CHAPITRE 1 : le testament (HARRY)

L'ambiance était...pesante, à tout le moins. Le cliquetis de l'horloge interrompait le silence dans lequel les deux cousins avaient décidé de se murer depuis leur arrivée dans le bureau du notaire. Harry déglutit. En 28 ans d'existence, la présence de Zayn l'avait toujours mis mal à l'aise. Les deux hommes ne s'étaient jamais entendus, bien trop différents pour trouver un consensus. D'un côté, Zayn Malik, le bosseur froid et arrogant, de l'autre Harry Styles, l'artiste dans l'âme toujours prêt à faire la fête. Le biochimiste et l'esthéticien.

Le plus jeune profita que son cousin ait les yeux fermés pour l'observer. Bras croisés, il paraissait prendre son mal en patience. Nul doute que la situation lui déplaisait autant qu'à lui. Les réflexes du métier emmenèrent le spécialiste de l'esthétique à détailler sa tenue. Un pull à col roulé en cachemire aile de corbeau, un chino de la même couleur retenu par une ceinture en cuir véritable et une paire de mocassins réglisse. Simple et efficace. Ses cheveux étaient assez longs pour être attachés mais pas suffisamment que pour faire un chignon. Et puis, sa boucle d'oreille qui...

— Tu préférerais une photo ?

Harry sursauta. Zayn, lui, gardait les yeux fermés. L'esthéticien analysa la pièce, à la recherche d'une quelconque caméra de surveillance, sourcils froncés.

— J'appréciais juste ta tenue. Très...minimaliste.

Le plus jeune regretta aussitôt ses paroles.

— Tout le monde n'est pas un arc-en-ciel ambulant, Styles.

— ...tu n'aimes pas mon costume ?

L'ainé gloussa. Non, le costume rose à fleurs de son cousin ne lui plaisait pas, non. Avant que Zayn n'ait pu en faire part à son interlocuteur, la porte s'ouvrit sur le tant attendu notaire.

— Bonjour messieurs !

Dos courbé comme pour se ratatiner, l'homme à la chevelure dégarnie s'installa rapidement à son bureau. Derrière sa paire de lunettes, il jaugea ses clients un instant. Rien ne laissait deviner une quelconque liaison familiale. Ni leurs noms de famille, ni leurs faciès, ni leurs tenues vestimentaires. Étrangement, même leurs auras s'opposaient. La chaleur et la naïveté contre la froideur et la méfiance.

— Vous devez être Zayn Malik, le premier petit-fils.

Zayn ne réagit pas. Le notaire se racla la gorge, se tournant vers Harry.

— Et vous, Harold Styles, le second. Votre grand-père m'a beaucoup parlé de vous.

Un sourire mélancolique se dessina sur les lèvres d'Harry.

— Vraiment ?

— Oui ! Dans ces derniers jours, votre nom revenait si souvent dans nos conversations. Il tenait beaucoup à vous, vous savez.

La remarque réchauffa le cœur du benjamin. Quelques souvenirs en la compagnie de son feu grand-père lui revinrent.

— Je tenais énormément à lui, moi aussi.

— J'imagine bien ! Votre grand-père était un homme sévère mais juste. Je me souviens de la fois où il...

— Est-ce qu'on pourrait lire ce testament ?

Le notaire parut découvrir la présence de Zayn. Ce dernier le fusillait du regard. Il s'empourpra.

— Oui, bien sûr. Je m'en tiendrais au passage vous concernant tous les deux.

Le vieillard s'éclaircit la voix.

— « À mon petit-fils Harold, je lègue... »

Ce serait plus simple de dire ce dont « Harold » n'hérite pas, non ? Commencez par le paragraphe qui me concerne.

Le regard du notaire interrogea celui d'Harry, attendant sa permission. Zayn toisa Harry d'un air menaçant. L'esthéticien comprit le message et acquiesça.

— Heu....oui, faisons comme ça, oui.

Le notaire acquiesça. Il tourna une page, puis une autre et encore une autre. Arrivée à la dernière page, il plissa les yeux.

— « À mon petit-fils Harold »

Zayn s'apprêta à s'insurger.

— « et à Zayn, je lègue ma société de parfumerie Augustus ».

...et à Zayn.

Le silence régna. Harry sentait le malaise monter en lui. Zayn restait de marbre mais Harry ressentait la pression augmenter. Elle allait bientôt exploser.

— Pour en revenir à vous, monsieur Styles, votre grand-père vous a légué...

Zayn n'attendit pas la fin de cette mascarade. Il se leva, saisit sa veste et s'en alla en claquant la porte derrière lui.

Même six pieds sous terre, le vieillard lui rendait la vie dure.

Harry, sans expérience aucune dans le monde de la parfumerie avait réussi à devenir le co-dirigeant de la boite au côté de Zayn, aromaticien de formation, bras droit du pire dirigeant pendant plus de cinq ans.

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