Dans les couloirs désertés de l’école, l’ambiance est différente aujourd’hui.

Les discussions en cours de stratégie entre Horikita, Kiyotaka, Hishida, Tokito, et Ichinose occupent la salle des réunions. Ils sont plongés dans les détails complexes d’une alliance cruciale entre la classe B et la classe C. La tension est palpable, mais Okita n’est pas là.

Elle est retenue au BDE, affairée à d'autres responsabilités.

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De mon côté, une intuition me ronge depuis ce matin. Quelque chose ne va pas. Je l’ai ressenti dans l’air, dans les mouvements des élèves, et surtout dans le silence inhabituel qui règne autour de certains lieux.

J’ai prévenu Igor et Yinghua de rester en alerte, mais je sais que cela ne suffira pas. Je dois agir seul pour l’instant.

Mes pas me mènent vers une zone à l’écart, un endroit dépourvu de caméras de surveillance. Trop calme.

C’est là que tout bascule.

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Cinq silhouettes émergent des ombres, me bloquant la route.

Deux visages sont nouveaux, inconnus. Mais Ibuki, la redoutable combattante de la classe D, est bien là, un rictus provocateur sur le visage. À ses côtés, Albert, imposant, presque inébranlable. Il ne parle que l’anglais.

— So, we finally meet, je lance en anglais à Albert, un sourire en coin.

Il ne répond pas, se contentant d’un regard froid.

Et puis, il arrive.

Le chef d’orchestre de cette embuscade. Ryuen Kakeru.

C’est notre première rencontre face à face.

Il avance avec assurance, les mains dans les poches, un sourire narquois accroché aux lèvres.

— Wilfried. Enfin, dit-il d’une voix traînante, comme s’il savourait cet instant.

Je reste immobile, les mains dans mes poches, mon regard planté dans le sien.

— Ryuen. Je me demandais quand tu te montrerais.

Il s’arrête à quelques mètres de moi, les autres formant un cercle.

— Tu fais beaucoup parler de toi, tu sais ? Le petit génie de la classe B. On dit que t’es intouchable. Mais aujourd’hui…

Il fait un geste de la main, désignant ses alliés.

— … on va vérifier ça.

Je souris.

— Intouchable ? C’est amusant. Mais dis-moi, Ryuen…

Je fais un pas en avant.

— … tu es venu avec cinq personnes. Tu penses vraiment que ça suffira ?

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Ryuen éclate de rire. Un rire rauque, calculé, destiné à intimider.

— T’es sûr de toi, hein ? C’est bien. Mais aujourd’hui, on va jouer selon mes règles.

Il croise les bras, son regard devenant plus froid.

— Je veux savoir qui contrôle réellement la classe B. Horikita ? Hishida ? Kiyotaka ? Ou… toi ?

— Intéressant, je réponds calmement.

Je jette un coup d’œil autour de moi, analysant rapidement la situation.

Pas de caméras. Aucun témoin.

Okita et le groupe Meitanjo ne sont pas encore là.

Je compte mentalement. 15 secondes. C’est le temps qu’il me faut pour engager la conversation avec Ryuen avant que tout ne bascule.

— Alors, Ryuen, c’est ça ton grand plan ? M’isoler, m’intimider, et espérer que je craque ?

Il plisse les yeux, évaluant mes mots.

— Oh, non. Pas seulement t’intimider.

Ibuki s’avance, un sourire féroce sur le visage.

— On va te briser, dit-elle.

Je croise les bras, mon regard se posant tour à tour sur chacun d’eux.

— Je vois. C’est donc ça, la grande stratégie de la classe D.

Je marque une pause, puis ajoute d’un ton détaché :

— Pathétique.

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Le mot semble suspendu dans l’air.

Ibuki serre les poings, prête à bondir. Albert se tient immobile, mais je sens la tension dans ses muscles.

Ryuen, lui, reste calme, mais son sourire s’efface légèrement.

— Pathétique, hein ?

Il s’avance d’un pas, réduisant la distance entre nous.

— Tu vas voir, Wilfried. Tout le monde a un point faible. Et aujourd’hui, je vais trouver le tien.

Je regarde ma montre discrètement.

Encore quelques secondes…

Puis, d’un ton glacial :

— Tu as tort, Ryuen. Mon point faible ? Tu n’es pas prêt à le découvrir.

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À ce moment précis, un bruit de pas rapides résonne au loin.

Okita arrive, suivie du groupe Meitanjo et de Sudo. Le cercle autour de moi se fissure.

Je garde les yeux rivés sur Ryuen, un sourire triomphant sur les lèvres.

— 15 secondes.

Ryuen se retourne légèrement, remarquant l’arrivée des renforts.

— Tch.

Il recule d’un pas, croisant à nouveau les bras, son expression indéchiffrable.

— Ce n’est que partie remise, Wilfried.

Il lance un regard rapide à Ibuki et Albert, leur faisant signe de se retirer.

— On se reverra.

Je ne réponds pas, me contentant de le fixer tandis qu’ils s’éloignent dans l’ombre.

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Okita arrive à mes côtés, le regard inquiet.

— Tout va bien ?

Je hoche la tête.

— Oui. Rien de sérieux. Juste Ryuen qui voulait jouer.

Elle plisse les yeux.

— Il faut rester vigilant. Ce type ne lâche jamais.

Je souris.

— Je sais. Mais cette fois, c’est lui qui a perdu.

Pour l’instant.

Dans la salle de réunion de la classe B, l’ambiance est tendue mais organisée. Les récents événements, l'embuscade orchestrée par Ryuen, et l’arrivée de nouveaux membres dans le groupe Meitanjo ont modifié l’équilibre interne de notre classe.

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Okita, Kushida, Sudo, et Sakura se tiennent désormais aux côtés du groupe principal. Leur décision de nous rejoindre était stratégique, et elle renforce considérablement notre position.

Hirata, Horikita, Hishida, et Tokito, bien qu’étant nos alliés de confiance, restent légèrement en retrait pour l’instant, préférant conserver une certaine autonomie dans leurs actions. Ils comprennent que cette position leur offre plus de liberté pour agir.

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Je prends place au centre de la salle, entouré des membres de Meitanjo, et j'ouvre la réunion d'un ton calme mais déterminé.

— Merci à tous d’être venus. Nous avons beaucoup à discuter, en particulier à propos de Ryuen et de ses intentions.

Je lance un regard à Okita, qui acquiesce. Elle est toujours à l’affût, prête à intervenir.

— Ryuen a tenté de m’intimider aujourd’hui, mais il a échoué. Toutefois, cela signifie qu’il va probablement changer de stratégie.

Kushida prend la parole, son sourire habituel masquant une détermination froide :

— Ryuen n’abandonne jamais. Si cette attaque directe n’a pas fonctionné, il essayera quelque chose de plus subtil… ou de plus vicieux.

Sudo, toujours direct, intervient avec impatience :

— Pourquoi on ne lui met pas la pression directement ? Il a besoin d’une leçon.

Je secoue la tête.

— Pas encore. Ryuen attend qu’on réagisse avec impulsivité. Si on attaque maintenant, on joue selon ses règles.

Hishida prend la parole, le ton posé :

— La clé est de comprendre son prochain mouvement. Si Ryuen a voulu t’atteindre, c’est qu’il te considère comme une menace directe. Mais il ne s’en tiendra pas à toi.

— Exactement, j’acquiesce.

Je me tourne vers Horikita, qui réfléchit en silence.

— Horikita, qu’est-ce que tu en penses ?

Elle croise les bras, pensive.

— Ryuen pourrait chercher à semer la division entre nos alliés. Il pourrait essayer d’exploiter nos failles internes, surtout maintenant que Kushida et les autres ont rejoint Meitanjo. Si nous devenons trop visibles, nous deviendrons une cible facile.

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Sakura intervient à son tour, d’une voix douce mais ferme :

— Peut-être devrions-nous renforcer nos positions discrètement. Renforcer notre communication interne et veiller à ce que personne ne puisse infiltrer nos rangs. Ryuen est bon pour manipuler les informations.

Je souris légèrement.

— C’est une bonne idée. Nous allons établir un système de veille et de contre-information. Kushida, tu es douée pour ce genre de choses.

Elle sourit malicieusement.

— Laisse-moi m’en occuper. Je saurai quoi faire.

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Tokito prend la parole pour la première fois depuis le début de la réunion.

— Il ne faut pas oublier une chose. Ryuen ne vise pas seulement la classe B. Il vise Kiyotaka, mais aussi Ichinose et sa classe C. Si nous nous concentrons uniquement sur nous, nous risquons de perdre de vue le conflit global.

Je hoche la tête.

— Tu as raison, Tokito. Nous devons aussi garder un œil sur ce que Ryuen fera contre Ichinose et les autres classes.

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La réunion se termine sur une note de vigilance collective.

Nous avons gagné cette première manche, mais la bataille ne fait que commencer.

Je me lève, lançant un dernier regard à mes camarades.

— Merci à tous. Nous devons rester soudés et concentrés. Ryuen a peut-être perdu aujourd’hui, mais il reviendra. Soyons prêts.