Lydia, Lydia, Lydia.

Mon nom prononcé par Matt résonnait dans ma tête.

Ce n'était pas possible. Le garde venait de m'affirmer à l'instant qu'il était enfermé dans un cachot et en plus de ça il était fouetté. Alors comment l'expliquer ?

Je me levais et me dirigeais vers la porte pour voir si par miracle Matt ne se trouvait pas devant mais non. Il n'était pas là. Il n'était pas là comme je l'avais espéré.

Est-ce que j'avais halluciné ?

Peut-être. Sûrement. De toute façon je n'avais pas d'autres explications possibles. J'avais lu un jour que des hallucinations peuvent se manifester quand on était en état de stress ou quelque chose comme ça. Elles représentent souvent ce qu'on voudrait, notre souhait, notre envie qu'elle soit bonne ou mauvaise. Elle met en vie notre rêve.

Si je commençais à halluciner maintenant, c'était quoi la suite ?
Je ne savais pas. Pour une bonne et simple raison qu'on ne pouvait pas prévoir ni changer notre avenir.

- Lydia

Ça recommençait. J'en était sûre. C'était Matt. Mais pourquoi j'entendais ça voix ? Pourquoi ?

- Lydia ? Tu m'entends ?
- Matt ! Matt ?? fis-je

Alors là je n'étais pas folle. Non. J'avais belle et bien entendu sa voix, la voix de Matt. Elle était réelle.

Je viens de comprendre. Je viens de comprendre comment il fait, comment il me parle !

La télépathie !

- Lydia, ne t'inquiète pas. J'ai le pouvoir de parler à des personnes qu'elles soient proches ou à des milliers de kilomètres par la pensée. Et je peux aussi entendre ce qu'elles me répondent. Je peux t'entendre Lydia.

A ces mots, j'étais la plus heureuse sur Terre, enfin sur Valmar.
Est ce que Matt avait encore des pouvoirs comme celui-ci encore inexistants à mes yeux ? Il me surprendra toujours !

- Tu es où ? Tu vas bien ? Tu n'es pas blessé ? Tu n'as pas froid ? Tu ...
- Oh ! Stop Lydia. Ça fait trop de questions ! Pour te rassurer je vais bien, enfin ça pourrait aller mieux c'est sûr.

Il allait bien ? Il allait bien ? Comment pouvait-il aller bien alors qu'il était enfermé dans une boîte de pierres ? Il ne voulait pas me dire la vérité mais il fallait que je sache. Il ne me disais pas tout. Je pouvais sentir sa panique dans sa voix si douce d'habitude.

Des pas. Des pas s'approchaient de ma cellule.

- Hé toi ! Oui toi là !

Oh non pas lui, pas le garde !!

- Moi ? Fis-je.
- Ne joue pas à ça avec moi ! Bien sûr, que je parle à toi. Tu veux que je parle à qui ? Aux souris ou aux gros rats ? Est ce que tu peux être intelligente quelques minutes ou c'est trop te demander ?
- Je ne vous permets pas ! Dit-je énervée. Vous ne me connaissais pas. Vous ne pouvais pas me juger.
- Peut-être que je ne te connais pas, répliqua le garde, mais je sais que tu es folle.

Folle ?

Il continua :

- Pourquoi tu parles toute seule ? Tu m'énerves ! Je ne peux même pas m'ennuyer en silence ! Qu'est ce que tu as ?

Oups. J'avais oublié que tout le monde pouvait entendre ce que je disais à Matt. Qu'est ce que j'allais dire ? Je n'étais pas bonne pour les mensonges.

- Il n'y a pas que vous qui vous ennuyer, affirmai-je. Moi aussi figurez vous. Vous croyez que c'est agréable de rester, là ici, seule ? Non je ne crois pas. Alors déjà que je suis dans un cachot, avec la compagnie d'un garde incompétent, vous allez pas en plus m'interdire de parler ? Si ? Et si je continue, vous allez faire quoi ? Vous allez me punir ? Encore ? Et puis après ? De toute façon je crois que mon sort ne peut pas être pire.

Le garde ne dit rien. Il se détourna de la porte et s'en alla, s'en rien dire.

Et toc !

Pour une fois que je lui avais cloué le bec, à celui-là. Je m'étais étonnée moi même. Cette petite montée de voix avait payé.

- Matt ? soufflai-je doucement pour que le garde ne m'entende pas trop.
- Oui ?
- J'ai un petit problème. Le garde vient de me faire une scène parce que je parle toute seule, dis-je
- Ah. Attends, je sais comment faire. Je vais essayer de te transmettre, toujours par télépathie, le pouvoir de me parler par les pensées mais juste pendant quelques temps.
- Ce n'est pas trop risqué ? Lui demandai-je.
- Je ne sais pas, répondit-il, à vrai dire je n'ai encore jamais essayé. Ça sera comme une première fois.

Je n'étais pas trop rassurée. Même si j'avais confiance en Matt je ne pouvais pas m'empêcher de m'inquiéter. Je n'avais encore jamais parlé par télépathie. En même temps comment j'aurais pu ?

- C'est bon Lydia. Essaye de me parler.

Bon de toute façon je n'avais rien à perdre.

- Tu m'entends ?
- Oui je t'entends mais là tu as parlé pour de vrai. Réessaye. Il faut que tu te concentres quand même. Ça ne se fait pas en un clin d'œil. Pense à quelque chose de heureux. Un souvenir qui t'a ému et rassuré.

Je parcourais de long en large ma mémoire pour trouver le souvenir dont parlait Matt.

Ça y est !

J'étais avec Lucas, mon meilleur ami. On était chez lui. Dans sa chambre. Nous travaillons sur un exposé sur le réalisme pour le français. C'était l'été et il avait ouvert la fenêtre de sa chambre pour que l'air puisse circuler librement dans la pièce.
Les oiseaux chantaient. Je me levais de la chaise du bureau pour me mettre devant la fenêtre et admirer les volatiles. C'était des hirondelles. J'adorais ces oiseaux. Ils étaient tout petits mais ils pouvaient survoler le monde entier juste avec leurs ailes.
-Viens voir, avais-je dis à Lucas
Il se leva à son tour et vint à côté de moi.
- Regarde, avais-je fis en montrant du doigt l'hirondelle qui se trouvait sur la branche de l'arbre. Elle est belle.
- Oui, c'est vrai qu'elle est magnifique mais pas autant que toi.
Il avait dit ça tout naturellement. Il tourna la tête vers moi et me fixa. On était très proche l'un de l'autre. Il s'approcha encore et son souffle vint me percuter.
Soudain il colla sa bouche sur la mienne. Mais l' enleva tout de suite après.

Même si ça avait duré quelque seconde c'est un sentiment que je n'ai jamais oublié. Et c'est ce souvenir que j'avais décidé de garder.

Je me concentrais sur la chaleur de la bouche de Lucas. C'était doux et puissant à la fois. C'était pure.

Je réessayais de parler à Matt.

- C'est bon cette fois-ci ?
- Oui ! Dis Matt émerveillé. Tu as réussi Lydia. Bravo ! Je te félicite.

Waouh ! Je ne sais pas si vous vous rendez compte de ce que j'étais en train de faire mais je parlais à quelqu'un par télépathie ! Ce n'était pas rien !!

- Bon Matt, commencai-je, je vais peut être poser une question qui va plomber l'ambiance mais je suis obligée. Je vois bien que tu ne vas pas bien même si tu m'affirmes le contraire.

J'attendis un petit peu avant de continuer.

- Et le fouet ? Me risquai-je à lui demander.

Pas de réponse. J'avais touché une corde sensible de Matt ! Elle devait être tendue et je l'ai pincée trop fort.
J'entendais des sanglots.

- Matt ? demandai-je. Ne pleure pas. Explique moi plutôt. Ça fait du bien de parler à des gens. Ça fait du bien. Matt !!

Là je m'inquiétais vraiment ! Il n'était pas seulement triste, il était aussi blessé. Blessé au cœur.

- Je souffre Lydia, dit-il dans un souffle. Tu ne peux pas savoir comment ! Le cachot, le noir, le froid, la solitude. Et ce fouet. Je ne peux pas supporter tout ça en même temps. Tu penses que je suis fort, que je peux tout surmonter mais en faite je ne suis rien de tout ça. J'ai juste peur. Peur de tout. Comme un petit enfant qui vient de faire un horrible cauchemar. JE suis en train de faire un cauchemar mais lui, il est réel. Et je ne veux pas.

Je sentais bien que Matt avait quelque chose sur le cœur. Quelque chose qu'il avait enfoui au plus profond de lui et qu'il ne voulait pas se rappeler.

- Matt, commencai-je, je sais que tu as quelque chose de douleureux en toi. Tu peux m'en parler. Je suis là pour toi. Je serais toujours la pour toi. Je ne veux pas que tu souffres, je ne veux pas que tu aies mal. Je ne veux pas de tout ça. Je veux que tu te sentes bien dans ta peau, même si c'est difficile vu les conditions. Matt, parle moi. Je veux t'aider.

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Voila la suite de L'élue. J'espère qu'elle vous plaira et que vous comprendrez tout. S'il y a le moindre problème n'hésitez pas à me le dire.

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jujube31