Vanyr, la cité sanguine

          La terre sèche craquelait sous le poids de ses pas précipités, incapable de discerner son environnement, Horïn sillonnait la forêt de Sperat, courant à travers les arbres qu'il traversait sans peine. Sa respiration saccadée et sa fatigue le ralentissaient à mesure qu'il s'aventurait plus loin dans l'épaisse forêt dont la lumière du Soleil peinait à se frayer un chemin à travers le feuillage des arbres. Le sac à dos plein de diverses fournitures, qu'il portait sur ses épaules, alourdissait sa course et rendait ses enjambées compliquées et épuisantes à mesure que sa course durait. Le spectre de 22 ans se risqua à jeter un coup d'œil derrière lui et vit avec horreur, une bête immense surgir du ciel, toutes griffes dehors. Il ne lui fallut pas plus d'une seconde pour plaquer Horïn au sol, sa tête manquant de se cogner contre une pierre. Il sentit le poids de la créature velue sur lui et son souffle chaud contre son cou. Ses immenses pattes l'avaient piégées, ne lui laissant aucune porte de sortie.
– Tu as fini oui… gémit-il en essayant de s'extirper de la masse de la bête.
Soudain, il sentit quelque chose de plus petit venir lui caresser le flanc gauche, remontant progressivement jusqu'à son ventre. Puis, plus progressivement, la masse qui l'écrasait contre le sol, se fit plus légère, perdant au moins trois fois de son poids initial. Cependant, Horïn était toujours maintenu contre le sol et le souffle chaud contre son cou ne disparaissait pas. Le spectre tenta de s'échapper de nouveau, mais jouant de malchance, son ravisseur lui attrapa les avants bras avant de brusquement le retourner sur le dos. Grimaçant de douleur, Horïn ne fut pas surpris de découvrir Jake assis sur lui, une expression triomphante sur le visage. Le garçon né de la Lune maintenait son ami au sol à l'aide de son poids sur son bassin et de ses mains qui tenaient ses poignets.
– Alors ?, demanda Jake, fier de lui.
– …
– Dis-le Horïn, allez, insista l'être lunaire en se penchant vers Horïn.
– … solé… marmonna le spectre, ronchon.
– Comment ? Je n'ai pas très bien entendu.
– J'ai dit désolé !, s'écria-t-il, excédé par la fierté de son ami.
– Ça t'apprendra à me traiter de sac à puces, rit Jake sans pour autant se lever.
– Si tu marchais plus vite, je n'aurais pas eu besoin de t'insulter.
– Oui, peut-être, mais en attendant je t'ai eu.
– … Te transformer en loup c'était de la triche… bouda Horïn.
– J'aime ça. Je me sens puissant et je peux t'attraper plus facilement, répondit le garçon de la Lune en lui tirant la langue.
Jake profita quelques instants de la moue boudeuse de son gardien avant de se pencher davantage vers lui, son sourire plaqué sur le visage.
          Peu importe ce qu'il se passait entre eux, Jake ne parvenait pas à se lasser de cette vision. Il pouvait le regarder sous tous les angles possibles, même sous son plus mauvais jour, Horïn était pour Jake, l'être le plus parfait qu'il ait pu rencontrer. Si le spectre se montrait faible devant les sourires de son ami, il en était de même pour Jake. Il était conscient de sentir ses défenses se briser lorsque Horïn venait à lui sourire. Cela lui donnait le sentiment de flotter, comme si le poids du choix qui demeurait sur ses épaules, n'avait jamais existé. Jake caressa la joue de Horïn qui se mit à le regarder à son tour. Allongés au milieu des feuilles mortes, ils se mirent à s'observer en silence, profitant simplement de la beauté de l'autre comme si rien d'autre n'avait d'importance. Horïn dégagea l'une de ses mains de la poigne de Jake puis il la posa sur la nuque de celui-ci. Il effectua de légers cercles sur sa peau brune, sachant que cela provoquerait quelques frissons à Jake car sa nuque était l'un de ses points sensibles. Sentir ses poils se dresser contre ses doigts le fit sourire. Ce côté prévisible de Jake avait quelque chose de séduisant pour Horïn qui ne ressentait plus le besoin de se débattre pour s'extirper du poids de son corps sur le sien. Au contraire, il effectuait de légères pressions pour le forcer à se baisser davantage, aimant cette chaleur qui caressait son visage.
– Horïn… murmura Jake tout en lançant quelques regards en direction des lèvres de son ami.
Cette sensation qui picotait son ventre était étrange. Elle avait le goût de quelque chose de nouveau et d'inconnu, et pourtant, la chaleur qu'elle dégageait lui était familière. Cela n'arrivait que lors de rares moments comme celui-ci où ils étaient assez détendus pour se rapprocher physiquement, se laissant aller à quelques caresses sans que cela deviennent étrange. Lorsque cette ambiance se mettait en place, Jake oubliait rapidement tout ce qui n'était pas lié à Horïn. Il ne savait pas ce qu'il ressentait mais il aimait ce que cela lui faisait vivre, comme une douce addiction enivrante. Il continua de se pencher avec un certain désir pour les lèvres de son ami, cependant, celui-ci le dissuada de combler le vide entre eux en venant lui couvrir la bouche. Horïn regarda Jake avec une mine gênée et les joues légèrement teintées de rose, comme s'il ne lui avait fallu aucun mot pour comprendre les intentions de Jake à son égard.
– Assez… murmura Horïn en repoussant légèrement Jake. Si tu veux pouvoir te rendre à Vanyr, continuer comme ça ne va pas t'aider…
– Horïn… couina Jake, déçu de ne pas avoir pu assouvir son désir, à nouveau arrêté par la main de son ami.
– Allez, lève-toi. L'après-midi est déjà bien entamée et je ne veux pas à avoir à dormir dehors cette nuit. Nous avons déjà de la chance que les frontières de Vanyr ne soient pas loin de chez nous.
– Toujours aussi sérieux…
– Oui alors dépêche-toi.
Leur bulle de tendresse désormais évaporée, Jake n'eut pas le choix d'obéir à Horïn et de se lever. Il aida son ami à imiter sa démarche en venant tirer sur sa main qu'il lui tendit. De nouveau proche l'un de l'autre, Horïn ne laissa pas le temps à une nouvelle bulle de se former et s'éloigna pour reprendre sa marche. Une fois dos à Jake, il eût dû mal à contenir ses rougeurs plus longtemps, sentant son cœur battre la chamade. À la différence de Jake, Horïn connaissait ses sentiments. Il se savait amoureux de son protégé mais il ne lui avait jamais confessé les mots de son cœur. Le spectre ne désirait pas être un poids pour Jake, une excuse pour le forcer à rester à ses côtés. Il comptait lui confier ses sentiments après sa décision lors de la cérémonie, jusque-là, il faisait taire les cris de son amour en les étouffant comme il le pouvait. Aimer l'enfant de la Lune n'était pas chose facile, surtout lorsque celui-ci en viendrait à nous quitter un jour.
– Hé ! Horïn ! Attends-moi !, s'exclama Jake plus loin derrière, en secouant ses mains.
– C'est ce que je te disais, tu marches lentement, répondit Horïn en soupirant, ses rougeurs disparues.
Horïn attendit finalement Jake contre un arbre car après tout, c'était pour lui qu'ils se rendaient à Vanyr. Vanyr était le lieu de vie des vampires de Mhyr dont la cité blanche était connue même au-delà des terres mhyriennes, pour la beauté de ses infrastructures et pour sa couleur en l'honneur de la Lune, ainsi que pour son éclat sous la lumière lunaire. Elle était la région la plus proche de Sperat et donc une destination logique pour ce début d'aventure.
          Après deux heures de marche animés par des plaintes et des rires - Horïn n'avait pas su se contenir après avoir vu Jake trébuché sur une brindille - ils arrivèrent à l'entrée de Vanyr. D'immenses portes blanches se dressaient devant eux dont les moulures représentaient la vie des premiers vampires de Vanyr. Les deux jeunes hommes se sentaient petits à côté de l'immensité de ces portes closes sans oublier les murailles plus hautes que les géants de Tarantia, le pays voisin, qui entouraient la cité sanguine.
– C'est immense ici… murmura Jake, intimidé par ce lieu inconnu. Tu penses qu'on devrait frapper ?
– Pas vraiment le choix… répondit Horïn sur le même ton.
– Vas-y alors…
– T'es impossible toi… ronchonna le spectre en allant quand même vers les portes.
Horïn déglutit avant de saisir le heurtoir en forme de chauve-souris, donnant ensuite deux coups sur le métal. Les coups résonnèrent autour de la cité, provoquant une envolée d'oiseaux depuis le haut des remparts, ce qui fit légèrement reculer le spectre dont le dos heurta le torse de Jake qui s'était rapproché. Celui-ci saisit automatiquement les bras de son ami comme pour être prêt à le protéger, fixant les portes d'un air suspicieux.
– C'est calme ici… chuchota-t-il à l'oreille de Horïn.
– Je trouve aussi…
Soudain, une trappe s'ouvrit brusquement à travers la porte, ne laissant qu'un fin espace pour les yeux. Des iris rouges se mirent à les regarder avant que le métal ne se referme aussi soudainement qu'il ne s'était ouvert. Les deux amis échangèrent un regard incrédule avant que les portes de Vanyr ne s'ouvre sur une jeune femme de petite taille et dont les cheveux étaient teints d'un rose flashy, coupés courts. Elle s'approcha d'eux et leur offrit un sourire franc bien qu'on puisse facilement déceler de l'euphorie dans son regard.
– Bonjour, je m'appelle Elena et je parle au nom du peuple de Vanyr pour vous dire que nous sommes heureux de vous rencontrer, enfant de la Lune, fit-elle en s'inclinant poliment devant le duo. Que pouvons-nous faire pour vous ?
– Je m'appelle Horïn, le gardien de l'enfant. Afin de préparer la cérémonie qui aura lieu dans moins de trois mois maintenant, nous nous rendons dans les différentes régions de Mhyr. Vanyr est notre première destination, expliqua Horïn sur le même ton solennel que la jeune vampire.
Après sa réponse, Horïn fut surpris par le silence de la personne envoyée pour les accueillir. Celle-ci restait muette et les dévisageait, ce qui rendit Jake méfiant. Déjà physiquement proche du spectre, il vint brusquement glisser ses bras autour de son corps comme pour le protéger d'une possible attaque. Il le serra contre lui, pressant sa poitrine dans l'une de ses mains tout en appuyant sur son ventre pour le maintenir en place dans ses bras. Jake semblait étrangement véroce et son comportement protecteur fit rougir Horïn qui ne savait pas comment réagir devant la vampire.
– C'est la première fois que je vois un spectre, finit-elle par dire, curieuse de voir un sperate. Vos cheveux sont absolument magnifique, ce noir s'accorde bien avec le blanc des cheveux de l'enfant de la Lune, ajouta-t-elle en saisissant l'une des mèches de Horïn, avec un sourire doux.
Cependant, à peine avait-elle eu le temps de toucher les cheveux ébènes de Horïn, que celui-ci se fit soudainement tirer en arrière par Jake.
– Mais… Qu'est-ce que tu fais ?, demanda Horïn, surpris et gêné par les réactions de Jake.
– Je refuse qu'on te touche… marmonna l'enfant Lune en posant son menton sur l'épaule de Horïn.
– Vous êtes aussi amants ?, demanda la vampire en voyant le duo agir.
– Quoi ? Non, non, mais… Excusez-moi deux minutes… répondit-il avant de se retourner vers Jake.
Horïn attrapa le visage de son ami entre ses mains, cherchant ses yeux violets du regard. Il ressentait la crainte de Jake à travers ses gestes et cela l'inquiétait. C'était la première fois qu'ils quittaient Sperat et rencontraient un membre d'une autre espèce alors Horïn était capable de comprendre l'agitation de Jake, cependant, il ne pouvait pas le laisser continuer.
          Jake frotta ses joues contre les mains de Horïn, appréciant la chaleur qu'elle dégageait. Il glissa les siennes sur le bas de son dos pour le rapprocher de lui à nouveau, se fichant bien des gloussements de la vampire derrière eux.
– Jake… dis-moi ce qu'il t'arrive… murmura Horïn, le front collé à celui de son ami. Ils ne vont rien nous faire, surtout si tu es là.
– C'est pas ça… répondit Jake en serrant la chemise de Horïn entre ses doigts. À Sperat, les spectres ne se touchent pas…
– Oui, c'est parce qu'on n'en voit pas l'intérêt, mais pourquoi tu me dis ça ?
– Il n'y a que moi qui te touche là-bas… Horïn, c'est la première fois que quelqu'un d'autre que moi pose sa main sur toi… et je n'aime pas vraiment pas ça.
– C'est tout ? Jake… Tu m'embarrasses devant l'émissaire de Vanyr parce que tu es jaloux ?
– …
– Tu es le roi des idiots… sourit Horïn en passant ses bras autour du cou de Jake.
– Horïn…
Horïn reprit le visage de Jake entre ses doigts fins, caressant ses joues avec ses pouces. Il ne pouvait s'empêcher de sentir son ventre se tordre et son cœur battre la chamade. Jake était son plus grand point faible.
– Excusez-nous pour ça, fit-il en se tournant vers la vampire qui les regardait avec des yeux brillants. Il est fatigué par la route.
– Ne vous inquiétez pas voyons. C'est normal de prendre soin de ceux qu'on aime, répondit-elle en gloussant.
– Oui… Encore désolé pour le spectacle.
– Allez, suivez moi. Il y a beaucoup à découvrir à Vanyr et la nuit ne fait que commencer.
Elena fut la première a passé les portes de Vanyr, suivit par Horïn qui tenait la main de Jake, leurs doigts entrelacés. Dès l'entrée, une fois passée les portes blanches, on pouvait apercevoir, surplombant la cité, la tour ombreuse, où se trouvait la plus grande bibliothèque de Mhyr. Horïn en avait entendu parler par le biais des commerçants de Sperat mais il n'aurait jamais cru pouvoir l'apercevoir un jour. Pour parvenir aux portes de la tour, le centre du savoir de Mhyr, les vampires avaient érigé une immense allée faite de dalles blanches et c'est là qu'ils les virent : les rivières de sang de Vanyr. Flottant au-dessus de la cité, d'immenses rivières de sang coloraient le ciel de leurs nuances. Source de nourriture des vampires, l'éclat de la Lune se filtrait à travers le rouge des rivières, couvrant lentement la cité blanche d'un rouge léger. À mesure qu'ils s'enfoncèrent dans la cité, les deux amis découvrirent des échoppes d'armes aux étals de tissus, en passant par les vendeurs de potions ou d'artefacts vampiriques. La nuit régnait dès lors où l'on passait les portes de Vanyr et Horïn et Jake purent voir les rues se remplir petit à petit de vampires en tout genre. La cité grouillait de vie, l'air charriait les odeurs d'épices, de nourriture tels qu'ils n'en avaient pas l'habitude de sentir. Horïn ne pouvait empêcher son regard de se poser sur tout ce qu'il voyait, se transformant en enfant dès qu'il apercevait une statue d'époque ou un objet qu'il n'avait jamais vu. Son regard se porta sur la magnifique fontaine au milieu d'une esplanade : la pierre blanche brillait sous la lumière de la Lune, grâce aux éclaboussures de l'eau, donnant l'impression d'être fait d'un matériel beaucoup plus précieux que le grès dont elle était faite.
La cité était encore plus belle que dans les livres où se plongeaient Horïn chaque soir.
          Jake était aussi émerveillé par ce qui se dressait devant lui mais il l'était encore plus par l'expression que prenait Horïn devant chaque merveille qu'il voyait. Ses cheveux noirs portaient les reflets des rivières s'écoulant au-dessus d'eux et ses yeux bleus semblaient luire dans cette semi-obscurité portée par la nuit.
– C'est magnifique… murmura Horïn en regardant les éclats de lumière à travers les rivières de sang.
– Oui… vraiment magnifique… fit Jake en regardant son ami.
L'être lunaire eût soudain une idée qu'il comptait bien mettre à exécution. Il attrapa le menton de Horïn pour qu'il pose ses yeux sur lui.
– Jake ?, questionna Horïn, surpris par le geste. Qu'est-ce que tu… Tes yeux…
Les iris pourpres de Jake commencèrent un ballet de couleur avec le rouge des yeux des vampires. Les deux couleurs s'embrassaient jusqu'à ce que le violet ne fane, remplacé par un éclat rubis. L'enfant de la Lune offrit un sourire à Horïn, dévoilant ses canines pointues ainsi qu'une paire d'ailes de chauve-souris qui naquirent sur ses omoplates, déchirant son haut.
– Qu'est-ce que tu es en train de faire ?, questionna Horïn dont le menton était piqué par l'ongle pointu de Jake.
– Je profite de l'un de mes dons pour toi. Et puis, nous sommes à Vanyr alors pourquoi pas ?
– Tu n'as pas tort. Nous sommes là pour t'aider à faire ton choix, mais pourquoi tu…
– Ferme les yeux Horïn… murmura Jake contre les lèvres de son gardien. Fais-moi confiance…
Soudainement timide, Horïn obéit. Il sentit les mains de Jake se glisser, avec une lenteur exagérée, sur son ventre, le caressant par-dessus le tissu de sa chemise, puis sur ses hanches, terminant leur course sur le bas de son dos. Jake le rapprocha de lui d'un coup sec, propulsant son corps contre le sien. Horïn sentit son cœur battre à tout rompre pendant qu'il glissait ses mains sur le torse de Jake pour y trouver un moyen d'accroche. Privé de sa vue, la sensation du corps de Jake sous ses mains était décuplée. Il ressentait sa peau dure sous ses doigts, sa poitrine imposante et les battements de son cœur.
– Jake…
– Aie confiance… souffla Jake.
Horïn déglutit en entendant le timbre grave de Jake contre son oreille avant de passer ses bras autour de sa nuque. Il perçut le cœur de Jake battre contre le sien comme s'ils communiquaient ensemble, se transmettant des mots que leur bouche ne parvenait pas à prononcer. Soudain, il sentit les bras de Jake serrer davantage sa taille avant que ses pieds ne quittent le sol. Surpris, il ouvrit brusquement les yeux et constata que les dalles s'éloignaient de plus en plus de lui. Jake s'envolait dans la nuit, allant au cœur des rivières de sang qui flottaient à présent autour d'eux, leur faisant entendre leurs clapotis.
– Jake…! Tu es fou…! Repose-moi !, s'exclama Horïn, effrayé par la hauteur.
– Calme-toi Horïn, je te tiens. Profite juste de là vue qu'on a.
– Mais Jake… c'est… gémit Horïn en agrippant le haut de Jake.
– Horïn, tu me fais confiance, non ?
– … Oui…
– Alors regarde, d'accord ?
Après quelques instants, Horïn se détacha légèrement du cou de Jake puis il se risqua à regarder le paysage qui s'offrait à eux. La cité de Vanyr s'étendait sur des milliers d'hectares, baignée par cette lumière rougeoyante. De là où ils étaient, Horïn pouvait apercevoir les hauteurs de la tour ombreuse mais aussi le sanctuaire de Darlok qui se trouvait plus au centre de la cité.
– C'est vraiment magnifique…
– Tu vois, il suffisait de me faire confiance, répondit Jake, un sourire triomphant peint sur ses lèvres.
– Idiot… Mais tu as raison. Merci, fit-il en le regardant dans les yeux.
Perché dans le ciel, Jake sentit son cœur raté un battement en voyant le visage de Horïn éclairé par la Lune et ses reflets sur les rivières de sang. Son regard était hypnotisant tout comme la forme de ses lèvres pulpeuses.
– Horïn… je… J'ai vraiment envie de faire un truc…
– … Vas-y… murmura Horïn en fermant les yeux.
Le contact fut délicat, comme un effleurement. Lorsqu'il ouvrit les yeux, Horïn vit le visage rouge de Jake qui évitait son regard, timide.
– Un baiser sur le front… ?
– Oui, je… balbutia-t-il, embarrassé.
– Idiot… fit Horïn en souriant.

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