15 - La St Valentin
La Saint-Valentin commence à peine, et déjà, l’atmosphère de l’académie est saturée d’attentes et de regards furtifs. Certains garçons déambulent nerveusement dans les couloirs, espérant secrètement recevoir quelques chocolats. Moi, je marche d’un pas assuré, mon sac technologique en bandoulière. Pourquoi technologique ? Parce qu’aujourd’hui, il ne va pas contenir que des livres ou des affaires de cours, mais aussi… des chocolats. Et pas qu’un peu.
Honnêtement, j’espérais en recevoir le moins possible. Je n’ai jamais été à l’aise avec ce genre d’attention, et encore moins aujourd’hui. Mais c’est la Saint-Valentin, et visiblement, mes souhaits ne comptent pas.
Okita… elle n’a pas besoin de me donner un chocolat pour que je sache qu’elle m’aime. Je le sais, et elle le sait. Et moi, je l’aime aussi, même si je ne suis pas toujours doué pour le montrer. Si tout pouvait se limiter à elle, la journée serait beaucoup plus simple. Mais non.
En entrant dans la salle de classe A, je m’étais dit que, par respect, les filles auraient la décence de ne pas m’en offrir. Et pendant un instant, j’y ai cru. Mais à peine assis à ma place…
— Wilfried, tiens, c’est pour toi !
Une pile de chocolats se dépose doucement sur mon bureau. Chiaki, Yinghua, Kushida, et même Sakura. Toutes y sont passées. Même Sudo, en passant à côté, me lance un regard incrédule.
— Mec, t’as reçu plus de chocolats qu’Hirata… et c’est juste la classe A.
Je soupire intérieurement. Hirata, qui est pourtant adoré par tout le monde, n’a pas reçu autant. Et moi, qui veux juste qu’on me laisse tranquille aujourd’hui, je me retrouve avec une montagne de douceurs.
Mais ce n’est que le début.
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Classe C.
Je traverse le couloir pour aller chercher un livre à la bibliothèque, et c’est là que je croise Ichinose Honami. Toujours souriante, toujours rayonnante. Elle s’approche avec un petit paquet.
— Wilfried, tiens, c’est juste un chocolat d’amitié, rien de plus !
Je la regarde, un sourcil levé. D’amitié, hein ? Vraiment ? Je l’accepte en lui rendant un sourire. Après tout, je sais qu’elle est sincère… n’est-ce pas ?
Je continue mon chemin, pensant en avoir fini avec la classe C. Mais non. D’autres filles m’interceptent, chacune avec un chocolat, chacune avec un sourire.
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Classe B.
Là, c’est différent. La plupart des chocolats sont destinés à Taro Yoshida, mon frère. Il est populaire, charismatique, et son aura attire naturellement les autres. Mais il ne peut pas s’empêcher de jouer avec moi. La moitié des chocolats qu’il reçoit, il me les tend avec un sourire malicieux.
— Tiens, petit frère, ceux-là sont pour toi.
Je grogne légèrement en les prenant. Je sais qu’il le fait exprès, juste pour voir ma réaction.
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Classe D.
Au moins, ici, je pensais être à l’abri. Mais bien sûr, il y a Hiyori. Elle m’offre un chocolat avec son habituelle douceur. Entre nous, c’est purement amical, et ça ne me dérange pas.
— Merci, Hiyori.
Elle sourit, et c’est tout. Pas de sous-entendus, pas de malaise. Juste une amie.
Mais ce n’est pas tout. Lorita, qui était en 2-D et maintenant en 2-B avec Shota, m’envoie également un chocolat. Cette journée devient de plus en plus absurde.
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Même les deuxièmes années y vont de leur contribution. Certains me reconnaissent comme celui qui a battu Nagumo Miyabi. Visiblement, ça suffit pour mériter des chocolats de leur part.
Nagumo, quant à lui, n’apprécie pas du tout. Il me lance un regard noir en passant à côté de moi dans les couloirs. Je peux presque sentir son seum cosmique. Je souris intérieurement. C’est une petite victoire.
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Mais les troisièmes années, c’est encore pire. Ils savent que j’ai deux ans de moins qu’eux, mais cela ne les empêche pas de m’offrir des chocolats.
Heureusement, il y a Hakurei. Son chocolat, je l’accepte volontiers. Il a une signification particulière, et je la remercie d’un regard.
Tout semblait se dérouler de manière relativement gérable… jusqu’à ce que Hoshinomiya Chie, la professeure, s’approche de moi avec un sourire taquin et un petit paquet.
— Wilfried, tu n’as pas oublié les professeurs, n’est-ce pas ?
Je la regarde, et sans hésiter, je refuse catégoriquement.
— Non merci, Chie-sensei. Je passe mon tour.
Elle éclate de rire, mais je reste ferme. Pas question de tomber dans ce piège.
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À la fin de la journée, mon sac technologique est plein à craquer. Je m’assois sur un banc dans le parc, regardant la montagne de chocolats que je n’ai jamais voulu recevoir. Et là, Okita arrive. Elle se blottit contre moi, comme à son habitude.
— Alors, combien de chocolats cette année ? demande-t-elle avec un sourire malicieux.
Je soupire.
— Trop. Beaucoup trop.
Elle rit doucement, puis glisse un chocolat dans ma main.
— Celui-ci, c’est le seul qui compte, non ?
Je la regarde, et pour la première fois de la journée, je me détends.
— Oui. C’est le seul qui compte.
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