1 - L'examen du camp - Le nouveau leader de la classe B

Jour 1 – Arrivée au camp

Retour à l’école, à peine le temps de poser les affaires que l’annonce tombe :
Un examen spécial.

Direction un camp.

Sept jours de mise à l’épreuve, sous la forme d’un emploi du temps strict.

Les règles sont simples :

Les garçons et les filles sont séparés.

Chaque élève est assigné à un groupe de quatre personnes.

Mon groupe :

Iru Ai, classe C.
Une fille discrète, souvent perdue dans ses pensées, mais son regard trahit une intelligence aiguisée.

Yuri Bolsik, classe D.
Un étudiant étranger, comme moi. Lui aussi explore les rouages du système scolaire japonais, à l’instar d’Igor.

Et enfin, Taro Yoshida.

La première rencontre avec Taro Yoshida

Dès le premier instant où je le vois, mon attention se focalise sur lui.

Il ne ressemble à personne d’autre dans ce camp.

Peau marron, légèrement plus claire que la mienne.
Cheveux longs, d’un brun profond.
Mais surtout…

Ses yeux.

Les scléroses noires entourant ses iris claires donnent à son regard une intensité presque inhumaine.

Il se présente calmement :

> « Taro Yoshida. Nouveau leader de la classe B. »

Classe B.

Cela signifie qu’il était dans l’ancienne classe A avant que ma classe et moi prenions leur place.

Nous échangeons une poignée de main.

Un geste simple, mais je sens déjà la tension sous-jacente.

Un échange silencieux.

Une promesse tacite de confrontation.

> "Toi et moi, on va se jauger, se tester... et tôt ou tard, s’affronter."

Le premier défi : Cohabiter

L’ambiance dans le groupe est mitigée.

Iru Ai observe tout en silence, sans jamais vraiment intervenir.
Yuri Bolsik est curieux, posant mille questions sur l’école, le Japon, et nos objectifs à long terme.

Mais Taro Yoshida reste l’élément central.

Il agit en leader naturel, prenant rapidement les commandes du groupe.

Sa voix est posée, chaque mot calculé pour asseoir son autorité.

Mais je ne me laisse pas impressionner.

Je connais ce genre de personne.

Calme en apparence, mais prêt à frapper fort au bon moment.

Pendant toute la journée, nous nous observons, échangeant des remarques subtiles, testant les limites l’un de l’autre.

Le premier jour s’achève.

Et je sais déjà que ce camp va être bien plus qu’un simple examen.

C’est le début d’un affrontement entre deux leaders.

Deux forces prêtes à tout pour dominer le terrain.

Jour 2 – Routine et premières tensions

Le deuxième jour commence sans heurts.

Le camp suit son cours :
Cours théoriques le matin, activités physiques l’après-midi, le tout en suivant un emploi du temps strict.

Iru Ai reste en retrait, toujours aussi discrète, mais ses yeux enregistrent chaque détail de nos échanges.
Yuri Bolsik, lui, continue de poser des questions sur le fonctionnement du système éducatif, cherchant à comprendre chaque nuance.

Et Taro Yoshida ?

Il observe, analyse, et commence à établir son influence sur les autres membres du groupe.

Moi ? Je reste fidèle à ma stratégie :

> Observer sans révéler mes intentions.

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Jour 3 – Le défi inattendu

Le troisième jour marque un tournant.

Après les activités obligatoires, l’heure des loisirs arrive.

Taro s’avance vers moi, un ballon de basket à la main.

> « Wilfried, ça te dit une partie ? »

Je hausse les épaules, feignant l’indifférence.

> « Pourquoi pas. »

Nous nous dirigeons vers le terrain, attirant l’attention des autres élèves.

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Le match

Le jeu commence.

Taro est bon. Très bon.
Mais ce n’est pas sa technique qui me trouble.

C’est son style de jeu.

Dès son premier panier, tout devient clair.

> C’est le jeu de mon frère.

Chaque mouvement, chaque feinte, chaque tir… Tout est identique.

Mon cœur se serre, mais je garde mon calme.

Je ne peux pas me permettre de flancher.
Pas ici. Pas maintenant.

Je continue à jouer.

> "S’il ne m’a rien dit, c’est qu’il a ses raisons."

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Un match sous tension

Le jeu devient intense.

Point après point, nous avançons.

Les autres élèves commencent à s’amasser autour du terrain, fascinés par notre duel.

Le score grimpe… et nous finissons par atteindre l’égalité.

> 21-21.

Un murmure d’étonnement parcourt la foule.

Deux leaders.
Deux styles différents.
Mais une égalité parfaite.

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Les regards se croisent

À la fin du match, nous échangeons un regard.

Lui, souriant, presque moqueur.
Moi, impassible, cachant la tempête intérieure.

Je sais déjà que les élèves parlent.
Un match nul ? Cela attire l’attention.

Mais une vérité plus troublante émerge dans mon esprit.

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Le mystère Taro Yoshida

S’il joue comme mon frère…
S’il connaît chaque mouvement, chaque technique…

Cela ne peut pas être une coïncidence.

> « Thierry devait être en dernière année de collège. Pas ici. »

À moins que…

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La révélation silencieuse

Plus tard, j’apprends que Taro s’est arrêté en deuxième année de collège au Bénin.

Il a passé le BEPC en candidat libre, ce qui le place au niveau d’un élève de première année de lycée.

Cela expliquerait sa présence ici… mais ne dissipe pas le doute.

> "Pourquoi est-il ici, dans cette école, à ce moment précis ?"

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Décision

Je fais ce que je sais faire de mieux :

> Rester comme d’habitude.

Calme. Froid. En contrôle.

Mais en moi, une seule question résonne :

Est-ce vraiment toi, Thierry ?

Point de vue de Taro Yoshida

Jour 2 – Observation

Troisième jour au camp.
Troisième jour à m’adapter, à me fondre, à jouer mon rôle.

Je suis Taro Yoshida, leader de la classe 1-B.
Un rôle que j’ai dû endosser pour entrer dans cette école et y rester.

Les règles du jeu ont changé, mais mon objectif reste le même :

> Survivre. Et retrouver Wilfried.


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Wilfried Adoko.

Ce nom résonne en moi depuis des années.

Je savais qu’il était vivant.
Même après l’annonce de sa mort.
Même après l’effondrement de notre famille.

Je l’ai cherché, suivi chaque piste, et cela m’a conduit ici, à cet instant précis.

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Dans notre groupe, il est là, calme et impassible comme toujours.
Il n’a presque pas changé, mais quelque chose en lui est différent.

Il est devenu… plus froid.
Plus dangereux.

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Jour 3 – Le défi

L’occasion se présente aujourd’hui.

> Le basket.

C’était notre jeu.
Notre terrain de compréhension mutuelle, là où les mots étaient inutiles.

Je le défie sans hésiter.

> « Wilfried, ça te dit une partie ? »

Il accepte, l’air détaché, comme si cela n’avait aucune importance.

Mais je sais que pour lui, chaque mouvement compte.

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Le match

Dès le premier panier, je le teste.

> Reconnaîtra-t-il mes mouvements ?
Se souviendra-t-il ?

Je le vois se figer un instant.
Juste une fraction de seconde.

Mais c’est suffisant.

> Il a compris.


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Le match se poursuit.
Nous jouons à égalité, point après point, coup après coup.

Chaque mouvement, chaque passe, chaque tir…
Tout cela le ramène à notre passé commun.

Je le connais par cœur.
Je sais comment il réfléchit, comment il anticipe.

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Égalité

Le score final : 21-21.
Un murmure parcourt la foule.

Deux leaders, deux rivaux.

Je lis dans leurs regards qu’ils me considèrent déjà comme un adversaire à sa hauteur.

Mais ce n’est pas ce que je cherche.
Ce que je veux, c’est qu’il me reconnaisse.

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Les regards se croisent

À la fin du match, je le regarde dans les yeux.

Lui, impassible.
Moi, un sourire en coin.

Il sait.

> Je suis là, Wilfried.
Je suis là pour toi.

Mais il ne dit rien.

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L’attente

Je sais que Wilfried est intelligent.
Il a compris.
Mais il ne bougera pas. Pas encore.

Il attend.
Tout comme moi.

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> Je vais lui laisser le temps.

Un jour, il viendra à moi.
Et ce jour-là, nous n’aurons plus besoin de mots.

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