Le mois de janvier avance, et la hiérarchie entre les classes commence à prendre une nouvelle forme. Chaque classe a pris un tournant décisif après les récents événements. Les chiffres parlent d'eux-mêmes :

Classe A – Horikita : 8 105 points
Classe B – Taro Yoshida : 7 780 points
Classe C – Ichinose : 7 600 points
Classe D – Ryuen : 5 800 points

Les écarts se resserrent, et même si la classe A est toujours en tête, le danger plane, surtout avec l’ascension fulgurante de la classe B. Mon frère, Taro Yoshida, est en train de transformer cette classe en une véritable menace. Son charisme, sa stratégie, et surtout sa capacité à inspirer une loyauté inébranlable chez ses camarades, sont des armes redoutables. Et je ne peux pas m'empêcher de reconnaître qu’il est probablement l'adversaire le plus dangereux que j’aurai à affronter.

La classe C et l’intervention de Nagumo

Pendant que les autres classes s’organisent, la classe C, sous la direction d’Ichinose, a réussi à éviter toute élimination lors du dernier examen. Pourtant, ce n’était pas sans risque. Nagumo Miyabi, fidèle à lui-même, a tenté de manipuler la situation. Il a proposé à Ichinose de lui donner les 20 millions de points nécessaires pour éviter une expulsion... à une seule condition : qu’elle accepte de sortir avec lui.

Mais ce que Nagumo n’avait pas prévu, c’est que j’avais déjà transféré les 20 millions de points à Ichinose bien avant. Elle a donc pu refuser l’offre sans hésitation, conservant son intégrité et son influence sur sa classe.

Cependant, je sais que cette histoire ne s’arrête pas là. Ichinose est forte, mais elle a trois épreuves à surmonter si elle veut rester à la hauteur de la compétition :

1. Accéder au soi – Elle doit comprendre qui elle est réellement au-delà de son rôle de leader populaire et bienveillante. La classe C a besoin d’une Ichinose qui sait exploiter ses forces et ses failles.

2. Se renforcer – Les épreuves à venir seront brutales. La popularité seule ne suffira pas. Elle doit apprendre à jouer stratégiquement et à faire des sacrifices, même si cela va à l'encontre de sa nature.

3. Ne pas tomber amoureuse de Kiyotaka – Parce que Kiyotaka Ayanokoji n'est pas là pour des relations sentimentales. Il la verra comme un outil à perfectionner. S’il parvient à la remodeler, elle deviendra plus forte, mais au moindre signe de faiblesse ou d'attachement, il n’hésitera pas à l’éliminer.

La classe D sous le règne de Ryuen

En classe D, Ryuen a repris sa place de leader incontesté. Sa popularité a grimpé en flèche après sa rébellion contre Ohona, et son retour a marqué un tournant. Son premier acte de pouvoir ? L’expulsion de Shiro Manabe. Une décision brutale, mais nécessaire pour rétablir l’ordre et asseoir son autorité.

Ryuen n’est pas seulement un leader violent et imprévisible. Il a maintenant des plans à long terme, et cela le rend bien plus dangereux qu’auparavant. Je sais qu’il ne se contentera pas de rester en bas du classement. Il vise plus haut, et avec sa classe qui lui est désormais totalement loyale, il pourrait bien devenir un adversaire imprévisible.

La classe B et Taro Yoshida

Quant à la classe B, l’ascension de mon frère, Taro Yoshida, est presque inévitable. Son charisme dépasse de loin celui d’Arisu ou même de moi. Il n’est pas seulement un leader stratégique, c’est un modèle pour ses camarades. Lorsqu’il te parle, tu ressens qu’il te comprend, qu’il te respecte, et tu veux tout faire pour gagner sa reconnaissance.

Récemment, il a pris une décision qui a changé la donne : il a expulsé l’ancien bras droit de Katsuragi, un élément précieux, mais qui n'était pas aligné avec sa vision. Une décision audacieuse qui a divisé la classe, mais au final, cela a consolidé son pouvoir. Et Hashimoto, l’opportuniste notoire, a finalement décidé de suivre Yoshida de manière loyale et sans réserve.

Hashimoto, qui autrefois oscillait entre plusieurs camps, a maintenant trouvé en Yoshida un leader qu’il peut respecter et suivre jusqu’au bout. Cela rend la classe B plus dangereuse que jamais.

Et je ne peux pas ignorer une chose essentielle : Yoshida me connaît mieux que quiconque. Il sait comment je pense, comment je réagis, et quelles sont mes forces et mes faiblesses. Il sait que je suis celui qui a battu Arisu, et il n’hésitera pas à utiliser cette connaissance contre moi.

Une menace imminente

Je le sais, la confrontation avec mon frère est inévitable. Mais ce n’est pas encore le moment. Pour l’instant, chaque classe se prépare, chaque leader renforce sa position, et la tension monte.

Et moi, je reste sur mes gardes. Car dans ce jeu où la survie ne suffit plus, il faudra bien plus que des stratégies pour l’emporter. Il faudra anticiper, manipuler, et frapper au bon moment.

Mais je suis prêt. La vie reprend son cours, mais la guerre ne fait que commencer.

La balle rebondit une dernière fois sur le sol du terrain. Douzième manche, six victoires chacun. Yoshida et moi sommes à égalité parfaite. La sueur perle sur mon front, mes jambes sont légèrement fatiguées, mais mon esprit reste vif. Sudo, assis sur le banc, observe le match depuis le début, les yeux écarquillés.

— Sérieusement, c’est pas humain… souffle-t-il.

Même lui, le meilleur joueur officiel de l’équipe de basket, a du mal à croire ce qu’il voit. Ce n’est pas tous les jours que deux joueurs d’un tel niveau s’affrontent avec autant d’intensité. Pourtant, je ne fais pas partie du club de basket. Mon domaine, c’est le football.

Igor et Hirata, qui se sont arrêtés pour observer notre match, échangent des regards perplexes.

— Comment est-ce que Yoshida peut être aussi bon au foot alors qu’il est au club de basket ? demande Igor, incrédule.

Hirata hoche la tête.

— Et Wilfried… il joue en défense normalement. Mais là, il mène le jeu comme un meneur de basket professionnel.

Je souris intérieurement. Ce n’est pas la première fois qu’ils sont surpris. Yoshida, lui, est en attaque, et sa précision, sa rapidité, et son instinct sont impressionnants, que ce soit au basket ou au football. Mais aujourd’hui, c’est sur ce terrain que nous nous affrontons.

Je suis le meneur, lui l’ailier. Nos styles sont différents, mais complémentaires. Lui, il avance avec puissance et précision. Moi, je construis chaque mouvement, chaque passe, chaque tir avec une précision méthodique.

La douzième manche vient de s’achever, et je m’apprête à reprendre la balle pour le début de la treizième. Mais à ce moment-là, une silhouette familière entre dans le gymnase.

Tsukishiro.

Encore lui.

Il avance calmement, son regard froid et calculateur balayant la salle. Son simple présence suffit à faire baisser la température de la pièce. Yoshida et moi échangeons un regard. Nous savons tous les deux que sa présence ici n’est pas anodine.

— Je vois que vous ne vous reposez jamais, dit Tsukishiro d’un ton neutre en s’approchant.

Il s’arrête à quelques mètres de nous, les mains croisées dans le dos, le visage impassible.

— Une égalité parfaite, six à six. Intéressant. Vous êtes bien plus semblables que vous ne voulez l’admettre, ajoute-t-il avec un léger sourire.

Je fixe Tsukishiro sans ciller. Ce sourire, je ne le supporte pas. Il sait toujours trop de choses, et il ne vient jamais sans une raison précise.

— Qu’est-ce que tu veux, Tsukishiro ? je demande, ma voix calme mais ferme.

Yoshida reste silencieux, mais son regard est aussi acéré qu’une lame. Il attend la réponse.

Tsukishiro nous observe quelques instants, savourant le poids du silence avant de répondre.

— Oh, rien de bien important… Je voulais simplement vous prévenir. Le conseil d’administration est de plus en plus… curieux, disons. Vos performances, vos stratégies, vos choix… Tout est surveillé de près. Très près.

Il fait une pause, son regard passant de moi à Yoshida.

— Vous êtes devenus des anomalies dans ce système. Deux frères, deux leaders, deux menaces. Ne pensez pas que cela passe inaperçu.

Yoshida croise les bras, son expression restant impassible.

— Tu es venu nous dire ça, juste pour nous faire peur ? demande-t-il, un soupçon d’ironie dans la voix.

Tsukishiro esquisse un léger sourire.

— Pas du tout. Je suis simplement ici pour observer. Et… vous rappeler que tout mouvement est une pièce dans un puzzle plus grand. Chaque victoire, chaque défaite… est une pièce de plus.

Il recule d’un pas, comme s’il s’apprêtait à partir, mais il s’arrête.

— Profitez de votre jeu. Mais souvenez-vous… le véritable match commence bientôt.

Puis il tourne les talons et quitte le gymnase, laissant derrière lui une atmosphère lourde de tension.

Je laisse échapper un souffle. Yoshida me regarde, ses yeux fixant les miens.

— Tu penses qu’il bluffe ? demande-t-il.

Je réfléchis un instant.

— Pas entièrement. Mais il y a toujours quelque chose qu’il ne dit pas.

Yoshida acquiesce, et nous retournons vers le centre du terrain. La treizième manche nous attend. Mais quelque chose me dit que ce match de basket n’est qu’un prélude à un affrontement bien plus grand.