Chapitre 24. Japon
Quelques jours s'étaient écoulés, la fin du mois de Janvier marquant bien des choses. L'entrainement de la nouvelle patronne de la Cosa Nostra avait porté ses fruits au bout d'une semaine comme je l'avais annoncé. Ils avaient décidé de faire convoquer toute la Cosa à New-York, certains n'en ressortirent pas, le restant avaient juré fidélité à la nouvelle patronne. Le déménagement de la ruche d'Elena fut aussi effectif, et Carlos pus accueillir sa sœur au sein de la résidence comme convenu. Luc décida de laisser quelques hommes en surveillance autour de la résidence, laissant à tout le monde le temps de prendre ses marques et de s'installer en toute sécurité.
Comme cela avait été annoncé, le 26 Janvier, l'ensemble des chefs se réunirent au sein de la salle de réunion, Arno ayant été apporté pour l'occasion alors qu'Aaron et Cole s'étaient eux aussi arrangés pour être présent. Inutile de préciser que la tension avait grimpé en flèche quand Cole aperçu Arno, et il avait dû se contenir pour ne pas se jeter sur lui. Même si son regard était clairement limpide sur ses intentions. Chacun des chefs exprima ses griefs contre Arno, lui parlant sans détour avant de donner son jugement. Les demandes passèrent du bannissement à la mort, un crochet se faisant par une demande de rétrogradation de son rang. Aaron fut le dernier à s'exprimer, livrant son ressenti sur tout ça, la colère froide transpirant dans sa voix quand il résuma la situation. Il refusa d'entendre l'explication d'Arno, jugeant qu'il avait eu largement le temps pour cela avant. Son jugement à lui surpris beaucoup de chefs, il considérait bien sûr que la trahison concernait beaucoup de personne mais qu'en terme professionnel il n'avait jamais fauté. Il souhaitait différencier les deux aujourd'hui.
Ce fut donc à mon tour de prendre la parole, et je pris le temps de résumer la situation d'un point de vu purement patronne en fixant Arno. Je devais concéder à Aaron qu'il avait raison, expliquant ensuite que mes chefs ici présents seront les seuls juges du comportement à tenir en dehors du travail. J'acceptais de garder Arno à son poste de chef instructeur, ne lui reconnaissant plus son rang au sein de mon cercle ni sa place pour ma part. Il n'avait plus ma confiance, et ne la récupérerait pas. Son appartement serait placé dans une aile avec les autres hommes, tout comme celui de New-York. Ses aller et retours seront suivis et surveillés. Il échappait à la mort et au bannissement en effet, mais il avait conscience, plus que jamais, de se retrouver à présent dans un milieu plus que hostile pour lui.
Le dimanche de cette même semaine nous avions pris l'avion, embarquant avec nous Aaron, Nino, Vincent et Hakane ainsi que Hakan. Après un lundi nous servant surtout à nous remettre du décalage horaire, dès 07h le mardi nous nous étions présentés devant l'école de Shinjuku, afin de voir Soke pour lui présenter ma requête. Hakane lui profitait de notre présence au sein de l'école pour aller à ses rendez-vous, restant disponible en cas de besoin.
Nous avions revêtu comme il était d'usage nos tenues traditionnels avec John, nous stoppant devant la grande porte du temple alors que John se tournait vers nos trois accompagnant et demi.
— Naëlle et moi allons entrer en premier. Nino et Aaron vous restez avec Vincent et Hakan, je viendrais vous chercher une fois que nous aurons l'autorisation du maître. Expliqua John.
— Très bien. On vous attend. Répondit Nino
— Très bien. Allons-y chère Tõhime. Sourit John en me regardant.
— Je te suis. Souriais-je.
On s'avança alors vers les gardes de la grande porte qui s'inclinèrent aussi vite en nous voyant avancer et ils nous ouvrirent la porte. On longea la grande allée, hochant la tête pour saluer ceux qu'on rencontrait, puis on monta les marches de l'école, pénétrant ensuite directement dans le dojo. Un homme vint alors rapidement vers nous et s'inclina respectueusement, nous saluant en japonais.
— Nous venons voir le grand maître. Lança en japonais John, en s'inclinant.
— Il est dans la salle commune. Je vous y conduis. Répondit l'homme toujours incliné.
Je le remerciais en m'inclinant, suivant l'homme jusqu'à la grande salle, attendant à l'entrée de la salle en souriant doucement, observant les élèves l'air de rien. L'entraînement venait de commencer et le grand maitre tournait tour à tour d'élève en élève, corrigeant et rectifiant leurs erreurs. Il leva la tête au bout de quelques minutes, la penchant vers l'homme venu l'informé de la visite et il tourna aussi vite la tête vers nous, inclinant la tête en souriant discrètement avant de demander à ce qu'on le remplace pour le cours.
— Nous venons sans vous prévenir, nous pouvons attendre pour ne pas perturber vos cours Soke. Expliquais-je en m'inclinant.
Il se contenta de faire signe de la main, et nous invita à le suivre vers sa salle privée, laissant les élèves continuer avec l'instructeur qui venait de rejoindre le tapis.
— C'est parti. Souffla John en levant un sourcil.
— Ouais. Je sens que ça va être comique encore. Tu m'as l'air bien content de nous voir Soke. On dirait qu'on tombe bien. Lançais-je avec un sourire en coin en arrivant dans sa salle privée.
— Et bien ça dépend. Sourit le grand maître en nous faisant signe de s'asseoir. Dites-moi ce qui me vaut le plaisir de vous voir à l'école aujourd'hui. Vous n'avez pas d'élève à récupérer ni à déposer donc...
Je ricanais en prenant place, reconnaissant bien là ce vieux loup.
— Tu vas aimer tu vas voir. Ricanais-je avant de reprendre mon sérieux. Nous avons deux choses à aborder avec toi Soke en effet. Il y a des années de ça, tu as accepté de me prendre en tant qu'élèves ici, et tu m'as enseignée bien des choses dont je te suis toujours autant reconnaissante. Cette période m'as permis aussi de rencontrer ton autre élève qui se tient à présent à mes côtés. C'est grâce à vous que j'ai pus croiser sa route et je vous en serais éternellement reconnaissante. Je dois vous avouer que l'année dernière, lors de ma visite au japon et de mes retrouvailles avec ce monsieur, un autre invité surprise s'est immiscé. Comme vous êtes la personne qui a vu notre relation naitre, je voulais vous présenter notre enfant.
Le grand maitre leva aussi vite les sourcils, alternant son regard surprit entre nous deux.
— Votre enfant ? Tõhime et Shiro ont un enfant. Vos deux destins sont donc liés à ce point. Sourit le grand maître. Et bien des félicitations sont de rigueur. C'est une nouvelle très agréable.
— Merci Soke. Répondis-je en m'inclinant. Il se trouve ici en réalité. Avec mes hommes, devant l'entrée. Expliquais-je en restant inclinée.
— Et qu'attendez-vous pour les faire entrer. Sourit-il en se relevant.
— Bah ta permission. Ricanais-je en me levant. T'en as de bonne toi. Je te les amène.
Je sortis en ricanant de la salle privée du maitre, regagnant tranquillement la grande porte avant d'attendre qu'on m'ouvre, ce qui se fit dans la foulée. Je penchais la tête en souriant à Hakan qui était réveillé dans les bras de Vincent.
— Maman est là en effet mon acrobate. Souriais-je. Soke autorise la venue de ces personnes. Terminais-je en Japonais.
Je fis signe aux trois de me suivre, attrapant Hakan dès qu'il fut à ma portée. Je remerciais Vincent, les conduisant devant la salle privée du maitre tout en leurs expliquant ce qu'ils devaient respecter à tout prix. J'entrais finalement avec Hakan, m'avançant tranquillement vers Soke pour lui présenter.
— Je vous présente Hakan, Soke. Souriais-je
Un large sourire s'étira aussi vite sur les lèvres du maître qui s'avança vers moi tout en regardant Hakan. Il tourna ensuite la tête vers nous deux en souriant.
— C'est un beau bébé. Quel âge a-t-il ?
— Trois mois et demi. Souriais-je
— Qui aurait cru que tu puisses avoir un enfant aussi beau, Shiro. Ricanant le maître en regardant John. On voit tout de suite qu'il tient de sa mère.
— Ah bah merci. Bouda John en croisant les bras.
— Je te taquine. Je voulais juste revoir cette tête de démon boudeur. Ria le grand maître.
— Ça fonctionne à tous les coups. Ricanais-je.
Je me tournais vers les trois derrière moi, me reculant d'un pas.
— Je vous présente Vincent, Aaron et Nino, Soke. Les deux jeunes hommes m'accompagnent partout et me suivent comme des ombres. Ce fringuant jeune homme lui, est le père de John.
Je fis signe à Nino et Aaron qui s'inclinèrent avec respect, me faisant sourire aussi vite.
— Monsieur Amaro. Sourit le grand maître. C'est un plaisir de vous revoir.
— Monsieur Kanazawa. S'inclina Vincent en souriant. Le plaisir est partagé.
Il inclina la tête longuement face à Aaron et Nino et invita tout le monde à retourner dans sa pièce privée. On reprit place dans la salle et je m'installais avec Hakan, l'embrassant sur le crâne en attendant que le maitre soit installé.
— Veux tu le prendre Soke ?
— Avec un grand plaisir Tõhime. Sourit le maitre en inclinant la tête.
Je me penchais pour lui tendre Hakan, le laissant le prendre doucement dans ses bras en me retenant de sourire avant de lâcher un ricanement malgré moi.
— Merde, pardon mais ça fait étrange de vous voir avec un bébé dans les bras. Riais-je
— Tout autant pour moi de porter l'enfant de mes deux meilleurs élèves. Sourit le grand maitre.
— Soke est aussi père. Sourit John.
— Et grand père Shiro. Mon fils a été plus rapide que toi. Ricana-t-il. Oh. Excusez-moi. Je ne vous ais pas demandé si vous désiriez boire quelque chose. Est-ce qu'un Saké conviendrait à tout le monde ?
— Eh bah ça te rajeunis pas tout ça Soke. Ricanais-je en arquant un sourcil.
— Tu peux parler. Murmura Nino.
— Le saké sera très bien Soke. Répondis-je en tapant le crâne de Nino.
Le grand maitre fit signe à John de la main et il se leva aussi vite se dirigeant vers une armoire et l'ouvrit avant de prendre le service à saké, l'amenant ensuite sur la table basse puis se mit en position traditionnelle pour le servir à tous, posant le premier face au grand maître.
— Toujours aussi bien dressé le ptit démon. Ricanais-je avant de me pincer les lèvres.
— Ça me rappelle quelque chose ça. Ricana le grand maitre.
— Très drôle. Grogna John en allant se rasseoir.
— Pardon mon samurai. L'habitude. Grimaçais-je
— Bien et si nous buvions à la santé du petit Hakan. Sourit le grand maitre en tendit son verre devant lui.
On trinqua à la santé de Hakan, buvant tranquillement nos saké et je finis par me lever pour aller fumer dehors, me posant sur le sol en observant les alentours. Un homme d'une quarantaine d'année vint vers moi et s'inclina respectueusement puis releva la tête vers moi.
— Vous devait être Tõhime Tatsuka. Sourit l'homme.
— En effet. Répondis-je en m'inclinant. Et vous êtes ?
— Nobuaki Kanazawa, enchanté de vous rencontrer. Mon père m'a énormément parlé de vous.
— Enchanté. Souriais-je. C'est un honneur de vous rencontrer.
— Tout l'honneur est pour moi. C'est mon père qui vous a appelé ?
— Non mais il aurait dû. Il a bien des soucis alors. Ses traits sont plus marqués. Que se passe t-il ? Murmurais-je en posant le regard devant moi tout en fumant.
— Ça fait des mois que je lui dit de vous appeler. Quelle tête de mule il fait.
Je me levais en fronçant les sourcils, devinant que le problème était bien plus grave que je ne l'avais soupçonné.
— Que se passe t-il. Répétais-je lentement.
— Depuis 4 mois maintenant... Comment vous dire ça... Un couple est ciblé dans notre épreuve d'assassinat. Ils imposent leurs lois un peu partout dans la ville et ont commencé à récupérer des secteurs appartenant aux Yakuzas. Aucun élève n'a réussi à les éliminer et pire, ils sont systématiquement tués lors de la mission. Ça c'est le premier souci... Le deuxième est que les yakuzas commencent à s'approcher un peu trop de l'école à cause de la rumeur qui court. Ce serait deux anciens élèves d'ici qui serait derrière tout ça. Et si je voulais qu'il vous appelle, c'était surtout parce que vous êtes directement concernée.
— Tu es en train de me dire que depuis des mois, deux putains d'abrutis de mes deux se font passer pour des élèves d'ici, que ça menace directement ton père et je ne l'apprends que maintenant ! Tonnais-je. Mais je vais lui en foutre deux au vieux têtu tu vas voir !
Je rentrais immédiatement dans la salle privé, ouvrant en grand la porte en m'avançant d'un pas rapide vers Soke en le montrant du doigt.
— Espèce de vieil inconscient ! Hurlais-je. Tu attendais de te faire encercler ou tuer pour nous appeler ! Quatre mois ! Quatre mois et je n'apprends tes problèmes que parce que je viens ici par hasard ! Tu attendais quoi pour m'appeler !
— Il se passe quoi ? Demanda John en se relevant. Soke ?
— Tous les trois vous nous attendez devant la salle. Vincent prends Hakan s'il te plait. Ordonnais-je
Les trois sortirent rapidement après que Vincent ai repris Hakan, fermant aussi vite la porte derrière eux.
— De toute évidence tu as rencontré Nobuaki. Souffla le grand maitre.
— Donne moi cette mission. Il est hors de question que qui que ce soit vous menace. Si tes élèves n'en sont pas capables, je vais aller brûler tout ça. Grondais-je. Tu aurais dû nous avertir ! Nous ne sommes pas comme ces abrutis se prenant pour de grand assassin ! Nous sommes tes élèves et nous aurions pus intervenir bien plus tôt ! Pourquoi n'avoir rien dit espèce de vieux têtu ! Soupirais-je en m'asseyant.
Je me frottais le visage, finissant ma cigarette en même temps.
— Vous avez déjà beaucoup de choses et problèmes à gérer. Et j'ai rendez-vous demain avec les grand chefs yakuza. L'un d'eux m'a dit t'avoir contactée d'ailleurs.
— Ah. L'appel à la con me demandant si j'étais au japon. M'étonnais-je. Mois dernier en effet. J'ai ris avant de lui dire que non j'avais pas mis les pieds au japon depuis bientôt un an mais que je devais y venir. Un de mes hommes doit le rencontrer aujourd'hui d'ailleurs pour comprendre la raison de l'appel.
Il alla prendre un papier de mission et commença à le lire devant nous.
— Mission, élimination par tous les moyens. Zones de recherche inconnues. Pas de photos des cibles. Particularités... Tatouage dans le dos... Un samurai pour l'homme et un dragon pour la femme... Se font connaitre sous les noms de Tõhime Tatsuka et Shiro Akuma. Voilà la mission. Voilà pourquoi les yakuzas s'affolent.
— Hmhm. Attends. Je suis supposée donc, être ici depuis quatre mois avec mon samurai donc, et conquérir cette ville ? Répétais-je pour être sure. Dis donc au final j'ai bien le don de me dédoubler hein. Par contre mon double est à chier niveau ambition mais bon...
— Le rendez vous de demain est fait pour que j'atteste de l'usurpation. Si nous les avions avec nous, je ne voyais pas pourquoi vous déranger pour ça. Maintenant quoi que je dise vous allez prendre la mission alors tiens. Souffla Le grand maitre en tendant la feuille de mission. Tu y trouveras un récapitulatif des zones où ils ont frappé ou ont été aperçut.
— Tu as perdu combien d'élèves avec cette connerie Soke ? Demanda John en prenant la feuille.
— Cinquante-deux exactement.
Je secouais la tête, grognant en m'allumant un mélange.
— T'es vraiment pas possible. Nous t'accompagnerons demain pour ce rendez-vous. Je ne sais même pas pourquoi cette bande d'abrutis flippe putain ! Si j'avais voulu le japon je l'aurais déjà pris, pas juste une ville ridicule ! On va régler ça Soke, et en échange, tu devras sortir de ton trou pour venir en Sicile en Août. C'est le prix à payer de nous avoir rien dit tiens.
— On n'accompagne personne demain. S'énerva John. Izanami, prévient Aaron et Nino... On y va maintenant. Soke tu reste là.
— Oh bah si le démon veut mordre hein. Ricanais-je en me redressant. Pardon Soke je vais devoir t'emprunter des lames, je n'ai pas ça en assez grand nombre pour ce qu'on va faire.
— Ils veulent voir le dragon et le démon, ils vont être servit. Putain. Personne ne touchera à cette école. Ils vont voir ce que ça donne quand on se déplace... Putain ils vont sentir la différence. Hurla John en sortant de la salle.
Il alla directement à la salle d'armes et commença par prendre deux katanas. Je reposais la tête vers Soke, secouant doucement la tête avant de me redresser, rouvrant la porte face aux trois.
— Aaron, Nino, allez dans la voiture chercher de quoi vous armer et vous préparer. Vincent, tu vas rester avec Hakan auprès du maitre. Nous avons quelque chose à régler.
— Ok on y va. On vous attends devant. Répondit Aaron en se levant.
Aaron et Nino saluèrent le maitre, repartant ensuite vers la porte d'entrée et je me dirigeais vers la salle d'arme, prenant des lames que je rajoutais aux miennes avant de me diriger vers les katanas. Je tournais le visage vers Soke, hésitant clairement avant de me décider en soupirant, choisissant soigneusement deux katanas. Je revins vers Soke avec les deux katanas, me penchant en lui présentant les deux armes.
— Puis-je t'emprunter ceci Soke ?
— Prends ceux que tu veux. Répondit le grand maitre en hochant la tête.
— Merci. Vincent, ça va aller ?
— Nous oui. Vous... Faites attention d'accord.
Je ne retins pas mon ricanement en me redressant, arquant un sourcil.
— C'est le terrain de jeu que connais John par cœur, et un terrain que je maitrise aussi. Nous ne risquons rien. Ricanais-je
John arriva vers Vincent et moi, aussi tendu que possible.
— Izanami, tu as tout ce qu'il te faut ?
— Oui oui. Mais garde ton démon en cage tu veux, tu m'excite et ça m'empêche de réfléchir.
Je me penchais pour embrasser Hakan, embrassant ensuite Vincent sur le front avant de lui faire un clin d'œil, faisant un signe de main à Soke en sortant de la pièce, rejoignant tranquillement la porte d'entrée en m'allumant une cigarette, rangeant mes deux katanas dans ma tenue en arrivant devant la porte.
— Ne laissez plus personne entrer et sortir tant que nous ne sommes pas revenus Akuma et moi.
L'homme hocha la tête et appela trois autres hommes en renfort qui s'inclinèrent aussi vite en arrivant devant nous. Je tournais la tête vers John, soupirant en fumant mon mélange.
— Je reviens. Lança John en repartant vers l'école.
Je fis ouvrir la porte, rejoignant Aaron et Nino devant l'entrée.
— Il est où John ? Demanda Nino.
— Il butte du monde pour pas qu'on touche à Vincent et Hakan. Répondis-je en haussant les épaules tout en fumant.
— Oh. D'accord.
Il s'alluma une cigarette, attendant patiemment l'arrivée de John. Il arriva quelque seconde plus tard, en s'excusant du retard.
— On peut y aller. Je vous indique le chemin. Lança John.
— Oui, j'ai toujours peur de me perdre en effet. Rétorquais-je avec un sourire narquois. Honneur à vous Monsieur le démon.
Ils avancèrent quelques mètres puis John attrapa deux motards garés sur le trottoir, les giclant aussi vite en faisant signe à Aaron et Nino d'en prendre une puis monta sur l'autre, la démarrant aussi tôt installé.
— Plus vite on arrive, plus vite c'est réglé.
Je me frottais le crâne, secouant la tête alors que les deux se retenaient visiblement de rire. Je m'approchais des pauvres motard, me penchant pour les aider à se relever.
— Toute nos excuses, nous vous ramenons cela au plus vite. M'excusais-je en leur souriant
Aaron grimpa sur la première moto, laissant Nino monter derrière lui et je grimpais derrière John, m'accrochant à lui. John démarra alors rapidement, s'insérant aussi vite dans la circulation, se faufilant entre les véhicules. Il fit le tour du bâtiment ciblé et sortit un katana de son fourreau, tranchant la gorge des hommes postés à l'entrée du parking sous terrain, puis se gara près de la porte d'accès à l'immeuble. Il coupa le moteur et descendit de la moto avant d'aller ouvrit la porte.
— Après vous... Lança John en s'inclinant devant moi.
Je hochais la tête, sortant mes lames en m'avançant, marchant tranquillement pour remonter, décimant les gardes sur mon passage, atteignant finalement le dernier étage et je me postais à l'entrée de l'étage, croisant les bras.
— Madame. S'exclama l'un des chefs qui arriva en courant. Mais.... Qu'est ce qui se passe ici.
— Je suis Tohime Tatsuka et voici Shiro Akuma, mon mari. Nous sommes ici au nom de l'école de Shinjuku. Je viens d'avoir vent d'un souci au sein de votre ville. Pouvons nous parler à tout le monde ?
— Je les fait appeler.
Il repartit aussi vite et je rangeais mes lames en soupirant, m'allumant une cigarette en m'avançant. John marcha alors à ses côtés, craquant sa nuque tout en faisant tourner ses lames dans ses mains.
— Calme toi. Tu en connais une partie, je connais l'autre. Ce ne sont pas les grands chefs qui menacent Soke. Murmurais-je.
— Les chefs sont responsables de leurs hommes. J'attends d'entendre ce qu'ils ont à dire. Répondit John en arrêtant de jouer avec ses lames. Je veux savoir qui menace l'école.
Je hochais la tête, abandonnant de le calmer vu la situation. J'entrais dans la grande salle, allant m'installer contre un mur tout en fumant, observant entrer les chefs avec attention.
— Je te laisse parler parce que moi je ne m'en sens pas du tout capable là. Souffla John.
Je me décollais du mur en hochant la tête, observant les hommes autour de la table avec un air froid, me postant finalement entre les deux rangées.
— Je suis la Femme au Dragon, patronne du Clan du Dragon, connu au sein de cette ville comme Tohime Tatsuka, élève du grand maitre au sein de l'école de Shinjuku. Je connais certains d'entre vous, et pas d'autres. Commençais-je en sortant mes lames. Derrière moi se trouve le deuxième élève du maitre, Shiro Akuma. Le vrai hein. Le démon blanc. Et nous sommes très surpris d'apprendre que vous menacez l'école à cause de deux abrutis que vous ne savez pas gérer. Moi qui vous prenais pour de grand guerriers... Me voilà bien déçu. Si j'avais réellement été ici, croyez moi bien que cette ville m'appartiendrais depuis des mois, tout comme le Japon. Parce que j'ai des milliers et des milliers d'hommes derrière moi. Alors peut-on m'expliquer pourquoi ces deux abrutis ne sont pas mort depuis des mois ?! Hurlais-je.
— Personne n'a pu nous dire où pouvait être leur planque. Ils n'attaquent jamais deux fois dans le même quartier et ne laisse personne en vie qui pourrait les décrire.
— Qui menace l'école et qui voudrait toucher au maitre ? Je ne vois pas en quoi il serait responsable des actes de ses anciens élèves. Demanda John en se décollant du mur. Parce que voyez-vous, si nous décidions de tous vous buter, il n'en serait toujours pas responsable.
— Nous allons gérer votre merde puisque vous n'êtes pas capable de veiller sur vos propres territoires. Prévenez vos abrutis d'hommes. Je n'hésiterai pas à les égorger s'ils sont en travers de mon chemin. Quitte à brûler cette ville, je mettrais la main sur les deux fils de chiens qui salissent nos noms. Mais n'oubliez pas, vous nous devez la vie à partir d'aujourd'hui. Cinglais-je avant de sortir.
J'attendis dans le couloir, continuant de fumer mon mélange en attendant que Monsieur daigne sortir, ce qu'il fit après avoir buté au hasard l'un des chefs, ressortant l'air de rien avec Aaron et Nino. On redescendit tranquillement, et je sortis mon téléphone, passant mon appel en descendant les escaliers.
— C'est moi Hakane. Lance des hommes pour qu'ils se renseignent sur ce qui peut trainer comme information sur Tohime Tatsuka et Hiro Akuma. Depuis ces quatre derniers mois pour la ville de Tokyo. Attaque dans différents quartiers, sûrement un gang à la con trop bien organisé pour être récent.
— Ok je lance ça. Je te rappel au plus vite
Je raccrochais en soupirant, observant les motos.
— On ramène ça à ses proprios et on rentre à l'école pour réfléchir. Je ne laisse pas les deux seuls là bas.
— Très bien, mais j'ai une autre idée qui pourrait être bien plus amusante. Répondit John.
— On verra ça là-bas. Allons-y.
Je montais sur la moto, laissant John monter derrière moi et je démarrais aussi vite, regagnant l'endroit d'où nous venions. Je rendis les motos aux deux qui attendaient comme deux abrutis. Les remerciant en m'inclinant avant de regagner l'école, traversant directement le chemin sans m'arrêter pour trouver Vincent et Hakan, tout les deux allant parfaitement bien. M'arrachant un soupir de soulagement.
— C'est réglé avec les yakuzas ? Demanda le grand maître.
— Bien sûr. Ils se chient dessus maintenant. Répondis-je en m'allumant une cigarette. Nous allons nous pencher sur ton ordre de mission à présent.
— Oui. On va pouvoir s'amuser. J'ai vraiment hâte de rencontrer ces deux vedettes... Je vais nettoyer tes lames Soke. Merci pour le prêt.
Je sortis mes lames, les nettoyants avec mon tissu avant de les ranger.
— Je garde tes lames Soke. Nous reviendrons dans deux jours comme il est habituel de faire pour une mission afin de t'apporter les corps. Vincent, allons y.
Je me penchais respectueusement devant Soke, le saluant avant de me redresser et John revint quelques minutes plus tard.
— On est parti ? Sourit John.
Je hochais la tête en souriant, saluant de nouveau Soke avant de rejoindre la porte avec Vincent et Hakan. John nous rejoignit, caressant le crâne d'Hakan en lui souriant tendrement puis leva la tête vers moi.
— On les ramène à l'hôtel ensuite peux-tu donner rendez-vous à Hakane à cette adresse. Demanda John en me tendant un papier.
Je hochais la tête, attrapant le papier en sortant mon téléphone, envoyant le lieu de rendez-vous à Hakane qui me confirma qu'il y serait quelques minutes plus tard.
— C'est réglé.
— Parfait. Sourit John.
On arriva ensuite à l'hôtel, montant directement à notre suite. John embrassa Hakan sur le crâne puis se redressa en me regardant.
— Pour la suite, il faudrait que Nino et Aaron restent avec Vincent et Hakan.
— C'est le mieux en effet. Les deux seront en sécurité au moins. Répondis-je. Nino, tu peux me trouver un plan de la ville s'il te plait ?
Il sortit de la chambre et j'allais m'allumer une cigarette sur le balcon, fumant en faisant craquer ma nuque. Nino revint quelques minutes plus tard, me tendant le plan que je pris avant de le ranger dans ma tenue, allant me reprendre des cigarettes et des mélanges avant de retourner dans l'appartement. Je posais mon regard sur John, lui indiquant que nous pouvions y aller.
— Allons rejoindre Hakane. Nous verrons ton plan là-bas.
John hocha la tête puis alla embrasser Hakan avant de se diriger vers la porte de la suite pour l'ouvrir, me laissant passer puis referma derrière lui et se dirigea vers l'ascenseur de l'hôtel.
— On part faire du shopping.
— Je déteste faire du shopping. Grognais-je
— Parce que moi j'aime ? Ricana John. Arrête de grogner et laisse-moi au moins une chance de d'exposer mon idée.
Après être arrivé dans le hall de l'hôtel, il m'emmena dans un quartier derrière le centre-ville et arriva devant une boutique, y entrant aussi vite. Je soupirais avant d'entrer, saluant la vieille dame respectueusement.
— Shiro ! S'exclama la vieille dame en venant l'embrasser.
— Izanami, je te présente Hoshiko. Hoshiko voici ma femme.
— Enchanté. Sourit la vieille dame en s'inclinant.
— Enchanté. Répondis-je en m'inclinant.
— Hoshiko, nous allons avoir besoin d'accéder à ma pièce.
— Oui. Oui. Va. Sourit la femme.
John prit ma main et m'amena dans l'arrière-boutique, dégageant une grosse armoire du mur puis ouvrit une trappe qui se trouvait derrière.
— Suis-moi. Tu vas comprendre.
Je suivis John, me disant que de toute façon j'allais en effet finir par comprendre ce qu'il avait en tête à un moment donné. Ils arrivèrent dans une grande pièce et je découvris des murs recouverts d'armes et des penderies remplies de vêtements et déguisement en tout genre.
— Fallait me le dire que tu aimais te travestir. Hakane va A.DO.RER. Ricanais-je
— Plutôt que de les chercher, nous allons les faire venir à nous. Quand Hakane arrivera, il s'occupera de nous rendre méconnaissable. Nous allons choisir un des quartiers qu'ils ont pris et y faire un beau bordel. Soit, ils viendront nous recruter, soit ils viendront pour nous buter. Dans les deux cas, on les chope.
— Sont assez con pour vouloir nous recruter. Je vois bien le tableau tiens.
— Alors ? Partante ? Sourit John en levant un sourcil.
— On ira clairement plus vite en effet. Confirmais-je en souriant avant de m'approcher de lui pour l'embrasser.
Il enroula ses bras autour de ma taille et me serra contre lui.
— Notre première mission ensemble. Sourit John.
— Comme quoi tout arrive. Soufflais-je avant de l'embrasser.
Hakane arriva dans le sous-sol, nous saluant et je m'allumais un mélange en sentant d'avance à quel point j'étais dans la merde.
— Pardon de mon retard. Mes sources m'ont confirmé ce que tu m'as dit en effet, ils cherchent des pistes sur les abrutis en question. Le plan ?
— Nous allons faire du bruit dans un des quartiers qu'ils ont attaqués. Personne ne doit reconnaitre Naëlle ni moi. Nous allons les faire venir à nous, simplement. L'identité de la femme au dragon doit rester secrète.
Je lâchais un gémissement de dépit alors que le sourire d'Hakane s'élargissait et je me masquais aussi vite le visage dans ma main.
Et voilà, je l'avais dit que ça craignait.
— Putain je bande à ton idée. S'exclama Hakane. Choisis ta tenue, je m'occupe de la dame.
Il repartit aussi vite et je me laissais tomber sur le sol en gémissant de dépit.
— J'aurais pas dû ? Grimaça John. Ça pue à ce point ?
Je relevais le regard vers John, n'ayant même pas le temps d'ouvrir la bouche que Hakane revenait en courant avec une tenue d'écolière en main. J'observais la tenue, reposant mon regard sur John sans ouvrir la bouche.
— Ce sera parfait ça ! Et toi t'a choisi ? Attends je vais le faire !
— C'est quoi cette tenue ? C'est de l'infiltration ! Elle est pas censé rameuter tout le quartier, non parce que là, je vais buter tout le monde. Y a surement plus discret.
— Elle est très bien cette tenue. Tu m'as pas dit que tu voulais du discret. Rétorqua Hakane en fouillant dans la penderie. Ah ah je te tiens.
Il ressortit triomphant un ensemble d'écolier masculin et je me contentais de masquer mon visage dans ma main, secouant doucement la tête, complètement résignée.
— Allez chéri, va enfiler ça ! S'exclama Hakane.
Je me redressais en attrapant la tenue, remontant pour me diriger vers les cabines où je mis du temps à ôter toute mes lames, enlevant ensuite ma tenue traditionnelle pour enfiler le déguisement en grimaçant. Grimace s'accentuant quand je terminais de « m'habiller ».
— Putain d'idée de merde. Maugréais-je avant d'embarquer le tas et de redescendre rejoindre les deux.
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