Mains et Citrons

Un jour, le prince Kakashi avait demandé à son ami quel était le nom de son clan.

Iruka lui avait répondu qu'il n'en avait pas, et qu'il s'appelait juste Iruka.

Le prince Kakashi n'avait pas cherché plus loin, mais il avait senti que son jeune ami n'était pas à l'aise avec la question. Et loin de lui l'envie de mettre mal à l'aise son seul et unique ami. La dernière fois, Iruka était partit, et n'était jamais revenu pendant des mois.

Le jeune prince Kakashi voulait voir Iruka tous les jours de sa vie.

Un jour d'hiver, Kakashi était arrivé en retard car les festivités de l'anniversaire de sa mère s'étaient attardées. Iruka savait que Kakashi ne pourrait jamais le faire, mais il avait demandé à ce que Kakashi lui souhaite un très joyeux anniversaire de sa part. Kakashi l'avait voulu, très fort. Il était même certain que sa mère en serait ravie. Son père, aussi. Ses parents étaient la gentillesse incarnée, mais Kakashi savait. Kakashi savait que ses parents devaient être en accord avec le Conseil. Et il ne pouvait prendre le risque de perdre Iruka.

Ce jour, ils s'étaient échangé leurs dates d'anniversaire.

Le jour de la septième bougie d'Iruka, Kakashi avait décidé de lui faire souffler une vraie bougie.

Se faufiler dans les cuisines n'avait pas été plus difficile que de sourire à Iruka. Le jeune prince savait y faire en matière de cuisine. Même s'il n'aimait pas les sucreries, il avait tout de même un faible pour les tartes aux citrons que lui préparait le chef du château Hatake. A l'aide d'un tabouret, il avait facilement attrapé le livre de cuisine, avait étudié la recette et l'avait appris par cœur.

Trouver les ingrédients n'avait pas été difficile non plus. La plupart étant simplement disponibles dans la cuisine. Tels que le sucre, le beurre, la farine et les œufs. Cela dit, Kakashi avait à cœur d'utiliser les meilleurs citrons possible. La cour royale avait bien évidemment accès aux meilleurs produits, mais Kakashi avait eu une autre idée.

Iruka n'avait pas compris pourquoi le prince Kakashi l'avait amené dans un autre des jardins royaux plusieurs semaines durant, mais il avait apprécié cueillir des citrons avec lui. Ils étaient encore de petits enfants, et avaient alors essayé plusieurs façons de faire. La première fois, Kakashi avait tenté de lui faire la courte échelle mais Iruka était tombé et s'était fait un hématome au genou. Kakashi s'en était voulu, même si Iruka avait insisté que cela n'était rien du tout.

Le Prince avait trouvé que le rapport qu'entretenait Iruka avec la douleur était étrange. Son jeune ami avait les larmes aux yeux, mais ne se plaignait pas. Mais encore une fois, il n'avait rien dit. Kakashi avait bien trop peur que le sourire se sauve une nouvelle fois de sa vie.

La couleur des citrons étaient rayonnante comme le soleil, et le prince Kakashi n'avait pu éviter de faire la comparaison avec la joie d'Iruka.

Kakashi était certain que les citrons qu'il avait cueillis étaient parfaits. Il les avait cueillis avec Iruka, après tout.

Pendant des semaines, Kakashi s'était entraîné en cachette en utilisant les citrons cueillis avec son jeune ami, jusqu'à ce que la recette soit parfaite à son goût. Il espérait par-dessus tout qu'elle soit également au goût d'Iruka. Ne serait-ce que pour le voir sourire. Le prince Kakashi trouvait son ami orphelin bien maigrichon. Ainsi, lors de ses entraînements de pâtisseries, il s'était dit qu'il cuisinerait plus souvent à Iruka, par la suite.

Quatre magnifiques tartelettes au citron meringuées avaient alors été préparées par le jeune prince le jour de la septième bougie de son jeune ami. Il avait même pris soin d'utiliser une douille lui permettant de pocher des soleils sur la tarte.

Iruka lui rappelait le soleil.

Pourtant, alors même que les cerisiers étaient en fleur, le soleil n'était pas au rendez-vous pour le jour de la septième bougie d'Iruka. Depuis la fenêtre de sa chambre, Prince Kakashi observait les nuages gronder, et il s'était demandé si Iruka viendrait malgré la pluie qui s'était mise à tomber.

Iruka n'avait rien contre la pluie. Quand il pleuvait, il trouvait plein d'amis sur son chemin ! Des escargots, qu'il aidait la plupart de temps à se mettre à l'abri hors du bain de foule. Mais les amis qu'il préférait, c'étaient les grenouilles. Elles étaient nombreuses près du bassin du jardin du prince, et Iruka s'était assis sous la forte pluie, laissant les grenouilles l'approcher curieusement.

"Tu es trempé." avait-il entendu, avant de se retourner.

Prince Kakashi était là, habillé d'un manteau imperméable et d'une capuche.

"Kakashi !" s'était exclamé Iruka en se redressant. "Je pensais que tu ne viendrais pas." avait-il dit dans un sourire dirigé vers le ciel pluvieux.

Les nombreuses gouttes de pluie l'avaient fait fermer les yeux, et Kakashi en fut reconnaissant. Car il était sûr d'avoir rougi à la vue apaisante du garçon laissant la pluie l'embrasser.

Malgré la noirceur du ciel, Iruka rayonnait. Et ce malgré ses cheveux trempés défaits de leur queue de cheval qui collaient à ses joues creuses. Iruka était à l'habitude simplement habillé d'un t-shirt et d'un short, et ne portait pas de chaussures. Ses pieds nues s'enfonçaient même dans la boue qui commençaient à se former.

Il était complètement trempé et sans réfléchir, le jeune prince lui avait attrapé la main, sortant Iruka de la bulle dans laquelle il s'était plongé. La main de son jeune ami était gelée, et pourtant si chaude quand elle avait serré la sienne en retour.

"Viens," avait simplement dit Kakashi quand il avait pris sa main. Iruka avait eu un mouvement de recul au contact. Le prince l'avait senti.

"Tu as encore besoin de citrons?" avait demandé Iruka, en courant derrière son prince, manquant plusieurs fois de trébucher dans la boue glissante.

Prince Kakashi n'avait rien répondu. Alors Iruka l'avait suivi. Mais ils n'étaient pas allé cueillir de citrons, cette fois.

"Tu es sûr que c'est une bonne idée?" Kakashi avait entendu Iruka murmurer nerveusement. Il avait juste serré sa main plus fort en retour.

Kakashi savait que la plupart du personnel ainsi que ses parents étaient absents du pays aujourd'hui. Il était encore trop jeune pour être mis dans la confidence des tentatives de traités de paix de son père, mais Kakashi savait. Même s'il ne parvenait pas à tout savoir dans les détails, il savait que son père était contre cette guerre qui faisait rage depuis des siècles ; mais qu'il ne pouvait aller contre la rancœur des peuples.

Toujours avait-il été, que c'était le parfait moment pour inviter son jeune ami dans sa chambre.

Le prince Kakashi n'avait pas de jouets, mais il fallait dire qu'il était un grand garçon. Si les souvenirs d'Iruka étaient corrects, il avait dix ans. Iruka n'avait pas eu le temps d'être déçu -lui même n'ayant jamais eu de jouet de sa vie-, parce que tout était magnifique.

Ses yeux ne savaient plus s'ils devaient s'émerveiller des tentures saphir qui ornaient la chambre, ou bien s'ils devaient être éblouis par les chandeliers d'argent au plafond. Une délicieuse odeur de citron lui chatouillait les narines sans savoir d'où elle provenait. Il avait envie de courir partout. De regarder le paysage magnifique qui s'étendait par delà la haute fenêtre, de sauter dans le grand lit qui semblait plus moelleux encore que celui dans ses rêves.

Il était resté figé, cela-dit. Ses mains jointes dans son dos et son regard finalement cloué au sol. Hypnotisé par de clapotis des gouttes d'eau sales qui tombaient de ses cheveux, souillant le parquet clair.

Iruka n'avait jamais eu l'impression de ne pas être à sa place, au côté du prince. Mais ce jour, la réalité l'avait happé et le jeune garçon avait serré les poings. Il n'était pas jaloux. Il n'éprouvait aucune rancœur ni envers le prince, ni envers personne. Peut-être qu'il éprouvait tout simplement de la rancœur envers lui-même ; pour ce qu'il était.

Kakashi ne savait pas ce qu'Iruka était, et Iruka espérait qu'il en soit ainsi pour toujours.

Il avait déjà bien trop sali son sol de la saleté qui l'habillait. Le jeune orphelin ne voulait certainement pas salir Prince Kakashi de la saleté qui l'habitait.

"Ru," une agréable sensation l'avait parcouru dans ses cheveux, et Iruka avait redressé son visage du sol. Le prince Kakashi lui essuyait les cheveux, et le jeune garçon n'avait jamais ressentit quelque chose d'aussi agréable. "Je t'ai préparé de quoi te ressuyer et des vêtements si tu veux te changer. Ils sont peut-être un peu grands pour toi, je suis désolé."

L'agréable sensation s'en était alors allé, à l'instant où Prince Kakashi avait laissé Iruka seul en le prévenant qu'il reviendrait vite.

Le jeune Iruka avait découvert que porter des chaussettes lorsqu'il faisait froid était agréable. Peut-être essaiera-t-il d'en chiper quelques-unes à l'orphelinat. Les vêtements du Prince Kakashi étaient doux et chauds, et Iruka s'était retrouvé à soupirer d'aise une fois au sec et au chaud. Kakashi avait même un beau miroir dans lequel Iruka s'observait sans se reconnaître. Oh, il avait toujours ces cheveux emmêlés et cette horrible cicatrice ; mais le joli bleu et le joli gris clair qui ornait les vêtements le rendait beau garçon.

Iruka avait fini par sourire à son reflet.

"Je savais bien qu'il était toujours là." Le jeune orphelin avait été sorti de sa contemplation par un murmure de Kakashi.

"Qu'est-ce... qui est toujours là?" avait demandé Iruka en s'éloignant du miroir.

"Uh..." Manifestement, le prince Kakashi n'avait pas prévu que Iruka l'entende. "Ton sourire" aurait-il répondu s'il n'avait pas perdu sa voix devant le sourire rayonnant de son jeune ami.

Le jeune prince ne comptait plus les fois où il avait perdu la capacité de parler quand Iruka était près de lui.

"Qu'est-ce que c'est ?" avait demandé Iruka en pointant les mains du prince.

"Quelque chose pour toi" avait-il réussi cette fois. Doucement, Iruka avait senti la main du jeune prince envelopper la sienne, une nouvelle fois. Le contact était gentil et doux. Iruka ne connaissait pas cela. Est-ce que le prince Kakashi connaissait, lui ? "Est-ce que... ça te met mal à l'aise ?" Iruka avait répondu non de la tête, et avait sentit le pouce de Kakashi faire quelque cercles apaisant sur sa main.

Iruka était manifestement troublé selon Kakashi, mais il l'était aussi, à vrai dire. Prendre sa main lui avait paru si naturel la première fois que la seconde lui avait paru être une évidence. Prince Kakashi ne recevait que très peu d'affection, et il ne savait pas d'où cette idée lui était venu. C'était simplement arrivé, et maintenant, il voulait prendre la main d'Iruka tous les jours de sa vie.

"Quelque chose... pour moi?" Iruka avait brisé le silence, intrigué. Sa moue était adorable.

Le prince acquiesça et, sans lâcher sa main, fit quelques pas pour les amener près de son lit.

"Tu peux monter," avait dit Kakashi en serrant sa main de manière rassurante devant l'hésitation de son jeune ami.

Le jeune Iruka était parvenu à monter sur le lit du prince, après avoir lâché sa main à contrecœur. Qu'est-ce qu'il était haut ce lit ! Il ne s'était d'ailleurs jamais installé sur quelque chose d'aussi moelleux. Ainsi, il avait eu l'impression de s'asseoir sur un nuage. Les couvertures étaient duveteuses et tellement douces qu'Iruka s'était mis à les caresser devant le regard curieux de Kakashi.

Les deux enfants assis en tailleur sur le grand lit de Prince Kakashi, étaient tous deux émerveillés de la différence du monde dans lequel ils vivaient. Iruka n'avait de cesse de s'émerveiller de tout, tandis que Kakashi enviait cet émerveillement qu'avait Iruka pour chaque chose qu'il touchait, regardait.

Et le jeune orphelin n'était pas au bout de ses surprises, aujourd'hui.

Il avait fallu plusieurs minutes pour que Kakashi ne parvienne à rassembler son courage pour prononcer ces trois petits mots:

"Joyeux anniversaire, Iruka."

Le cœur d'Iruka avait manqué un battement, et ses mains qui caressaient encore les couvertures s'étaient figées, tout autant que son regard perdu entre leurs deux corps.

"Qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu viens de dire, Kakashi ?"

"Uhh... Joyeux anniversaire, Iruka?" Le prince commençait à se demander si tout cela en avait valu la peine. Si c'était une bonne idée. Et s'il s'était trompé de date ? Et si Iruka n'aimait pas fêter son anniversaire ? Et si Iruka lui en voulait et ne reviendrait plus ? "Je..."

"Encore."

"Quoi?"

"Dis-le," avait reniflé Iruka en redressant son visage des couvertures. "Dis-le encore."

Les yeux du prince s'étaient écarquillés. Les lèvres serrées et le visage déformé par les larmes qu'il semblait retenir, Iruka serrait les couvertures comme si sa vie en dépendait.

"Je... Joyeux anniversaire, Iruka." avait murmuré le prince, de moins en moins sûr de lui.

Iruka avait murmuré un "merci" presque inaudible.

Et il s'était mis à pleurer.

Prince Kakashi l'avait laissé pleurer, renifler, sangloter pendant de longues minutes sans savoir comment réagir, ni même comprendre ce qu'il se passait.

"Pourquoi tu pleures?" Était parvenu à demander le prince, craignant d'en être le responsable.

"Je sais pas," avait reniflé Iruka en essuyant encore et encore son visage trempé, cachant son visage derrière ses petites mains.

"Est-ce... ma faute," Kakashi s'était délesté des paquets en les posant à sa droite. "si tu pleures ?" Les mains de son jeune ami lui manquaient déjà, et Kakashi avait voulu le reprendre dans les siennes, mais se retenait.

"Je sais pas!" Iruka hoquetait, continuant de cacher son visage larmoyant derrière ses mains tant convoitées par le Prince qui, lui, jouait nerveusement avec les siennes.

Que faire pour réconforter un jeune garçon quand on en est un aussi ? Le voulait-il ? De quoi avait-il besoin ? Prince Kakashi ferait absolument tout pour rendre son ami heureux.

"C'est juste que... Personne ne m'a jamais dit... Joyeux anniversaire."

"Qu-" Le prince savait qu'Iruka n'avait pas d'ami à part lui, mais il vivait à l'orphelinat, non ? Les autres pensionnaires et les tuteurs ne lui souhaitaient donc pas ? "Et est-ce que... ça te rend heureux ?" avait demandé le prince dans un murmure.

"...Oui," Rassuré, Kakashi avait entendu le sourire dans la voix d'Iruka. Un sourire s'était dessiné sur ses lèvres, mais Kakashi voulait voir celui d'Iruka.

Tendrement, il avait pris les fins poignets d'Iruka dans ses mains et les avait ôtés de son visage. Iruka s'était laissé faire, ses sanglots s'apaisant à mesure que Prince Kakashi avait glissé ses mains par-dessus les siennes sur les couvertures. Les petites mains d'Iruka les avaient pris les siennes en retour, les serrant comme pour ne jamais les laisser partir.

"Merci, Kakashi," Lorsque le prince avait voulu reprendre l'usage de ses mains, Iruka les avait serrées plus fort. "Reste."

"Tu te souviens ? J'ai quelque chose pour toi." avait doucement dit le Prince Kakashi pour le rassurer. "J'ai besoin de mes mains pour te le donner, d'accord ?"

Leurs doigts s'étaient effleurés en douceur, et quelques secondes après, Iruka salivait devant de magnifiques tartelettes au citrons.

"Katon !"

Et en moins de temps qu'il n'en avait fallu pour le dire, Iruka s'était émerveillé des pouvoirs de son Prince. Et pour la première fois de sa vie, il avait soufflé ses bougies dans un sourire, devant le regard émerveillé de Kakashi.

Jamais il n'avait mangé quelque chose d'aussi délicieux, et Kakashi avait eu beaucoup de mal à convaincre son ami que c'était vraiment lui qui les avait faites. Iruka avait encore pleuré, mais le prince avait compris cette fois qu'Iruka pleurait de joie.

Repus et aux anges après le goûter et de nombreux bavardages, les deux garçons s'étaient allongés en étoiles dans le grand lit moelleux, deux de leurs mains s'effleurant par dessus leur têtes.

"Ru?"

"Hm ?"

"Uh... Est-ce que je peux te poser une question ?" Iruka avait acquiescé en pivotant son visage face à celui de Kakashi. "Tu as eu l'air... émerveillé de me voir utiliser le Katon. Je croyais que tu étais à l'académie ?"

Kakashi avait regretté sa question dès le moment où Iruka avait repris l'usage de ses mains pour retracer nerveusement sa cicatrice, sans répondre ; son regard fixé au plafond.

"Je suis bien à l'académie," avait dit Iruka. "Mais y a des cours où j'ai pas le droit d'aller."

"Pourquoi ?" Kakashi avait demandé spontanément, sans réfléchir, et il s'était giflé mentalement car son ami continuait de se renfermer de plus en plus dans un anxieux silence.

"Je veux pas te dire," Ce ne fut qu'un murmure, d'une voix hésitante, et le Prince avait remarqué ses lèvres trembler.

"Eh," avait interpellé Kakashi quand Iruka s'était redressé. "Je suis désolé, je voulais pas te blesser. Tu n'es pas obligé de me dire, c'était impoli de ma part. Je m' excuse."

"Je... Je suis pas comme les autres," Kakashi avait entendu la respiration de son ami s'accélérer. Il avait pris sa main une nouvelle fois pour l'inciter à se réinstaller confortablement.

"Tout va bien Iruka, tout va bien, calme-toi. Ru, tu es mon ami d'accord ?" Iruka avait acquiescé de la tête, se réinstallant, et avait vivement sursauté lorsque le Prince l'avait maladroitement prit dans ses bras. "Tu n'as pas besoin de me dire si tu ne veux pas, je serai toujours ton ami. Je te le promets."

"C'est la première fois que quelqu'un me prend dans ses bras," avait murmuré le jeune Iruka après un silence.

"Moi aussi," avait simplement répondu le jeune Prince. "Tu es si important pour moi, Iruka."

"C'est trop bien ! Je veux te prendre dans mes bras tous les jours maintenant." Le Prince avait entendu l'excitation dans la voix forte de son jeune ami. "C'est comme ça que font les frères nan?"

"J'imagine que oui," s'était mis à rire Kakashi, les emportant dans un fou rire d'enfant sans aucune raison.

"Je peux t'apprendre, si tu veux," avait soudainement proposé le Prince après leur fou rire. "A manipuler ton chakra, je veux dire," avait-il ajouté devant sa moue. "Demain ?"

"Je veux apprendre tout de suite !" Iruka s'était soudain redressé, et s'était mis à sautiller sur le lit, secouant le pauvre prince qui était resté allongé.

"Ok, d'accord ! Mais tu dois te calmer okay ?" s'était amusé Kakashi en s'asseyant en tailleur. "Assieds-toi comme moi, ferme les yeux et écoute ma voix."

*

Apprendre à manipuler son chakra pour la première fois avait été épuisant pour le jeune orphelin. La pluie qui s'était arrêtée de tomber, avait laissé le soleil venir chasser les nuages et s'était doucement couché par delà les collines. Iruka avait fini par s'assoupir en pleine séance de méditation, bercé par la voix calme et apaisante de son frère de cœur.

Le jeune Prince n'avait pas eu le cœur de le réveiller. Personne ne viendrait les déranger, s'était-il convaincu en enveloppant son jeune ami dans les couvertures, et il n'y avait pas Académie le lendemain. Le Prince ne voulait pas que cette magnifique journée se termine.

Les deux garçons de deux mondes différents s'étaient alors endormis main dans la main comme deux enfants, émerveillés de voir leur mondes se rapprocher petit à petit. Partant ensemble dans le monde des rêves, là où les sakura en fleur ne fanent jamais.

Kakashi était convaincu que personne ne viendrait les déranger, mais quand la porte de sa chambre s'était ouverte en trombe, les deux garçons avaient vu leurs rêves se transformer en véritables cauchemars. 

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