Chapitre 35



Après la fête qui avait duré jusque tôt dans la journée du samedi, une grande partie avait pris l'avion en début d'après-midi afin de nous rendre en Sicile où allait se dérouler les mariages. Le reste des chefs et des invités arrivant soit dimanche soit lundi. Après un peu de repos, nous permettant de nous remettre du décalage horaire, nous prenions notre petit déjeuner avec John, et quelques-uns déjà levés ou pas couchés du tout. Peter avait le nez dans son pc tout en buvant son café, et je devinais qu'il surveillait la demeure l'air de rien alors qu'Aldino somnolait sur lui.


C'était aujourd'hui que devait arriver Soke accompagné de sa fille, et nous n'allions pas tarder à prendre la route afin d'aller le chercher à l'aéroport.


— Pourquoi il est pas dans son lit ? Murmurais-je à Peter


Il s'arrêta de pianoter, caressant doucement le crâne d'Aldino le temps qu'il se rendorme.


— Il fait des cauchemars en ce moment. On travaille dessus, mais du coup il dort avec moi en attendant que ça aille mieux. Murmura Peter.

— C'est pas une période très facile pour un enfant de son âge. Il lui faudra du temps. C'est un plus d'avoir quelqu'un pour parler. Souffla John en buvant son café.


Peter continua de bercer l'air de rien Aldino, hochant la tête pour répondre à John.


— Ils sont assez simples à calmer donc c'est déjà ça. Sourit Peter.

— Oui. On va lui remplir la tête de bonnes images à ce p'tit bonhomme. Si tu as besoin de passer plus de temps avec lui, n'hésite pas à demander à Vincenzo de te remplacer. Tu restes son supérieur, toute la période du mariage. Lui sourit John.

— Il a déjà pas mal de boulot pour gérer ici et l'île l'air de rien. Je ne fais que surveiller à distance le reste. On ne sait jamais. Murmura Peter en observant l'écran.

— Tu as ta tablette et ton pc portable. Pense quand même à en profiter.


John regarda ensuite sa montre puis termina son café, le reposant sur la table avant de tourner la tête vers moi.


— Je pense qu'on devrait y aller. Il ne devrait pas tarder à atterrir.

— Allons-y. Souriais-je après avoir fini mon café.



On prit la route juste après, rejoignant à une vitesse tout à fait raisonnable l'aéroport. On parvint même à arriver avant l'avion qui vint atterrir quelques minutes plus tard alors que je m'allumais une cigarette. Ils attendirent que l'avion soit complètement à l'arrêt, observant l'escalier se mettre en place. Quelques minutes plus tard, Soke apparu en haut de l'escalier, sa fille le suivant juste derrière. On s'approcha aussi vite pour l'accueillir, s'inclinant pour le saluer, le sourire aux lèvres.


— Bienvenu à vous deux en Sicile. Sourit John.

— Bienvenue à vous deux. Souriais-je. Le voyage fut-il bon ?

— Long, mais agréable. Sourit Soke.

— Tu as dormi tout le long. Ricana Aiko.

— C'est ce que je dis, long et agréable. Répondit le Maître en haussant les épaules.

— Vous pourrez profiter de la journée au moins. Souriais-je en me redressant.

— J'y compte bien. Ricana le Maître.

— Allons y avant que Soke ne se mette à sautiller d'impatience. Souriais-je l'air de rien.


On se dirigea vers la voiture, les laissant s'y installer, le temps que les hommes chargeaient leurs bagages, puis on se mit ensuite en route pour la villa. Une fois garé, on laissa les hommes prendre les bagages, conduisant Soke et sa fille à la maison qu'avait fait construire John, caché par les arbres derrière l'habitation de Vincenzo, un peu en retrait afin de lui garantir de la tranquillité.


— Mais c'est... Commença Aiko en regardant la maison.

— Vous avez fait venir ma maison ! S'exclama le Maître en se tournant vers nous.

— C'est le crâne qu'elle a défoncé cette fois je crois. Répondis-je en croisant les bras. Ta mère a tapé trop fort encore Aiko.

— Pourtant c'était bien le fessier qu'elle a visé. Ricana Aiko. C'est impressionnant ce que vous avez fait. Les moindres détails... Même le jardin...

— Nous voulions que vous vous sentiez à l'aise. Sourit John.

— Ça me touche sincèrement. Merci beaucoup. S'inclina le Maître.

— Le sens des proportions de Shiro. Ricanais-je.


Je tendis l'oreille en tournant la tête vers la demeure, m'inclinant devant les deux invités.


— Veuillez m'excuser je reviens. Souriais-je



Je rejoignis la terrasse de la Villa, attrapant Aldino et Uta par le col, les faisant voler tous les deux dans un sens.


— Ehh, mais.... S'écria Aldino avant de me regarder. Oh merde... Murmura t-il


Je croisais les bras, tapant du pied en regardant les deux, posant finalement mon regard sur mes deux aliens et le petit groupe dont il ne manquait que James.


— Si je vous reprends encore une seule fois à vous battre en dehors des entraînements. Je veillerais personnellement à trouver une punition à la hauteur de votre désobéissance. Suis-je claire ? Demandais-je d'un ton glacial.


Ils hochèrent la tête et je leur désignais la table, leur ordonnant d'aller déjeuner. Je m'allumais une cigarette, rejoignant John devant chez Soke.


— Un problème réglé ? Sourit le Grand Maitre.

— Pour l'instant. Souriais-je en haussant les épaules.

— On va vous laisser vous installer tranquillement. N'hésitez pas si vous avez besoin de quoi que ce soit. Sourit John.

— Oui. Merci. S'inclina Aiko.

— À plus tard. Souriais-je en m'inclinant.



Je rejoignis la terrasse avec John, attrapant une Iris gigotant dans les bras d'Angelo que j'embrassais avant de m'installer. Remerciant Vincent pour le café. Carla arriva peu de temps après vers la terrasse, tenant Hakan par les mains alors qu'il souriait en marchant vers ses parents.


— Bonjour tout le monde. Sourit Carla.

— Bonjour. Souriais-je. Bonjour mon acrobate, marraine a réussi à te kidnapper ce matin ?

— Il a fait demi-tour dès qu'il vous a entendu. Sourit Carla.

— Allez mon champion, viens voir ton père. Sourit John en attrapant son fils.


Je ricanais, me penchant pour l'embrasser dans le cou avant qu'Iris ne fasse pareil. Je posais mon regard sur les enfants.


— Je m'suis fait arnaquée. Y avait le choix entre l'avoir un peu ce matin et lui donner à manger à midi et Luc a choisi le repas. Grogna Carla.

— Triste vie. Ricanais-je. Allez ma diablesse, vas voir tata Carla.


Je laissais Iris redescendre, la laissant aller voir Carla et je m'appuyais sur ma main en fixant les deux chenapans qui se tortillaient sur leurs chaises, mal à l'aise.


— Je vais pas tarder à aller à entraînement. Je te le redonne après. Ricana John.

— Le fameux souci réglé ? Souffla John en levant un sourcil


Je tournais le regard vers lui, le reposant sur les deux.


— Hmhm. Confirmais-je

— Bien. Je crois que je vais y aller moi. Sourit John en se levant.


Il se pencha pour m'embrasser dans le cou et tendit Hakan à Vincent, se dirigeant directement vers sa salle d'entraînement sous le regard des enfants.


— Vous ne bougerez de là que quand je l'aurai décidé. Souriais-je


On resta ainsi un long moment, et je levais ma main pour ne pas les laisser parler, observant finalement du coin de l'œil John et Angelina revenir de entraînement.


— Vous pouvez y aller.


Je me redressais, les observant sortir en courant pour rejoindre l'intérieur de la demeure et je me contentais de ricaner en haussant les épaules.


— Ouais. Dur de se retenir hein.

— Je vais prévenir le personnel qu'il va pouvoir dresser la table. Ricana Vincent en rentrant à l'intérieur.

— Lequel est le plus sadique ? Celui qui inflige ça pour s'amuser ou celui qui observe ? Rétorquais-je avec un sourire en coin.

— La question mérite réflexion. Ricana Vincent. Je vais y réfléchir.


Il alla vers les cuisines et donna ses instructions, laissant le personnel s'activer aussi vite pour dresser la table. John revint quelques minutes plus tard en souriant et vint m'embrasser.


— Je vais aller prévenir Soke et Aiko pour le repas.

— D'accord. Souriais-je



Je me levais, m'étirant avant d'aller me rafraîchir, croisant sur le chemin du retour les enfants et je leur fis signe de ne plus bouger, tournant autour d'eux avant de me pencher à leurs hauteurs.


— Maintenant vous allez m'écouter avec attention parce que je ne le répéterais pas. Expliquais-je d'un ton froid. Nous recevons beaucoup d'invités, c'est des événements très importants qui arrivent, et je détesterais vraiment entendre une quelconque plainte sur votre attitude. Suis-je claire ? Il y a des règles, les mêmes qu'à la demeure. Nous avons un accord. Je vous laisse découvrir le monde, mais un seul faux pas et je resserre le collier. Est-ce clair ?


Ils hochèrent la tête et je me relevais, leur souriant.


— Il y a un temps pour tout. Se battre, s'entrainer, cela se fait dans certaines conditions. Vous auriez pu blesser quelqu'un ou vous faire mal. Ici comme à la Demeure, les séances de sports sont encadrées. Voulez-vous que tout le monde sache comment vous vous battez et vos faiblesses ? Si vous voulez vous battre et faire du sport, vous avez votre espace ou la salle de sport. Vous voulez passer pour des terreurs, alors apprenez selon les règles ou on arrête tout. À table maintenant. Terminais-je en leur désignant la terrasse.


Je les rejoignis alors qu'ils s'étaient arrêtés à l'entrée de la terrasse et je suivis leurs regards, tombant sur Soke et sa fille.


Ah. Nous y voilà.


Je baissais mon regard, sentant Aylan et Mila venir me tenir le pantalon et je passais mes mains sur leurs têtes, les rassurant.


— Bien, allons saluer nos invités puisque vous êtes calmés.


On s'avança vers Soke et Aiko, et je leur présentais les deux, présentant ensuite les enfants avant de laisser filer Arthur et Anissa vers leurs parents. Vincent revint après quelques minutes avec un grand plateau, chargé de verres, accompagné d'un membre du personnel poussant la desserte contenant les bouteilles, la plaçant près de la table. Vincent servit ensuite les verres et les posa devant chacun, s'inclinant avant de repartir vers les cuisines.


— Les enfants suivent un entrainement ? Demanda Aiko en japonais, les observant l'air de rien.

— Nous parlerons de ça plus tard. Souffla le Maître en japonais.


Aiko hocha la tête et remercia John qui lui tendait son verre. Je sentis le regard d'Uta et je me contentais de passer ma main dans ses cheveux en le regardant en coin, le rassurant doucement avant de me pencher à son oreille.


— Calme, ce ne sont pas des ennemis. Soufflais-je en japonais.

— Vous avez pu vous installer correctement ? Demanda John en me donnant un verre.

— Oui. Merci. Sourit Aiko en hochant la tête.


Je pris le verre en remerciant John, m'allumant une cigarette tout en observant les enfants.


— Après le repas, vous irez vous changer.



Ils hochèrent vivement la tête, et je me contentais de sourire avant de poser mon regard sur Soke, l'observant alors qu'il promenait son regard l'air de rien de temps à autres vers les enfants, buvant tranquillement son saké tout en écoutant les conversations.


— Nani ! S'écria Angelo


Je me reculais, me contentant d'attraper par le col une diablesse avant de tourner mon regard vers elle et elle se figea, un sourire s'étirant sur ses lèvres.


— La tête d'innocente... Mila ?

— Elle la maitrise mieux que la moue. Ricana Angelo.

— C'est qu'une question d'entrainement. Ricana John en se penchant pour embrasser la joue d'Iris.

— Elle maitrise déjà l'art de s'échapper cette diablesse ouais. Grommela Angelo en arrivant pour la prendre. Viens là toi, tu vas pas te balader en culotte non. On dirait ta mère.


Je me pinçais les lèvres pour le suivre du regard et il posa lentement son regard sur nos deux invités.


— Ohh.... Bonjour, toutes mes excuses. Sourit Angelo.


Aiko et le Maitre inclinèrent leur tête devant Angelo, lui rendant la politesse puis Aiko regarda John qui fit aussi vite les présentations.


— Angelo, voici Maitre Kanazawa et sa fille Aiko... Soke, voici Angelo, le père de Tõhime. Sourit John.

— Enchanté. Sourit le Grand Maitre.

— Vous avez... Commença Aiko.

— Non. Cette petite princesse est la fille de Tõhime. Je ne suis pas son père, juste un grand fan. Sourit John.

— Je vais...Commença Angelo.

— Ouais. Va. Ricanais-je


Il partit aussi vite, et je me frottais le visage alors que les gamins étaient morts de rire.


— Et donc la ballade en culotte serait héréditaire, si j'ai bien compris. Lança la Maître un sourire en coin.

— Veux-tu vraiment commencer sur ce sujet Soke ? Rétorquais-je en m'appuyant sur ma main.

— Lequel exactement. Sourit le Maitre en s'appuyant à son tour sur sa main. L'hérédité ou la ballade ?

— Les deux peuvent être amusant. Est-ce que Aiko aussi arrive à te mettre la pâtée comme ta femme ? Hm ?

— La femme est maitresse de maison. Je n'ai pas le pouvoir à la maison. Ricana le Maitre.

— Que à la maison ? Sourit en coin Aiko en levant un sourcil, la tête tournée vers son père.


Un sourire en coin s'étira sur mes lèvres et je défiais du regard Soke.


— Qu'importe l'hérédité, seul le travail apporté pour réussir ses objectifs compte. Répondis-je à Soke plus sérieusement.

— C'est très vrai. Sourit le Maître en hochant la tête. Il n'y a que le travail et la volonté qui compte.


Le repas fut servi peu de temps après, les présentations se faisant au fur et à mesure. Une fois le repas terminé, les enfants partirent de table et je les observais se disperser afin d'aller se changer alors que j'attrapais Vincent pour le faire s'asseoir pour le café.


— Pour répondre à votre question de tout à l'heure Aiko, les plus petits s'entraînent, mais c'est parce que je les ai habitués ainsi. C'est un jeu pour eux. Pour les deux plus grands, ils sont entraînés par différentes personnes. Même si Uta a déjà des habilités supérieures.

— Les enfants ont une faculté et une soif d'apprendre qu'il est important de nourrir. Sourit Aiko. C'est une très bonne démarche que vous avez.

— Qu'importe la voie qu'ils choisiront, ils seront au moins capables de se défendre seuls surtout.

— Je suis complètement d'accord. Sourit Aiko en hochant la tête.


On sortit de table peu de temps après, les enfants venant me rejoindre juste ensuite. J'allais me changer avant de les amener dans la salle de sport, les laissant s'échauffer alors que j'en faisais de même, les observant attentivement s'échauffer. Je tournais la tête, observant arriver Soke avec John.


— Puis-je assister à l'entrainement ? Demanda le Maitre en Japonais.

— Bien sûr. Souriais-je


Je claquais des doigts devant le regard d'Uta, amenant son attention sur moi.


— Tu ne regardes que moi. Oublie qu'il est là.

— Qui est-ce ?

— Tu n'as pas besoin de le savoir pour l'instant. Tu me fais confiance non ?

— Bien sûr. S'offusqua Uta.


Je posais mes lèvres sur son front, l'embrassant tendrement avant de me relever, sifflant un coup en m'avançant.


— Bien. On commence par les combats habituels. Aylan contre Mila, Arthur contre Anissa. Aldino contre Uta. Ça vous servira d'échauffement. En position.


Je les observais se mettre en position, se dispatchant dans la salle pour ne pas gêner l'autre, et je sifflais un coup, observant attentivement les combats, donnant les conseils en passant. Après un roulement, j'amenais Aldino à combattre contre Aylan et Mila, laissant Arthur et Anissa continuer de s'entrainer à deux. Je me mis à l'écart avec Uta, me mettant en position après avoir fait craquer ma nuque.


— Bien. Montre moi tes progrès à présent. Essaye de me toucher.


Il hocha la tête, me saluant avant de se mettre en position, m'observant attentivement pendant plusieurs minutes avant de se décider à attaquer, un sourire s'étirant sur mes lèvres alors qu'il ne cherchait qu'à sonder mes faiblesses afin de bâtir plus efficacement son attaque, testant différentes attaques, différentes vitesses, sous différents angles pour essayer de comprendre son adversaire.


Je laissais échapper un ricanement, haussant un sourcil, et il sembla comprendre le message, changeant de stratégie, esquivant mes attaques tout en essayant de viser mes points vitaux, me laissant le loisir d'observer ses derniers progrès alors que déjà ses propres failles n'étaient que dues à son âge.


Je sifflais un coup, observant les enfants.


— Allez boire un coup et soufflez un peu.


Mila et Aylan vinrent m'embrasser, sortant avec les autres alors que Uta restait en position. J'attrapais deux lames dans mon dos, lui tendant alors que c'était deux modèles d'entrainements.


— Maintenant que tu as calé tes repères. Réessaye.


Il hocha la tête, attrapant les lames, avant de se mettre en position et j'en fis de même, détaillant son attitude.


— Tu es un dragon, redresses toi. Avec ou sans armes, tu restes un dragon. Grondais-je. Je veux mon dragon face à moi, pas l'enfant.


Un sourire s'étira sur ses lèvres et je modifiais ma position aussi vite alors que mon regard le détaillait avec sérieux. Quoi qu'on puisse en dire, le sang de la famille d'Hakane coulait en lui, il était un assassin bien avant sa naissance, c'était dans ses gênes derrière un visage si neutre qui ressemblait tant à celui de Ritchi. Mais quand il arborait ce visage, nul doute que c'était son véritable visage, terriblement dangereux malgré ses treize ans, au point que même Nino et Aaron ne sous-estimaient jamais un entrainement contre lui.

Il s'élança, venant lancer le combat, et je veillais juste à ne pas le frapper trop fort, ne le ménageant pas alors qu'il venait adopter une vitesse qui était déjà supérieure à beaucoup de mes hommes. Voilà ce qu'il était quand je l'autorisais à ne pas se brider... Un assassin qui n'aurait aucun mal déjà à tuer quiconque se dresserait sur sa route. Prêt à tout juste pour obtenir le droit de se tenir derrière moi. Terrible obsession dont il ne s'était jamais défait.

Il parvint à me toucher sur le flanc et il se recula aussi vite, me saluant. Je l'attrapais pour le câliner, l'embrassant sur le crâne alors qu'il m'enlaçait.


— C'était très bien, tu as vraiment bien bossé. Va t'amuser avec les autres maintenant, tu as bien mérité ta pause. Souriais-je


Il se détacha de moi, me souriant avant d'aller saluer John et Soke, sortant dans la foulée et je le suivis pour refermer la porte derrière lui. Je m'allumais une cigarette, tournant le regard vers Soke.


— Alors, qu'en as-tu pensé ?

— C'est un diamant brut. Répondit sérieusement le maître. Il a bien plus que les bases. Bien guidé, il sera plus que redoutable. C'est déjà un tueur. Il ne peut pas avoir de formation de base, ce serait du gâchis si tu veux mon avis. Je ne peux que lui faire un programme adapté et personnalisé. Comment se comporte-t-il avec les autres enfants ?

— Quand il est arrivé, Aldino était là depuis quelques mois, alors ils se sont rapprochés naturellement apparemment. Il a appris à être plus normal avec eux, il les connait depuis qu'ils sont bébés alors quand il a rencontré Aylan et Mila en sachant que c'était mes enfants, il est devenu naturellement très protecteur. Il les a toujours à l'œil.

— Quelles seraient ses attentes au niveau de la formation ? Quel but le motive ? Et que souhaites-tu pour lui ?

— Mes attentes ? Répétais-je en m'asseyant. J'aurais aimé qu'il ne suive pas cette voie, mais je peux juste le guider du mieux que je peux. J'ai fait sa rencontre parce que j'avais entendu parler d'un clan yakuzas qui enlevaient ou achetaient des bébés ou des enfants pour en faire de parfaits soldats. Uta avait été acheté à sa mère alors qu'il était bébé, il a grandi en étant élevé pour être une arme. On a nettoyé et éliminé chaque personne de ce clan, rendu les enfants à leurs parents ou on les a fait adoptés en sécurité. Mais Uta est réellement le neveu de Hakane. Alors j'ai confié Uta à Hakane et Ritchi, parce qu'ils étaient les seuls à pouvoir le comprendre au mieux. La première soirée qu'il a passée avec nous, je lui ai expliqué qu'à présent il pouvait être tout ce qu'il voulait, prendre le temps qu'il voulait pour se découvrir. Quoi qu'il arrive, on serait toujours là. Et son souhait n'a pas changé depuis, il veut juste devenir le plus fort pour pouvoir se tenir dans mon ombre.

— Dans ce cas, je ne pense pas que l'esprit et l'atmosphère de l'école soient bons pour lui. Il doit devenir plus fort et combler ses failles, mais vu le travail que vous avez fait sur lui pour lui donner un cadre familial et un climat de confiance, je pense que l'école serait néfaste pour lui. Je devrais en parler à ses pères et leur demander leur accord avant, mais je souhaiterais le prendre chez moi. Le former indépendamment de l'école afin qu'il reste dans un cadre paisible après les entrainements. Qu'en penses-tu ? Il vivrait au quotidien avec Aiko, ma femme et moi.


Je posais mon regard sur lui, hochant doucement la tête.


— Ce serait mieux. Ça lui permettrait d'évoluer et de ne pas juste être une bête à tuer. Hakane refuse de voir Uta devenir comme lui, alors ça le rassurera je pense.

— Très bien. J'en parlerais avec eux. Aiko s'occupera de la partie pédagogique, cours de langue, culture... parfaire ses connaissances. Je m'occuperais de sa formation de combat et en ferais un parfait guerrier, mais pas un assassin. Nous mettrons en place des périodes de tests. Je suis très heureux d'avoir pu le rencontrer. Sourit le Maitre. Et le reste des enfants est très prometteur aussi. Ils seront ensemble. Je ferais un groupe à part. ces vacances me permettent d'y voir plus clair. Merci.

— Merci à vous Soke. Souriais-je en m'inclinant.

— Merci à toi de me confier cette tâche. C'est un plaisir de pouvoir former de tels élèves et un honneur. Sourit le Maître en s'inclinant.


Je me relevais, regardant en coin John avant de secouer la tête en ricanant.


— Au lieu de mater mon cul, c'est l'heure où Hakan va se réveiller Monsieur le pervers.

— Oups. Ricana John en se grattant la nuque. Je vais y aller hein.


Il m'embrassa dans le cou, le sourire encore large et reparti de la salle en sifflotant.


— Oh tant que t'y es. Fais-moi amener Hakane et Ritchi s'il te plait. Demandais-je

— Je te les envoie. Sourit John en quittant la salle.



Quelques minutes plus tard, Hakane et Ritchi arrivèrent, refermant la porte de la salle derrière eux et s'approchèrent de moi. Ils saluèrent Soke, prenant place sur le tapis.


— Soke a observé Uta pendant son entrainement et nous avons un peu parlé de lui. Commençais-je


Les traits d'Hakane se tirèrent aussi vite et il hocha la tête lentement.


— Alors ? Demanda Ritchi d'un ton calme.

— Vu ses compétences et le cadre familial dans lequel il évolue et votre souhait commun concernant son évolution, j'aimerais avoir votre autorisation pour le prendre chez moi pour sa formation... Je m'explique. L'école comme vous le savez est une école d'assassin et le climat n'est en rien commun avec votre volonté que le petit Uta est une vie plus saine. Côtoyer des assassins gâcherait à mon avis tous vos efforts. Chez moi, il aurait un entrainement personnalisé et un cadre familial pour se reposer. Ma fille s'occuperait de la partie enseignement général, pédagogique. En faire un guerrier redoutable oui, mais pas un assassin. L'isolement à l'école ne serait pas bon pour lui.

— Qu'est ce que tu en penses ? Me demanda Ritchi.

— Il s'est occupé de John pendant dix ans. Et le climat de l'école risque de le rendre au même point que quand il est arrivé chez nous s'il doit y aller pendant longtemps. Il ne serait pas lâché dans un environnement hostile et ça lui permettra de grandir véritablement. Si je devais être tout à fait franche, d'ici deux ans il aura déjà un niveau supérieur aux élèves de cette école. Quoi qu'il arrive, il n'aurait eu que Soke en enseignant tout comme John. Je sais que son éducation et tout le reste sont importants pour vous deux, cela vous garantit que rien ne sera laissé au hasard et qu'il ne grandira pas avec des lacunes. Vous avez bien vu qu'il n'a pas changé d'avis d'un millimètre depuis toute ces années, et qu'il fait tout pour vous montrer qu'il en est capable.

— Oui il est très têtu. Confirma Hakane en soupirant. Je ne voudrais pas perdre tout ce pourquoi on a mis si longtemps. Il est plus sociable qu'avant, il arrive à s'ouvrir plus et à faire confiance autour de lui. Il se rend bien compte que le Japon est synonyme de malheur pour lui et j'avais peur que ça ne casse tout ce qu'on avait construit. Un environnement stable pendant sa période de formation est la meilleure solution à mes yeux.

— Je suis d'accord aussi alors. Confirma Ritchi.

— C'est une façon de garder votre éducation. Règles de vie, climat familial, éducation et entrainement pour qu'il atteigne son but. Voilà ce que je vous propose. Ajouta le Maître.

— Ça me va. Confirma Hakane. Merci beaucoup.

— Très bien. Merci à vous pour votre confiance. Répondit le Maître en hochant la tête.

— Penses tu que quatre années seront suffisantes ? Demandais-je à Soke

— Vu son niveau, oui. Techniques de combat, résistance, endurance... Je peux étaler son programme et le faire évoluer à son rythme. Ça me semble parfait.

— Et le reste de son éducation ? Demanda Hakane

— Aiko s'en chargera aussi. Il ne perdra rien de ce que tu lui enseignes. Répondis-je.


Je me penchais vers Hakane, caressant doucement son visage en lui souriant.


— Je sais tes peurs, mais nous ne pouvons les obliger à suivre une voie qu'ils ne veulent pas suivre. Notre rôle reste de les aider du mieux que nous le pouvons dans leurs choix. J'ai confiance en eux, ils ne feront que le rendre meilleur. Ça ira. Souriais-je


Il posa ses mains sur les miennes, venant coller son front contre le mien.


— Je sais je sais. Ça va aller. Souffla Hakane.


Je l'embrassais sur le front avant de me lever, sortant de la salle de sport pour appeler Uta qui me rejoignit dans la minute qui suivit. Je l'emmenais avec moi vers les trois, m'asseyant en lui faisant signe de s'asseoir.


— Bien Uta. Je te présente Soke Hirokasu Kanazawa, il est le directeur de l'école à laquelle John a été formé pendant un peu plus de dix ans et où je me suis rendu. La fameuse école d'assassin que tu as demandé à rejoindre. Commençais-je à expliquer. Nous en avons parlé avec tes pères, et ils ont fini par accepter de s'y rendre l'année dernière afin de voir l'endroit. C'est à cette occasion que Soke a entendu parler de toi la première fois. Nous avons convenu que tu deviendrais son élève à tes quatorze ans. Aujourd'hui Soke a pu t'observer en entrainement, et nous avons discuté de nouveau. Tu as largement les capacités pour être élève là-bas, ce n'est pas une surprise, mais l'environnement de l'école ressemblerait trop à ce que tu as pu déjà connaitre par le passé. Soke a donc proposé une solution. À tes quatorze ans, nous t'amènerons à lui et tu seras formé chez Soke directement. Tu ne seras pas en contact avec les autres élèves, tu seras son unique élève et tu évolueras au sein de la famille de Soke.

— Mais papa... Tu as dit que... Commença Uta en regardant Hakane.

— Tu es mon fils et je reste fier de toi quoiqu'il arrive. C'est douloureux pour nous de se dire que nous serons séparés de toi pendant aussi longtemps, mais tu as suffisamment démontré ta volonté de suivre cette voie... Je ne veux pas que tu suives le même chemin que moi par le passé, mais je comprends tes choix et on te soutiendra quoiqu'il arrive.


Uta tourna le regard vers Ritchi qui hocha doucement la tête en lui souriant et il se jeta aussi vite sur lui, venant lui faire un câlin avant de se jeter sur Hakane qui le serra contre lui.


— Nous ferons en sorte que vous puissiez vous voir. La technologie peut avoir certains avantages. Sourit le Maître. Uta, je suis très heureux de te connaître. Finit le Maitre en s'inclinant devant lui.



Uta sursauta, relâchant Hakane qui ricanait doucement, s'inclinant à son tour devant Soke.



— C'est un honneur pour moi. Répondis Uta


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