[Illustration par Pixiv Id 1144376]

Chapitre 6 :
Il est parfois nécessaire de faire d'importantes concessions

Le regard d'Aoi observait tantôt les membres d'Akatsuki, tantôt le sommet de la montagne qui semblait s'agiter de plus en plus à mesure que le temps passait. Elle ne pouvait se permettre de réfléchir indéfiniment car l'Esprit menaçait de frapper à tout instant.

De gros blocs de glace commencèrent à se détacher de l'immense falaise et s'écrasaient autour d'eux sans que la blanche ne se décide à agir, toujours plongée dans une réflexion sans fin.

« Mettez-vous à l'abri ! Lança Itachi à ses deux coéquipiers qui évitaient parfois de justesse les impacts.

— Et toi, alors ? Demanda Sasori avec inquiétude.

— Je n'en ai pas terminé avec elle ! Je dois sauver Kisame ! »

Deidara entraîna le rouquin à l'intérieur de la grotte et tous deux s'installèrent l'un à côté de l'autre, en quête d'une quelconque chaleur réconfortante dans cet environnement hostile et chaotique. Cette montagne était un lieu maudit qui risquait bel et bien de se transformer en véritable tombeau. Mais Sasori était calme, comme à l'accoutumée.

« Un amour éternel, hein ? S'esclaffa-t-il soudain. L'amour de cette fille va nous tuer, oui ! Pourquoi hésite-t-elle à ce point à prendre sa décision ? L'homme qu'elle aime est venu la sauver telle une princesse en détresse et voilà qu'elle fait sa difficile !

— On voit que tu n'es jamais tombé amoureux... soupira Deidara en contemplant ses jambes recroquevillés contre sa poitrine.

— Oh parce que Monsieur Deidara souhaiterait me donner une leçon sur le sujet ? S'emporta Sasori. Je t'écoute, je suis tout ouï ! J'imagine que ta vie sentimentale a toujours été remplie !

— Non, c'est faux... souffla le blond en fermant les yeux. Je n'ai aimé qu'une seule fois dans ma vie et je comprends cette fille, ce n'est jamais facile de se déclarer ou de faire face à ses propres sentiments, même lorsque l'on se trouve au pied du mur.

— Et tu penses encore à elle ? J'ignorais que tu étais un tel sentimental, ironisa le marionnettiste avec dédain.

— Quand tu rencontres la personne idéale, tu ne peux pas l'oublier aussi facilement...

— Elle t'a mis un râteau ?

— Non, je ne me suis jamais déclaré.

— Crétin, ça se trouve, ses sentiments étaient réciproques... et elle est aussi triste que toi aujourd'hui, se moqua Sasori.

— Qui t'a dit qu'il s'agissait d'une femme ? Le questionna Deidara.

— Euh... Pardon ?

— On va probablement mourir sous cette maudite glace alors tu sais, je n'ai rien à perdre. Je pensais que tu aurais remarqué quelque chose après tout ce temps à avoir travaillé ensemble mais ton cœur de pantin n'est même plus en mesure de ressentir la moindre émotion ni de percevoir celle des autres. Quel imbécile...

— Q... Quoi ? Balbutia Sasori en prenant un air embarrassé.

— On dirait bien que j'avais raison... ha ! Je vais mourir après m'être pris mon premier râteau, que c'est pitoyable pour un artiste comme moi ! J'aurais préféré périr de mon art ultime...

— Ah... Pourquoi aujourd'hui, Deidara ? Murmura le rouquin sans lui adresser un regard. On dirait bien que je n'ai pas envie de mourir... »

Itachi faisait toujours face à la Gardienne qui restait immobile malgré les averses de glace tombant sur eux. L'Uchiha avait cependant bien noté qu'elle prenait soin de dévier discrètement tout bloc menaçant la silhouette inanimée de Kisame à ses côtés. Cela lui confirmait deux choses : d'une, qu'il était toujours vivant et de deux, qu'il n'avait pas épuisé ses chances de la convaincre de les suivre.

« Si tu ne souhaites pas partir, laisse-nous au moins récupérer notre coéquipier. Il est un membre important d'Akatsuki, je ne peux pas repartir sans lui.

— Il est important pour votre organisation mais... qu'en est-il de toi ? Est-il ton ami ? Demanda Aoi d'un ton placide.

— C'est.... mon coéquipier mais je ne vois pas pourquoi cette question ? S'étonna Itachi.

— J'ai ressenti une multitude d'émotions au travers de nos échanges et chez lui, je n'ai ressenti qu'une profonde solitude. Alors je répète ma question : qu'en est-il de toi ? Est-il uniquement un pion parmi tant d'autres ? Je refuse de le laisser repartir ainsi, je dois m'assurer qu'il sera bien traité et heureux à tes côtés.

— Le rendre heureux ? Désolé mais ça, ce n'est pas mon boulot, trancha le taciturne. Si tu tiens tant que ça à son bonheur, tu devras t'en charger toi-même. Je peux sauver sa peau quand il est danger car il est mon coéquipier, éviter toute relation conflictuelle avec lui et discuter avec de temps à autre mais le reste ne me concerne pas. Je ne suis pas là pour le babysitter. Tu veux qu'il soit heureux ? Alors suis-nous. Cette solitude qui le ronge, je sais qu'elle te ronge aussi. Tu comptes passer une éternité sur cette montagne sans vie à protéger un esprit qui n'hésite pas à lancer ses attaques contre sa propre Gardienne ? J'espère que c'est une plaisanterie.

— Ses attaques ne m'atteignent pas, je suis immunisée contre elles. De toute manière, maintenant qu'il est éveillé, vous allez tous mourir et si je fuis avec vous, je disparaîtrai également.

— On parie ? Commence déjà par relâcher mon coéquipier et on te prouvera que tu as tort. »

Aoi contempla son interlocuteur d'un air inquisiteur. Que manigançait-il ? Non loin de là, Deidara et Sasori sortirent de la grotte et semblaient attendre quelque chose. Fronçant les sourcils, elle décida finalement de relâcher le squale dont les traits reprirent leur carnation bleutée originelle.

La Gardienne voulut se reculer, méfiante, mais avant même qu'elle ne puisse s'effectuer, deux bras enroulèrent sa taille et elle se sentit projetée vers l'arrière... Vers le ravin ?

« Sautez ! » hurla Itachi à ses camarades qui s'empressèrent d'obéir.

Une puissante avalanche se forma dans un sombre tourbillon et se lança à leur poursuite à mesure qu'ils s'éloignaient du sommet. Deidara avait tenté de créer un oiseau d'argile pour qu'ils puissent fuir plus rapidement mais le déluge au-dessus de leurs têtes l'en dissuada et il se contenta de créer une créature leur permettant de glisser sur la neige telle une large luge.

Aoi avait d'abord tenté de se débattre puis avait finit par perdre connaissance pour une raison inconnue, s'effondrant dans les bras du squale qui n'avait pas bronché sous ses coups rageurs. Probablement l'emprise de l'Esprit de la Montagne qui se dissipait sur elle. Pourtant, ce dernier refusait de laisser fuir son Gardien, les scrutant de ses grands yeux furieux d'un bleu nuit envoûtant, perdu dans une masse opaque furieuse et leur envoyant des salves plus meurtrières les unes que les autres.

Kisame échappa un cri sourd lorsqu'un épais pic glacé s'enfonça dans son épaule pour ressortir de l'autre côté en projetant du sang jusque sur le visage d'un blanc nacré de sa protégée. Il était cet amour interdit et l'Esprit se devait de le détruire afin de continuer à prospérer sur cette terre pour accomplir la volonté de sa mère la Lune.

Un second pic l'atteignit au bras cette fois et lui arracha une nouvelle plainte sous le regard effaré de ses coéquipiers. Tous les trois tentaient de lancer des attaques sur cet ennemi mais comment atteindre un esprit n'ayant pas de forme physique ? Cette fois-ci, l'imposant squale se cambra mais ne relâcha pas la jeune femme qu'il maintenait contre lui avec la force du désespoir.

Ils y étaient presque...
Il suffisait de passer un dernier ravin et ils seraient en sécurité...

Le dernier obstacle eut pour effet de les projeter dans les airs avant qu'ils ne retombent lourdement contre l'herbe verte de cette vaste prairie qu'ils avaient déjà traversée à leur arrivée.

En se redressant, Itachi sentit des gouttes tomber contre son visage. Pourtant le ciel était bleu et aucun nuage ne se dessinait à l'horizon. Alors de quoi s'agissait-il ? Du sang. Détournant la tête au-dessus de lui, ses yeux s'écarquillèrent d'horreur lorsqu'il constata que son coéquipier avait été immobilisé dans les airs à cause d'un autre pic glacé lui ayant transpercé le ventre cette fois. Le visage de l'homme s'était déformé sous l'effet de la douleur et sa plaie saignait abondamment. Il avait dû relâcher sa protégée mais son sourire satisfait indiqua qu'elle était hors de portée, allongée paisiblement dans l'herbe, comme endormie.

La terre se mit alors à trembler violemment et la masse brumeuse les ayant poursuivis jusque là s'agita de nouveau dans un cri puissant traduisant sa vive agonie. Puis une explosion se produisit, projetant le pauvre Kisame plus loin dans l'herbe, le pieu s'étant dissout lors de l'explosion. Itachi s'empressa de le rejoindre et fut soulagé de voir qu'il était toujours conscient malgré sa plaie béante. Il souffla à l'Uchiha de l'aider à rejoindre Aoi qui n'avait toujours pas reprit connaissance.

En se redressant, ils constatèrent que le paysage avait changé en l'espace d'un instant : la neige avait totalement disparu et une nature florissante avait fait place à ce froid polaire, au plus grand soulagement de Deidara dont les membres engourdis semblaient peu à peu retrouver leur température normale.

Itachi aida son camarade à rejoindre sa bien-aimée et fut surpris de constater un drastique changement chez la jeune femme : son teint lunaire avait repris une carnation normale et ses cheveux blancs avaient repris une teinte d'un bleu pâle, ce qui fit sourire Kisame lorsqu'il se laissa tomber à genoux à ses côtés.

« C'était bien toi... Je n'en reviens pas que je t'aie retrouvée après tant d'années... »

Puis il fut pris d'une violente quinte de toux qui lui fit de nouveau cracher du sang, le forçant à s'allonger à terre tant son corps était affaibli.

« Et Samehada, pourquoi elle ne te guérit pas ? S'exclama Itachi paniqué.

— Je crois qu'elle ne peut rien contre ce genre de blessures... souffla faiblement l'homme en respirant avec difficultés. Itachi-san, je ne pense pas pouvoir aller plus loin... Cette blessure... est vraiment trop grave... Je sens la vie... Me quitter... Peu à peu... S'il te plaît, Itachi-san... Protège Aoi pour moi...

— Non, Kisame, tu ne vas pas mourir ! S'exclama Itachi presque affolé. Tu es bien plus fort que ça. Tu ne mourras pas. Tu m'entends ? Allons, on va soigner ces blessures et on trouvera un médecin pour te soigner.

— Itachi-san... C'est un fait... Et tu dois l'accepter. Je suis content... De voir que finalement... Tu te soucies un petit peu de ton coéquipier... Tu as toujours l'air froid et indifférent... Mais finalement... Tu es quelqu'un de bien... Ah... »

Itachi sentit son cœur s'arrêter lorsqu'il sentit qu'il était en train de perdre son coéquipier. Combien de personnes allait-il encore voir mourir sous ses yeux, impuissant face à leur tragique destin ? Pourquoi leur monde était-il si cruel ? Et puis, cette solitude qui l'envahissait soudain... C'était donc signe qu'il avait réellement de la considération pour lui ? Ah oui... L'amitié... Kisame avait tenté à plusieurs reprises de briser sa carapace en lui envoyant des signes, en vain. Et pourtant, à cet instant précis, les yeux écarquillés et le corps tremblant, il se sentait à nouveau impuissant, incapable de protéger son camarade. Ce camarade dont la perte le déchirait bien malgré lui. Pourquoi ?

Tandis que les yeux de Kisame se fermaient, ceux d'Aoi s'ouvrirent puis elle se redressa vivement, comme paniquée en découvrant l'environnement autour d'elle. Puis, voyant cette verdure qui lui avait tant manqué à perte de vue, elle esquissa un faible sourire alors que des larmes inondaient son visage. Heureuse, soulagée et le cœur léger, elle se détourna vers Itachi et Kisame, reconnaissant finalement la silhouette de son sauveur inanimée sur le sol.

« Kisame... Non ! » hurla-t-elle en pleurant de plus belle mais de chagrin cette fois.

Se détournant vivement après s'être débarrassée de quelques éléments de sa tenue de Gardienne gênant ses mouvements, elle s'empressa de plaquer ses mains contre sa blessure d'où une lueur verte se dégagea. Elle resta ainsi plusieurs minutes sans que cela n'ait le moindre effet sur lui jusqu'à ce qu'Itachi ne l'interrompe.

« Aoi... C'est trop tard, il est déjà mort... »

La jeune femme hurla de douleur avant de s'effondrer contre le torse de son bien aimé tout en pleurant bruyamment. Sa peine était si intense qu'elle laissa les autres membres d'Akatsuki dans un silence pesant.

Deidara s'était rapproché de Sasori et avait attrapé sa main pour tenter de garder son sang-froid face à ce chagrin que nul n'aurait su apaiser. Itachi fixait silencieusement son coéquipier sans mot dire, le cœur lourd trahissant sa peine d'avoir perdu son « ami », son compagnon de souffrance et parfois même, son confident lorsqu'il se sentait d'humeur à parler.

Puis un détail ne passa pas inaperçu aux yeux d'Itachi qui prit un air surpris. Il lui sembla que la blessure de son camarade rétrécissait à vue d'œil. Il était mort, pourtant, non ? Alors comment était-ce possible ? Puis un vent assez fort souffla dans leur dos et sembla se concentrer en un point précis à la limite de l'ancien territoire de l'Esprit. Une forme humaine finit par se dessiner et le vent se calma aussitôt. C'était un petit garçon aux cheveux blancs et aux yeux d'un bleu nuit, vêtu d'une toge beige. Il posa son regard inquisiteur sur chacun des individus. Les yeux d'Itachi prirent alors leur teinte écarlate tandis que Sasori et Deidara se mirent en posture de combat.

« Je ne suis pas ici pour vous combattre alors vous pouvez ranger vos armes, lâcha le gamin de sa voix enfantine mais ferme. Le Sharingan est également inefficace sur moi, je ne suis pas humain après tout. J'ai choisi de me présenter à vous sous cette forme pour ne pas vous inspirer la crainte ou la méfiance.

— Je dirais que c'est raté... commenta Deidara en grimaçant.

— Il semblerait... Mais ce n'est pas grave, je n'ai que très peu de temps. Je me dois de vous remercier pour m'avoir libéré.

— Euh ? S'étonna Sasori.

— J'ai été retenu prisonnier et manipulé des siècles durant par des mages malintentionnés après m'être aventuré sur cette Terre. Le rôle du Gardien n'était pas de me protéger mais de s'assurer de ma captivité sur cette montagne bien que lui-même l'ignorait.

— Mais pourquoi ? Demanda Itachi surpris par ce retournement de situation.

— Ils convoitaient mon pouvoir et celui de ma mère, la Lune. J'étais naïf à cette époque et avide de découvertes alors je me suis retrouvé rapidement prisonnier de ces personnes en voyage... Ma mère m'a cruellement manqué, ne pouvant l'observer que de loin depuis l'Astre mais désormais, grâce à vous, je vais pouvoir la retrouver... Je suis sincèrement désolé pour votre ami, je n'étais pas en mesure de contrôler ma force. J'espère que ce présent en guise de réparation et de remerciement saura vous apporter satisfaction. Merci Aoi d'avoir été à mes côtés durant toutes ces années, tu es libre désormais. » termina-t-il avant de tendre sa main dans la direction des membres de l'Akatsuki puis de disparaître dans une poussière étoilée s'envolant vers les cieux.

Ce fut une quinte de toux qui ramena l'équipe à la réalité, provenant... de Kisame ! Aoi sursauta lorsque son regard croisa celui du squale qui la fixait tout en souriant avant de l'enlacer avec émotion.

« Eh Kisame, arrête de sourire, c'est sérieusement flippant... lança Sasori en ronchonnant. Bon, et si on rentrait ?

— Attends... Nous sommes en vie. Kisame aussi. Oh ! Oh ! Mission accomplie, Sasori no danna !

— Mais tais-toi un peu pour changer ! »

Kisame se redressa puis plongea son regard une nouvelle fois dans celui d'Aoi. Cette dernière détourna le sien en s'empourprant vivement. C'était nouveau pour elle et surtout, elle ne s'était jamais attendu à ce que Kisame ne vienne un jour la chercher, bien que leurs retrouvailles ne furent que le fruit du hasard. L'homme ne se laissa pas décourager par la timidité de la jeune femme et passa son doigt sous son menton pour l'inciter à le regarder avant de déposer un baiser sur ses lèvres auquel elle réagit positivement, le serrant dans ses bras avec une vive émotion.

Elle avait retrouvé l'amour de sa vie et sa liberté dans un même temps, il était encore difficile pour elle de faire le point et de faire face à toutes ces nouvelles possibilités s'offrant à elle désormais.

Itachi voulut faire signe à ses camarades de s'éloigner un moment pour laisser un peu d'intimité au couple puis afficha une mine dépité lorsqu'il veut qu'eux aussi, avaient besoin d'un moment rien qu'à eux... C'était quoi tous ces couples qui se formaient sous ses yeux ? Sasori et Deidara s'éloignèrent sans même leur jeter un regard, semblant vouloir parler sérieusement après s'être longuement fixés...

« Ecoute, Sasori... J'ai bien cru qu'on allait mourir sur cette montagne... Je suis désolé pour tout ce que j'ai pu te dire sous le coup de l'émotion...

— Comment ça tu es désolé ? S'emporta le rouquin fâché. Tu m'as raconté des salades ?

— Non ! Non ! Ce n'est pas du tout ça, je te promets ! C'est que... Je ne voudrais pas que ça nuise à notre relation de travail... expliqua finalement le blond.

— Tu es déjà nuisible à mon travail, je ne pense pas que ça puisse être pire franchement...

— Quoi ?

— J'avais déjà remarqué tes sentiments et... je ne suis pas en train de te rejeter...

— Sasori no danna...

— Quoi encore ? S'exclame le jeune homme embarrassé.

— Je t'aime vraiment encore plus !!

— Rhaaa ! Lâche-moi donc ! Sinon je t'ajoute à ma collection de marionnettes !

— Mais je n'approuve toujours pas ta vision de l'art... L'art est futile, c'est une explosion !

— Ah non, tu ne vas pas recommencer ?! »

Itachi vit au loin les deux tourtereaux échanger un baiser passionné tandis que lui s'était adossé contre un arbre en attendant que chacun ne règle ses affaires de son côté. Il n'avait guère envie de tenir la chandelle et préférait se tenir en retrait de toute cette romance fleur bleue qui lui donnait presque la nausée.

« Tu vas faire quoi ? demanda Kisame à la bleue après leurs retrouvailles chargées en émotion.

— Je... Je ne sais pas... A vrai dire, je n'ai nulle part où aller. Retourner à Kirigakure est inenvisageable, je suis morte pour eux. Peut-être que je devrais voyager ?

— J'ai mieux à te proposer, rejoins Akatsuki. Nous sommes une organisation qui a pour but d'apporter la paix dans ce monde et je suis sûr que tu as ta pierre à apporter à l'édifice.

— Akatsuki... Tu sais, j'ai lu dans ton esprit quand je le pouvais encore. Vous êtes venus me chercher dans ce but. Mais désormais, j'ai perdu une bonne partie de mes pouvoirs. Je ne suis plus qu'une simple utilisatrice de Hyôton sans aptitude particulière.

— Tu n'es pas qu'une simple utilisatrice de Hyôton, tu es la dernière en ce monde et notre Leader était conscient de tout cela. Tu effrayais les dirigeants de notre village car tu avais un pouvoir immense. Rejoins-nous et je ferai mon possible pour t'assurer un avenir paisible.

— Dans tous les cas, que je le veuille ou non, mes options sont finalement très limitées quand on y réfléchit bien. Voyager seule pourrait m'être fatal. Et je serais de nouveau séparée de toi, ce que je refuse désormais. Je sais que tu as déjà ton binôme et que je devrai faire équipe avec une autre personne mais nos chemins se croiseront toujours, je le sais. Maintenant que je t'ai retrouvé, comment pourrais-je te fuir ?

— Sage décision ! répondit Kisame en souriant et en embrassant sa petite-amie avec tendresse.

— Je ne veux pas vous interrompre mais il est temps pour nous de reprendre la route, lança Itachi au-dessus de leurs têtes. Cet endroit n'est pas sûr pour passer la nuit, je préférerais trouver un endroit moins exposé et plus sécurisé. Deidara, Sasori, vous êtes prêts également ? Bien. Aoi, quelle est ta décision ? Souhaites-tu nous rejoindre à Akatsuki ? Notre Leader attend ta réponse.

— Évidemment, maintenant que je suis de retour, je me dois de garder un œil sur Kisame ! Lança-t-elle avec un sourire malicieux. J'espère que moi aussi j'aurai droit à une robe à nuages comme vous, c'est mignon !

— Mignon ? Répéta Sasori incrédule.

— On dirait bien... fit Deidara en contempla son propre manteau. Et c'est un manteau, pas une robe !! »

Finalement, le groupe reprit la route, de façon plus posée et sereine qu'au commencement, jusqu'à rejoindre une clairière paisible pour y établir un campement à la tombée de la nuit. Comme à l'accoutumée, Itachi s'isola un bon moment, le regard perdu vers le ciel étincelant. Kisame le rejoignit et s'installa à ses côtés, se demandant comment lancer la conversation.

« Et sinon, je ne comprends toujours pas en quoi le côté artistique de ces deux-là nous a été utile, lança Kisame à Itachi un peu plus tard dans la soirée en désignant l'autre binôme au loin d'un signe de tête.

— Notre fuite a été possible grâce à eux, je suppose. En dehors de ça, à part les rapprocher intimement, je ne vois rien d'autre... répondit l'Uchiha.

— Je ne comprends pas toujours notre Leader, souffla le squale en regardant vers le ciel à son tour.

— Il avait sûrement une bonne raison. A mon avis, il voulait surtout nous éviter de voyager avec Hidan et Kakuzu. Ces deux-là n'auraient rien apporté de bon à la mission, bien au contraire.

— Effectivement, acquiesça son partenaire. Il aurait fallu surveiller nos arrières en permanence avec eux... Bon, Deidara a aussi tenté une attaque mais il est tellement prévisible que ça a été aisé de déjouer ses plans.

— Dans tous les cas, il semblerait que Sasori ait un réel impact sur son tempérament, c'est une bonne chose.

— Mais si un jour Sasori venait à disparaître, je me demande ce qu'il adviendrait de Deidara. Il est le seul à avoir le contrôle sur lui sans employer la force...

— Si tu veux mon avis, Deidara sera le premier à mourir vu comme il est négligent.

— Nous verrons... Et maintenant qu'Aoi a accepté de nous rejoindre, les choses vont sûrement pouvoir s'accélérer au niveau de notre organisation... »

Ce soir-là, Aoi savait que la Lune brillerait plus qu'à l'accoutumée, d'un éclat pur, offrant une vision nouvelle du paysage nocturne l'entourant. Les villageois en parleraient alors tout comme de cette étrange montagne impétueuse et infranchissable devenue un véritable havre de paix en l'espace d'un instant.

Mais ce qui brillerait bien davantage encore serait son amour retrouvé qu'elle ne souhaitait désormais plus quitter. Mais ayant eu la capacité à voir l'avenir lorsqu'elle était Gardienne, elle savait qu'elle allait devoir œuvrer pour protéger son bien-aimé et lui éviter de courir vers une mort certaine, l'attendant sur cette île maudite.

Kisame survivrait quand bien même elle devrait se glisser dans la peau d'un criminel d'Akatsuki en attendant de trouver une solution...