Chapitre 21

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Je me réveillais en sursaut !

Je tremblais et j'avais peur ! Des perles d'eau dégoulinaient le long de mon front.

J'avais fait un horrible cauchemar à propos du passé de Matt. Sauf que là, c'était moi qui était fouettée. Et c'était mon petit frère. Oui mon petit frère tout mignon qui me faisait tant de mal. Ses yeux qui étaient d'habitude remplis d'admiration et d'amour, là, ils étaient absents. Comme si quelqu'un lui avait enlevé tout forme de vie. Il n'y avait juste que la haine. La haine le contrôlait !

J'eus des frissons qui parcoururent tout mon corps !

J'avais peur ! Peur pour Matt ! De ce qu'il m'avais dit ! Et du cauchemar que je venais de faire ! À un instant j'ai cru que c'était vrai et que mon frère était devenu un monstre sans cœur.

Qu'est ce qu'il était arrivé au père de Matt ? À son père meurtrier ?

Et sa mère ? Était-elle au courant ?

Je n'eus pas le temps de me poser plus de questions que le garde approcha. Ses pas claquant sur le sol, me faisaient l'effet d'une cymbale dans les oreilles. Ça me perforait les tympans ! J'étais vraiment restée trop longtemps ici, au point de ne plus rien supporter.

Un air déçu déformait le visage si cruel, d'habitude, du garde ! Oui déçu !

- Allez, ta punition est finie, me déclara-t-il, tu peux partir.

Il glissa la clef dans la serrure et la tourna. Il poussa la porte, un grincement s'en échappa, et s'écarta de devant pour que je puisse passer.
Je regardais ses moindres gestes, captivée. Je pouvais enfin partir de cet endroit ? J'étais libre ?

J'avançais doucement, tout en regardant le garde du coin de l'œil. Il pouvait très bien me jouer un mauvais tour en me faisant croire que j'étais libre mais me renfermer comme une mal propre dans ce cachot. Comme un animal qu'on enfermait en cage. Et qu'on laissait croupir, là, sans s'en occuper.

Je posais ma main gauche sur le métal de la porte. Son contact froid me fit frissonner. Contrairement à ce que j'aurais pu penser c'était une sensation agréable et qui me procurait de l'énergie.

Ça y est ! J'avais franchi le seuil de la porte. C'est comme si j'avais enjambé une ligne imaginaire qui me retenait prisonnière. Cette foutue porte qui m'a empêchée de m'enfuir pendant trois jours. Les trois plus atroces jours de ma vie et dont je m'en rappellerai comme un cauchemar que j'ai fait éveillée.

Je tournai la tête vers le garde. Il me fixait comme si j'avais fait quelque chose de mal !

- Pourquoi me regardez-vous comme ça ? lui demandai-je
- Tu vas me manquer, déclara-t-il.

J'allais lui manquer ? Il n'était pas sérieux ? Ce garde m'étonnera toujours ! Mais moi, il ne me manquera pas du tout, après tout ce qu'il m'avait fait !

- Allez, va t-en ! Me cria-t-il dessus comme à son habitude.

J'étais enfin libre !

C'était dans les moments comme ça, qu'on voyait qu'on était heureux avant et que ce bonheur nous manquait.
Je sentais un courant d'adrénaline me traverser. J'aimais ça ! J'adorais ça même ! J'étais libre ! Libre !!

Je ne savais pas pourquoi mais je me mis à courir ! Oui courir ! J'avais besoin que ce sentiment de liberté coule dans mes veines. J'avais besoin de le sentir !

Je courais au hasard, ne sachant pas où j'allais.

Je passais devant plusieurs cellules. Toutes étaient vides. Est-ce que j'avais été la seule à être fait prisonnière ici ?

Aucun garde ne surveillait les lieux ! Bizarre !

Je courais encore ! Je me sentais revivre après trois jours ! Trois putain de jours ! Mes membres se réveillaient à nouveau. Et moi aussi.
Des larmes de joie, cette fois ci, dévalaient mes joues.

- Lydia ?

Je me stoppai net. Cette voix ! Cette voix que je connaissais tant et qui m'avait manqué énormément. Elle me faisait sourire !

Je me retournai.

Ses cheveux en broussaille. Toujours.

Ses bras le long du corps.

Ses yeux. Ses yeux magnifiques qui me fixaient. Mais là, c'était une sensation agréable. Je plongeais mes yeux dans les siens. C'était comme si on était coupé du monde qui nous entouré.

Je souris jusqu'aux oreilles. Et m'élançais. Je courais vers lui du plus vite que je pouvais.

J'avais tellement attendu ce moment !

Je me précipitais dans ses bras. Dans ses bras protecteurs.

Il riait. Comme moi. On était là, à ce faire un énorme câlin. Je le serrais très fort. Du plus fort que je pouvais.

Son odeur me rassurait. Tout chez lui me rassurait.

Matt !

Je passais mes mains dans ses cheveux et je pleurais dans le creux de son cou.
Tous ces événements, il fallait que je craque a un moment. Et bien, c'était maintenant. Matt devait me prendre pour une fille qui pleure tout le temps, une fille fragile mais je m'en moquais complètement. Je voulais juste profiter du moment. De ce moment si délicieux ! Si agréable après tout ce que nous avions vécu, tous les deux.

Je me décollais de lui. Et je rougis.

Qu'est ce que j'étais en train de faire, là ?

On se connaissais à peine et moi, je venais comme ça et lui faisais un câlin.

Matt me dévisageait.

- Excuse-moi, fis-je tout doucement. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris.

Matt ria aux éclats.

Qu'est ce que j'avais dit de si drôle ?

A ces mots, cette fois-ci, c'est Matt qui me prit dans ses bras. J'étais rassurée.

- Tu n'as pas à t'excuser, Lydia, me chuchota-t-il dans l'oreille.

Son souffle sur mon coup me fit l'effet d'une claque. Et je crois que je rougis encore plus.

C'est peut-être pour ça que l'on vit. C'est peut-être pour ces moments là en particulier qu'on a envie d'être immortel. Pour être heureux à l'éternité.

Matt brisa ces retrouvailles émouvantes :

- Lydia, je suis tellement content de te voir. Mais la, je n'ai pas envie de parler de ce qu'il s'est passé ces trois derniers jours, je ne suis pas encore prêt ...

Sa voix avait subitement changé de registre. Elle était devenue chevrotante.

- Hé, dis-je en lui prenant le menton dans ma main pour qu'il me regarde, si tu ne veux pas en parler, je ne te forcerai jamais. Maintenant on va juste profiter du moment présent et de notre liberté, à tous les deux. Ok ?

Matt fit un hochement de tête et me prit la main.

Il n'avait pas besoin de parler, je le comprenais.

Nous nous dirigeâmes vers la sortie des prisons.

On était, seul, au milieu d'un couloir. Il n'y avait pas un bruit. C'était le silence. Je pouvais distinguer nos deux respirations qui s'étaient accélérées, sûrement dû à l'excitation. Mais celle de Matt, elle était bizarre.

- Il se passe un truc, dit-il dans un souffle.

Mon sang se glaça. Il l'avait dit cela très rapidement comme s'il voulait ne pas se l'avouer à lui même.
Je venais juste de me réjouir de notre sortie de prison, que quelque chose se préparait. Et d'après la voix de Matt, ça avait l'air encore pire que ces trois derniers jours.

- A l'aide ! cria une voix

A peine eus-je le temps d'assimiler ces paroles que Matt détala en direction du cri.

- Attends moi, dis-je.

Mais Matt ne ralentit pas, au contraire il accéléra de plus belle.

Je me précipitais derrière lui. Je courais sur ses talons.

Qui a pu crier comme ça ? Qui a pu ...

Matt se stoppa. Net. Je faillis  lui rentrer dedans. Il avait le regard tourné vers quelque chose. Mais moi je ne voyais rien.

Matt devint blanc ! Ses yeux se remplirent de peur.

- Nooon ! cria-t-il

Il se précipita à l'intérieur de la pièce et je pu voir ce qu'il se passait et ...

Non ! C'était impossible ! C'était inconcevable !

Tellement l'horreur de la scène me frappait en plein cœur je ne pouvais pas bouger.

Matt était là, à côté d'Elle. Il pleurait. Il criait. Il s'énervait.

- Lydia, vient m'aider !! S'égorgea-t-il

Son cri si strident me fit sursauter et j'accourais auprès de lui.

- Mais qu'est ce qu'il s'est passé ? demandai-je.
- Je n'en sais rien Lydia, je n'en sais rien !
- Maman ! Maman ! Ne me laisse pas !

Matt s'essoufflait à répéter ça ! Une avalanche de larmes inondait son visage meurtri pas la douleur. Il s'affairait autour d'Elle. Il essayait de La sauver. Il utilisait la magie sur Elle mais en vain. Il pleurait pour Elle. Pour sa mère ! Pour Firiel !

Elle était étendu la, à même le sol. Les yeux à moitié ouverts et respirait que par à coups secs et insuffisants pour qu'elle reste en vie.

Elle avait une énorme tâche noire au niveau du cœur et elle grandissait a vu d'œil. 

- Lydia, dit Matt, tu vas rester auprès d'elle et je vais chercher de l'aide parce que moi je ne suis pas assez puissant pour la sauver. Garde la éveillée, c'est impératif.

Il partit en courant me laissant ici seule. Qu'est ce que je pouvais faire ? Je n'étais ni magicienne, ni elfe.
Je commençais à céder à la panique. La peur qu'elle meurt alors que je suis là, m'envahissait de plus en plus.
Des larmes coulaient le long de mes joues.
Depuis que j'étais arrivée ici, j'avais l'impression que tout s'écroulait à Valmar !

- Lydia ...

Je tournai ma tête vers les yeux de Firiel.

- Ne vous inquiétez pas, commençai-je, je ...
- Écoute moi ... Lydia, je n'ai pas beaucoup de temps ...

Sa voix fut interrompu par une quinte de toux. Elle toussait vraiment fort.

Je pris sa main dans la mienne pour la rassurer, même si ça ne servait à rien.

- Trouve ... trouve ... Téria, chuchota-t-elle. Lydia, c'est toi qui doit ... le trouver ... et toi seule. Je t'attendais Lydia ... depuis tout ce temps. Tu dois ...

Elle toussa encore et mit sa main libre sur son cœur.

- Tu dois accomplir ta mission. Tu dois ... sauver Valmar ! N'oublies pas toi seule ... peut le faire ! N'oublies jamais ça ! Et aussi tu dois ...

Sa voix se faisait de plus en plus faible. Je tendais l'oreille pour comprendre ce qu'elle me disait mais ...

Sa main se glaça. Ses yeux étaient clos. Sa respiration était coupée. Son cœur ne battait plus.

Une de mes larmes atterrit sur son cœur.

Je lui posais la main sur l'autre.

J'étais agenouillée à côté d'elle. Et je pleurais.

Elle était morte !

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Voici la suite de l'élue ! J'espère qu'elle vous a plu et qu'elle est à la hauteur de vos attentes !

Que pensez vous de la tournure des événements ?

-jujube31-

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