17 - Danger inévitable

Point de vue de Okoda Wilfried Pascal.

A la fin du mois du mai, notre classe a eu en fait 56 000 points privés ; ce qui est déjà ça. La classe C a eu juste un 49 000 points, la classe B un 66 000 et la classe A toujours à 95 000 points privés. Du coup si on calcule ça donne :

Classe A : 940 + 950 = 1890
Classe B : 650 + 660 = 1310
Classe C : 480 + 490 = 970
Classe D : 270 + 560 = 830

On se rapproche de la classe C ce qui est autant encourageant pour la partie visible de la classe D et encore plus pour le groupe Meifuka composé de son noyau puis la majorité silencieuse. Néanmoins, le fait que la classe D soit au beau fixe me rassure pas car je remarque 3 choses de bizarre, voire trois personnes. Sudo a changé et est devenu plus.... sérieux et studieux ? Tout en aimant le sport. Oki Okita l'a aidé à la limite d'accord. Sakura ? L'idole avec ses notes catastrophique et timide ? Elle a gagné confiance et ses notes se sont amélioré. Encore Okita. Mais le pire ça reste Kushida.

C'est le jour et la nuit !

Et quand je vois comment Horikita et Okita discutent ensemble, je convoque tout de suite une réunion de crise.

Après les cours, moi,Yinghua, Igor, Hirata, Chiaki, et la majorité silencieuse sommes tous là. Igor qui a surveillé Okita me fait le rapport et il est clair : Okita a rassemblé ses alliés, et changé ces derniers pour son but de me sauver mais aussi d'agir honnêtement.

Hirata est certes pas opposé à ce qu'elle fait mais Chiaki qui participe maintenant l'a mis en garde et je rappelle à tous que l'objectif d’Okita est de détruire ma philosophie de survivre et par exemple la vôtre et celle de ce groupe.

Assis au centre de la salle que nous utilisons pour nos réunions, je balaie du regard les visages familiers devant moi. Hirata affiche un calme habituel, bien qu’une légère curiosité brille dans ses yeux. Yinghua est concentrée, les bras croisés. Igor, fidèle à lui-même, attend en silence que je prenne la parole. Chiaki, enfin, garde un regard prudent, mais je sais qu’elle est prête à intervenir si nécessaire. Quant à la majorité silencieuse, ils se tiennent là, attentifs mais inquiets.

— Je suppose que tout le monde comprend pourquoi cette réunion est cruciale, dis-je finalement en brisant le silence.

Un murmure d’acquiescement traverse la pièce.

— Okita, continue-je d’un ton posé, mais ferme. Elle est en train de bouleverser les dynamiques de notre classe. Ce qu’elle fait, ce n’est pas seulement un changement. C’est une attaque directe contre tout ce que nous représentons.

Igor prend la parole en premier, son ton grave.

— Comme je l’ai mentionné dans mon rapport, Okita n’agit pas seule. Elle a déjà transformé des figures clés de la classe D : Sudo, Sakura, et maintenant probablement Kushida. Ce ne sont pas des changements naturels. Ce sont des résultats calculés, orchestrés.

Un frisson traverse l’assemblée. Hirata, toujours pragmatique, lève une main.

— Okita a un but, certes, mais est-ce vraiment une menace ? Elle semble vouloir améliorer la classe, pas la détruire.

Je fixe Hirata, sentant le poids de son questionnement.

— Améliorer la classe, oui. Mais au détriment de nos stratégies actuelles. Et pire encore, au détriment de la philosophie qui nous unit ici, au sein de Meifuka. Si elle continue, elle pourrait diviser la classe, voire transformer la majorité silencieuse contre nous.

Chiaki intervient, sa voix posée mais tranchante :

— Je suis d’accord avec Wilfried. J’ai vu de mes propres yeux comment Okita manipule ses alliés, pas avec des menaces, mais avec des idées. Elle leur offre une alternative séduisante, basée sur la coopération honnête et la transparence. C’est une philosophie qui, si elle prend racine, pourrait anéantir ce que nous avons construit.

Un silence lourd s’installe. Les mots de Chiaki pèsent sur chaque esprit.

Je tourne mon attention vers Igor, le fixant intensément.

— Détaille les activités d’Okita. Qu’a-t-elle fait récemment ?

Igor acquiesce.

— Elle passe beaucoup de temps avec des figures clés de la classe. Elle a réussi à faire de Sudo une personne studieuse et disciplinée. Sakura, autrefois timide et peu confiante, montre maintenant une assurance remarquable. Et Kushida… elle a planté une graine, comme tu le dis souvent. La Kushida que nous connaissions est en train de changer, lentement mais sûrement.

Je fronce les sourcils.

— Et Horikita ?

— Elles discutent beaucoup, répond Igor. Pas de conflits visibles, mais il est clair qu’Okita essaie de rallier Horikita à sa cause.

Je tape des doigts sur la table, réfléchissant.

— En d’autres termes, Okita consolide son pouvoir tout en affaiblissant notre position. Elle utilise ses compétences pour infiltrer chaque cercle d’influence de cette classe.

Je me lève, attirant l’attention de tout le groupe.

— Écoutez-moi bien, dis-je d’une voix grave. Ce n’est pas seulement une question de stratégie. Ce qu’Okita vise, c’est de détruire notre philosophie. Elle rejette l’idée de survie, de compétition implacable. Elle veut une classe unie, honnête, et basée sur l’entraide.

Yinghua fronce les sourcils.

— Mais n’est-ce pas ce que Hirata cherche aussi ?

Je hoche la tête.

— Hirata cherche l’unité, oui. Mais Hirata comprend aussi que parfois, des sacrifices sont nécessaires pour survivre dans ce système. Okita, en revanche, refuse les compromis. Elle veut tout ou rien.

Je marque une pause, balayant les visages dans la pièce.

— Si elle réussit, ce ne sera pas seulement la fin de notre groupe. Ce sera la fin de tout ce que nous avons construit.

Chiaki lève la main.

— Nous devons agir, et vite. Mais pas de manière trop visible. Si nous l’attaquons de front, cela pourrait se retourner contre nous.

— D’accord, approuve Hirata. Mais comment faisons-nous ?

Je souris légèrement, une lueur déterminée dans les yeux.

— Nous devons jouer sur deux fronts. Premièrement, nous continuons à renforcer Meifuka. Nous devons montrer que notre philosophie fonctionne mieux que celle d’Okita. Deuxièmement, nous devons surveiller ses actions de près. Trouver ses faiblesses. Et surtout, nous devons semer le doute chez ceux qui la soutiennent.

Un murmure d’approbation traverse la salle.

— Okita est intelligente, dis-je en baissant la voix. Mais elle n’est pas invincible.

Alors que la réunion touche à sa fin, je me tourne vers Igor.

— Continue de la surveiller. Si elle fait un faux pas, je veux être le premier à le savoir.

Il hoche la tête.

Enfin, je m’adresse à l’assemblée entière.

— Nous avons peut-être un danger inévitable devant nous, mais cela ne signifie pas que nous sommes condamnés. Souvenez-vous de qui nous sommes. Souvenez-vous de ce que nous avons accompli. Et surtout, souvenez-vous de ceci : nous ne perdrons pas.

Un murmure d’assentiment s’élève. La réunion est terminée, mais la guerre vient de commencer.

La scène se déroule à la cafétéria, où les membres de la majorité silencieuse se retrouvent souvent après les cours. Mon regard capte immédiatement l’agitation au fond de la salle. Okita et Kushida, un duo improbable mais redoutable, sont en pleine discussion avec plusieurs élèves de la majorité silencieuse.

Hirata, assis à côté de moi, serre les poings. Je sens son instinct de médiateur prendre le dessus, et il commence à se lever.

— Je vais intervenir, murmure-t-il.

Mais je l’arrête, posant une main ferme sur son bras.

— Non, dis-je calmement. Pas cette fois.

Il me regarde avec étonnement.

— Tu sais très bien qu’Okita est persuasive, et Kushida…

Je souris légèrement, le regard fixé sur la scène.

— Fais-moi confiance. Ils n’ont pas besoin de nous cette fois.

Okita parle avec sa confiance habituelle, son langage corporel ouvert et rassurant. À côté d’elle, Kushida arbore son sourire le plus charmeur, jouant son rôle de médiatrice amicale. Elles s’adressent à un groupe d’environ dix élèves, et il est évident qu’elles essaient de les rallier à leur vision.

Mais quelque chose d’inattendu se produit. Un élève de la majorité silencieuse, Tanaka, lève la main et prend la parole.

— Je suis désolé, mais nous ne pouvons pas accepter ce que vous proposez.

Un silence s’installe. Même moi, je suis surpris par son audace.

Okita incline légèrement la tête, intriguée.

— Et pourquoi cela ? Nous voulons simplement améliorer la classe, ensemble.

Tanaka, habituellement discret, reste ferme.

— Premièrement, dit-il d’un ton calme mais assuré, votre vision, bien qu’idéale, n’est pas compatible avec la réalité de ce lycée. Nous sommes dans un environnement où la compétition est la clé. Vos idées sont louables, mais elles risquent de nous affaiblir.

Okita ne montre aucune émotion, mais je peux voir qu’elle analyse chaque mot.

— Deuxièmement, continue Tanaka, nous avons déjà vu ce que le groupe Meifuka a accompli. Ils ont prouvé que leur approche fonctionne. Pourquoi devrions-nous abandonner une méthode éprouvée pour une idée encore non testée ?

Kushida tente de parler, mais Tanaka l’interrompt poliment.

— Enfin, troisièmement, et peut-être le plus important, nous avons choisi de faire partie de ce groupe. Ce n’est pas parce que nous sommes silencieux que nous sommes indécis. Nous avons déjà une direction, et nous ne voulons pas la changer.

Un silence retombe sur la table. Okita et Kushida échangent un regard. Cette fois, elles n’ont pas de réponse immédiate.

Je me lève et me dirige lentement vers la scène, un sourire satisfait sur les lèvres. Hirata, à mes côtés, semble à la fois surpris et impressionné.

Okita et Kushida me remarquent. Elles hésitent une seconde, puis viennent vers moi.

— Intéressant, dis-je en croisant les bras. On dirait que la majorité silencieuse est plus forte que vous ne le pensiez.

Kushida garde son sourire habituel, mais il manque de chaleur.

— On voulait juste leur offrir une alternative, répond-elle doucement. Rien de plus.

Okita, en revanche, me fixe droit dans les yeux, cherchant à lire mes intentions.

— Ce n’est pas fini, dit-elle calmement.

Je hausse les épaules, toujours souriant.

— Peut-être. Mais pour aujourd’hui, il semble que vous ayez perdu.

Sans un mot de plus, elles tournent les talons et s’éloignent.

De retour à ma place, je m’adresse à Hirata.

— Tu vois ? Parfois, il faut leur laisser une chance de s’exprimer. La majorité silencieuse n’est pas si silencieuse quand elle sait ce qu’elle veut.

Hirata hoche la tête, pensif.

— Peut-être que je les sous-estime parfois.

Je lui lance un regard amusé.

— C’est une leçon que nous devons tous apprendre.

Alors que je regarde Tanaka discuter avec les autres, un sentiment de fierté m’envahit. La majorité silencieuse a grandi. Ils ne sont plus des suiveurs passifs, mais des alliés solides.

Okita et Kushida ont peut-être tenté une manœuvre audacieuse, mais aujourd’hui, c’est Meifuka qui a gagné.

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