la poursuite des études dans notre établissement. Nous les avons classées de manière croissante, selon leur importance.
Emma, Claire et Maiwenn, à l'instar de tous les autres adolescents, observèrent avec attention et fascination le ballet de lucioles qui illustrait avec grâce et poésie les paroles graves du Doyen.
— Tout d'abord, vous devrez faire preuve d'intelligence, en comprenant, reliant, et exploitant les informations qui vous seront fournies. Ensuite, vous devrez nous montrer toute votre bravoure, en faisant des choix et en les assumant, en surmontant vos peurs. La troisième qualité que nous recherchons est la maitrise. La maitrise de votre corps, de vos émotions, des éléments qui vous entourent. Enfin, l'aptitude la plus importante dont vous devrez faire preuve est l'intuition. Le sixième sens comme certains l'appellent vulgairement, est au centre de nos attentes. Plus que votre intelligence, votre bravoure ou votre maitrise, il vous permettra de survivre au sein de l'humanité.
Intelligence, Bravoure, Maitrise, Intuition, les quatre qualités évaluées pour entrer à la Compériale se dessinaient en lettres cursives, dans le ciel immaculé, avant de s'évanouir en une fine poussière.
— L'intuition, qualité la plus importante, vous permettra de comprendre ce qu'un Homme simplement intelligent ne peut comprendre, de surmonter les difficultés qu'un Homme simplement valeureux ne peut surmonter, de maitriser ce que la maitrise seule ne peut vaincre.
— Moi, j'ai beaucoup d'intuition, souffla Claire à l'oreille de Maiwenn. Je sais toujours où trouver de la nourriture !
Les deux filles, étouffèrent un rire dans leurs mains, sous le regard amusé mais non moins réprobateur d'Emma, qui était absorbée par la solennité du moment.
— Notre sage Reine a décidé de construire cette école pour former des soldats de la paix, en se fondant sur l'enseignement que nous ont transmis les sages de l'antiquité : « Homo homini lupus », l'Homme est un loup pour l'Homme, nous le savons tous, nous ne pourrons sans doute jamais y remédier, mais il est important d'apprendre à connaitre cet Homme, pour mieux le saisir sous tous ses aspects, dans ce qu'il a de plus noble, mais aussi à travers ses plus grandes faiblesses.
Emma, envoutée par les paroles du Doyen, souhaitait elle aussi posséder la sagesse des grands Hommes de l'histoire, dont le nom était gravé dans la pierre, dont les paroles avaient été soigneusement reproduites sur le papier, à l'encre dorée.
— Au sein de notre école, vous découvrirez tous les secrets de l'humanité, que vous protègerez. Pour mener à bien cette mission, vous devrez faire preuve de toutes les qualités que j'ai citées. Elles sont interdépendantes, et vous ne pourrez être admis à la Compériale si l'une d'entre elle vous manque.
Le coeur de la jeune fille battait si fort qu'elle en oubliait ses deux amies, qui, accumulant les blagues, avaient perdu toute concentration. Emma souhaitait, au plus profond d'elle, répandre les valeurs idéalistes prônées au sein de la Compériale, perpétuer la tradition des Rêves, perpétrer autant d'actes de paix que possible. Chaque mot que le Doyen prononçait intensifiait la détermination qui coulait dans son corps, telle la pulsation du coeur, mouvant chaque goutte de sang jusqu'aux tréfonds de l'âme.
— Ainsi, vous aurez deux semaines pour démontrer toutes vos capacités. Il ne s'agira plus de donner le meilleur de vous-même, mais plus encore, de vous dépasser. Vous ne venez pas étudier à la Compériale par envie, parce que vous en rêvez, mais par besoin, par soif de dépassement. Chaque qualité évaluée fera l'objet de trois épreuves. Pour la première épreuve, vous serez seul contre tous, vous devrez être meilleur que votre voisin. Un classement sera établi, et les milles derniers candidats seront automatiquement éliminés. Vous aurez une journée entière, de huit heures jusqu'à minuit pour terminer votre épreuve. Ceux qui resteront auront l'honneur de découvrir les deux épreuves complémentaires, l'une dans laquelle vous devrez travailler en groupe, l'autre dans laquelle vous serez seuls. A raison d'une épreuve par jour, les plus résistants d'entre vous auront à surmonter douze jours d'épreuves, le treizième et dernier jour étant réservé aux entretiens individuels pour affiner notre sélection. A l'issue de cette ultime journée, les résultats seront définitivement proclamés, et vous connaitrez le verdict final.
Alors qu'une nouvelle vague de chuchotements s'élevait dans l'assemblée, tandis que Maiwenn et Claire étaient étrangement devenues muettes, la voix du Doyen se durcit, et tonna ces quelques mots :
— Vous êtes aujourd'hui cinq milles, dans deux semaines, vous serez cent. A chaque nouvelle qualité évaluée, le Vice Président viendra vous présenter les épreuves, ici même, à ma place, dès que huit heures sonneront. Vous serez ensuite convoqués personnellement pour les épreuves individuelles. Puisez en vous, et vous allumerez la flamme de la réussite. Que les cent meilleurs restent. Longue nuit aux Rêves, longue vie à la Reine !
— Longue nuit aux Rêves, longue vie à la Reine, répéta la foule.
Un tonnerre d'applaudissements retentit entre les murs du Fort, et l'homme disparut, happé par une vague d'Énergie. Emma, Maiwenn et Claire ressassèrent les paroles de cet homme intimidant. Leur avenir dans cette école n'était pas assuré, et elles devraient se battre pour y obtenir une place.
— Cinq-milles ! vociféra Maiwenn. Nous sommes normalement six cent mille Somnius à être en âge d'intégrer la Compériale. Nous avons d'ailleurs été six cent mille à être convoqués dans le Fort, continua-t-elle en insistant sur ce chiffre. Mais une sélection a déjà été opérée en amont.
Elle se pencha vers ses deux amies et baissa la voix :
— Je ne suis pas censée le savoir, mais j'ai appris qu'on pouvait être rejeté à l'entrée principale du Fort. En fait, la grande porte ne s'ouvre qu'aux personnes choisies par le Fort. Ceux qui n'obtiennent pas la faculté d'entrer sont immédiatement renvoyés sur la terre ferme.
— Comment tu le sais ? demanda Claire, interdite.
— Ma mère travaille dans l'éducation nationale. Ce système existe depuis longtemps, mais il n'est pas connu de tous les candidats. L'Énergie agit comme une sorte de filtre, et finalement, la toute première épreuve et la plus injuste. Injuste, mais légale.
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Hello !
J'espère que vous allez bien !
Je vous poste un loooong chapitre j'en suis désolée ! Normalement, il n'est même pas encore fini, mais j'ai coupé parce que ça aurait fait beaucoup trop ! Je pense que la suite, je vais la réintégrer dans d'autres chapitres (parce que ce ne sont que des explications donc ça ne changera pas la trame de l'intrigue).
Je ne sais pas si c'est mon humeur de la journée, mais je suis vraiment mitigée sur cette partie, j'ai peur qu'il y ait trop d'infos, je pense que le discours du Doyen est trop long, je ne sais pas si j'ai mis assez d'émotions etc... donc n'hésitez pas à me faire part de toutes vos remarques, plus j'en aurais, plus ma réécriture sera efficace !
Et comme je te l'avais annoncé @Patte2Nacre voici notre personnage au prénom Breton !
Maiwenn (sans le ï , c'est fait exprès) n'est pas encore très bavarde, mais j'espère qu'elle vous plaira !
Longue nuit aux Rêves, et longue vie à la Reine !
Bisouuus !
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