Chapitre 19

( Point de vu Lydia )

Matt s'était tut. Il ne disait plus rien depuis qu'il avait prononcé le nom de "Wasigoo". Ce nom qu'il détestait tant.
Ce nom qui sonnait faux dans sa bouche.

Tomber amoureux d'une Wasigoo !

Ça a dû être quelque chose de terrible. Lui qui a des principes.

C'est pour ça qu'il a un très mauvais souvenir du cachot, il s'est fait punir à cause de ça ! À cause d'un baiser !

- Matt ? Tentai-je de demander toujours par télépathie parce que le garde me regardait de près.

Il ne me répondait pas. Il ne voulait pas me répondre.

Il avait peur. Il avait peur du jugement. De mon jugement. De ce que je pourrais lui dire, de ce que je pourrais lui faire mais je ne suis pas comme ça. Surtout sur ce sujet ... sur ce sujet qui est aussi douloureux pour moi que pour lui. Il a peur que je le regarde autrement maintenant qu'il m'a dit ça mais s'il savait ce qu'il m'était arrivé. Il a peur que j'éprouve de la pitié pour lui. De la pitié. Il a peur de ça. Mais la peur on la partage tous les deux. J'ai été dans le même cas que lui un jour. C'était le jour le plus horrible de ma vie. Le jour que j'aimerai effacer de ma mémoire mais je ne pouvais pas. Il y est gravé à jamais et pour toujours. Comme Matt. Pour lui, ce baiser était le plus terrible de sa vie mais je savais qu'il est fort, qu'il pouvait combattre cette peur qui somnolait en lui. Je savait qu'il pouvait le faire.

- Matt ? réessayai-je

Il ne me répondit pas mais je continuais. Ce que je vais lui dire va peut être le rassurer ou peut être que ça va le terroriser mais en tout cas il ne se sentira plus seul. On sera ensemble. Comme toujours. Parce que depuis que je l'ai rencontré je suis tombée amoureuse de son sourire, de sa voix, de sa façon d'être, de son sens du contrôle même si dans certaines situations il ne savait pas quoi faire, il est perdu comme tout le monde mais il était très bien comme ça. Bref, c'était Matt.

- Tu sais Matt, m'aventurai-je à dire, tu n'es pas seul, je suis là. Je suis là pour t'aider et je veux t'aider enfin du moins je vais essayer. Tu n'es pas le seul à avoir fait des erreurs, loin de là. Moi aussi j'en ai fait, j'en ai fait beaucoup même. Et j'en suis vraiment pas fière du tout. J'ai même honte de ce que j'ai fait un jour. J'ai ...

Les larmes commençaient à monter et elles allaient bientôt déborder. Je ne pouvais pas craquer maintenant. Je ne devais pas, devant Matt en plus. Si je pleurais j'allais lui montrer ma faiblesse. Tout ce que je détestais. Tout ce que je haïssais. Il fallait que je me montre forte, que je prouve à Matt que même si nos erreurs étaient énormes, qu'on les regrettait, on peut les surmonter et y faire face comme à chaque problème. On peut s'en sortir.

Les larmes n'ont pas jailli de mes yeux et n'ont pas inondé mes joues.

J'ai résisté.

- Continue Lydia !

C'était Matt. Il m'écoutait. J'avais dû lui paraître ridicule parce que je lui demandai de faire quelque chose alors que moi j'en étais même pas capable. Peut être que ce que je faisais ne sert pas à rien. Peut être que je vais réellement l'aider.

- Je ..., débutai-je, je ne sais pas par où commencer. Ce souvenir est tellement ... oppressant.

Allez Lydia ! me motivai-je intérieurement. Tu peux le faire. Ce n'est pas ce ... Mathiew de pacotille qui va t'arrêter.

- J'ai fait l'énorme erreur de faire confiance à quelqu'un, reprit-je. Je le connaissais à peine, je lui ai accordé ma confiance mais je n'aurais jamais du. Il m'a traité comme une moins que rien ... comme un jouet et c'est le cas de le dire. Il m'a mentis, manipulé. Pour lui, c'était comme un jeu. Et j'étais son pion préféré.

C'est vraiment dure de ce remémorer cet événement que je n'oublierai jamais tellement il m'a marqué.

- Je croyais qu'il m'aimait, je croyais qu'il m'aimait vraiment mais je me suis trompée. C'était Mathiew, un gars de mon collège. On est sorti ensemble. Et c'est là, la plus grosse erreur de ma vie. Je croyais que ça allait duré. Mais j'étais aveuglée. Aveuglée par tous ses côtés faux. Sa gentillesse, son romantisme, sa maturité. Tout était faux. Tout. Il m'a menti ! Mais le pire reste à venir, Matt. Le pire c'est déroulé ce jour là. Ce jour où j'aurais mieux fait de faire croire à mes parents que j'étais malade. Ce jour où je n'aurais jamais dû le suivre. Je n'aurai jamais dû le suivre chez lui, dans sa maison, seule, sans ses parents.
J'étais dans sa chambre, assise en tailleur sur son lit. Il faisait chaud. Mais à ce moment là, j'ignorais le danger, j'ignorais que ma vie allait être complètement différente. J'ignorais ce qu'il allait me faire.
Le cliquetis de la clef dans la serrure résonne encore dans ma tête. Je le vois encore fermer cette porte à clef, ce que je n'aurais jamais du lui laisser faire.

La fenêtre de sa chambre était ouverte ce qui laissait entrer une légère brise dans la pièce. C'était agréable. Je crois que c'était la seule chose agréable à ce moment. Cette brise qui me caressai, qui me rafraîchissait et qui repartait pour aller faire voler les feuilles qui étaient sur le bureau de Mathiew. Rien que ce nom me faisait froid dans le dos. Mathiew ! Il sonnait faux.

Il s'approcha de moi et me chuchota à l'oreille "ne dis rien, ne crie pas". " Tu vas aimer" rajouta-t-il. Je croyais qu'il disait vrai. Qu'on allait s'amuser, pour une fois. Mais ...

Plus le récit avançait, plus je ressentais cette peur. Cette même peur qui m'avait transpercée au moment où il ... Cette peur que j'aimerais effacer. Cette peur qui me hantait, qui me consommait à petit feu. Qui me détruisait. Elle refaisait surface. Et je n'aimais pas ça parce que je pouvais très vite péter un cable.

- Mais ? demanda Matt
- Mais ce n'était rien de tout ça. Il m'allongea sur le lit. "Chut", me répétait-il, "chut". J'aurais mieux fait de crier à ce moment, quand je pouvais encore bouger. Quand la peur ne m'avait pas complètement paralysée. Quand j'avais encore un peu d'espoir.

" Ne t'inquiète pas", disait-il.

Il était sur moi. Je pouvais sentir sa chaleur sur mon corps. Je pouvais sentir ses mains. Ses mains qui montaient le long de mon dos et qui m'enlevaient mon T-Shirt. Ses mains un peu trop baladeuses. Il m'écrasait contre son lit et j'avais du mal à respirer. Je sentis mon pantalon glisser le long de mes jambes et tomber à terre.

J'avais compris. J'avais compris son jeu à ce moment là. Mais je ne pouvais rien faire, je ne pouvais même pas crier, de toute façon qui m'entendrait ? Les larmes. Ses larmes que je connaissais temps coulaient. Elle coulaient le long de mes joues. Elles aussi, elles avaient compris. Mathiew continuait toujours de me déshabiller, de m'effrayer.

Et puis, je pense que tu as deviner la suite, dis-je à Matt.

Voyant qu'il ne disait rien, j'ajoutai :

- Alors, tu vois Matt, tu as peut être fait des erreurs mais moi aussi j'en ai fait une grosse. J'ai mis du temps à me reconstruire après ca mais j'ai réussi. J'ai réussi grâce à des souvenirs heureux. A des souvenirs avec ma famille, mes amis. Et petit à petit, j'y suis arrivée. Peut être que toi aussi tu as besoin d'attraper des souvenirs heureux, de te les remémorer. Peut être que tu prendras tu temps pour accepter l'erreur que tu as faite et pour te la pardonner. Mais tu y arrivera, Matt. Tu n'es pas un garçon comme on peut en rencontrer à chaque coin de rue. Tu es unique Matt. Tu as tellement de qualités. Tu as sûrement celle du pardon. Celle qui pourra t'aider. Je sais que tu en es capable.

- Matt, dis quelque chose.

J'étais là, à attendre qu'il me parle.
Mais je n'entendais plus rien. Est ce que mon histoire l'avait tant touchée ?

- Lydia, dit Matt, je suis vraiment désolé. Je ne savais pas.
- Ne t'inquiète pas, fis-je, tu ne pouvais pas savoir.
- Sache qu'aucun garçon n'a le droit de traiter une fille comme ça, me défendit-il, c'est impardonnable. J'espère qu'il a été puni pour ce qu'il a fait.
- Non, commençai-je, tu es la deuxième personne au courant, j'en ai parlé qu'à Lucas, mon meilleur ami. J'avais peur Matt. Peur qu'il me fasse du chantage ou qu'il recommence. Qu'il propage des choses sur moi qui sont fausses. Qu'il se venge par je ne sais quelles manières. Encore plus pire que celle-là ... Qu'il me prenne pour sa poupée. J'avais peur de retomber. Peur que tout ça, je l'avais mérité et ...
- Stop Lydia, me coupa-t-il, je ne peux pas te laisser dire ça. En aucun cas une personne mérite cela. Aucune. Tu m'entends ? Et surtout pas toi. Ok ?
- Ok, répondis-je. Merci Matt. Merci beaucoup. Mais là tout ce que je voudrais c'est dormir. Je suis trop fatiguée pour continuer à parler, je suis désolé Matt mais je ne peux plus tenir.
- Je t'en prie, Lydia, je sais que tu es une humaine et que tu as besoin de dormir. On reprendra cette conversation, ne t'inquiète pas. Dors et fait de beau rêve !

Je l'adorais ce Matt. Il était si compréhensible. Même quand on était en train de parler de chose importante, il me laissait me reposer alors que ça devrait être le cadet de mes soucis mais il me fallait des heures de sommeil. Le cachot n'était pas de tout repos !

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Bonjour à tous ! Voilà le chapitre 19, j'espère qu'il vous plaira !

Que pensez vous de tous ces souvenirs ?

Dites moi tout !

jujube31❤

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