Origine 2 : La légende du Chairo Gaijin
Un trimestre.
C’est tout ce qu’il m’a fallu pour transformer ma réputation de « gaijin de la classe D » en celle du premier de l’école, le meilleur de ma promotion.
Dans ce système scolaire impitoyable, où les élèves de classe D sont considérés comme les déchets, j’ai atteint la première place. Et avec elle, j’ai obtenu quelque chose de plus précieux : le contrôle.
Je suis devenu le leader de la classe D. Pas par force brute, ni par intimidation. Mais par stratégie, par intelligence, et surtout… par survie.
Le talent de survivre
S’il y a une chose que je sais faire mieux que les autres, c’est survivre.
Depuis que je suis arrivé au Japon, j’ai appris à observer, à écouter, à anticiper. Chaque détail compte. Chaque mot, chaque regard, chaque silence.
Et un jour, cette compétence m’a permis de sauver un élève de ma classe.
Piéger les piégeurs
Tout a commencé lorsqu’un élève de classe D, un garçon silencieux, discret, a été pris pour cible par un harceleur de classe supérieure. Il était sur le point de céder, de payer, de disparaître dans l’ombre comme tant d’autres avant lui.
Mais je suis intervenu.
Je l’ai suivi. J’ai observé, patienté, et attendu le moment parfait.
Puis, je les ai pris en flagrant délit.
Caméra en main, j’ai filmé toute la scène. Chaque menace, chaque coup, chaque demande d’argent.
Et à la fin, j’ai fait mon offre :
« Si tu veux que cette vidéo disparaisse, tu vas payer. Une somme colossale. »
Le harceleur a hésité. Mais il n’avait pas le choix.
Quelques jours plus tard, il a été expulsé.
C’était le début de l’opération Piéger les Piégeurs.
L’ascension
À partir de ce moment, tout a changé.
Les élèves de classe D ont commencé à me voir différemment. Je n’étais plus seulement le « Chairo Gaijin » — l’étranger aux cheveux bruns.
J’étais devenu leur leader.
J’ai continué à utiliser mes compétences pour protéger mes camarades, pour les guider, et pour les élever à un niveau que personne n’aurait cru possible.
Les enseignants des autres classes ont commencé à me remarquer. L’administration aussi.
Même la direction m’a convoqué à plusieurs reprises pour me proposer de rejoindre la classe A.
La classe de l’élite.
Mais j’ai refusé.
Refuser la classe A
Pourquoi refuser une place en classe A ?
Parce que ce n’est qu’un autre rôle, un autre masque dans ce système corrompu.
Être en classe A, c’est devenir un pion du système.
Je ne suis pas un pion.
Ce n’est pas Hakurei ni les yakuza qui m’ont appris ça. C’est moi.
J’ai appris à penser par moi-même, à ne jamais suivre aveuglément, à toujours remettre en question les règles et les attentes.
L’apprentissage avec les Yakuza
Pendant ce temps, mes liens avec les yakuza se sont renforcés.
Hakurei continue de m’observer, intriguée par mes choix, mes progrès.
Elle m’a offert son aide, et j’ai accepté.
Chaque jour, je m’entraîne.
Je lis des manuels de lycée, d’université, des encyclopédies.
Je joue au poker, à la roulette, au pachinko, au shogi clandestin.
J’apprends les techniques des yakuza, non pas pour devenir l’un d’eux, mais pour comprendre.
Je participe à certaines missions, observe leurs méthodes, leurs stratégies.
Tout cela par simple curiosité.
Tout cela pour survivre.
L’étonnement de Hakurei
Hakurei est stupéfaite par mes progrès.
Elle voit en moi quelque chose que peu d’autres remarquent.
Une détermination froide, une curiosité insatiable, une capacité à m’adapter à n’importe quelle situation.
Un jour, elle me demande :
« Tu comptes rester au Japon, après le collège ? »
Je réfléchis un instant avant de répondre.
« Non. Je compte partir. À la fin du collège, je veux retourner dans mon pays. »
Elle fronce les sourcils, surprise.
« Pourquoi ? Tu as tout ici. Le pouvoir, le respect, une réputation. »
Je secoue la tête.
« Tout ça, c’est temporaire. Ce n’est pas ma vie. J’ai laissé quelqu’un derrière moi. Mon frère. Thierry. »
Je fais une pause.
« Je veux le retrouver. Le convaincre de venir avec moi. Ou peut-être rester là-bas, avec lui. »
Hakurei me regarde longuement.
« Tu es différent, Wilfried. Pas comme les autres. »
Je souris légèrement.
« Je ne cherche pas à être comme les autres. Je veux juste survivre. Et pour ça, je dois suivre mon propre chemin. »
L’avenir incertain
Le Japon m’a forgé, m’a transformé en quelqu’un de plus fort, de plus résilient.
Mais je sais que ce n’est qu’une étape.
Mon histoire ne s’arrête pas ici.
Le Chairo Gaijin est une légende qui continue de s’écrire, un pas à la fois, un défi après l’autre.
Et quand le moment viendra, je serai prêt à affronter ce qui m’attend, où que ce soit.
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