21 - L'acte final - Joyeux Noël

La nuit est calme, enveloppée dans la douceur des lumières de Noël qui scintillent à travers la fenêtre de ma chambre. Pourtant, malgré cette ambiance paisible, l’atmosphère est lourde, tendue, chargée d’une anticipation glaciale. Ce soir, tout va se terminer. Nagumo Miyabi, ce tyran qui a manipulé et contrôlé tant de vies au sein de ce lycée, va tomber.

Je suis assis sur mon lit, mon ordinateur portable ouvert devant moi, une série de fichiers soigneusement organisés prêts à être envoyés. Chaque document, chaque enregistrement, chaque capture d’écran est une pièce d’un puzzle que j’ai méticuleusement assemblé depuis des mois. La preuve de la corruption, des magouilles et des intimidations de Nagumo. Tout est là, prêt à éclater au grand jour.

À mes côtés, Okita est blottie contre moi, sa chaleur apaisante contrastant avec la froide détermination qui m’habite. Ses doigts fins dessinent des cercles distraits sur mon bras, un geste presque mécanique, comme si elle tentait de me rappeler que, malgré tout, je ne suis pas seul.

- Tu es sûr que c’est le bon moment, Wilfried ?

Je tourne la tête vers elle, mes yeux rencontrant les siens, brillants d’une inquiétude à peine voilée.

- Oui. Tout est en place. Chaque pièce du puzzle est là. À minuit, ce lycée découvrira enfin la vérité sur Nagumo. Il ne pourra plus se cacher derrière son masque de perfection.

Elle hoche la tête, mais je peux sentir la tension dans son corps. Elle sait ce que cela signifie. Ce n’est pas seulement la fin de Nagumo. C’est aussi le début d’une nouvelle ère, où Meiseicho, notre groupe, prendra pleinement son rôle dans l’ombre de cette école.

23h45.
Je vérifie une dernière fois les dossiers. Les fichiers sont complets :

Le scandale des photos truquées.

Les transactions financières douteuses.

Les menaces voilées envoyées à moi et à d’autres étudiants.

Les témoignages anonymes que nous avons recueillis auprès de ceux qui ont souffert en silence sous son règne.

Chaque document est accompagné d’une analyse détaillée et d’un article rédigé pour le journal interne de l’école. J’ai souligné en rouge chaque infraction aux règles du lycée, chaque violation des codes d’éthique. Il n’y aura aucun doute possible. Nagumo est coupable.

Okita observe l’écran avec attention, ses sourcils légèrement froncés.

- Ils ne pourront pas ignorer ça. Pas cette fois.

- Non. Même s’ils le voulaient, la pression publique sera trop forte. L’administration, la direction, le conseil de discipline… Ils devront agir.

Je prends une profonde inspiration. Ce n’est pas seulement une question de détruire Nagumo. C’est une question de justice. De montrer que personne, peu importe son pouvoir ou son statut, n’est intouchable.

23h58.
Le moment approche. Mon doigt est posé sur la touche « Envoyer ». Je sens le regard d’Okita sur moi, silencieuse, mais présente, un ancrage dans cette tempête imminente.

- Quand j’appuierai sur ce bouton, il n’y aura pas de retour en arrière.

Elle serre légèrement ma main.

- Et c’est exactement ce que tu dois faire.

Minuit.
Je presse la touche. Le fichier se déploie en une explosion numérique, se dispersant à travers le réseau interne de l’école. Une copie à l’administration. Une copie à la direction. Une autre au conseil de discipline. Chaque acteur clé recevra les preuves de l’effondrement de Nagumo.

Je n’attends pas. Immédiatement après, j’envoie l’article au journal interne. À la première heure, chaque étudiant pourra lire la vérité. Nagumo ne sera plus qu’un tyran démasqué.

- C’est fait…

Je ferme les yeux un instant, laissant la tension s’échapper de mes épaules.

- Oui. Maintenant, nous attendons.

1h00.
Les premiers messages commencent à arriver. Des murmures numériques, des réactions choquées, des confirmations que les preuves ont été reçues. Le conseil de discipline convoque déjà une réunion d’urgence.

Okita regarde son téléphone.

- C’est rapide. Ils ne perdent pas de temps.

- Ils ne peuvent pas. Ce genre de scandale ne peut pas être étouffé.

Je me lève, mon regard se posant sur la fenêtre. Dehors, les lumières de Noël continuent de scintiller, comme un rappel ironique que, malgré tout, la vie continue.

7h00.
Le lendemain matin, l’école est en ébullition. Chaque conversation, chaque regard échangé est teinté de l’impact de notre révélation. Nagumo a été convoqué devant le conseil de discipline. Son règne touche à sa fin.

Je marche dans les couloirs, Okita à mes côtés, mes alliés de Meiseicho nous rejoignant peu à peu. Hishida, Igor, Yinghua… Tous sont là, témoins du fruit de notre travail.

Hishida, avec un sourire satisfait :

- On dirait que le dictateur est tombé.

- Pas encore. Mais il est sur le point de le faire.

Nous nous dirigeons vers la salle du conseil, où la réunion est en cours. À travers les portes entrouvertes, je peux entendre la voix de Nagumo, tendue, défensive, tandis qu’il tente de nier l’évidence.

Okita chuchote :

- Que va-t-il se passer maintenant ?

Je réponds calmement, mes yeux fixant la porte.

- Maintenant ? Il va apprendre la véritable signification de la peur. Pas celle qu’il impose aux autres, mais celle qu’on ressent quand tout ce qu’on a construit s’effondre sous nos pieds.

Le règne de Nagumo est terminé. Joyeux Noël.

La porte du conseil de discipline se referme derrière moi. L’atmosphère est lourde, chaque membre présent sait qu’aujourd’hui marque un tournant. Nagumo est assis au centre, dos droit, regard arrogant, mais je peux voir les premières fissures dans son masque de confiance.

À mes côtés, Okita reste silencieuse, observant la scène avec une attention froide et calculatrice. Igor, Hishida et Yinghua se tiennent en retrait, prêts à intervenir si nécessaire. Meiseicho est ici au complet, témoin de la chute imminente de celui qui se croyait intouchable.

Le président du conseil de discipline feuillette rapidement les documents que j’ai envoyés. Chaque page est une condamnation, chaque preuve un clou supplémentaire dans le cercueil de Nagumo.

- Nagumo Miyabi, les accusations portées contre toi sont graves. Photos compromettantes, manipulations, intimidation d’étudiants… As-tu quelque chose à dire pour ta défense ?

Nagumo croise les bras, son regard glacial balayant la salle.

- Ces accusations sont ridicules. Tout cela repose sur des témoignages anonymes et des documents que je n’ai jamais validés. Une tentative désespérée de salir ma réputation.

Je m’avance lentement, un sourire presque imperceptible sur les lèvres.

- Des tentatives désespérées, tu dis ? Tu es bien placé pour en parler, Nagumo. Sauf que cette fois, ce ne sont pas des rumeurs, mais des faits. Et les faits ne mentent pas.

Il me fixe, ses yeux brillant d’une colère qu’il ne parvient pas à dissimuler.

- Wilfried… Je me doutais que tu étais derrière tout ça. Mais crois-tu vraiment que tu peux me faire tomber ?

Je reste impassible, croisant les bras à mon tour.

- Ce n’est pas moi qui te fais tomber. Ce sont tes propres actions. Ton arrogance, ta soif de pouvoir… Tout cela t’a conduit ici.

Le président du conseil lève la main pour rétablir le calme.

- Nagumo, nous avons des preuves de tes activités illégales et contraires au règlement. Tu as usé de ta position au Bureau des Élèves pour manipuler l’administration, menacer des étudiants, et diffuser du contenu nuisible. Comment expliques-tu cela ?

Nagumo serre les dents, ses poings se crispant sur les accoudoirs de sa chaise.

- Ces accusations sont infondées. Ce lycée a toujours fonctionné avec des jeux de pouvoir. Je n’ai rien fait que d’autres avant moi n’aient déjà fait.

Un murmure parcourt la salle. Les membres du conseil échangent des regards, hésitant entre ses paroles et les preuves accablantes.

Je reprends la parole, d’un ton calme mais tranchant.

- Peut-être… Mais contrairement à toi, ils n’ont pas laissé de traces aussi évidentes. Et ils n’ont pas pris de photos compromettantes de leurs adversaires pour les afficher publiquement.

Le visage de Nagumo se fige une seconde. Il sait que ce point est indéfendable.

Okita, à mes côtés, murmure doucement :

- Il commence à réaliser.

Je hoche la tête.

- Nagumo, tu dis que tout cela est un jeu de pouvoir. Mais ici, dans cette salle, ce n’est pas un jeu. C’est la réalité. Et dans la réalité, tes actions ont des conséquences.

Le président du conseil pose une dernière question.

- Nagumo Miyabi, as-tu quelque chose à ajouter avant que nous prenions une décision ?

Un silence tendu s’installe. Nagumo réfléchit, ses yeux se posant sur chacun d’entre nous. Je peux presque entendre les rouages de son esprit tourner, cherchant désespérément une issue.

Mais il n’y en a pas.

- … Rien.

Le président acquiesce, referme le dossier, et échange un dernier regard avec les autres membres.

- La décision sera communiquée demain matin. D’ici là, Nagumo Miyabi est suspendu de ses fonctions au Bureau des Élèves.

La sentence est tombée.

Nagumo se lève brusquement, son regard planté dans le mien.

- Ce n’est pas terminé, Wilfried. Tu crois avoir gagné, mais tu n’as fait que provoquer quelque chose de bien plus grand.

Je le fixe, sans ciller.

- Peut-être. Mais pour l’instant, c’est toi qui es tombé. Joyeux Noël, Nagumo.

Il sort de la salle, les épaules raides, le regard noir.

Une fois la porte refermée, un silence lourd s’installe. Okita se tourne vers moi, un sourire discret aux lèvres.

- Et maintenant ?

Je prends une inspiration profonde.

- Maintenant, nous savourons cette victoire. Mais pas trop longtemps. Le prochain défi n’est jamais loin.

Hishida s’avance, les bras croisés.

- Meiseicho a gagné cette bataille. Mais le jeu continue.

Je hoche la tête. Oui, le jeu continue. Mais ce soir, c’est une victoire. Et pour la première fois depuis longtemps, je peux respirer.

Joyeux Noël.

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