Chapitre 30. Les grandes révélations.
Je restais un moment contre lui, simplement dans son étreinte pour reprendre un peu de courage au vu de la conversation qui m'attendait. Je demandais à Salomon de prévenir Carla et Angélina que je souhaitais les voir après le repas dans la salle de réunion, buvant un café en attendant avec Shiro.
Les deux vinrent alors nous rejoindre dès la fin du repas et entrèrent dans la salle en regardant les documents disposés sur la table.
— Bonjour. Souffla Angélina. Salomon nous a dit que tu voulais nous voir.
Le Démon soupira doucement avant de m'embrasser dans le cou puis fit signe aux deux de s'asseoir.
— Bonjour. Oui. J'ai promis que dès que j'avais les réponses, je les donnerais. Je dois déjà expliquer pourquoi j'ai choisi d'agir ainsi en plein milieu de la course.
Je m'allumais un mélange, me frottant la tempe en soupirant doucement.
— Peu après mon mariage, la famille Kanazawa m'a donné son avis quant à la présence de Vincent Amaro dans mon entourage. Étant ceux qui se sont occupé de John et Shiro pendant des années, et des personnes de confiance, j'ai choisi de prendre en compte leurs avis. J'ai discuté avec Shiro, qui m'a fait part de son avis vis-à-vis de cet homme. J'avais d'une part beaucoup de questions et de zone d'ombre vis-à-vis de l'affaire de la famille Salvatore, et de l'autre une question dérangeante sur la raison de la présence de Vincent Amaro dans ma demeure. Je savais à son CV qu'il n'avait pas bonne réputation, mais je me disais qu'il était là pour vous, sincère dans sa démarche. Mais, le doute s'est fait de plus en plus présent au fil des mois, et ma dernière conversation avec Silvio n'a pas été très rassurante. Je lui ai exposé la raison que Vincent avait donnée pour entrer au service des Napoli.. Et nous avons appris avec Shiro... qu'elle n'était pas exacte du tout. Vincent s'est fait virer par le grand-père Castello suite à une lettre, mais le grand-père Napoli n'était pas au courant des conneries de Amaro concernant Sofia. Selon Silvio, Vincent avait couché avec la femme Napoli afin de se faire embaucher et en même temps de rabaisser Luciano.. De plus, il a confirmé ce qui m'a été expliqué sur les mariages arrangés et le couple Salvatore. Les deux se connaissaient depuis l'enfance, et s'aimaient. Le problème apparaissant étant que.. nous avions fini par avoir la certitude que Vincent avait une proie en vue depuis de nombreuses années... Moi. Tout comme Sofia a pu l'être. Toutes les informations qu'on a apprises avec Shiro, aucune ne pouvait être transmise sur le coup à John sans le rendre dingue, alors on a choisi de bloquer cette conversation en attendant que je termine mes recherches. Mais en croisant Vincent, Shiro aurait eu beaucoup de mal à se contenir. Il avait appris que non seulement Vincent chassait sa femme, qu'il avait couché avec la mère de John, et qu'en plus il les avait tués sans même y trouver la justification à présent.
Je me rallumais mon mélange, me massant la nuque.
— Dimanche, j'ai discuté avec le couple Castello en poste au moment de l'affaire. Et il est apparu évident très rapidement que Vincent faisait ce qu'il voulait des deux. Et qu'ils étaient complètement cons, lui laissant les pleins pouvoirs sans même s'en rendre compte.
J'attrapais mon sac, en sortant le sac scellé contenant l'arme, le posant sur la table.
— Les affaires que vous avez devant vous viennent de la maison des Salvatore. Les carnets, ce sont les journaux intimes de Sofia. Quand Vincent a commencé à tourner autour d'elle, Silvio a prévenu Sofia de qui était Vincent, alors elle a pris le temps de l'observer, et de le laisser s'approcher, apprenant à le connaître afin d'essayer de le faire changer. Sans résultat, elle a juste pris conscience de qui il était. Mais elle avait un autre souci, l'homme qu'elle aimait été stérile, alors elle a décidé de se servir de l'homme qui la chassait comme du gibier en couchant avec pour donner un fils à Franco. Face au harcèlement de Vincent vis-à-vis de Sofia, Franco a fait une lettre au parrain pour le faire virer de son poste. Vincent a trouvé la parade, il s'est fait embaucher chez les Napoli pour continuer d'essayer d'obtenir Sofia. En vain. Sofia n'avait d'yeux que pour Franco. Les tentatives de Vincent n'ont jamais faibli au fil des années, et il est venu un moment où elle a voulu avoir un deuxième enfant avec Franco. Vu ce dont était capable Vincent, elle n'a eu aucun remords de se servir de lui une nouvelle fois. Le harcèlement et la tension ont grimpé au fur et à mesure après la naissance du deuxième enfant. Il ne comprenait pas les refus et ce que Sofia lui disait, il s'en foutait et était persuadé qu'elle serait mieux avec lui. Il a donc fini par monter un plan afin de faire discréditer Franco, lui envoyant comme client un membre des Ganterah. En parallèle, Franco a été trouver Vincent, et la conversation n'as pas bien tourné, puisqu'à son retour, Franco avait décidé de les faire déménager. Le récit se stoppe quelques jours plus tard, le fameux soir de leurs meurtres. Nous avons trouvé dans une planque de Sofia un dossier, qu'elle montait contre Vincent Amaro. Ce sont des documents qui avaient disparu de la Cosa. Dans ces documents, on trouve l'arbre généalogique de Vincent Amaro, qui contient un lien de parenté avec les Ganterah par son père. Je ne sais pas si le meurtre des trois était prévu, mais je suis certaine que Vincent a été trouvé les meurtriers.. Et les a certainement tués, récupérant cette arme. Qui est en ma possession, parce qu'il a tué les Napoli avec, me disant après que c'était l'arme qui lui avait arraché Sofia et Francesco. Et j'ai mis un moment à me demander comment c'était possible vu son absence pour l'opération, comment il pouvait affirmer que c'était cette arme précisément, et comment il l'avait eu. Je me suis donc arrangé pour récupérer l'arme dans sa planque avant qu'il ne la fasse disparaître.
Angélina garda les sourcils levés tout en regardant une à une les personnes présentes dans la salle alors que Carla fixait l'arme en question en fronçant les sourcils. Pour le Démon, la tâche était bien plus compliquée au final, car après de telles révélations, il lui fallait contenir sa colère alors qu'elle se mêlait à celle de John qui à la vue du nombre de craquages de nuque qu'il faisait, devait avoir atteint un seuil frôlant la rage meurtrière.
— Tout est... faux ? Encore une nouvelle version et chaque fois pire que la précédente... Et... Je suis censée être la fille d'un monstre pareil... lâcha Angélina en continuant d'alterner ses regards sur les autres.
— J'ai fait une erreur. Tu n'aurais jamais dû savoir qui était le donneur et lui non plus.
Je lui montrais de la main les albums photo, me rallumant mon mélange.
— En fait, j'ai fait effacer la modification au sein de la Cosa, et Peter attend mon signal pour les autres. Il n'existe aucune preuve légale de ce test, et de sa paternité. Si au nom pur des gènes, Francesco et toi n'aviez pas ceux des Salvatore, c'est parce que Franco était stérile à cause d'une maladie enfantine tardive. Au niveau de l'amour, de leurs volontés de vous aimer et de vous voir grandir comme tout parent... Il était ton père plus que n'importe qui. Ces albums viennent de ta maison, ces carnets sont ceux de ta mère et il y a aussi une correspondance entre le grand-père Napoli et Franco. Alors si tu veux mon avis, tu es surtout plus la fille de Sofia que tu ne le penses, et tu le comprendras en la lisant.
Angélina prit un des albums puis le consulta lentement, observant chaque photo qu'il contenait pendant que le cerveau de Carla carburait à plein régime, relevant lentement son regard vers Naëlle.
— Est-ce que tout est... avéré ? As-tu trouvé des preuves pour chaque chose qui lui sont reprochées ? Qu'est-ce qui est prévu pour la suite ? Qu'est-ce que... qu'est-ce qu'on fait maintenant ? souffla Carla.
— Eh bien, tout ce que tu as devant toi, est à ta disposition. Elena te charge de préparer le dossier de mise en accusation pour la confrontation qui aura lieu en présence de la famille Salvatore. J'ai laissé la patronne de la Cosa gérer la façon de procéder puisque nous parlons d'une famille qui leur appartenait. J'ai par contre une requête. Je veux que les anciens parrains y assistent et répondent eux aussi de leurs crimes par la même occasion. S'ils ne l'avaient pas laissé à ce point libre de faire ce qu'il veut, ça ne serait pas arrivé.
— Un procès ? Que je monte le dossier d'accusation ? Je... oui. D'accord. souffla Carla surprise de la réponse. Je vais préparer ça. Pour les Castello, j'aurai surement besoin de consulter les archives sur la période où ils étaient en poste... Je vais voir avec Elena pour y avoir accès.
— Les Salvatore... Ça veut dire que... Je ne savais pas qu'ils étaient encore en vie. J'ai...
— Ils sont aussi ta famille oui. Souffla doucement le Démon en fermant les yeux, continuant de se contrôler.
— J'aurai moi aussi une requête à vous faire. souffla Carla en regardant le Démon et moi. J'imagine que le verdict final de ce procès n'a pas encore été vu, mais dans le cas où... où j'aurais mon mot à dire... J'aimerais que vous m'appreniez à chasser. Je peux me consacrer au procès et à cette formation.
Je me levais pour me caler contre le dos de Shiro, glissant mes mains dans ses cheveux pour essayer d'apaiser un peu tout ça en le massant doucement.
— On peut t'apprendre, mais ce n'est pas la bonne personne pour t'exercer. Une simple mise à mort quelle que soit sa forme serait trop simple et trop rapide. Je dois juste trouver la meilleure façon de lui faire payer. Une contre-attaque digne de nous.
Le Démon rouvrit lentement les yeux en laissant s'opérer les effets d'apaisement que je lui procurais puis inspira lentement.
— Alors jouons sur son terrain, mais au niveau du Dragon. Souffla-t-il doucement.
— Que veux-tu dire par là Shiro ? demanda Carla.
— Je dis juste que même s'il est très fort, personne ne peut égaler le vice et le niveau de manipulation de mon Dragon. C'est un jeu qu'elle a créé elle-même et il doit tout perdre... se sentir trahit, être rabaissé et ce qu'il est réellement... Qu'il paye au centuple ce qu'il a fait.
— Qu'en pense John ? Soufflais-je en continuant de masser son crâne.
— Nous aurons besoin de nous préparer... Mais on le prendra comme une mission. On jouera le jeu. John veut qu'il paye et qu'il ne soit plus rien quand arrivera l'heure d'en finir.
— Alors il paiera à la juste valeur de son crime. Répondis-je avant de l'embrasser sur le crâne. Pour tout ce qu'il a commis et ce qu'il a sali.
Je relevais le regard, continuant de caresser le crâne de Shiro et je l'embrassais avant de m'approcher d'Angelina, la faisant tourner pour me regarder alors que je me mettais à sa hauteur.
— Je ne connaissais des Napoli que Luciano, et je n'avais fait qu'entendre comment était Sofia. La nourrice qui s'occupait de vous à l'époque, peut parler des heures de comment était ta famille, comment était tes parents. J'ai lu ses mots et sa façon de penser, j'ai lu les mots de Franco. Tu peux aider Carla, et prendre le temps de découvrir toi-même à travers tout ça qui étaient réellement tes parents. Pour te connaître un minimum, ton caractère, ton mordant, ton côté sauvage, vraiment beaucoup de choses de ce que tu es profondément, c'est des choses que l'on retrouve autant chez Sofia que chez Franco. Tu as peut-être les gênes de ce mec, mais tu es bien plus la fille des Salvatore qu'autre chose. Je suis désolé de l'avoir laissé te raconter ses mensonges, je ne me doutais pas à quel point tout ça était faux. Je voulais trouver les réponses sans avoir à aller dans leurs maisons par respect pour leurs mémoires, mais j'ai fini par me rendre compte qu'ils étaient les seuls à avoir la vérité, et que leurs mémoires avaient été tellement salit, que je me devais au moins pour eux de chercher les vraies réponses. Je sais que ça fait vraiment de beaucoup de mensonges, on t'a menti encore et encore. Alors tu peux soit laisser tout ces mensonges te pourrir, soit chercher les réponses toi-même. Tout ce que j'ai pu réunir au fil des années, les différents contacts, c'est devant vous.
— Depuis les premiers jours où je t'ai connu, tu n'as jamais fait autre chose que nous protéger tous et tu es l'une des personnes les plus respectueuses aussi que je connaisse. Nous avons la chance que tu aies pu trouver ce qui va mettre un terme à cette vie de mensonge. Souffla Angélina en me regardant dans les yeux. Changer de noms à mainte reprise ne change pas qui je suis, et toi comme John avait fait en sorte que je puisse être totalement moi. Je vais me joindre à Carla et découvrir qui étaient mes véritables parents. Je repars encore une fois à zéro, mais avec la vérité comme départ. Merci Naëlle. Je me préparerais aussi pour cette mission et jouerais le jeu comme on me l'a enseigné au Japon.
Je me redressais en regardant Shiro, réfléchissant à tout ça avant de m'allumer une cigarette.
— J'ai un sacré Q.I et je suis capable d'être la reine des garces même avec mon clan. Mais ils m'ont déjà prouvé qu'ils n'avaient rien à m'envier de ce côté-là. Les démons ont tous été receuilli et ont appris avec Iblis, m'ont aidé pour le plan du Japon à la perfection pendant des années. Elena Castello a dépassé son maitre depuis très longtemps en la matière, et son bras droit est largement au-dessus du niveau de Vincent Amaro au vu de ce que je sais de lui. Expliquais-je. Les meilleurs plans les plus infaillibles sont ceux où tous les cerveaux ont permis de le construire pour en annihiler chaque faille possible. Vous êtes ici depuis bientôt quatre ans, vous connaissez les personnes de cette Demeure, vous y avez fait votre place par vous-même, en apprenant à les connaître par vous-même. Elena a grandi avec vous, et sa relation profonde avec Carla est indéniable. Carlos a déjà prouvé ses valeurs, et est parvenu à conquérir le moins facile de tous à conquérir, mis à part mon petit frère. Tu te souviens John, je devais te montrer pourquoi une famille rendait mon clan plus fort. Alors il est temps de te montrer comment réagit votre famille quand on vous fait du mal.
Je ressortis de la salle de réunion, demandant à Elena et Carlos de venir d'urgence à la Demeure alors que je faisais convoquer tous les chefs du clan, les démons ainsi que Diego et Angelo, revenant ensuite dans la salle de réunion.
— J'ai un passif que l'on peut qualifier d'horrible dans son genre. Mes parents, commençais-je en les désignant sur la photo, vivaient dans un petit village au sein des terres amérindiennes. C'était le village natal de mon père. Nous y avons grandi, Luc, Léone et moi en toute tranquillité pendant des années. Un jour, nous avons eu un nouveau voisin. J'étais une gamine naïve, très naïve, qui pensait que tout le monde avait du bon en lui. Alors j'ai commencé à parler avec ce voisin, à sympathiser avec lui. Je le trouvais très gentil, très drôle et j'avais plein de conversation intéressante avec lui. Le jour de mes dix ans, Luc était vraiment en pleurs, parce qu'il avait un voyage scolaire, alors il allait rater mon anniversaire, mais il a été quand même à ce voyage avec Arno. C'était le jour où je devais jouer pour la première fois l'ode de ma mère en entier. Mais en réalité, c'est le jour où en rentrant de nourrir les animaux dans le jardin, j'ai trouvé mon voisin chez moi. Il a égorgé Léone devant moi, et il m'a trainé dans la chambre de mes parents. Il s'est occupé de ma mère avant de la tuer devant les yeux de mon père attaché, et moi. Puis il s'est occupé de moi avant de tuer mon père. Quand je me suis réveillé, c'était à cause d'une douleur horrible. Mon dos me brulait à m'en faire hurler. Il venait de me marquer comme du bétail. Ça a duré cinq ans, où je suis devenu son jouet pour tout un tas de choses. Et un jour je suis parvenu à m'échapper, me retrouvant paumée et apeurée dans une ville inconnue. La première personne qui m'a vu avait peur de m'approcher, mais il a appelé une autre personne sans me lâcher du regard. C'est Oliver qui est arrivé, c'était le chef du gang qui dirigeait le territoire où je me trouvais. Oliver qui savait pas ce qui m'était arrivé, mais qui pouvait pas me laisser comme ça... Alors il a appelé un autre mec. Le chef de la police de Chicago à ce moment-là. Parce qu'apparemment, c'était un mec juste. C'est cette troisième personne qui a pu m'approcher. Angelo. Je me sentais en sécurité avec lui, parce que son regard ne mentait pas alors je ne l'ai plus lâché. J'ai mis du temps à redevenir humaine, et Angelo a fini par démissionner de la police quand il a appris que celui qui m'avait fait ça, allait simplement aller en prison. J'ai su l'année d'après que mon petit frère Luc était vivant, et avait été recueilli par un ami d'enfance de mon père que mes parents avaient désigné comme tuteur en cas de problème. Diego. Alors à mes dix sept ans, j'ai débarqué ici, avec Peter. Invisible et inconnue pour que jamais Marc ne remette la main sur moi. Le seul homme me terrorisant. Ça a fonctionné pendant des années, et puis quand j' étais sur New York en tant que Luz, des vidéos ont fuité sur internet à cause d'une session de chant dans un bar. Et Marc m'a retrouvé. Mon clan avait l'ordre de ne pas agir sur New York, très peu de personnes connaissaient mon histoire... Et moi en entendant sa voix, je voulais juste me tuer plutôt que d'y retourner. Et j'ai vraiment supplié pour que l'on me tue. J'ai appelé Logan, et Nino est arrivé aussi vite dans mon appart. Les frères Herrero sont arrivés, m'ont embarqué pour la villa, ont refusé de m'écouter alors que je voulais juste mourir et que j'étais terrorisé. Cole m'a entendu aussi. Et puis, ils l'ont attrapé. Marc. Et Natan a refusé de me voir terrorisé par lui. Il voulait que je l'affronte et que je le fasse payer. Les trois n'étaient pas des meurtriers, pas de mon clan ou de mon univers, mais ils m'ont aidé à l'affronter, et je l'ai tué.
Je m'allumais un mélange, me frottant la nuque nerveusement.
— Quand je suis morte au Japon, j'ai lancé le plan Pandora. C'est les Ombres qui étaient chargées de découvrir la vérité sur tout ça. Qui m'avait tué, tout ça. L'une des étapes était une grande mise à plat de ma part. J'ai révélé à mon clan mon passé, sans rien cacher. J'ai révélé face à tous ce que je reprochais aux frères Herrero, et à Cole avant de les virer de mon clan. Et je fais pareil avec vous aujourd'hui, parce qu'en vérité, qu'ils sachent ou non mon passé n'a pas changé leurs regards sur moi. Ils ont juste mieux compris pourquoi j'étais ainsi. Je savais tout d'eux, ils savaient tout de moi à présent. Alors pour qu'ils puissent comprendre ce que vous ressentez, je vais devoir leur expliquer toute cette histoire, et je vous demande la permission.
Le Démon inspira profondément en fermant les yeux puis laissa doucement John prendre place alors que Carla et Angélina l'observait. Il rouvrit ensuite les yeux puis les posa sur moi, laissant apparaitre à son regard que c'était mon samurai qui venait de prendre place.
— Tu as ma permission... Une famille a le droit de savoir et ils sont notre famille. Souffla John.
Carla et Angélina hochèrent alors leur tête en ramenant leurs regards vers moi puis me laissa continuer. Je m'avançais vers lui, me penchant pour l'embrasser en posant mes mains sur ses joues.
— Bonjour mon amour.
— Bonjour mon amour.
Je caressais doucement ses joues, l'embrassant sur le front avant de me redresser.
— Bien, descendons le temps que tout le monde soit présent.
Il hocha la tête puis se leva de son siège pendant que Carla et Angélina en faisaient autant, me suivant alors jusqu'en bas. J'allais me verser un verre alors que la majorité des convoqués étaient dans le hall ou dans la salle à manger, attendant de voir ce qu'il se passait. Elena arriva quelques minutes plus tard, accompagnée de Carlos qui prit à peine le temps de se garer.
— Bonjour. Nous avons fait au plus vite. Souffla Elena en arrivant vers moi.
— Merci. Salomon, peut-on amener de quoi boire dans la salle à manger ? Je pense que ça va nous prendre un peu de temps.
Salomon hocha la tête, allant préparer ça alors que d'autres chefs l'aidaient, et je fis signe à Elena et Carlos de me suivre dans la salle à manger, emportant la bouteille de vodka. Je fis signe de prendre place, restant debout alors que je m'allumais un mélange.
— Alors, on va être honnête cinq minutes avant de commencer cette réunion. Ce qui y sera dit restera entre nous. Les démons que vous voyez là, étaient d'une fidélité sans faille juste pour Iblis. Ils ont chacun leurs spécialités, et les deux membres fantômes aussi que vous avez pu apercevoir à mon mariage. Nous nous sommes connus en Afrique, puis on s'est revu alors que j'avais claqué la porte du clan, juste après ma mission avec les Ombres. Ils ont aidé avec Iblis à faire croire à ma mort auprès de mon clan. La femme ayant servi à se faire passer pour moi était la sœur d'Hakane. Une junkie qui avait vendu son bébé auprès d'une famille mafieuse pour avoir sa came. C'était Uta. Il a fallu qu'elle se retrouve face à la mort et qu'elle voie que son fils pouvait y rester pour qu'elle agisse enfin en mère, et elle a ordonné à Ali de fuir avec Uta. Les démons se sont ensuite arrangés pour berner le clan avec brio, actant ma mort auprès du monde, gardant ensuite le silence pendant trois ans alors que mon clan foutait un sacré bordel apparemment. Je me suis amusé à pirater le monde une première fois, et trois ans plus tard, je me suis fait un plaisir de menacer le monde. Il devait obéir à mes consignes où j'enclenchais Pandora. Je répandais aux yeux du monde tous les secrets. Réunissant les Ombres, et Grey. Au fur et à mesure de leurs enquêtes, ils ont découvert des vérités, et le clan a appris mon passé, en autre. Ricanais-je. Et puis, ils ont fini par apprendre que je n'étais pas morte. Mais caché en Écosse, avec Angelo. Et deux enfants. Deux surprises en un. Ils ignoraient tous que j'avais pu être enceinte. Sauf Aaron et Nino qui ne pouvaient qu'espérer que les enfants aillent bien. C'était d'ailleurs la raison de la loyauté des ombres dans leurs silences. Ils savaient pour les enfants, et voulaient savoir comment ils allaient. Mais ils ne savaient pas que j'étais vivante. Bref. Je suis revenue, j'ai fait la guerre dans le pays, et je suis réapparu comme une fleur à la réunion du monde mafieux. Les Démons et Iblis sont restés à mes côtés, parce qu'ils trouvaient ça trop amusant avec moi.
— Et c'est toujours aussi fun. Ricana Pavel.
— Quand je suis devenue Patronne de ce clan, j'ai lancé un grand nettoyage afin de virer la vermine de ce clan. Des hommes ont fui, forcément. Beaucoup ont pu être arrêtés avant de faire de la merde. Sauf trois d'entre eux. Eux ils ont eu le temps de détruire la vie d'une famille. Celle d'Aaron. J'ai rattrapé les vermines, et je m'occupais d'eux quand j'ai entendu qu'un mec avait survécu à ça, et cherchait à se venger. Alors j'ai envoyé Santana et des hommes à lui, avec la vermine, pour la fournir à ce mec avec comme message que je présentais mes excuses et que c'était de ma part. Et cet abruti de mec a jamais arrêté après ça de chercher après ce fameux clan qui lui avait fourni sa vengeance. Et ce même abruti a profité d'un concours lors d'un nouvel an pour obtenir une faveur que je ne pouvais pas refuser.
— Clairement une occasion à jamais raté. Ricana Aaron.
— C'est comme ça que Monsieur est devenu un de mes gardes. Me suivant avec Nino pour la mission avec les Ombres, où j'ai formé les deux à résister à tout ce que pouvait leurs faire mon clan pour les faire parler. Et ils sont devenus des hommes de mon cercle à l'issu de cela. Devenant plus mes hommes à moi que ceux du clan. Et ils ont pas eu des années simples après. Voilà, ça pour la majorité d'entre vous, vous saviez déjà tout ça. Carlos McKinnon, qui adore se faire passer pour un simple garde du corps, ne l'était que pour Elena, avant il avait un parcours pro vraiment très différent, et surtout classé confidentiel. Souriais-je. Ce qui fait que derrière son visage tout mignon et son côté un peu gauche, il est pas à sa place par hasard ici. Elena Castello, pas vraiment besoin de vous la présenter, l'élève qui a dépassé le maitre et qui maitrise comme une seconde nature les masques.
— Plus tu prépares le terrain et plus ça pue. Souffla Luc.
— Ouais, clairement. Ricanais-je nerveusement.
Je finis par leur expliquer l'histoire des Salvatore et de tout ce qu'avait pu faire Vincent Amaro, dressant le tableau complet avec les tenants et les aboutissants. Angelo attrapa la bouteille de whisky à la fin de mon explication, la vidant avant de l'envoyer contre le mur et je me pinçais les lèvres alors que je pouvais deviner d'ici qu'il était vraiment fou de rage. Je ne pouvais pas dire que Diego s'en sortait mieux, vu le visage qu'il arborait. Je passais mes mains sur les épaules de John, le massant doucement alors qu'Angelo se contenait pour l'instant.
— C'est lui qui s'est permis de dire que tu étais dangereux pour les enfants ?! Hurla finalement Angelo en se redressant d'un bond. Le mec qui dit fièrement que les deux sont ses enfants alors que la première a grandi par elle-même et le deuxième a passé plus de la moitié de son enfance au Japon ?
J'observais la table se fissurer alors qu'il tapait du poing dessus, grimaçant alors que Salomon gémissait de dépit pour sa table.
— Shiro était de toute évidence un obstacle pour lui parce qu'il me pensait moins... dangereux, plus malléable. Souffla doucement John en continuant de se contenir.
Je me pinçais les lèvres alors que le poing d'Angelo s'abattait de nouveau.
— Eh l'ours, ma table va se péter. Marmonna Diego.
Angelo baissa le regard avant de grimacer, s'asseyant en marmonnant.
— P'pa... Soufflais-je.
— Quoi ? Gronda Angelo. Il voulait prouver que John n'était pas à ta hauteur ce sale fils de pute ? C'est ça que je dois comprendre ?! Comme si j'aurais laissé un abruti pas capable d'être à la hauteur de ma fille l'approcher !
Je ricanais doucement, haussant un sourcil.
— Alors tu veux faire quoi ? Demanda Diego. Je te connais depuis le temps gamine, alors quand tu prends le temps d'exposer autant les choses, c'est que tu ne veux pas juste une mort.
— Oups grillé. Même envers le clan, quand ma confiance a été trahie, je me suis vengée. Quand on trahit la confiance d'une personne qui m'est chère, je me venge aussi. Et nous avons le cumul des deux aujourd'hui. Souriais-je. Il a été convenu avec Elena de faire un procès à Vincent Amaro, avec comme avocate pour l'accusation Carla. Je dois t'avouer Elena, que j'aimerais que tes parents fassent partie de ce procès, y assiste et répondent de leurs fautes pour avoir permis tout ça. Pas que par rancune personnelle, parce que je pense que pour la Cosa et pour toi, c'est l'occasion de laver votre honneur.
— Je suis d'accord avec ça. Acquiesça Elena en hochant la tête. Je vais reporter mon voyage pour l'île. Ils comparaîtront et devront répondre.
— Angie. Souffla John d'une voix neutre. Puisque nous mettons tout à plat... Avec tout ce que j'ai appris aujourd'hui... Je m'excuse d'avance de ce que je vais te dire... Tu te souviens surement de l'épisode du chauffeur qui t'avait tiré dessus... Lors de la poursuite. Aucun employé ne se déplace sans un ordre ou à ce moment, sans que mon père ou Marco à l'époque ne soit présent. Ce soir-là, mon père n'était pas présent... Je le sais parce que c'est moi qui l'ai buté après ce qu'il avait fait... Il n'y avait qu'une personne pouvant lui donner un ordre...
— Qu'essayes-tu de dire John ? souffla Angélina en se tendant.
— Je pense que c'est Vincent qui en a donné l'ordre. À l'époque tu n'étais pas sa fille, mais celle de l'union de Sofia et Franco... Alors peut être que le tir n'était pas prévu, mais la surveillance ne pouvait venir que de lui. Souffla John en la regardant. Malheureusement pour lui, il ne savait pas que je passais mes nuits à veiller sur toi.
Je plantais mes ongles dans les épaules de John en me tendant alors que Nino se redressait avec Jo en un bond, et je posais mon regard sur Nino.
— Je t'interdis de...
— Ça se rate pas à une distance pareille avec un champ aussi découvert ! Rétorqua Nino d'une voix sérieuse. Tu le sais aussi bien que moi ! Tu sais très bien ce qu'on vient de comprendre !
John fixa alors Nino en se redressant, posant ensuite une main sur la mienne.
— J'aimerais que tu m'expliques... souffla-t-il en continuant de le fixer.
— Aucun sniper digne de ce nom n'aurait pu rater Carla ce jour-là, sauf si la cible n'était pas Carla. Lâcha Nino en fronçant les sourcils.
— J'ai donc eu le droit à la marque Amaro... souffla sérieusement John. Parfait...
— John, il a essayé de... s'énerva Carla.
— Essayé ou trouvé le moyen de nous faire venir à la demeure... plus près du Dragon. Il ne m'aurait pas loupé la tête aussi sinon. Répondit John.
— Et tout ça, juste pour t'obtenir si j'ai bien compris ? Demanda Pavel. Tout ce cinéma, jute pour obtenir la place la plus haut placée et la plus convoitée, j'ai bien compris ?
— Le plaisir de chasser le Dragon et de la posséder comme une chose tout en profitant du statut dans notre monde... souffla John avant de resserrer sa mâchoire.
— Alors, faisons-lui obtenir tout ça. Rétorqua Pavel en croisant les bras. Le semblant de pouvoir et même le fait de pouvoir se pavaner à avoir le dragon.
Je haussais un sourcil alors que Hakane se redressait en regardant Pavel, le visage très sérieux.
— Comme le japon ?
— Pourquoi pas ? Ricana Pavel. Il veut la place et la femme... Offrons-lui la femme et le pouvoir. La chute n'en est que plus belle quand la personne pense enfin tout avoir. Une histoire, deux versions. Pandora. Il n'y avait que nous et notre reine pour ce plan. Alors...
— Alors avec nous en plus... Ça rend le plan encore plus beau. Souffla le démon rouge.
— Vous êtes en train de proposer qu'une personne se fasse passer pour Naëlle ? Il faudrait qu'elle lui ressemble en tout point, qu'elle parle et se comporte comme elle. C'est un beau plan, mais je ne vois pas comment vous pourriez faire ça. répondit Carla en regardant les deux.
— Il le proposerait pas s'il n'avait pas déjà la candidate parfaite pour ça. souffla Elena en levant un sourcil.
— Bah c'est surtout que je sais qu'il n'existe pas qu'un modèle même si elles sont pas aussi parfaites que l'original. Rétorqua Pavel. Ce que je veux dire par là c'est que les sosies ne tromperaient pas les personnes ici, mais on parle d'un mec qui est pas capable de savoir lire les gens réellement.
Hakane soupira, se grattant la nuque alors qu'un sourire en coin ne quittait pas ses lèvres.
— Faut bien avoir des leurres pour protéger l'original. Tatouages, postures, gestes, façon de parler ou de se comporter. Ce sont des agents d'un autre genre dont on se sert que pour certains cas.
— Genre les galas. Ricana Peter.
— Mais t'en as une qui arriverait à tenir ce rôle et qui serait prête à coucher avec lui ? Demandais-je.
— Ouais. Elles sont bien formées. Répondit fièrement le démon rouge.
— Pourquoi t'es... Oh mec sérieux. Soupirais-je avant de me frotter le visage.
— Par contre, autant tes jumeaux peuvent comprendre, autant les deux derniers vont pas supporter. Intervint Salomon. Ils sont trop fusionnels avec vous deux.
— Alors on trouvera une parade pour justifier de leurs absences. Je resterais au Japon avec eux. Répondis-je.
— Bah John peut être en voyage d'affaire et avoir voulu prendre les deux avec lui. Angelo a pus le suivre, vu qu'il lâche jamais les gamins, et ça rassure Naëlle qui doit rester à la Demeure. Suggéra Luc. Ça fournit un alibi pour l'absence, et John peut rester avec toi et les deux derniers loin de ce bordel. Et le sosie prends la place dès le départ.
— Et pour la course ? Comment vous voulez justifier qu'il soit resté maintenu en sommeil pendant une semaine ? demanda Carlos. C'est le point de départ à ne pas se louper.
— Elena. Tu as bien une trace dans vos archives de clans et personnes voulant profiter du fait qu'il ne soit plus sous la protection d'aucun clan pour lui mettre plusieurs contrats sur la tête ? demanda Carla en se grattant le front. Peter pourrait créer une trace vérifiable sur les serveurs.
— Oh ! Et vous l'auriez mis à l'abri dès que l'info vous est parvenu... Mais il va demander pourquoi on ne l'a pas réveillé une fois à la demeure. Répondit Elena.
— Parce que le connaissant, Naëlle aura préféré être sûr qu'il ne tente pas de sortir pour régler le problème lui-même. Proposa John. Ali peut installer des corps en bas pour rendre ça plus vrai.
— Oh j'ai plein de corps en effet. Les chiens mangent beaucoup. Répondit Ali. Ça veut dire, qu'avec tout ce que vous venez de nous dire, on va devoir faire comme si on savait rien ? Tous autant que nous sommes ?
— Ouais... Ça veut dire ça. Soufflais-je.
— Je vais prendre Angélina avec moi le temps de monter le dossier. Je peux justifier le fait d'avoir plus d'affaires à gérer avec ma dernière récompense et je ne vous cache pas que c'est le seul moyen pour moi. L'éviter au max parce que je n'aurais pas votre maîtrise. Avoua Carla. Et je pense qu'Angélina non plus.
Je posais mon regard sur Angelo et Diego, les observant.
— Je refuse de faire semblant après tout ce que je viens d'apprendre. Lâcha Angelo en croisant les bras. Au mieux, je peux juste prendre mon temps à le dépecer.
— On dira qu'on est occupé avec je sais pas quoi. Marmonna Diego. Et toi, tu vas réussir à pas le tuer ?
Je haussais un sourcil, observant mes mains sur les épaules de John.
— Ce n'est pas que pour moi que je fais ça. Alors si je dois subir de le voir devant moi tout souriant, en connaissant la vérité, tout en faisant mon ingénue, juste pour avoir le plaisir de voir son visage quand il comprendra qu'il s'est fait manipuler à son tour... Je me dis que ça vaut le coup. Il est persuadé que jamais John n'ira dans la maison des Salvatore, que rien de ses manigances et de ses mensonges n'est connu... Il pense avoir l'avantage et pouvoir manœuvrer comme il le veut pour obtenir sa dernière lubie. Alors j'ai vraiment hâte de l'écraser et de le réduire à néant, de l'humilier.
— Le couple libertin. Souffla Hakane.
Je tournais le visage vers lui, haussant un sourcil.
— Pardon ?
— Il était persuadé que John était jaloux et possessif. Tu t'es amusée avec l'épisode du Secret's à foutre le doute dans sa tête, encore et encore depuis.
— Oui.
— Alors si tu veux que ton sosie soit crédible dans son jeu... Tu peux faire croire que John n'a pas de souci pour te partager. Continua Hakane. C'est la continuité du jeu de dupe que vous avez commencé.
— Je ne partage pas ce qui ne m'appartient pas, mais accepter que l'homme se faisant passer pour un père dévoué couche avec ma femme... Il n'y croira jamais... J'espère que tu sais ce que tu fais parce qu'on a beau mettre tous nos cerveaux en route, il ne faut pas oublier que pour lui, ça fait des années qu'il joue à ce jeu. Souffla John après avoir pris une grande inspiration. Votre sosie à intérêt d'être parfaite.
— C'est un dominant. Jaloux et possessif. Rétorqua Hakane en se redressant tout en fixant John. Sa soumise, ses ordres, sa propriété. Et il est clair que pour ce genre de profil, faire de l'indomptable femme au dragon sa chose.. C'est le summum. Ce qui faut pour ce genre de femme, c'est un homme qui sache lui montrer qu'il a les épaules, même si elle ne sait pas qu'elle a besoin de ça. Parce que tu crois vraiment que s'il apprend qu'elle a le droit de coucher ailleurs, et qu'en plus t'es absent il va rester sagement à attendre ? Quand ils sont arrivés au Secret's, c'est avec elle qu'il est resté, pas avec sa soumise. Quand elle a lancé la partie, c'est elle qu'il observait, s'occupant au minimum de sa désobéissante soumise. Quand elle est partie avec Lulu, il n'arrêtait de lancer des regards dans la direction de l'alcôve. Et je passe sa tête quand Lulu est revenue en puant l'odeur de ta femme ! Alors c'est un fait, il veut la baiser. La moindre faille qu'il travaille depuis des années, il l'exploitera. Il est méfiant et prudent, oui. Mais je suis le pire fils de pute possible du Japon. Aucun des chefs présents autour de cette table n'est meilleur. Alors instaurer le doute, l'air de rien, petit à petit... Crois-moi, on est très bon pour le faire.
— Nous serons absents un moment au Japon. On aura le temps de peaufiner le sosie. Proposais-je à John.
— Soyons clair John. Ça me donne envie de gerber et une très grande envie de sang qu'on puisse convoiter Naëlle comme ça. Vraiment. Reprit Hakane. Je ne supporte pas l'idée. Ce n'est pas une chose. Ce n'est pas une soumise. Ce n'est pas un objet qu'on peut s'approprier. Et l'idée qu'il pose les mains sur elle ou sur une de mes employées n'a pas le don de me calmer non plus. Mais si elle juge que pour l'anéantir, passer par là est la meilleure option, alors je suivrais le mouvement. Mais rien ne m'enchante dans tout ça, très loin de là. Ni moi, ni le démon rouge qui n'aime pas du tout l'idée qu'on veuille soumettre le Dragon.
— Ça te va toi ? demanda John en tournant la tête vers moi.
— Comment tu veux instaurer un doute pareil ? Soupirais-je en caressant les épaules de John.
— En jouant sur tes prétendues faiblesses. Répondit Hakane en haussant les épaules.
Je haussais un sourcil, ne comprenant pas où il voulait en venir.
— Comment tu passes de je n'ai que mon mari à mon couple est libertin ? Marmonnais-je.
— Eh bien, je répondrais que le fonctionnement de votre couple ne regarde que vous non ? Répondit Aaron.
Je tournais le regard vers lui, haussant un sourcil.
— Oui.
— Alors, à partir de là, comment peut-il savoir ce que vous faites ou non ? Vu qu'il ne sait rien de John et de Shiro. Il ne sait pas comment vous fonctionnez dans votre vie privée. Continua Aaron. Dans la réalité, vous avez votre mode de fonctionnement, qui ne regarde que vous, comme chaque couple de cette demeure. Qu'est-ce qui vous empêche de faire croire autre chose à partir de son réveil ? La soirée au Secret's aurait pu éveiller votre appétit, et votre curiosité, ou ce genre de connerie.
— Autant moi, je m'en moque un peu de lui faire croire de la merde, mais ça irait pour vous deux ? Demandais-je à John et Shiro en les regardant.
— Ce sera plus simple pour Shiro que pour moi, mais si vous me laissez le temps de me préparer, je devrais pouvoir le faire... J'ai pu créer John Moore, je devrais pouvoir créer John le libertin...
Hakane masqua son rire par une toux, s'excusant alors que Aaron ricanait ouvertement.
— C'est simple, qui peut toucher ta femme sans te faire grogner ? Demanda Peter.
— Qui ? Dans la demeure ? beaucoup de personnes... Toi le premier. Pourquoi ?
— Le côté tactile de Naëlle avec les personnes qu'elle apprécie est connu dans la demeure, sans qu'il n'y ait d'ambiguïté dans ses gestes à nos yeux. Elle peut être câline ou embrasser, que ce sera purement affectif sans aucune connotation derrière, c'est ainsi qu'elle a toujours été tout du moins. Après, quand les couples se forment, par respect pour les personnes, elle devient moins tactile afin qu'on ne s'imagine pas des choses ou que ça soit un manque de respect. Expliqua Peter.
— Pourquoi tu enfonces cette porte ouverte ? Marmonnais-je.
— Parce qu'en soit, c'est plus simple pour lui de ne pas réagir si c'est des personnes avec qui il a confiance que ce mensonge se monte. Rétorqua Peter en haussant les épaules. Ça ne peut pas être des choses trop voyantes, sinon ça va le faire tiquer. Et les personnes avec qui tu agis le plus naturellement ça reste des personnes en qui tu as toi aussi confiance, et qui ne te voit pas autrement qu'en amie.
— Tu proposes que... qu'il voit Naëlle embrasser d'autres hommes dans la demeure ? s'étonna Carla.
— Peter à raison. Répondit John. Je sais que tu ne me vois pas forcément comme ça, mais oui. J'ai une confiance aveugle en ma femme et dans les membres du clan. Embrasser n'a pas le même sens pour elle que pour toi. Ce n'est qu'un signe de tendresse ou d'affection, simplement... Très bien. Si le Dragon est d'accord, alors je peux suivre.
— Je peux embrasser quelqu'un juste comme un geste affectif. Il y a beaucoup de choses pour moi où en vérité, je ne pense pas.. comme les autres ?
— En fait. Me coupa Nino. Ce qu'il faut que tu comprennes Carla, et ceux qui ne savent pas comment elle fonctionne, c'est que aussi fort que soit notre affection pour elle, et quelques soit notre relation avec elle, à n'importe quel moment de sa vie, mariée ou non, le respect qu'on a pour elle est le même. Quand elle a besoin, on est là, et aucun de nous ne se permettra de lui manquer de respect avec une attitude déplacée. S'il faut jouer un rôle pour le besoin d'un de ses plans, on joue le rôle. D'aussi loin que je connaisse ce clan, ça a toujours été comme ça.
— Elle ne pourra plus faire semblant avec des personnes en qui elle n'a pas confiance. Souffla Aaron. Il faut être réaliste, même pour elle, ça fait trop de trahison juste parce qu'on la convoite. Son instinct reprendra le dessus dès qu'un autre la touchera. C'est déjà ce qui arrive actuellement. Mais les personnes qui sont là, elle sait qu'elle peut leur faire confiance et qu'ils ne se serviront pas d'elle.
Je tournais le regard vers Carlos, ricanant avant d'aller lui verser un verre en tapotant son dos.
— Respire l'écossais, on parle pas de se faire une partouze collective. Mais je comprends que tu sois pas à l'aise avec tout ça. Mais toi qui parlais de mes faiblesses qu'il pensait pouvoir exploiter, ma faiblesse la plus connue est celle que tu n'as pas évoquée.
— Je... Je n'suis pas à l'aise avec tous ça. Désolé. grimaça Carlos. Votre... faiblesse ou votre vie privée c'est... perso. Nous ne devrions pas savoir quoi que ce soit sur ce sujet... C'est... Ça ne regarde que votre couple.. enfin c'est ce que je pense...
— J'ai jamais dit ce que je faisais ou non dans mon couple. Ricanais-je en retournant vers John. Il y a beaucoup de lieu où on peut aller ensemble que ça ne dira pas ce qu'on y fait ou non. Mais je sais que pour la majorité des gens, le sexe, et tout ce qui peut tourner autour, c'est limite sacrée et tout ça. Sauf que, eh bien je ne serais pas connue pour être le Diable de ce monde si je faisais tout comme tout le monde. Souriais-je en tournant le visage vers Carlos. Mon couple mis à part, j'en ai toujours eu rien à foutre de la norme chez les autres. J'ai toujours fait comme je le voulais, comme je le voulais. J'avais faim, je mangeais. Ce n'est pas du tout un secret. Et cela fait partie des choses qu'il sait, je n'en doute pas. Le sexe, à mes yeux, c'est une arme comme une autre. Et il me donne raison vu l'utilisation qu'il en a fait. Il y a deux types de sexe, celui avec la personne qu'on aime, et le reste. Ce sont des faits, purs et simples là encore.
Je m'allumais un mélange, haussant un sourcil en regardant Carlos.
— Quelles sont mes faiblesses véritables ? Quelles sont mes forces véritables ? Qu'est-ce que tu crois savoir sur moi pour affirmer que ce que je dis est la vérité ou non ? Tu as ce côté très mignon qui est ta franchise et ta sincérité à toute épreuve. Tu ne joues pas, ce n'est pas ta nature. Mais je vais être franche Carlos, j'aime John et Shiro depuis que j'ai vingt et un ans, et je n'ai jamais cessé de les aimer depuis. Pourtant j'ai connu d'autres personnes entre deux, que ça n'a absolument rien changé à leurs places pour moi. Ce que représente mon mari à mes yeux, ce qu'est notre relation, et la confiance qu'on a l'un pour l'autre, elle est ainsi depuis presque vingt ans. Alors que ce sombre fils de pute pense pouvoir m'obtenir parce qu'il pense me connaître... Ça m'amuse profondément parce que très peu de personnes peuvent oser le dire sans mentir.
— Je comprends... Je ne savais pas que... Vingt ans ? souffla Carlos en se grattant la nuque. Je comprends encore moins comment il peut penser pouvoir prendre la place de votre mari... C'est...
— Nous débordons de sujet... souffla John. Désolé, mais je suis très limite au niveau patience alors est-ce qu'on peut valider un plan et s'y mettre s'il vous plaît ?
Je ricanais doucement, embrassant John dans le cou avant de l'enlacer. J'allais m'asseoir, me servant un verre tout en réfléchissant.
— Angélina et Carla, vous allez de toute façon passer les semaines et mois à venir pour monter cette affaire. Disons tiens pour l'anniversaire de Elena. Nous allons partir sur l'explication du contrat sur la tête de monsieur, et mon côté trop protectrice...
Je me vidais mon verre cul sec, grognant en m'en resservant un.
— Pour le côté... Libertin de mon couple.. Ça tombe bien, il y a le nouvel an qui approche ! Alors je peux toujours être plus tactile et joueuse qu'habituellement. Youhou. Désolé d'avance du spectacle. Pour le John libertin, je verrais en privé avec toi et Shiro. Hakane, tu fais embarquer tes sosies pour le Japon avec nous, nous nous chargerons de ça là-bas. Quoi qu'il arrive, les questions et les interactions en sujet avec tout ça se feront par mails. Est-ce que ça convient ?
— Ça marche pour nous. Répondit Carla en hochant la tête.
— Une soirée de Nouvel An que je ne suis pas prêt d'oublier. Souffla Carlos. Ok pour moi aussi.
— Et il semblerait que j'ai une fête d'anniversaire à préparer. Sourit Elena. Nous ferons comme ça.
— Vivement qu'on... Oui. Faisons comme ça. répondit John en hochant lentement la tête. Qu'il soit totalement détruit avant le grand final.
— Tu es sûr que ça va aller ? Autant toi que Shiro ?
— Ce ne sera pas facile. Je mentirais si je disais le contraire, mais une mort rapide me resterait en travers de la gorge. Répondit John.
— Je prendrai le relais dès que John atteindra ses limites. Ne t'en fais pas mon amour. Ajouta le Démon.
Je hochais la tête, me frottant le visage en regardant tout le monde.
— Ça va être des jours, des semaines et des mois très longs pour tout le monde. Je sais la difficulté de ce que je demande, et à quel point tout le monde va devoir prendre sur lui. Moi la première. Nous avons tous jusqu'à demain pour nous préparer mentalement au réveil de monsieur.
— Et j'ai un appartement à remettre ! Sursauta Salomon avant de partir en courant.
— Oh bordel. Grimaça le Démon.
— Boaf... Il aurait pu faire pire que juste son appart'. Répondis-je en haussant les épaules.
— C'est pour Salomon surtout. Souffla le Démon en se grattant la nuque.
— Moi aussi.
— Oh.. Mon Dragon vient d'entrer dans sa phase « grande compassion »...
— Grave. Mais il aurait pu détruire tout sur son passage alors bon..
— Elle est au max là. Ricana Luc.
— Au lieu de te moquer, il faut transférer tous les dossiers se trouvant dans la salle de réunion dans le bureau de Carla. Sauf les cadres photo. Mon appart. Et les albums photos sont à Angelina.
— On va s'y mettre tout de suite. Souffla Carla en se levant.
— Bien. On vous livre le paquet demain ou vous venez le chercher. Demanda Carlos en se levant à son tour.
— On le ramènera avec Nino. Répondit Aaron.
Je hochais la tête, masquant mes lèvres en m'appuyant sur mes mains.
— Ouais. J'ai hâte.
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