7. 𝗜𝗧𝝠𝗥𝗜𝗘
La brume dans mon esprit s'évapore, laissant circuler toutes les choses qui étaient bloqués au paravant. Avec une lenteur insoutenable, mes yeux s'ouvrent, une lumière âcre me transperce la rétine. Je referme les yeux, voulant tout d'abord prendre mon courage à deux mains avant de les rouvrir. Je ne sens plus les sangles sur mon corps engourdie, je m'assoie et me masse le crâne. Ma lente respiration me semble si lourde, l'impression d'avoir les poumons estropiés. Je commence à entrouvrir mes yeux, les laissant s'adapter à cette horrible lumière, puis je les ouvre en grand.
Je me situe au milieu d'une pièce carrée, démunie de meubles et d'ornements. Face à moi se dresse une porte en bois, assez fine et sans loquet. Je me lève, en m'étire. Enfin je me retourne, afin d'apercevoir le fond de la pièce. Dans la lumière, une masse sombre se détache, attirant mes yeux. Un homme est adossé au mur, les bras croisés sur son buste, le regard rivé sur mon corps, un fin sourire se modélise sur ses pulpeux croissants de chaire.
- J'hésitais à venir te réveiller. Tu en as mis du temps.
Il se décolle du mur, et s'approche de moi, les mains dans les poches de sa veste noir.
- Depuis quand es tu réveillé ?
Ma voix à peine sortie de la torpeur vrille, en contraste avec la sienne, suave à souhait.
- Je dirais 20minutes.
- Pourquoi ne pas m'avoir réveillé ?
- 20minutes en comptant le temps de réveille, j'ai mis comme toi, un certain temps à ouvrir les yeux, à me lever. Je voulais te laisser le privilège d'en faire de même.
Ma respiration s'accélère lorsque je me souviens ce que l'on fait ici, tout les deux. Ce type à la chevelure aux milles couleurs, au yeux d'un marron profond, à la mâchoire bien tracée et à la carrure athlétique est donc mon binôme. Sa douce voix résonne une fois de plus dans l'espace confiné :
- Candidat n°27, Kim Taehyung.
Il me tend sa main avec assurance. Je la saisis.
- Park Jimin.
- Numéro combien ?
- 22.
Il hoche la tête, et retire sa main de la mienne.
- Puisque nous sommes "complémentaires", je voudrais le vérifier. À vrai dire je n'aime pas me baser sur des calculs fait par des machines. On devrait prendre un temps pour savoir ce que l'autre à pris.
Je ne me rappelle pas que l'on m'ai donné mon sac, avant de me larguer dans ce merdier. Mais je vois Taehyung se diriger vers un coin de la pièce sur lequel repose deux formes noir que je suppose être nos effets. Il saisit les deux et s'assoit en tailleur, je l'imite, face à lui. Il me tend un sac, avec une inscription blanche "n°22", le sien nommé "n°27 " à un objet noir métallique qui dépasse, une grosse d'arme. Nous ouvrons l'unique zip et nous regardons, me noyant dans la contemplation de son minois.
- Je t'en prie commence, m'invite Taehyung.
J'enfonce ma main dans la cavité du tissus et en sors le kit de feu.
- Au dernier moment et dans la panique je me suis dit qu'avoir un kit pour faire du feu pourrait être pratique mais je regrette ce choix.
Il hoche simplement la tête, son visage figé dans une expression neutre, je ne sais comment interpréter son regard. Je plonge ma main une deuxième fois et en sort une gourde.
- Euh... je n'ai pas pris de gourde, mais je suppose que c'est eux qui l'ont donné à chacun.
Une nouvelle fois je me saisis d'un objet, et sort le kit de purification d'eau.
- J'ai pris un kit de purification d'eau, j'avais repéré sur la carte un court d'eau, et me suis rappelé que les bombardements ayant eu lieu étaient souvent à composition chimique, alors il nous faudra de quoi purifier l'eau, si on veut rester en vie.
Il hoche la tête, un éclair de surprise traversant ses pupilles.
Enfin je sors mon arme.
- Et en toute logique, j'ai choisit une arme, un revolver et ses munitions.
Il le prend de mes mains et le soupèse, le détail des yeux.
- À toi.
Il accède à ma requête en sortant de son sac un kit de soin.
- J'ai pris un kit de soin, étant donné que c'est indispensable.
C'est ce que j'aurais du prendre à la place du kit pour le feu. Je suis soulagée de constater que mon camarade est prévoyant.
Il sort l'arme qui ne rentre pas entièrement dans son sac, et me la présente.
- Voici un HK416, une arme fabuleuse.
Puis il sort une arme de poing, un pistolet.
- Et voici un pistolet. Le tout accompagné de munitions.
Un sourire satisfait flâne sur ses lèvres, qui viennent articuler :
- Ravi de constater que nous sommes complémentaires de par nos choix, tu as privilégié la survie, et moi la défense et l'attaque.
Il sort finalement la même gourde que moi et dit :
- Oui, elle a sûrement été fournie à tous.
Il range ses effets et je le suis d'un rythme mécanique, saccadé.
Nous nous sommes assis, silencieux pendant un long moment. La porte ne possède aucun verrous, mais il est impossible de l'ouvrir. Nous sommes bloqués, sûrement en attendant le réveil de chaque candidat. La parole n'est pas nécessaire, je pense qu'aucun d'entre nous ne juge essentiel de connaître le passé de l'autre, comme si c'était une époque révolue, nous laissant découvrir notre nouveau soit. Un laps de temps intriguant, qui réveilla nos méninges et nos muscles endoloris. Puis dans un vacarme assourdissant, la porte s'ouvre, laissant pénétrer jusqu'à nos yeux la lumière naturelle.
Le jeu débute. Les vies s'estompent.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top