Kleine
Il avait réussi à les semer en se glissant dans les fourrés, puis il s'était désillusionné. Du moins, il espérait s'être correctement désillusionné avec la panique et les sentiments contradictoires qui l'avaient saisi.
Ces sentiments, il les croyait pourtant éteints depuis plusieurs années et incapables de le perturber. Mais il devait bien admettre que ses sens et son esprit avaient été incapables de lutter contre eux et qu'il s'était laissé submerger.
A présent adossé contre un arbre, Albus peinait à reprendre son souffle et tentait de retrouver ses esprits. Il était pourtant vital qu'il parvienne à se reprendre et qu'il fuie cet endroit maléfique.
Il n'en revenait encore pas que Gellert ait réussi à l'attirer pour le piéger dans cet endroit précis. S'il avait réussi à fuir, c'est avant tout parce que son ennemi avait commis une maladresse, le laissant ainsi s'échapper dans la forêt.
Baguette brandie devant lui, Albus déambulait à présent dans la forêt en question et la peur cédait progressivement la place à l'étonnement.
Ce n'était pas une forêt ordinaire, mais un sanctuaire terriblement ancien. Et Albus Dumbledore, tout grand magicien qu'il soit, se sentait terriblement minuscule. Dans la clairière qu'il explorait à présent, un très grand arbre au port majestueux trônait, seul au milieu d'une prairie en fleurs qui emplissait l'air d'une odeur de nectar.
C'est dans cette prairie qu'il l'aperçut pour la première fois et qu'il décida qu'elle l'intriguait, dans le bon sens du terme.
On dit que la première impression est toujours la bonne, et Albus aimait ce proverbe même s'il avait appris à se méfier des apparences.
Il avait beau savoir ce qui s'était dit quelques années plus tôt sur cette région, il ne pouvait s'empêcher d'être surpris par la jeune femme apparue devant lui.
Elle avait de longs cheveux roux en broussaille, un beau visage au nez pointu et au regard pétillant de malice, portait des vêtements de coton et de laine bariolés et avait l'air à la fois innocent et perspicace. Âgée d'une quinzaine d'années, elle n'inspirait pas la crainte et, pourtant, Albus savait qu'il avait affaire à la sorcière la plus perspicace et la plus puissante à des lieues à la ronde.
Quelque part, sa présence rassurait Albus. Car cette présence voulait dire que Gellert et ses sbires resteraient à bonne distance par crainte des conséquences s'ils tentaient d'envahir le territoire de l'Enchanteresse.
Car die Kleine Hexe, aussi appelée l'Enchanteresse de la Forêt Noire, était probablement la sorcière la plus puissante de l'époque.
Et une sorcière puissante sur son territoire était généralement une sorcière invincible.
Pourtant, cette sorcière-là ne semblait pas avoir décidé de lui faire du mal, bien au contraire.
Kleine, comme il l'appellerait plus tard, ne faisait que le bien et, ce jour-là, elle lui avait sauvé la vie en le laissant entrer sur son territoire.
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