Un homme arrive devant nous avec un grand sourire.

- Tyler ! Vous en avez mis du temps ! Ta mère m'a téléphoné et m'a tout expliqué.

- Oui désolé, on avait fait une petite pause entre temps.

- Du moment que vous allez bien tous les deux, c'est ce qui compte. 

L'elfe s'approche de moi et me tend sa main que je serre aussitôt.

- Bonjour, je suis le père de Tyler, si tu as besoin de quoi que ce soit n'hésite pas à nous le demander et tout ce qui est ici est à toi maintenant puisqu'en plus tu vas rester ici un moment.

- Bonjour, d'accord, merci de m'accueillir comme ça mais je ne veux pas vous déranger, je peux aller ailleurs si vous voulez, je ne voudrais pas m'imposer.

- Mais non voyons, si on te le propose c'est que ça ne nous dérange pas.

- Très bien, je vous remercie beaucoup alors.

- Bon et bien puisque tout cela est réglé je vais aller au portail pour accueillir ta mère et ton oncle. Nous reviendrons plus en soirée, je pense.

- D'accord pas de problème, je vais lui faire un peu visiter la ville.

- Bonne idée, à plus tard les enfants !

- Au revoir monsieur.

- Ouais, à plus tard.

Son père nous passe devant et quitte la maison. 

- Je me demandais... lorsqu'on était chez toi tout à l'heure, le premier chez toi, il faisait nuit alors que là on est en début d'après-midi, il y a comme un décalage horaire entre les deux mondes ?

- Oui, il y a environ quinze heure de décalage mais ça dépend des zones où l'on va entre les deux mondes.

J'hoche la tête et commence à avancer dans la maison pour la regarder de plus près. Je passe un doigt sur les meubles, ils sont tout propre, il n'y a aucune saleté dans la maison et tout est rangé. 

- Elenna... est-ce que je peux te poser une question ?

- Oui bien-sûr, vas-y je t'écoute.

- Et bien... quand je t'ai ramenée chez moi après que tu te sois faîtes attaquée, ma mère s'est occupée de tes blessures comme je te l'ai dit et... du coup elle a vu tes... cicatrices. A priori tu en avais plusieurs. 

Aïe... ils savent pour mes cicatrices...

- Oui oui, j'ai traversé une fenêtre un jour en tombant des escaliers chez ma tante.

- Elenna...

- Quoi ?

- Me mens pas s'il te plaît, je suis pas dupe.

En partie quand même, vu les mensonges que j'ai pas arrêtée de vous dire à toi et ta mère... Et je n'en suis pas fier mais il le fallait.

- C'est mon père...

Aussitôt après lui avoir lâchée ça, je tourne les talons et essaie de lui faire croire que je continue la visite de sa maison.

- Ton père ? Il te battait ?

- Oui, tu veux que je te fasse un dessin ?

Je me met à lui hurler dessus pour je ne sais quel raison.

- Désolé, j'aurais pas dû de te répondre comme ça.

- Dis moi ce qu'il c'est passé. Et ta mère ? Elle a rien fait pour ça ? Il la battait aussi ?

- Il nous battait toutes les deux mais surtout moi. Depuis que je suis née, je n'ai pas passé une seule journée sans me faire battre mais on pouvait rien dire... il nous menaçait et on avait trop peur...

- Et maintenant ? Ils ne sont pas partis en voyage, n'est-ce pas ?

- Oui, tu as raison... 

- Ils sont où ?

- On a réussi à l'envoyer en prison avec ma mère après qu'elle l'est dénoncée après qu'il... soit aller trop loin...

Des larmes me montent aux yeux... j'essaie de ne pas les laisser couler... je suis plus forte que ça... il faut que je  m'endurcisse... 

- Qu'est-ce qu'il a fait ?

- Il... ça te regarde pas, désolé...

Je ravale vite fait mes larmes et change de comportement.

- Bon alors, tu me l'as fait visiter cette ville ? Je te rappelle que je suis nouvelle et que je ne connais encore rien à ce monde. 

Je vois sa tête surprise de mon changement soudain. Il comprend qu'il n'en saura pas plus alors il fait comme moi et passe à autre chose même si tous les deux, on est bien conscient que je n'ai fait que retarder cette discussion car il reviendra à la charge pour savoir la fin mot de l'histoire. 

- OK, c'est parti ! Tu veux aller voir quoi ? Le marché ? Le palais ? Le Grand Jardin d'Eldalya ? Les boutiques ?

En disant le dernier mot il me fait un grand sourire accompagné d'un clin d'œil moqueur. Je rentre alors dans son jeu et en prenant la voix du pure stéréotype de la fille je lui répond :

- Oh oui ! Les boutiques ! Il me faut trois nouvelles paires de chaussures toutes assorties à mes nouvelles tenues et attention, j'espère qu'il y a des magasins de marques, je ne voudrais pas qu'on me voie habiller n'importe comment.

- Mais bien-sûr ma chère, nous avons les magasins les plus UP de la région avec des couturiers reconnus dans le monde entier, voulez-vous que je vous y emmène ?

- Oui absolument !

- C'est à quinze minutes de marche, j'espère que vos pieds ne souffriront pas de trop... tous mes chauffeurs sont occupés.

- Vous ne croyez quand même pas que je vais marcher tout ce temps ? Vous allez me porter jusqu'à destination garçon.

Accompagnée de nos imitations, moi imitant la fille capricieuse et chiante et lui en me faisant des révérences et l'homme complètement désolé pour mes pieds, nous explosons de rire. Je n'avais jamais rigolé autant.

- Je veux bien aller voir le marché en premier.

- A vos ordre gente dame !

Il me fait de nouveau une révérence et nous partons en direction du marché.