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Juin 2018 - Ōme, ville de la métropole de Tokyo

L'endroit était désert. Elle déambulait dans la zone sans vraiment savoir ce qui lui était arrivé, à elle et à ses amis. Il lui semblait que quelques heures s'étaient écoulées depuis cette attaque mais elle réalisa vite que le temps était passé. Bien trop passé. Ses souvenirs à elle dataient d'il y a plus de dix ans.

Elle parcourait la ville sans savoir se repérer. Tout avait changé. Elle voulait demander de l'aide, mais personne ne la regardait, comme si elle était invisible. Pour en être sûre, elle se rendit dans une auberge et demanda une chambre.
—Oui, bien sûre, pour combien de nuit ?
Ouf, elle était rassurée. Elle était bien vivante.
—Je, commença-t-elle avant de marquer un arrêt.
Elle avait été surprise par le son de sa voix. « Elle est si grave d'habitude ? »
—Je ne sais pas encore, finît-elle par déclarer.
L'hôtesse acquiesça et commença à remplir le formulaire avant de lui donner la clé d'une chambre.

La pièce était étroite et ne disposait que d'un lit simple et d'une kitchenette. Elle s'y posa, les bras ballants le long de son corps et fixa le sol. Finalement elle se laissa tomber sur le matelas et ramena ses genoux vers elle. Ses cheveux rouges cachés son visage.
—Satoru... où es-tu ? soupira-t-elle avant de s'endormir.

La nuit fut de courte durée. Elle se réveilla en sursaut, alors qu'un fracas éclatait à l'extérieur de la pièce. Elle crut d'abord à des jeunes de passage mais changea d'avis en sentant un frisson lui parcourir l'échine. « De la force occulte ». Ce n'était pas bon, il fallait qu'elle parte d'ici et vite. Elle savait sa propre réserve à sec et elle n'était clairement pas en condition pour se battre, pas même contre un fléau de classe trois. À dire vrai, elle aurait sûrement eu du mal contre une tête de mouche dans cet état. Sans trop réfléchir, elle s'engouffra par la fenêtre qui donnait dans une ruelle et s'enfuit.

Cette événement ce répéta chaque jours dès lors. Elle se reposait en journée, là où elle le pouvait, et fuyait la nuit. Quelque fois, elle se battait, mais les fléaux étaient trop nombreux. Finalement, plus de deux mois c'était écoulés. Elle avait prit conscience du temps qui s'était écoulé et avait une bonne idée de pourquoi elle était poursuivit sans relâche. Elle savait aussi où se rendre : à l'école d'exorcisme de Tokyo.

L'idée de revoir ses amis, sa famille, lui donnait de la force. Si bien, qu'elle finit par y arriver, un jour en fin d'été. Déjà bien essoufflé, elle grimpa les marches, pressée de rentrer à la maison. Elle se demandait s'ils la reconnaîtraient, si elle les reconnaîtrait aussi, s'ils serraient heureux de se retrouver. Mais quelque chose vint couper le fils de ses pensées : un clou. On venait de la viser avec un clou.

Elle regarda l'objet, dubitative, puis tourna la tête dans la direction d'où il provenait. À peine eut elle aperçu une jeune fille au cheveux court, qu'un chien noir et blanc lui faisait face. Elle recula de quelque pas mais s'arrêta de justesse pour éviter un garçon qui, tout poings dehors, lui sautait dessus. Elle l'effleura à peine, mais sentit une chose étrange chez ce garçon aux cheveux roses. Son sang entra subitement en ébullition et elle se sentit retrouver toute son énergie. Aussi vite, elle envoya valser son poing sur le jeune garçon qui s'écrasa à quelques mètres de ces deux amis.

—Bordel, comment elle est entrée ?
—Encore un fléau de rang S, ça commence à bien faire. Ils foutent quoi les autres ?
—Ceux de Kyoto arrive, les profs aussi, Momo et Miwa dont allé les chercher.
—Elle a pas l'air commode.

Ah, elle espérait vraiment un autre scénario. Mais voilà qu'après avoir fuit des fléaux pendant deux mois, elle se retrouvait a affronter des exorcistes. Elle jugea plus ou moins la situation : le blondinet au lunette qui venait tout juste d'arriver était un exorciste confirmé, donc sa première menace. Venait ensuite un type costaud avec un drôle de chignon. Enfin, il y avait ce garçon aux cheveux roses. Il fallait absolument qu'elle reste loins de lui, sinon...
Les attaques s'enchaînaient et elle n'arrivait plus à réfléchir. Elle tenta de prendre de la distance dans un bond et grimpa sur la branche de l'arbre.
—Dites, vous pouvez me laisser le temps de...
Elle ne finit pas sa phrase. Elle sentit une présence dans son dos, qui saisit sa main et la bloqua dans son dos. « merde ».
—Ah ah, t'es foutue ma vieille !
—Allez y m'sieur Gojō !
— M'sieur Gojō ?! s'étonna-t-elle.
—Lui même, sourit l'homme derrière elle.
—S-Satoru ? C'est vraiment toi ?

La jeune femme utilisa sa main libre pour ôter le bandeau que portait l'homme sur ses yeux. Elle dévoila alors les pupilles azurs de celui-ci puis se laissa tombée, tremblante.
—C'est vraiment toi. Satoru...Sa...
Sa voix commençait à se briser et très vite elle fondit en sanglots sous les regards d'incompréhension. L'homme prit son visage dans sa main droite, du bout du menton et la força à le regarder. Soudain il se figea.
—En...Enma ?
Pour toute réponse, elle se jeta sur lui.

Les plus jeunes s'étaient éclipsé après l'ordre du directeur de l'établissement, qui voulait tant bien que mal caché sa surprise. Enma avait laissé tout le monde béats et elle aussi avait du mal à comprendre. Le blondinet qui l'avait attaqué était le petit Ken-chan - d'un an son aîné, mais comme il n'était pas encore à l'école à l'époque elle le concèderait comme plus jeune. Elle avait aussi passé plusieurs minutes à mesurer Satoru. Il était déjà bien plus grand qu'elle à l'époque, mais là c'était autre chose. Il la dépassait largement de deux têtes.

Autour d'elle, elle redécouvrit aussi Shoko, Utahime et Masamichi Yaga qui cachait ses larmes derrière ses lunettes. C'était lui qui l'avait élevé, mais leur relation avait toujours été distante. Il avait envie de la prendre dans ses bras, ne croyant pas à ce rêve trop beau, mais savait qu'elle l'enverrait sur les roses. D'ailleurs, personne n'en revenait. Comment Enma pouvait elle être là et plus important encore:
—Pourquoi tu empestes le fléau ? demanda Kento.
—Oh, euh... C'est que, j'en ai affronté pas mal ces derniers jours, mentit Enma.
—Ça n'expli-
—Dis moi plutôt, Enma, qu'est ce qui t'es arrivé ? coupa Satoru.
—Je sais pas trop, je comptais sur toi et sur Suguru pour y voir plus clair.

L'ambiance s'alourdit un peu plus à la mention de ce nom, mais Enma ne le remarqua guère et reprit.
—Je me suis réveillé dans le vieille entrepôt, là où on était en mission, il y'a deux mois maintenant et j'ai-
—Deux mois ?
—Oui.
—Et c'est que maintenant que tu te pointe ?
—Eh ben... je... je me suis perdue, admit la jeune fille en se grattant l'arrière du crâne.
L'homme au bandeau et là médecin de l'école éclatèrent de rire en même temps.
—J'te jure, soupira le premier.
—Tu n'as pas changé, ajouta la deuxième.
—Moi peut être pas, mais tout le reste oui...
Elle baissa la tête et fixa ses chaussures abîmées.
—Je vois. Et, tu as dormis ? reprit Satoru
—Il y a plus important Gojo-san ! C'est peut être bien Enma, mais cette soudaine apparition est plus qu'étrange, sans compter que...
—C'est bon, Nanami. Je m'occupe d'Enma.
Sans en attendre davantage, il prit la jeune femme avec lui et la conduisit dans les vieux dortoir.

Elle fut étonné de voir que sa chambre n'avait pas bouger d'un iota, mais Satoru lui expliqua que le directeur avait insisté pour qu'on garde ses affaires et qu'il devait sûrement venir faire le ménage de temps en temps.
—C'est bon Enma, tu peux te reposer, on reprendra les questions plus tard.
—Attends, Satoru...
—Hm ?
—Je suis épuisée...
Elle prononça ses mots comme une formule magique. L'homme sembla comprendre et s'avança vers elle, puis caressa le haut de son crâne.
—C'est bon je t'ai dis, dors.
Enma s'endormît alors, tandis que Satoru demeura à ses côtés.

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