Chapitre 5


Le lieu où nous pénétrâmes était sombre et lugubre. Il sentait le moisi, comme si personne n'y était entrée depuis des siècles . Le craquement que je faisait quand je marchait me fis comprendre que le sol était fait de bois. Il devait être infesté de termite vu le nombre de troue qu'il y avait. Je manquait à plusieurs reprise de me tordre la cheville. Plus j'avançais, plus je m'enfonçait dans une pénombre presque complète. Je me prenais à plusieurs reprise des toiles d'araignée dans le visage. Les pas de Matt me rassurèrent devant moi, je n'aurais jamais mis les pieds dans un pareil endroit si j'avais été seule. C'était calme, trop calme à mon goût. Seuls nos pas et la respiration régulière de Matt que je pouvait distinguer brisaient le silence presque morbide. Les pas de Matt s'étaient arrêtés, je l'immobilisais également pour éviter de lui rentrer dedans. Mes yeux s'étaient habitués à la pénombre, je pouvais ainsi voir que Matt cherchais à taton quelque chose sur le mur.

- Ah, je l'ai enfin trouvé, murmura-t'il.

A ses paroles, j'entendis grésiller et de la lumière remplis la pièce. Le changement brusque de luminosité m'obligea à plisser les yeux.
Au bout de quelques minutes, je pus rouvrir les yeux. Je découvris une magnifique bibliothèque. Des milliers de livres étaient empilés les uns sur les autres. D'autres ornaient des étagères qui allaient du sol jusqu'au plafond. Toutes sortes de livres les peuplaient : des gros, des minces, des vieux comme des récents. Tous. Au centre de la pièce se trouvait un pupitre. Une bougie était posée dessus ainsi qu'un énorme livre. Je m'approchais de plus près. Le livre était relié finement d'un rouge flamboyant. Malgré qu'il était écrit en une langue inconnue, il me semblait que c'était un livre de magie. Je tournais encore quelques pages. Mon regard s'arrêta sur une en particulier : l'écriture argentée était surmontée par un dessin. Il représentait une incroyable et majestueuse créature : les ailes d'un aigle, le corps d'une femme et une queue de lion. Je n'aurais jamais cru un jour qu'une telle créature puisse exister. Elle dépassait toute mon imagination.

- Tu sais déchiffrer la langue lunaire ? Me demanda une drôle de voix.

Elle provenait de derrière moi. Je me retournai brusquement. Je n'arrivais pas à distinguer clairement mon interlocuteur.

- Qui êtes vous ? Demandai-je d'une voix chevrotante.

À ce moment précis, un elfe déboucha de la pénombre. Il était très âgé, il ne vaut mieux pas que je lui demande son âge parce que je serais très surprise. Il était vêtu d'une toge brunâtre qui lui arrivait jusqu'aux chevilles. Ses longs cheveux blanc lui retombaient sur les épaules. Ses yeux bleus lagon possédaient des longs cils et ils me fixaient. Il s'approcha dangereusement de moi ce qui me fit reculer légèrement.

- Je me nomme Azuelo, me répondit-il, et toi sais tu lire la langue lunaire ?
- Non, dis-je. Je ne sais pas ce que c'est, je ne savais même pas qu'elle existait avant que j'entre dans cette belle bibliothèque.
- Excusez-la Azuelo, fit Matt, elle a reçu une flèche de wasigoo récemment.

Avec tous ces événements, j'en avais oublié la présence de Matt. Il s'approcha de moi. J'étais rassurée. Rassurée parce que cet elfe ne m'inspirait pas du tout confiance.

- Lydia est venue ici pour avoir des réponses à ses questions, continua Matt.
- Je vois, fit Azuelo, qu'est ce qui te tracasse ? Je suis là pour toi.

Qu'est ce qui me tracasse ? Qu'est ce qui me .... ? Me repetai-je intérieurement. Tout. Tout me tracasse. Je ne comprends plus ma vie depuis que je suis arrivée ici. Je ne sais pas si ma famille va bien. Si par exemple le temps dans le "vrai" monde s'arrête quand je suis ici où s'il continue à s'écouler. Je ne sais pas ce que Lucas fait, s'il me cherche. Je ne sais rien.

- Pourquoi suis-je ici ? Demandai-je.

Cette question courte résumée, selon moi, toute mes questions. Maintenant que j'étais à deux doigts de savoir le pourquoi du comment, je n'étais plus si sur de le savoir vu les circonstances.

- Tout d'abord, commença Azuelo, les apparitions comme les tiennes sont très très rares. Tu es seulement le troisième humain à être venu à Valmar. Et la première femme.
Tous était venus pour accomplir un miracle.

Un miracle ? Mais quel miracle dois-je accomplir ?

- Quand une force surnaturelle et inexplicable t'amène à Valmar c'est pour une bonne raison. Cette force je l'ai appelée "Le blizzard" : nous ne l'a voyons jamais, elle navigue autour de nous de manière invisible. Cette force est toujours imprévisible.
- Le blizzard, répétai-je ahurie
- Oui, continua Azuelo, quand cette force nous amène jusqu'à Valmar elle ne nous quitte plus. Tout au long de notre séjour dans le pays des elfes, elle va nous guider, nous obliger à faire certains choix. Cela s'appelle le destin. Nous ne pouvons pas lutter contre ni avancer plus vite. Nous ne pouvons pas le faire changer de direction ni revenir arrière. C'est comme ça.
- Mais pour quel miracle suis-je ici ?demandai-je à Azuelo.
- Ça tu le découvriras par toi même. Ce n'est pas à moi de te dire ça. Je peux juste te dire que c'est très important que tu sois à Valmar. Tu es importante parce que ...

A ce moment là une personne frappa à la porte. Azuelo s'interrompit pour faire entrer la personne. C'était une petite fille. Elle ne devait avoir qu'une dizaine d'années et elle était déjà très belle. Elle n'était pas habillée comme tous les autres elfes que j'avais croisés depuis de j'étais arrivée ici. Ses cheveux, attachés en deux petites tresses, étaient blonds et étaient parcourus de reflet châtains. Son visage me rappelai vaguement quelqu'un. Ce devait être la flèche de wasigoo qui devait encore faire un peu effet. Je ne vois pas pourquoi je reconnaîtrai quelqu'un ici. La jeune fille me dévisageait. Est ce qu'elle de reconnaîtrait elle aussi ?
- Excusez moi, nous dit Azuelo, je dois y aller.

Il marcha en direction de la nouvelle arrivante et lui pris la main. Avant de sortir de la bibliothèque, il se retourna et me fixa. Je me raidis. Je n'aimez pas ce regard. Vous savez le genre de regard qui dit : fais ce que je te dis sinon ça va mal finir. Et bien c'était exactement ce regard là. Il détourna ensuite les yeux vers la petite fille et m'avoir sortit de la bibliothèque en fermant la porte derrière lui.
Bien sûr, comme j'étais chanceuse ( pure ironie ), il n'avais pas fini de répondre à mes questions.
Pourquoi j'étais si importante à ses yeux ? Qu'est ce que je devais faire à Valmar ? Je ne le saurai pas aujourd'hui et peut-être même jamais.
J'étais à présent seule avec Matt. Il était de l'autre côté de la bibliothèque et il était à la recherche d'un livre dans les vieilles étagères. Ne trouvant pas son bonheur, il prit une échelle et y grimpa. Une fois arrivé en haut, il chercha plus méticuleusement. Il passait son doigt sur les reliures dorés des livres. Sur certaine, il s'arrêtait. Mais voyant que ce n'était pas ce qu'il cherchait, il continuait.
Cette scène me fit sourire. Les gestes et la posture de Matt me rappelèrent moi. Oui, je vous promet. Sauf que moi ce n'était pas dans une bibliothèque mais dans un supermarché et je ne cherchais pas des livres mais des glaces. Je faisais exactement comme lui, je cherchais mon parfum préféré.
Matt s'interrompit brusquement. Il sortit un énorme livre de la bibliothèque. Il descendit de l'échelle et le déposa sur une table non loin de là. Je m'approchais à mon tour. Matt manié le livre avec tellement de précaution qu'on aurait dit qu'il tenait entre ses mains du cristal de la plus haute qualité. Il tournait les pages une à une et lisait à voix haute les titres :
- Comment faire apparaître de la neige, comment changer les saisons, filtre d'amour, comment devenir invisible...
Il continuait d'énumérer toutes ses formules magiques mais commença à s'impatienter.
- Oh mais où est-elle bon sang ? S'écria-t-il. Je suis sûr qu'elle est dans ce livre.
Je voulais me rendre utile mais je ne savais pas qu'est ce qu'il cherchait alors je restais tapis dans mon coin.
Matt s'arrêta sur une page.

- Ah, comment voyager dans le temps, lit-il à voix haute.

Mon sang ne fit qu'un tour. Il voulait voyager dans le temps ? Mais comment c'était possible ? J'espère que je ne serai pas du voyage parce
que j'ai souvent le mal du pays, bizarrement pas avec Valmar.

- J'ai toujours rêvé de faire ça, continua-Matt. Je n'ai jamais pu le faire parce que ma mère était toujours derrière mon dos alors que là ... En plus je ne serai pas seul.
- Non mais tu es fou, m'écriai-je. Je ne veux pas voyager dans le temps et en plus ça serait pour aller où ?
- Tu était forte en histoire ? Me demanda-t-il.
- Hum, hum, dis-je embarrassée.
- Je vois, répliqua Matt. Qui a été couronné empereur en 1804 ?

Je réfléchis un moment. Je n'étais pas très douée en histoire mais cette réponse je la savais.

- Napoléon, fis-je toute contente.
- Bien, tu vois que tu n'es pas si nulle que ça, me fis remarquer Matt.
- Mais c'est quoi le rapport avec notre excursion dans le temps ? Lui demandai-je.
- Tu n'as toujours pas compris ? Nous allons rendre une petite visite à notre cher Napoléon.
- Pourquoi tu veux le faire avec moi ? Lui redemandai-je.
- Parce que je ne connais personne d'autre que toi qui serait assez dingue pour me suivre, argumenta-il.
- Mais on se connaît à peine et tu veux aller au 19ème siècle avec moi, je ne te comprendrai jamais, dis-je.
- Bon on ne va pas s'éterniser sur le sujet, prends ma main et ne la lâche sous aucun prétexte, m'ordonna-t-il.
- Oh, je viens de te dire qu'on se connaissait à peine et tu veux que je te donne la main ?
- Allez, ne fais pas ta timide, me dis Matt. Je suis sûre que tu vas adorer.

Je lui pris la main à contre cœur parce que je n'avais aucune envie de rester piégé avec Napoléon ou quelque chose comme ça.
Il commença à répéter la formule magique. Bien sur je n'y compris rien.
Au fur et à mesure qu'il récitait cette formule, le sol se mit à trembler. Certains livre tombèrent des étagères dans un fracas énorme. Je sentais quelque chose de puissant de développer en moi. C'était agréable. Très agréable.

- Accroche toi bien, me prévint Matt.

À ses paroles je serrai sa main encore plus fort. Le plus fort que je pouvais. Mes pieds commencèrent à se décoller du sol de même que ceux de Matt. Des frissons parcouraient tout mon corps. Du vent se fit sentir dans la vieille bibliothèque, il était de plus en plus fort. Presque comme une tornade. Un éclair jaillit se qui me fis sursauter et puis plus rien.

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