4 - Le debut des hostilités

Le soleil se lève lentement sur l'école, baignant les bâtiments dans une lumière crue et froide. Ce matin-là, une étrange tension semble flotter dans l'air, comme si l'atmosphère elle-même était chargée d'une énergie prête à éclater. À peine arrivé devant la porte de ma salle de classe, je sens déjà le poids de ce que j'ai à faire. Ohona, le nouveau leader de la classe D, et Tsukishiro, ce directeur apparemment bien plus que ce qu'il laisse paraître, forment une combinaison dangereuse. Mais il y a plus. Je n'ai pas encore touché la surface de l'intrigue, et je ne compte pas m'arrêter là.

Je me suis réuni avec mes alliés, Hishida et Kiyotaka, pour discuter de la situation. Leurs visages sont graves, mais ça ne change rien. Ce n'est pas la première fois que nous nous retrouvons dans ce genre de situation, et je sais que nous allons devoir manœuvrer pour survivre.

- Wilfried, il y a quelque chose qui ne va pas ici, dit Kiyotaka d’un ton neutre, mais ses yeux trahissent une inquiétude. Le directeur Tsukishiro n'est pas aussi simple qu'il en a l'air. Il y a des forces en jeu qu'on ne comprend pas encore. Ohona… elle a fait ses preuves, mais c'est loin d'être une situation ordinaire.

Je soupire, croisant les bras.

- Oui, elle n'est pas ce qu'elle paraît. Elle a pris le contrôle de la classe D après tout ce que Ryuen a fait. Mais ce n'est pas elle qui m'inquiète le plus, c'est Tsukishiro. Et si ce type est vraiment lié à la White Room, nous n’avons aucune idée de ce qu’il est capable de faire.

Hishida, qui reste habituellement silencieux, prend alors la parole.

- C’est ça, le problème. Ohona ne serait rien sans un soutien extérieur, et Tsukishiro ne semble pas avoir l’intention de nous laisser tranquilles. On dirait qu'il attend un moment précis pour frapper.

Je regarde mes deux alliés avec sérieux. Ils ont raison. Ce n’est pas un simple conflit entre classes, ni même un simple changement de leadership. Cette situation me rappelle trop la façon dont les choses se sont passées avec la White Room et leurs méthodes de manipulation. Le jeu est devenu bien plus complexe que ce que j'avais imaginé.

- La question n’est pas de savoir si Yoshida peut être de confiance , je dis en me tournant vers Ike, qui attendait d'être rassuré.  La question est plutôt de savoir quel rôle il joue dans tout ça. Si ce qu'il dit est vrai, il n'est pas là pour me nuire, mais… qui sait. Nous devons garder nos distances, surtout avec ce nouveau directeur. Si les choses dégénèrent, ce ne sera pas seulement un duel de classes. Ce sera bien plus.

Ike hoche la tête, semblant digérer mes paroles. Yinghua et Igor, qui observaient en silence jusqu'ici, échangent un regard. Ils connaissent la situation, mais ils savent aussi que leur place ici n'est pas celle de simples spectateurs. C'est la survie qui prime.

Kiyotaka, comme à son habitude, garde son calme et son analyse, mais je sais qu'il est aussi conscient du danger qui plane.

- On ne peut pas se permettre d'être naïfs. Chaque mouvement compte. Tsukishiro, Ohona, ils sont là pour quelque chose de plus grand.

Je fixe Kiyotaka dans les yeux.

- Et c'est pour ça qu'on doit être prêts à tout.

Le silence se fait lourd. J’ai bien compris la leçon de la White Room : la survie ne se gagne pas par la force brute ou par la manipulation simple. Chaque décision, chaque geste, doit être parfait. Nous sommes des pièces sur un échiquier, et je ne compte pas laisser quiconque jouer avec ma vie.

Je jette un dernier regard à mes alliés, un regard qui leur dit tout ce qu’il y a à dire : nous devons être plus malins, plus rapides, et plus impitoyables que jamais.

Une nouvelle phase du jeu commence.

Pendant que moi et le groupe Meiseicho trainons j'apprends que Nagumo a été réintégré en tant que Vice-président du BDE malgré les charges contre. Sûrement Tsukishiro mais ce que je vois me mets hors de moi : Hyori, une membre de la classe D fan de lectures et avec qui je passe du temps à lire est dans un état pitoyable. Sakura à pensé à l'envoyer à l'infirmerie mais le refus violent de Hyori la dissuade. Non, Hyori ne se comporterai pas comme ça. Je décide de l'emmener autre part et demande aux autres de ne pas me suivre. Mais au lieu de l'emmener dans ma chambre, je vais dans un salle spécial que j'ai fait construire via mes points et je l'y soigné là-bas. Avec cette méthode je deviens aisément la stratégie de Ohona : Massacrer toutes les personnes auxquels je tiens, et les envoyer comme cheval de troie. D'où le fait que j'ai choisi cette salle et décidé de venir seul.

Dans la salle isolée que j'ai fait construire, un espace simple mais suffisant pour offrir un refuge temporaire, j'allonge Hyori sur un canapé. Son visage est marqué par la douleur, son souffle est court, et ses mains tremblent légèrement. Chaque détail me confirme que quelque chose de profondément toxique est à l’œuvre dans la classe D. Rei Ohona ne laisse rien au hasard.

Je récupère un kit de premiers secours que j'ai laissé ici pour des situations comme celle-ci. En silence, je nettoie les plaies superficielles sur ses bras et lui tends un verre d'eau. Hyori refuse d’abord de me regarder, le regard fixé sur le sol, les lèvres serrées comme pour contenir une douleur qui ne veut pas sortir.

— Hyori… murmuré-je doucement. Je ne te demanderai pas de tout me raconter. Mais ce qui se passe… est-ce lié à Rei Ohona ?

Elle frissonne à l’entente de ce nom. Son regard, terne et hanté, rencontre le mien pour la première fois.

— Elle… elle nous contrôle, Wilfried. Chacun de nous. Ce n’est plus Ryuen. Il n’est plus qu’une marionnette cassée. Ohona… elle voit tout, elle anticipe tout. Je crois… je crois qu’elle sait même que je suis ici avec toi.

Je serre les dents. Cette fille est plus dangereuse que prévu. Si elle anticipe chaque mouvement, chaque action de ses camarades, alors sa stratégie va bien au-delà de la simple manipulation. C’est une domination totale.

— Tu sais ce qu’elle veut vraiment ? demandé-je, en fixant Hyori avec attention.

Elle hoche la tête, les larmes aux yeux.

— Détruire tout ce qui pourrait lui échapper. Les plus faibles, ceux qui hésitent… et ceux qu’elle ne peut pas contrôler. Elle a déjà commencé avec moi. Je ne suis qu’un message pour toi, Wilfried. Elle veut que tu saches que tu es le suivant.

Un silence pesant envahit la pièce. Je ressens une colère sourde monter en moi. Je prends une grande inspiration, posant une main réconfortante sur l’épaule de Hyori.

— Alors elle a fait une erreur, dis-je calmement, mais fermement. Elle m’a sous-estimé.

Hyori me regarde avec une lueur d’espoir, fragile mais présente.

— Ce n’est pas seulement toi qu’elle sous-estime. Ohona croit que son emprise est totale, mais elle ne connaît pas tout. Il y a toujours une faille, un point faible dans chaque système.

Je me lève et fais quelques pas dans la pièce. Il est clair que je dois agir. Mais je dois être méthodique. Ohona a créé une machine, une structure de contrôle parfaite en apparence. Mais si je peux trouver le maillon faible, cette structure s’effondrera.

— Repose-toi ici, Hyori. Personne ne sait que cette salle existe à part moi. Je vais retourner là-bas… et je vais faire ce qu’il faut.

Je sors de la pièce avec une détermination renouvelée. La situation est critique, mais c’est justement dans ces moments-là que je me distingue. Si Ohona pense pouvoir briser ceux à qui je tiens, elle découvrira bientôt que je suis bien plus qu’une simple lumière à détruire.

Je suis l’ombre qui veille.

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