25 - Les vacances débutent

Point de vue : Okoda Wilfried Pascal

Les résultats du mois de juillet sont tombés, et ils résonnent encore dans ma tête comme une douce musique. Pour la première fois depuis des mois, quelque chose a bougé dans l’ordre des choses :

Classe A : 2870 + 985 = 3 855

Classe B : 2070 + 930 = 3 000

Classe C : 1648 + 890 = 2 538 (Descend en Classe D)

Classe D : 1580 + 970 = 2 550 (Monte en Classe C)

Oui, c’est vrai. Nous ne sommes plus en bas du tableau. La classe D n’est plus notre fardeau. Elle appartient désormais à Ryuen Kakeru et à ses sbires, qui doivent en ce moment même se demander comment diable cela a pu arriver.

Selon Igor, ça va le rendre fou de rage. Ryuen, perdre son statut de prédateur ? Difficile à avaler. Mais en réalité, tout est logique. Pendant qu’il perdait son temps avec ses magouilles mal calculées, nous avons avancé. Lentement, méthodiquement.

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Les clés de notre ascension

Okita. Ironie du sort, sa faction dissoute après sa défaite face à moi a été le catalyseur du changement. Ses efforts pour souder la classe ont porté leurs fruits. Les plus faibles ont commencé à se lever :

Sudō a appris à canaliser son agressivité et travaille maintenant en tandem avec Horikita.

Sakura, qui ne murmurait que trois mots par jour, a trouvé la confiance d’interagir avec d’autres.

Kushida... eh bien, elle a cessé de jouer ses tours et adopte une posture plus neutre.

Tout cela, c’est grâce à Hishida, notre analyste de génie, et Tokito, dont le don de clairvoyance psychologique est aussi fascinant que terrifiant. Elle a littéralement ouvert les yeux de Horikita, qui a enfin appris à utiliser Hirata comme l’allié stratégique qu’il peut être.

Pendant ce temps, Meitanjo continue de couvrir les arrières, veillant à ce que personne n’entrave notre survie. Nous sommes peut-être montés en Classe C, mais notre philosophie reste la même : avancer, coûte que coûte.

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Début des vacances

Nous sommes enfin en août, et avec l’arrivée des vacances, tout le monde se relâche. Les activités scolaires font place à des journées passées à la piscine ou dans des hôtels de luxe, tout frais payés par le programme de l’école.

Tout le monde sauf moi.

Je ne suis pas à la piscine. Je ne suis pas en train de bronzer sur une chaise longue ou de siroter un cocktail au bord d’un bassin bleu étincelant. Non. Je suis en fuite.

En fuite de Youka Tokito.

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La hantise de Tokito

Tokito est, sans l’ombre d’un doute, la fille la plus populaire de notre classe. Peut-être même de tout l’établissement. Son charisme naturel, combiné à son incroyable don de perception, la rend presque invincible dans les interactions sociales.

Mais pour moi, elle n’est qu’une source d’angoisse constante.

Son regard. Ce regard perçant qui semble vous sonder jusqu’à l’âme, comme si elle voyait en vous des choses que vous-même ignorez. C’est insupportable.

J’ai l’impression qu’elle peut voir à travers mes barrières, deviner mes intentions, percer mes mensonges. Et je ne peux pas me permettre ça. Pas maintenant. Pas avec tout ce que je cache.

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Plan de fuite

Alors que la classe entière s’amuse, je me réfugie dans les endroits les plus improbables pour éviter de croiser Tokito :

Une salle de stockage près du gymnase, sombre et poussiéreuse.

Le toit de l’un des bâtiments, où je peux profiter de la solitude et du silence.

Même les toilettes pour hommes, où je me suis enfermé pendant près d’une heure hier.

Mais aujourd’hui, je suis à l’hôtel, dans un coin isolé près des jardins. Les rires des autres élèves me parviennent de loin, étouffés par les murs de verdure qui m’entourent.

Soudain, une voix familière brise ma tranquillité :

— Alors, c’est ici que tu te caches ?

Je me retourne brusquement. Hishida.

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La trahison de Hishida

Hishida se tient là, un sourire énigmatique sur le visage, tenant une boisson glacée à la main.

— Qu’est-ce que tu veux ? lui dis-je, sur mes gardes.

Il s’assied tranquillement sur le banc en face de moi, comme si de rien n’était.

— Ne t’inquiète pas, je ne suis pas là pour te vendre à Tokito... pas tout de suite, du moins.

Je le fixe, méfiant.

— Tu plaisantes, n’est-ce pas ?

Il hausse les épaules, un éclat malicieux dans les yeux.

— Elle sait déjà que tu es ici, Wilfried. Elle m’a demandé si je t’avais vu, et j’ai dit oui.

Mon sang se glace.

— Tu as fait quoi ?

Hishida éclate de rire.

— Allons, ne fais pas cette tête. Tokito n’est pas ton ennemie, tu sais. Elle veut juste... comment dire... discuter.

— Discuter ? C’est ça que tu appelles discuter ? Avec elle, on finit toujours par se sentir mis à nu.

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La confrontation avec Tokito

Je n’ai pas le temps de fuir. Quelques minutes plus tard, Tokito apparaît au détour du chemin, son éternel sourire accroché à ses lèvres.

— Wilfried, dit-elle d’une voix douce, presque trop douce. On doit parler.

Je ne réponds pas, tentant de conserver un visage impassible.

— Pas de fuite cette fois, ajoute-t-elle, un éclat malicieux dans les yeux.

Elle s’assied sur le banc à côté de moi, ignorant délibérément mon inconfort évident.

— Pourquoi tu m’évites ? demande-t-elle sans préambule.

— Je ne t’évite pas, répliqué-je d’un ton plat.

— Oh, vraiment ? C’est pour ça que tu te caches dans les coins les plus improbables depuis des jours ?

Son regard me transperce, et je détourne les yeux.

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Le pouvoir de Tokito

Tokito soupire légèrement, comme si elle s’attendait à cette réaction.

— Tu sais, Wilfried, ton truc, c’est la survie, n’est-ce pas ? C’est ton arme. Mais tu oublies une chose : survivre, ce n’est pas vivre.

Je reste silencieux, mais ses mots me frappent malgré moi.

— Tu es toujours sur la défensive, toujours en train de calculer, de prévoir les pires scénarios. Tu ne fais jamais confiance à personne.

Elle se penche légèrement vers moi, son regard devenant plus intense.

— Mais moi, je ne suis pas là pour te détruire, Wilfried. Je suis là pour te comprendre.

Ces mots me font plus peur que n’importe quelle menace.

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Un jeu dangereux

Je croise enfin son regard, cherchant une faille dans son expression. Mais il n’y en a pas. Tokito est parfaitement sincère.

— Tu penses que tu peux tout voir, dis-je enfin, un sourire amer sur les lèvres. Mais tu ne vois que ce que je veux que tu vois.

Elle rit doucement, mais il n’y a aucune moquerie dans son rire.

— Peut-être. Mais c’est suffisant pour l’instant.

Elle se lève, me laissant seul avec mes pensées, mais avant de partir, elle ajoute :

— Profite des vacances, Wilfried. Et arrête de te cacher.

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Après son départ

Je reste là, incapable de bouger. Tokito a toujours cet effet sur moi, comme si elle pouvait effacer toutes mes certitudes d’un simple regard.

Je sais que je ne peux pas l’éviter éternellement. Mais je ne peux pas non plus lui donner ce qu’elle veut. Pas encore.

Pour l’instant, je me contente de survivre.

C’est tout ce que je sais faire.

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