Chapitre 36


Nous étions lundi, et la matinée avait signé les dernières arrivées pour le mariage. L'avion qui embarquait Antone et sa femme avait pris au passage Caleb, son fils Jonas ainsi que William, arrivant en début de matinée. La fin de matinée, elle, avait vu l'arrivée des Ombres. Comme il s'agissait dans les deux cas de petits jets, nous avions pus les faire atterrir à l'aéroport de Castelvetrano, gagnant un temps non négligeable.

Nous étions justement à l'entrée quand le téléphone de Vincent sonna, et il décrocha alors que je laissais Salomon conduire le groupe au bâtiment des invités, surveillant Vincent tout en fumant.


— Quel est le problème ? Demanda Vincent en se dirigeant vers le garage aussi vite..... Je prend la voiture. Je vous rejoins là-bas.


Je suivis Vincent aussi vite, continuant de fumer alors que je ne connaissais que trop bien cette tête. Je montais côté passager, continuant de fumer. Vincent démarra aussi vite, conduisant réellement plus vite qu'à son habitude tout en tirant sur sa cigarette. Je l'observais du coin de l'œil, arquant un sourcil


— Je te préviens, tu ne vas pas aimer. Souffla Vincent en recrachant sa fumée.

— Je vois ça vu ta tête. Lâchais-je


On débarqua à l'aéroport de Castelvetrano, mes muscles se tendant alors que j'apercevais deux indésirables.


— Nan mais dites moi que c'est une blague ! Hurlais-je en sautant hors de la voiture. Qu'est ce que vous foutez là bande de sale merde de mes deux !

— Madame Gomora, nous ne voulons pas..


Luciano n'eut pas le temps de finir sa phrase, qu'une droite magistrale de Vincent lui percutait le visage, tombant aussi vite au sol, inconscient. Vincent agrippa ensuite les cheveux de la femme et la traîna jusqu'à la voiture, le regard noir et le visage fermé. Il la gifla ensuite violemment et la jeta dans le coffre de la voiture, revenant aussi vite vers Luciano et l'attrapa par le col avant de le traîner à son tour.


— Euh... Ok. Lâcha Carlos visiblement surpris de voir Vincent ainsi.

— Ce que j'aime ce mec décidément ! Lâchais-je en m'allumant un mélange.


Vincent fini de charger son dernier invité dans le coffre puis se tourna vers Aaron et Carlos.


— Merci. On va s'occuper de la suite.

— Bah de rien. Ricana Aaron. Elle avait l'air de te démanger celle là. Amuse toi bien. On passe demain.

— À demain alors. Souriais-je


Je les observais repartir, posant mon regard sur Vincent qui s'allumait une cigarette en s'adossant contre la voiture, le visage neutre alors qu'il semblait réfléchir. Je m'avançais vers lui, posant mes deux mains sur son visage pour qu'il me regarde.


— Que veux tu faire Monsieur Amaro ? Je suis toute ouïe.

— Vincent, préviendrait John et Carla... Amaro... Vincent Amaro les emmènerait dans son antre et s'en occuperait personnellement.


Je soupirais doucement, posant mon front brièvement contre son torse avant de me détacher. J'inspirais une bouffée de mon mélange, posant mon regard dans le sien.


— Les deux n'existent plus pour Carla et John, cela va juste les mettre hors d'eux. Nous savons très bien pourquoi ces deux là sont là, ces vautours. De mon point de vue, Amaro a largement le droit d'en faire ce que bon lui semble. Tu as largement assez attendu pour ça.

— Nous allons célébrer vos mariages. Rien ne doit gâcher ça. Souffla Vincent. Mais il faudra que je leur en parle une fois de retour à la Demeure.


Je m'approchais de Vincent, lui souriant en caressant sa joue.


— Je suivrais tes décisions.


Il termina sa cigarette puis en ralluma une, juste derrière, prenant ensuite une grande inspiration avant de regarder le coffre de la voiture.


— Bien. Je vais les emmener.



Il ouvrit la portière et me laissa m'installer avant d'aller prendre le volant, démarrant aussi vite et se mit en route. Après plusieurs minutes de route, on arriva dans un coin désertique et Vincent arrêta la voiture avant de sortir son téléphone et composa un numéro. À quelques mètres de la voiture, une trappe mécanique se déclencha et ouvrit un accès à un sous-sol. Vincent redémarra et roula le long dans grand couloir, nous amenant à un petit parking sous-terrain.


— Nous sommes arrivé. Souffla Vincent en sortant de la voiture.

— Nous sommes où ? M'étonnais-je en sortant de la voiture.

— Le repère d'Amaro. Répondit Vincent en allant ouvrir le coffre.


Je le suivis, attrapant la pétasse par les cheveux, la sortant du coffre en la traînant pour suivre Vincent qui avait attrapé Luciano, nous amenant à une porte codée. Il saisit ensuite rapidement le code et la porte s'ouvrit.


— Suis-moi. Tu vas comprendre. Souffla Vincent en entrant dans la pièce.


Je hochais la tête, suivant Vincent en observant autour de moi. Les murs étaient recouverts de recherches, des articles parlant des meurtres de New York, listes d'ennemis de la Cosa. Une sorte de quartier général avec quelques cellules au fond ainsi qu'une salle de torture un peu plus loin. Je m'approchais des murs, ma main se resserrant alors que mon regard parcourait les articles liés à ce passé si douloureux pour eux.


— J'ai l'impression de violer ton intimité une deuxième fois. Murmurais-je

— Je t'y ai conduit. C'est avec toi que je partage le plus et c'est aussi toi qui me connais le mieux.


Je tournais le regard vers lui, lui souriant avant de baisser le regard.


— Je mets ça où ?

— Je vais te montrer. Répondit Vincent en se dirigeant au fond de la salle.


On arriva alors dans une grande pièce remplit d'accessoires en tout genre, tortures, interrogatoires et Vincent alla empaler les bras de Luciano sur un crochet à porc, m'indiquant le deuxième. J'accrochais la connasse, vérifiant qu'elle tenait bien avant d'aller regarder les accessoires, prenant le temps de les regarder alors que les deux abrutis hurlaient déjà à cause de leurs positions.


— Tu sais vraiment comment me faire frétiller comme une midinette.


Vincent tourna la tête vers moi et ricana tout en se dirigeant vers un mur, déroulant une grande toile puis installa un projecteur, le démarrant directement.


— Initialement, ce que vous allez voir été destiné aux Ganterah. Vous savez, ceux que vous n'avez jamais cherché. Lança Vincent d'un ton glacial.


Je pris place sur la table, m'allumant un mélange en posant mon regard sur le mur en question tentant de paraître impassible. Une série de photo commença à défiler, montrant la famille Salvatore ainsi que John et Carla enfant.


— Vincent mais... Qu'est ce que... Cria Luciano.

— Vous allez pouvoir découvrir ce que vous avez loupé, les moments de vie de vos enfants, une famille pour laquelle vous n'avez jamais crié vengeance.


J'observais les photos défiler, laissant mon cœur se comprimer face à tant de gâchis et de douleur. Une vie qu'il destinait aussi à John...


— Tu es un malade ! Je n'aurais jamais dû te confier les enfants. Ni me laisser convaincre d'envoyer John au Japon. Il serait à mes côtés. Tu as manipulé mes enfants pour ta vendetta personnelle !


Je me levais aussi vite, armant mon poing pour me diriger vers ce sale fils de pute, venant le frapper de toute mes forces alors que mes yeux devaient brûler de rage.


— Fermes ta sale gueule sombre merde. Hurlais-je.

— Tes enfants ? Qu'as-tu fait pour eux qui te permette de penser qu'ils sont tes enfants Luciano ?


J'inspire profondément, retournant dans un coin de la pièce où je préférais attraper une lame, jouant avec en m'asseyant sur la table, fumant mon mélange tout en coupant mes sentiments, les éloignant de mon esprit pour qu'ils ne viennent plus me parasiter.


Vincent s'alluma une cigarette tout en observant les deux suspendus.


— Mes enfants vont se marier. Mes enfants sont enfin heureux et ont une vraie famille et... Oh oui... Je suis grand-père. Sourit froidement Vincent. John est père.

— Quoi ? S'écria Luciano.

— Tu ne connais rien d'eux. Vous ne les connaissez pas. Ce qu'ils aiment, ce qu'ils détestent, ce qui les fait sourire. Rien, pas un seul événement de leur vie n'a été marqué par votre présence ou votre simple soutien. Votre couple lui-même est une comédie.

— Je suis sûr que je baise ta femme mieux que toi mec. Lâchais-je d'un ton neutre.


Vincent tourna la tête vers moi en levant un sourcil.


— Quoi c'est vrai. Regarde là. Je suis sûre qu'elle s'est tellement fait troncher que c'est une autoroute entre ses jambes. Pourtant je suis une référence hein. Niveau... Bref. Quoi que, attend...


Je me levais, venant découper ses vêtements afin de l'inspecter, retournant m'asseoir en haussant les épaules.


— Bon non ok elle est dégueulasse. Elle ferait débander un mec sous viagra mais bon...

— À se demander comment vous avez pu avoir John et Carla. Ajouta Vincent en se dirigeant vers son armoire à accessoires.

— Bah les yeux fermés dans le noir... Ça passe sûrement. Fin peut-être que c'est même pas de lui tu me dira. Ça sait bander un mec comme ça tu crois ? Demandais-je sérieusement.

— Ton rôle t'est monté à la tête. Même cette histoire de vengeance ne te concernait pas ! Tu as encouragé John !

— Tu m'étonne qu'elle t'évite bobonne qui chiale. À peine dix minutes et j'ai déjà envie de t'exploser la gueule. Pas comme si je t'avais un jour apprécié tu me diras. Réfléchis-je tout en fumant.

— Ne me concernait pas ? Tu étais son frère et tu n'as jamais cherché à la venger ! Tu aurais réagi comme un homme, comme un frère, John n'aurait pas eu à porter ce fardeau.

— Oh t'exagère il a tellement bien protégé Angelina... Un homme si bon qui lui a tant offert. Souriais-je. Protection, chaleur de sa famille. Je suis certaine que tu as pensé à la donner aux Ganterah non Lulu ? Histoire d'avoir la paix. Enfin, t'aurais pus le faire si t'avais pas eu Vincent sur le dos quoi.


Vincent se rapprocha de Luciano et commença à lacérer ses vêtements, jetant un à un les lambeaux de tissu qu'il découpait.


— Je vais t'apprendre une chose Luciano. Sofia et moi nous aimions et Francesco était mon fils. Penses-tu que cela justifie mon désir commun de vengeance avec John ?

— Quoi. Mais tu délires mon pauvre. Mon père a sûrement dû le sentir quand il t'a retiré ton poste.

— Ton père était tout aussi abruti que toi ! Ils seraient encore en vie si j'étais resté près d'eux !



Vincent agrippa les cheveux de Luciano et commença à découper la peau de son crâne, faisant totalement abstraction de cris et hurlements des deux. Je l'observais faire, m'allumant une cigarette tout en le détaillant. Il passa ensuite à la femme, recommençant le même processus alors qu'elle hurlait de plus belle, démarrant juste après de multiple lacération sur leurs corps puis vint leur retirer la peau d'un geste sec de la main. Après plus d'une heure de torture, Vincent retourna vers son armoire et récupéra une arme, vérifiant le chargeur avant de l'armer, tirant directement sur eux en commençant par les jambes. Il vida plusieurs chargeurs avant de leur loger une balle dans la tête, expirant finalement en s'allumant une cigarette.


— C'est terminé. Souffla Vincent en revenant vers moi.




Je l'attrapais par les épaules, l'enlaçant doucement en posant ma tête sur son épaule, caressant doucement son dos.


— Ils sont mort avec l'arme qui m'a pris Sofia et Francesco. Je vais pouvoir m'en débarrasser maintenant. Souffla Vincent.


Je serrais ma prise sur lui, l'embrassant doucement dans le cou.


— Tu es une âme sœur et un père vraiment remarquable. Soufflais-je.

— Vincent est né pour eux.

— Angelina est toujours là. Nous sommes là. Vincent Amaro peut être Vincent Amaro, qu'importe le nombre de ses visages. Et tu restes aussi craquant qu'importe ton visage.

— Qu'importe mon visage... Sourit Vincent. Tu parles comme Sofia.


Vincent posa un baiser sur mon front, plongeant un doux regard dans le mien.


— On devrait rentrer avant qu'ils ne lancent tous des recherches.

— On parle de John... Les avis de recherches ont déjà dû être lancé Vinvin. Rétorquais-je en arquant un sourcil.

— Allons-y. Ricana Vincent. Je reviendrais nettoyer plus tard.


Je hochais la tête, posant mon regard sur les deux en descendant de la table, sortant finalement de la pièce et je laissais mon regard parcourir la pièce principale. Je soupirais doucement, me décidant à rejoindre la voiture où je pris place côté passager tout en m'allumant une cigarette. Vincent démarra, déclenchant l'ouverture de la trappe avant de sortir du sous-sol puis se dirigea vers la villa directement. Il alla se garer dans le garage, et je l'observais en coin, passant ma main dans ses cheveux pour les remettre correctement.


— Vous êtes dans un état Monsieur Amaro... Vous êtes bon pour vous changer dis donc. Ricanais-je

— Alors je vais te montrer un autre secret. Ricana Vincent en me prenant la main.


Il alla au fond du garage et déclencha l'ouverture d'une porte dérobée, cachée derrière une armoire.


— Accès direct aux chambres. Sourit Vincent en me faisant un clin d'œil.

— Oh le petit coquin. Ricanais-je

— Je suis découvert. Ricana Vincent en montant les escaliers.

— Ohhh sur ça t'es découvert depuis ta technique ultime. Rétorquais-je


On arriva dans la chambre de Vincent et je repartis vers mon appartement, allant me changer moi aussi avant de redescendre l'air de rien en fumant. Je rejoignis la terrasse, remerciant la personne qui m'apportait un café avant d'embrasser mon samurai dans le cou, prenant place à côté de lui.


— Aaron m'a dit que tu étais parti te balader avec Vincent. Ça a été ? Sourit John en donnant le goûter à Hakan.

— Oui, balade très agréable. Souriais-je avant de m'allumer une cigarette.


Vincent arriva à la terrasse et amena des cafés, les posant devant John et moi avant de s'asseoir avec nous.


— On dirait qu'Hakan avait très faim. Ricana Vincent.

— Carla l'a fait gambader un bon moment. Sourit John. Il a besoin de reprendre des forces.


J'observais John nourrir Hakan tout en fumant, tournant finalement le regard.


— Dis-moi John. Lança Vincent. Tu as pensé que tes parents pourraient vouloir venir ? Vos mariages ont été annoncés et ils pourraient...

— Tu es mon seul parent. Ils n'existent plus. Tu le sais. Carla les a aussi reniées. S'ils viennent... Et bien, Naëlle a été clair avec eux. Répondit John sèchement en tournant la tête vers Vincent.

— Et si je te disais qu'ils sont venus.

— Quoi ? Quand ? Ils sont où. S'énerva John.

— Je m'en suis occupé. Répondit Vincent en s'allumant une cigarette.

— Tu...

— C'est terminé.


Je continuais de fumer, observant en coin les deux tout en portant la tasse à mes lèvres. Souriant à Hakan qui jouait avec sa cuillère. John regarda Vincent quelques secondes sans rien dire puis ramena son regard vers Hakan, lui souriant tout en lui caressant tendrement la joue.


— Ils étaient prévenu. Souffla John en attrapant son fils avant de le donner à Vincent. Nous parlerons avec Carla quand nous rentrerons à la maison. D'accord ?

— D'accord. Répondit Vincent en hochant la tête.


Je me levais, faisant le tour de la table pour poser mes mains sur les épaules de Vincent, le massant doucement tout en me penchant pour embrasser la joue de Hakan.


— Et si on allait jouer du piano avec papi mon acrobate ?

— Très bonne idée. Sourit Vincent.


Je l'embrassais sur la joue, me redressant pour m'asseoir sur les genoux de John, passant mes mains dans ses cheveux tout en plongeant mon regard dans le sien. Il enroula ses bras autour de ma taille, me souriant tendrement.


— Je t'aime. Souffla-t-il, ses lèvres frôlant les miennes.

— Je t'aime. Soufflais-je avant de l'embrasser.

— Va jouer du piano avant que je ne décide de te garder rien que pour moi. Sourit John en posant une main sur ma joue.


Je hochais la tête avant de l'embrasser, me levant après avoir terminé mon café. J'emmenais Vincent dans la salle à côté de mon bureau où se trouvait le piano, le laissant poser Hakan au sol alors que je m'installais au piano, Vincent venant prendre place à côté de moi.



J'appuyais doucement ma tête contre son épaule, laissant mes doigts se poser sur les touches avant qu'ils ne commencent leurs danses, mes yeux se fermant alors que je relevais la tête. Il se joignit à moi, sa mélodie venant se mêler à la mienne avec douceur. J'écoutais avec attention les nuances que venait prendre la mélodie, l'observant prendre différentes nuances alors qu'un sourire s'étirait sur mes lèvres, apercevant les nuances si subtiles d'un Vincent Amaro s'ouvrant lentement comme une fleur timide face aux premiers rayons du soleils.


Étrange comparatif quand on y pensait de comparer cet homme à une fleur timide, et je ne pense pas qu'il aimerait. À quoi me faisait-il dont penser ? Une chose qui n'apparaissait pas pareil en fonction du regard se posant dessus, plein de nuances et de secrets, impassible, enfermant ses sentiments et ses douleurs sous une épaisse carapace, si difficile à lire. Une énigme que peu peuvent résoudre, mais qui vous résoudra sans le moindre mal. Un animal sauvage peut-être ? De ceux qu'on pense pouvoir apprivoiser alors qu'ils ne le seront jamais totalement ?

Un rapace. Un aigle. Un de ces prédateurs létal, protégeant son nid, qu'on ne peut jamais totalement apprivoiser et dont on ne peut qu'admirer la liberté. Un animal qui ne peut vivre qu'en étendant ses ailes et qui avait pourtant choisi de s'enchaîner au sol pour cette famille Napoli. Terrible sacrifice qu'il aurait passé sa vie à taire si je ne l'avais pas forcé à défaire ses chaînes.


— Et si je ne t'avais pas lu, si je ne t'avais pas deviné... Si tu ne m'avais pas intrigué dès le premier regard... Qu'aurais tu fait ? Tu serais resté dans cette ombre ? Murmurais-je soudain

— Pourquoi cette question ? Sourit Vincent.

— L'un des cheminements de mon esprit quand je le laisse se balader au gré de la musique.

— Je vois. Sourit Vincent. Et bien... Si je prends en compte tous les évènements qui se sont déroulés jusque-là, je n'aurais pas pu rester dans l'ombre, non. Il y a le tir sur John et Carla, les contrats lancés sur eux... Elena... Miller aussi. Amaro serait de toute façon sortit... Peut être plus sournoisement, plus discrètement... Sans ses évènements, je pense que oui. Probablement. J'ai toujours réussi à surveiller John et Carla, à faire en sorte que rien ne leur arrive sans qu'Amaro ne dévoile son visage. Sans ces évènements oui, je serais sûrement resté dans l'ombre.

— Je ne m'étais jamais rendu compte de ce que cela faisait... Une multitude de facette, certaines personnes en connaissent une partie, d'autres en connaissent d'autres, mais il reste toujours le centre même de ces facettes, hors d'atteintes, qu'on ne peut deviner et que personne ne voit... Voir cela sous toutes les facettes possibles et se dire que si l'on n'en voit qu'une partie ce n'est pas se rendre compte de la beauté véritable de ce que l'on regarde... Tu aurais gardé la véritable histoire pour toi, tes véritables blessures cachées sous ce masque impeccable... C'est compréhensible bien sûr... Mais c'est étrange à se dire...

— Ne pas oublier sert à ne pas refaire les mêmes erreurs. Je ne pourrais jamais changer ce qu'il s'est passé et de base, Amaro n'avait plus aucune raison d'agir... Je n'avais pas de raison de partager mon histoire... C'était en tout cas vrai avant que tout ne se complique et que tu ne me fasses part de ton avis.... Un masque pour chaque situation est bien plus pratique et tu es une des rares personnes qui peut le comprendre. Se montrer entièrement c'est laisser aux autres l'occasion d'entrevoir tes faiblesses ou de les trouver. Si tout le monde connaissait mon attachement pour les enfants, on aurait pu essayer de m'atteindre au travers d'eux.

— Oui, c'est pour ça que l'on ne sait pas que le clan a des enfants. Les choses qui peuvent me détruire sont gardés cachés du monde. Un masque par situation, par rôle... On ne connaît jamais entièrement quelqu'un dans la vrai vie, il y a toujours des facettes que tu ne connais pas. Beaucoup dans le cercle de mes hommes sont ainsi en vérité. Noz, Salomon, Hakane, Ritchi... Beaucoup de facettes mais tout le monde n'en connaît que quelques unes. Mais Vincent, juste en Vincent... Le majordome dévoué... Ce n'est pas qui tu es véritablement.


Je pris sa main, la caressant doucement. 


— L'homme dans toute sa complexité est bien plus attachant et amusant à défier. Vincent Amaro, quel que soit ses masques et ses visages, est l'homme qui a un passé très douloureux, qui a été la personne qui a construit John et Carla avec brio, et qui assiste aujourd'hui à chacun de leurs pas dans leurs vies. Tu es autant essentiel à leurs yeux que tu ne l'es pour nous, toi et toutes tes facettes. Tu me donnes toujours envie de te surprotéger et de rattraper toute cette douceur dont tu t'es privé si longtemps. Le monde peut bien essayer de t'atteindre... Je le brûlerais bien avant qu'il n'y parvienne. Murmurais-je en caressant sa main tout en la fixant.

— Tu es la deuxième femme à me voir totalement sans qu'aucune peur ne vienne entacher notre relation. J'ai même le sentiment que c'est tout le contraire, tout comme avec Sofia qui avait même réussit à dompter l'homme que j'étais. Sourit Vincent. Une douceur et une force... Je me rends compte à quel point John et moi nous ressemblons sur ce point... Impossible d'aimer une autre femme quand tu as trouvé celle qui sait voir en toi et qui t'accepte tel que tu es.

— Bien sûr qu'il te ressemble. Tu es son père, celui qui l'a élevé. Il est plus simple à lire, plus impulsif mais je l'ai toujours connu ainsi alors peut-être que ma vision de lui est faussé.


Je posais mon regard sur lui, observant son regard.


— Pourquoi aurais-je peur de ce que tu es ? J'ai bien des peurs oui, de te blesser sans le vouloir, ou que l'on vous fasse du mal tout court... J'ai déjà eu peur de quelqu'un en la découvrant oui. Parce que j'ai découvert ce qu'était véritablement un monstre. Mais ce que je vois est tellement loin de ça. Même avec ton visage tout sérieux je me sens en sécurité. La preuve, je fais toujours ma midinette... Ricanais-je en penchant la tête.

— Vincent le Majordome est celui qui a pu continuer d'aimer Sofia, il est une part importante de moi et John est la meilleure partie de lui parce qu'il t'a. C'est toi qui fais qu'un de ses masques ne soit jamais revenu du Japon. Tu as ce pouvoir sur les gens qui t'aiment. Je te protégerais toi et la famille et serais sans pitié pour ceux qui tenteraient de vous atteindre.


J'enlaçais Vincent avant de me détacher, allant récupérer un acrobate somnolant.


— Et si nous allions profiter des enfants ? Souriais-je à Vincent.

— Je crois qu'ils sont dans la salle de jeu. Prête pour le parcours du combattant ? Ricana Vincent en se levant.

— Vas y. Eh, viens on se fait le parcours.

— Rendons Hakan à son père d'abord. Ria Vincent.


Je hochais la tête, m'approchant de la fenêtre afin d'ouvrir la fenêtre. Je me penchais aussi vite, appelant John.


— Mon samurai. Livraison d'acrobate sicilien pour toi !


John pencha la tête puis se leva, arrivant vers moi, le sourcil levé et un sourire en coin.


— Allez viens mon bonhomme. Ricana John en attrapant Hakan. Maman a sa tête de gosse.


Je lui donnais Hakan, l'embrassant avant de refermer la fenêtre, attrapant Vincent par la main pour nous faire monter à l'étage. Je regardais Vincent en coin, un sourire en coin sur les lèvres.


— Parcours ?


Vincent ricana en retirant sa veste puis retroussa ses manches.


— C'est parti. Sourit Vincent en se positionnant à côté de moi.


Je ricanais, observant le parcours dans le couloir qui partait de notre étage pour rejoindre l'annexe de jeu des enfants. On sauta pour attraper les barres au plafond, venant faire le parcours avec Vinvin.


— Hé tu tiens bien dis donc. Ricanais-je en jouant à rester sur place.

— J'avoue, c'est pas la première fois que je le fais. Ricana Vincent. Fallait tester pour les enfants avant hein.

— Pratique l'excuse des enfants. Riais-je en reprenant le parcours.

— Angelo été sûr que l'excuse marcherait pas avec toi. Ria Vincent en reprenant le parcours à son tour.


Je ricanais, arrivant finalement dans l'annexe et j'avisais les deux possibilités s'offrant à nous.


— Filet ou toboggan ? Demandais-je

— Filet voyons. Ricana Vincent en commençant à se balancer.


Je hochais la tête, me préparant avant de m'élancer, plongeant dans les filets en ricanant, atterrissant finalement sur le sol. J'observais Vincent atterrir, l'applaudissant.


— Bon, mur ? La corde c'est trop simple sinon.


Vincent retira alors rapidement ses chaussures et plaça ses mains sur le mur d'escalade, me faisant un clin d'œil pendant que les enfants venaient se joindre au jeu en poussant des cris de joies. J'ôtais mes chaussures, me plaçant à un autre côté, vérifiant que les enfants étaient bien tous accroché avant de m'élancer.


— Allez Vinvin, montre nous comment tu grimpe au septième ciel. Provoquais-je tout en grimpant.


Vincent se lança en ricanant, prenant rapidement ses prises et montant tout en regardant les enfants le suivre. J'arrivais rapidement à l'étage, observant Uta grimper avant de rejoindre la plateforme. J'attrapais Hakan, poussant John tout en souriant.


— Eh hop, on descend le samurai. Souriais-je

— Izanaaaaaa... Miiii !


Je riais de bon cœur avec Hakan, me préparant devant le toboggan en modifiant ma prise sur Hakan, veillant à bien le tenir et le protéger avant de m'élancer, renforçant ma prise sur lui tout en modifiant mes appuis afin d'anticiper l'arrivée. Arrivée se faisant sous le rire de Hakan.


Aussi taré que ses parents donc. On est bien.


Je l'embrassais sur le crâne, le tendant à Angelo avant de me redresser, ricanant en posant mon regard sur John.


— La descente fut bonne mon samurai ? Ricanais-je.

— C'était fourbe ça. Ria John.

— Mais non mais non. Ricanais-je tout en me reculant pour laisser passer Vinvin dans le toboggan. Et un Vinvin un. Je grimpe plus vite que toi Vinvin. T'es tout rouillé dis donc.

— On va travailler ça. Ricana Vincent.

— Va falloir faire construire la même à la demeure ? C'est ça ? Ricana John.


Je tapais des mains en désignant John, un sourire s'étirant sur mes lèvres.


— On regardera ça en rentrant tous les deux. Et toi. Continuais-je en désignant Vinvin. On y retournes alors.


Vincent ricana et repris l'ascension du mur, augmentant sa vitesse de monter tout en nous défiant du regard tous les deux. Je ricanais en reprenant l'ascension, sifflotant tout en montant avant de rattraper Mila par le pantalon, la ramenant contre le mur.


— Te précipite pas, prend le temps de tester tes prises. Ne te concentre que sur ça. Que les autres montent plus vite c'est pas grave, l'important c'est que tu y arrives par toi-même.


Je lui montrais les prises, l'observant monter pendant quelques minutes avant de reprendre mon ascension, m'arrêtant sur la plateforme afin de reposer mon regard sur elle. Au bout de plusieurs minutes elle parvint enfin à l'étage et je l'attrapais, l'embrassant en la félicitant.

John et Vincent regardèrent les enfants finir leur ascension, les encourageant vivement avant de les récupérer sur la plateforme.


— Bravo les champions ! Sourit John.

— Allez, montrez moi comment vous grimpez à la corde pour voir. Ricanais-je.


Ils redescendirent aussi vite, et je sautais à mon tour, rejoignant le sol pour les observer grimper. Je me retins clairement de rire en les voyant resdescendre au bout de deux mètres, essayant vainement de paraître sérieuse.


— Coincez la corde avec vos pieds et pousser en vous aidant de vos bras. Lança Vincent en les observant de la plateforme.


J'éclatais de rire en les voyant faire, attrapant Aylan par les fesses alors qu'il glissait.


— Bien. Tu bloque comme ça. Lui expliquais-je en positionnant ses pieds. Et tu te tire avec tes bras. Essayes. Riais-je.


John s'élança ensuite, sautant de filet en filet tout en faisant des saltos puis arriva près de moi, le regard joueur.


— Le mieux c'est une démonstration. Sourit John en posant ses mains sur une des cordes.

— Eh bah montre les donc. Répliquais-je en souriant tout en croisant les bras.


John sauta alors sur la corde et commença à grimper, montant jusqu'au niveau des enfants puis baissa la tête vers moi en souriant.


— C'est dommage que votre mère soit si fatigué. Bon en même temps la corde est un exercice difficile. Ricana John.

— C'est marrant non Vinvin, c'est monsieur le mateur qui se moque de nous alors qu'il a grimpé quoi... Une fois ? Rétorquais-je en souriant.


J'observais les enfants, prenant le temps de voir s'ils avaient compris. Je m'emparais finalement d'une corde, me mettant en position. Je grimpais un peu, m'arrêtant pour laisser les enfants observer. Une fois que ce fut bon je grimpais à mon tour, attendant sur la plateforme tout en balançant John en bas. John ricana pendant sa descente, revenant rapidement vers une corde et remonta plus vite à la force de ses bras, m'attrapant aussi vite et se jeta avec moi dans un des toboggans.


J'observais les enfants monter sur les cordes, restant contre John, observant Vincent les récupérer.


— Il est vraiment plus beau avec ce sourire là. Soufflais-je en m'appuyant sur John.

— Il adore passer du temps avec les gosses. Et puis, il n'y a plus d'ombre du passé. Sourit John en enroulant ses bras autour de moi.

— Plus maintenant. Il a pus régler ses comptes enfin.

— Je pensais que les bannir était suffisant. Je m'suis trompé.

— Je les pensais pas aussi con je te rassure. Je sous estime toujours la connerie des gens apparemment. Soufflais-je en appuyant ma tête contre la sienne. Après mon avertissement était limpide, et ils auraient dû le prendre en compte.. Mais ils n'ont jamais su se rendre compte des choses alors bon... Jusqu'au bout ils auront été con.

— Je ne vois même pas ce qu'ils espéraient en venant. Souffla John dans un soupir. Mais attends... Comment ils ont su ? Ça ne peut pas être le hasard qu'ils viennent pile la semaine des mariages.


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