26 - Une nuit de combat

Point de vue : Okoda Wilfried Pascal

Les nuits d’été, longues et étouffantes, sont souvent synonymes de repos et de détente pour mes camarades. Pas pour moi. Alors que les autres dorment paisiblement, je vis un tout autre rythme. Le jour, je joue mon rôle d’élève, calculateur et stratège. Mais la nuit… la nuit, je m’entraîne.

Pas seulement pour devenir plus fort. Mais pour survivre.

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Le début de la nuit

Minuit.

Les lumières des chambres de l’hôtel s’éteignent une à une, plongeant les lieux dans un silence presque total. Le personnel de l’établissement s’efface aussi, laissant l’obscurité envelopper le bâtiment.

Je me faufile hors de ma chambre, habillé d’un simple t-shirt noir et d’un pantalon de sport. Dans mon sac, mes fidèles équipements : une dague d’entraînement, un sabre en bois, et des bandes pour mes poignets.

La cour déserte est mon sanctuaire nocturne. Aucun regard curieux pour m’interrompre, aucun témoin pour me juger.

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L’entraînement commence

Le vent est doux, mais je ne suis pas là pour profiter de la brise estivale. Je commence par l’échauffement. Pas question de se blesser, pas avec le programme chargé qui m’attend.

Football : Dribbles rapides, tirs puissants. J’affûte ma précision, car dans un jeu comme dans un combat, viser juste est primordial.

Basketball : Changements de direction, accélérations soudaines. Ces mouvements m’apprennent à tromper un adversaire.

Après une heure de sport, mon corps est en alerte, prêt pour la vraie bataille.

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Dague : l’art de la vitesse et de la précision

Je sors ma dague d’entraînement, son manche usé témoignant des nuits passées à perfectionner mes techniques. Avec cette arme, chaque mouvement doit être rapide et précis.

Les bases d’abord :

Coup de taille.

Estoc.

Parades.

Je visualise un adversaire imaginaire, un ennemi qui me bloque le chemin. Ma dague devient une extension de mon bras, frappant avec une précision mortelle.

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Kendo et sabre en bois : la discipline du samouraï

Je range la dague et prends mon sabre en bois.

Le kendo n’est pas juste un art martial, c’est une philosophie. Chaque coup, chaque posture, chaque cri (kiai) est un engagement total.

Je me concentre sur les enchaînements :

1. Men (frappe à la tête).

2. Kote (frappe aux poignets).

3. Do (frappe au flanc).

Mon esprit se vide. Il n’y a plus de Wilfried, plus de problèmes, plus de classe C. Il n’y a que le sabre et l’adversaire imaginaire devant moi.

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Pancrace et pugilat : la brutalité du corps à corps

Le sabre en bois rejoint la dague dans mon sac. Mes mains nues deviennent mes seules armes.

Le pancrace, cet art antique qui mélange lutte et boxe, exige un contrôle total de son corps et de son adversaire. Je travaille mes mouvements au sol, apprenant à immobiliser, à projeter, à frapper au bon moment.

Puis vient le pugilat. Poings levés, je m’entraîne à frapper avec force et précision :

Jab, cross, uppercut, crochet.

Combinaisons rapides, esquives fluides.

Le bruit sourd de mes poings contre le sac d’entraînement résonne dans la nuit.

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Combat de rue : la règle est qu’il n’y a pas de règles

Mon dernier domaine d’entraînement est le plus imprévisible : le combat de rue. Ici, il n’y a ni honneur, ni discipline, ni règles. C’est un art brut, un mélange de tout ce que je connais.

Je m’imagine encerclé par plusieurs adversaires. J’utilise tout :

Des coups sournois.

Des feintes pour distraire.

Le terrain pour avoir l’avantage.

Chaque mouvement est guidé par une seule idée : survivre.

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L’essoufflement

Il est maintenant quatre heures du matin. La sueur ruisselle sur mon visage, mes muscles sont en feu. Mais je ne m’arrête pas.

Je répète encore et encore les mouvements, jusqu’à ce qu’ils deviennent instinctifs.

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Pourquoi tout ça ?

Certains diraient que je vais trop loin, que cet entraînement est inutile. Mais ils ne comprennent pas. Ce n’est pas une simple obsession.

C’est ma façon de rester en vie.

Dans ce monde, il n’y a pas de place pour les faibles. Les opportunistes comme Ryuen, les manipulateurs comme Nagumo, ou les stratèges comme Arisu sont des prédateurs. Et moi, je dois être prêt à les affronter à tout moment.

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Un visiteur inattendu

Alors que je termine mon dernier enchaînement, une voix résonne derrière moi.

— Impressionnant.

Je me retourne brusquement, le sabre en bois toujours en main.

C’est Igor.

Il se tient là, les bras croisés, un sourire approbateur sur le visage.

— Tu ne dors jamais, toi, hein ?

Je secoue la tête, essoufflé.

— Pas vraiment. Et toi, qu’est-ce que tu fais ici ?

Igor hausse les épaules.

— Je suis passé par hasard. Mais sérieusement, tu devrais dormir de temps en temps. Tu vas finir par t’effondrer.

— Pas tant que je n’aurai pas atteint mon objectif.

Igor s’approche, inspectant les traces de mes entraînements sur le sol.

— Tu sais, Wilfried, on est une équipe maintenant. Tu n’as pas à porter tout ça tout seul.

Je ne réponds pas.

Il me donne une tape sur l’épaule avant de partir.

— Repose-toi un peu. On aura besoin de toi en pleine forme pour ce qui arrive.

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Le lever du soleil

Il est presque six heures lorsque je termine enfin. Le ciel s’éclaircit, et les premiers rayons du soleil percent l’horizon.

Je range mes équipements et me dirige vers ma chambre, les muscles lourds, mais l’esprit en paix.

Demain est un autre jour, et je serai prêt pour tout ce qu’il me réserve.

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